Liste des morts du 4e chasseur à pied.

R.I. - R.I.T. - Chasseurs
Avatar de l’utilisateur
clery
Messages : 438
Inscription : mer. mai 16, 2007 2:00