Raid sur Zeebrugge .

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jpsss
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Re: Raid sur Zeebrugge .

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beau document aussi lignard
jpsss
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Re: Raid sur Zeebrugge .

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Rutilius
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Re: Raid sur Zeebrugge .

Message par Rutilius »


Bonsoir à tous,


Le croiseur protégé Vindictive était commandé par le captain Alfred Francis Blakeney CARPENTER. En 1927, fut publié en langue française, sous le titre suivant, le récit qu’il fit de cette opération navale capitale pour l’issue de la guerre sur mer : « L’embouteillage de Zeebrugge » (préface de MM. le maréchal Foch, l’amiral Beatty et l’amiral Sim ; éd. Payot, « Collection de mémoires, études et documents pour servir à l’histoire de la guerre mondiale », Paris, 1933, 233 p., 18 gravures et une carte hors texte).

Au chapitre XXI dudit ouvrage, intitulé « La retraite » (p. 209 et s.), l'auteur apporte les précisions suivantes quant au sort final de son bâtiment :

— Le 24 avril 1918, après minuit, le Vindictive se trouvait toujours sur la face Ouest du môle du port de Zeebrugge, maintenu le long la paroi de ce môle par le Daffodil (Lieutenant Harold George CAMPBELL). Son équipage, en effet, n’était pas parvenu à fixer au mur les grappins de fer dont le bâtiment avait été auparavant équipé, de sorte que si le Daffodil s’était pour quelque raison trouvé désemparé, tout espoir de retour pour les détachements d’assaut débarqués eut été vain, sachant que le délai extrême imposé à tous les bâtiments pour cesser le combat avait été fixé à 1 h. 20.

— L’ordre fut alors donné de sonner la retraite. Les deux sirènes du Vindictive, ainsi que ses deux projecteurs de bâbord et tribord ayant été détruits, le signal de repli fut péniblement donné par la sirène du Daffodil. A ce moment, un obus vint mettre le feu à des caisses de bombes munies de leurs fusées, mais l’incendie fut circonscrit au péril de sa vie par un valeureux quartier-maître de timonerie, Edwin George YOULTON, qui, par deux fois, piétina sans hésitation les caisses enflammées, tous les extincteurs disponibles ayant été détruits.

— Presqu’au même instant, les détachements d’assaut commencèrent rentrer. Tous les hommes disponibles sur le Vindictive, marins et officiers compris, donnèrent la main au transport des blessés par les passerelles qui avaient été rendues très instables par les tirs de l’artillerie adverse. Environ quinze minutes après le retentissement du signal, tous les détachements étaient pratiquement revenus. Un délai supplémentaire de vingt pleines minutes fut néanmoins accordé aux retardataires pour regagner le bord du croiseur.

— Après les assurances réitérées de divers officiers confirmant que plus personne ne rentrait, la décision fut prise de quitter le môle, la chaîne ayant été déjà démaillée, prête à être filée le moment venu. Le Daffodil reçut alors l’ordre d’écarter la proue du Vindictive du mur du môle. Aussitôt que le bâtiment se fut déplacé de quelques mètres, les passerelles glissèrent du mur et tombèrent à la mer et, pendant quelques instants, leurs débris embarrassèrent et arrêtèrent l’hélice de bâbord ; ils disparurent néanmoins rapidement sans avoir causé d’avaries sérieuses.

— En se retirant, le Vindictive, le Daffodil et un autre bâtiment, l’Iris (Lieutenant Oscar HENDERSON, qui avait prit le commandement de ce bâtiment après que son commandant eut été mortellement blessé), émirent alors en quelques minutes de considérables nuages de fumée avec tous les moyens dont ils disposaient à cet effet, contrariant de la sorte le tir des batteries allemandes. Ainsi protégés, ils gagnèrent la haute mer, cap au Nord-Ouest. Vingt minutes plus tard, le Vindictive passait à toucher la bouée de Blankenberghe. Le Daffodil héla le destroyer Trident qui le prit en remorque et le ramena sain et sauf à Douvres, où il parvint à 13 h. L’ Iris fit route au Nord et gagna Douvres par ses propres moyens, tout en étant escorté par d’autres bâtiments rencontrés par la suite ; il arriva à Douvres à 14 h. 45.

— Un peu plus tard, le Vindictive croisa un destroyer britannique qui patrouillait dans la zone, le Moorsom. Toutes ses lampes à éclat ayant été détruites, avec une simple lampe de poche, il signala au destroyer de lui ouvrir la route, son compas étant inutilisable. Ainsi guidé, il croisa jusqu’à l’aube à la vitesse de 17 nœuds, vitesse remarquable eu égard aux avaries que lui avait été infligées par l’artillerie adverse.

— Peu après l’aube, arriva à la hauteur du Vindictive le destroyer Warwick, qui rentrait également de Zeebrugge, où il avait été chargé de patrouiller aux alentours du chenal d’entrée du port, non loin du phare du môle. L’acting vice-amiral Roger John Brownlow KEYES, commandant supérieur qui se trouvait à bord du destroyer, donna alors l’ordre au Moorsom de conduire le Vindictive à Douvres. Le Warwick lui-même s’y rendit à toute vitesse pour débarquer les blessés et survivants des navires coulés, marins qui avaient été recueillis par la Vedette 282 et qu’il avait pris en route à son bord. A divers intervalles, après et avant midi, les autres navires et embarcations qui avaient participé à l’expédition mouillèrent à Douvres.

— La tentative d’embouteillage menée parallèlement sur le port d’Ostende par les croiseurs Brilliant (Commander Alfred Edmund GODSALL) et Sirius (Lieutenant commander Henry Noel HARDY) ayant échoué, le vice-amiral Roger KEYES convint d’en faire une seconde aussitôt que possible. Et le Vindictive se trouvant être le seul bâtiment disponible apte à mener à bien cette seconde opération fut immédiatement préparé à cet effet.

En raison des conditions atmosphériques défavorables, cette nouvelle opération ne put être engagée que dans la nuit du 9 au 10 mai 1918. Le Vindictive, chargé de béton, fut coulé entre les jetées de l’entrée du port d’Ostende. Son dernier commandant fut le commander Alfred Edmund GODSALL précité, qui commandait auparavant le croiseur Brillant. Il fut tué le jour même à côté du blockhaus d’où il était momentanément sorti pour se rendre compte de la position de son navire par rapport à l’une des jetées.
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Bien amicalement à vous,
Daniel.
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Gardiendelombre
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Re: Raid sur Zeebrugge .

Message par Gardiendelombre »

Un grand merci pour ces dernières précisions .

On en arrive à la conclusion (peut être un peu "rapide") que l'obstruction par navires même lestés de béton ne marche pas fort .

En "40",à Saint Nazaire, le Campbeltown a fait un raid assez similaire pour détruire les portes du grand bassin de radoub capable de recevoir le Bismarck .

Le Campbeltown était bourré d'explosifs .
Est ce que quelqu'un connait les leçons de Zeebrugge (lest simple) qui ont amené le concept "Saint Nazaire" (lest et explosifs dissimulés (j suppose) dans le lest) .

Le "plus" a été l'extermination des spécialistes allemands venus réfléchir sur les moyens de déplacer l'épave, mais on ne fait pas toute une opération sur un "plus" par ailleurs problématique .
Il doit y avoir des raisons tactiques majeures .

Merci à tous pour votre aide .
Rutilius
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Re: Raid sur Zeebrugge .

Message par Rutilius »


re,
« En 40, à Saint-Nazaire, le Campbeltown a fait un raid assez similaire pour détruire les portes du grand bassin de radoub capable de recevoir le Bismarck. »

L'« Opération Chariot » fut menée le 27 mars 1942 par une force navale britannique transportant des commandos vers le port de Saint-Nazaire afin d'y neutraliser la « Forme Joubert », ouvrage toujours existant.

Cet épisode héroïque de la Seconde guerre mondiale, tout à l'honneur des forces britanniques, est sommairement évoqué sous le sujet « La Slack ― Dragueur auxiliaire (1915~1919) » :
V. ici —> pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... 2492_1.htm

Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
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Re: Raid sur Zeebrugge .

Message par Rutilius »


Bonjour à tous,


■ Récompenses françaises.


▪ Croix de guerre avec palme.


Journal officiel du 18 mai 1918, p. 4.368.


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Rutilius
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Re: Raid sur Zeebrugge .

Message par Rutilius »



▪ Citations à l'ordre de l'armée.


Journal officiel du 31 août 1918, p. 7.676.


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Gardiendelombre
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Re: Raid sur Zeebrugge .

Message par Gardiendelombre »

re,

L'« Opération Chariot » fut menée le 27 mars 1942 par une force navale britannique transportant des commandos vers le port de Saint-Nazaire afin d'y neutraliser la « Forme Joubert », ouvrage toujours existant.

Oui, oui, merci,
mais pourquoi ce "+" qui étaient les explosifs ?

Il y a du avoir des leçons tirées de Zeebrugge qui ont fait que l'on ajoute les explosifs au lest .
Or ces 2 moyens sont antinomiques: le lest rend l'épave plus difficile à déplacer, l'explosif au contraire en fragmentant l'épave en facilite le retrait .

Il devait donc y avoir une raison majeure, et à mon avis l'explosif ne devait pas être à mise à feu "obligatoire" ,mais "optionnelle" en fonction de la situation finale (c'est de la pure logique, je ne dis pas que c'est "historique" ni "vrai" ...
C'est "mon avis" ...

Merci à tous .


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Regulus
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Re: Raid sur Zeebrugge .

Message par Regulus »

Bonjour

Peut-être quelques petites remarques.

Le port de Zeebrugge n'a jamais été vraiment blocqué. En faite, le jours après le raid, des sous marins allemands ont fait la sortie en rentrée du port sans problèmes (il existe des photos de cela). Pour les torpilleurs en contre-torpilleurs cétait autre chose. Ceux la pouvaient sortir par marée haute.
Le port d'Oostende n'a jamais été blocqué. Donc les navires pouvaient toujours prendre le canal de Brugge-Oostende pour sortir.

Le port a éte blocqué plusieurs fois dans les mois a venir, grâce a la RAF et des bombardements qui ont faits des domages aux serrures, et cela parfois pendant plusieurs semaines.

L'opération était en faite en partie un disastre. Mauvaise préparation du côté de Keyes, et une communication encore plus mauvaise ! Normalement le Thetis devrait se couler davant les serrures. Comme le Thetis avait eu beaucoup de problèmes, ce n'était pas le cas. Keyes avait oublier de dire que dans ce cas le Inrepid ou Iphingenia davaient faire la même chose...

Autre example, les ponts d'atterrissage étaient en faite trop court. Et il était pas vraiment réaliste que le Daffodil et Iris pouvaient mettre leurs hommes sur le Mole de Zeebrugge. Le nombre de soldat anglais sur la Mole était plutôt petit. Des chiffres parlent de 40 a 50 ! Peut-etre 60.

Le personnel qui défendait le Mole du coté allemand n'était pas spectaculaire, la Hafenkompagnie comptait 70 hommes seulement. La base d'aviation avait 200 hommes, avec l'ordre specifique de ne pas participer dans la défense des batteries et du Mole en général mais de defendre a tout prix la base si les anglais voulaient le détruire.

Pour le restant, quelques artilleristes de la batterie a la fin du Mole, quelques cuisiniers, et des hommes des torpilleurs et contre-torpilleurs ammarés au Mole. Entre eux, un certain Günther Lutjens, commandant d'une demi-flotille de torpilleurs, et qui dans la Deuxième Guerre Mondiale va disparaitre avec le Bismarck dans la fonction d'amiral...

Les pertes anglaises a Zeebrugge étaient de 227 morts, plus de 400 bléssés, 19 prisoniers de geurre, contre 8 morts et 14 blessés pour les allemands ! Bien sur, le plus grand nombre de morts et de bléssées du coté anglais avait comme raison le faite que le HMS Vindictive a été la cible des canons allemands sur le Mole avant le débarquage.

Deux histoires plutôt spéciales, l'attaque du Lt. Commander Harrison et quelques hommes vers un Flak bunker sur le Mole, tuant tout sont groupe sauf trois hommes. Et l'histoire inconnu du Wing Commander Brock, qui vient de témoins occulaires allemands, attaquant lui seule avec un grenade, ses poignées (joueur de rugby, et oui) et un couteau les hommes des batteries allemandes a la fin du Mole. Mort dans un combat d'homme a homme avec le matrose Künne, en faite les deux hommes se sont entre-tuer, et meurrent juste quelques mètres l'un de l'autre...
Harrison a reçu à titre posthume un Victoria Cross. Brock pas, sont histoire était même inconnu pour les anglais...

Cordialement,

Johan
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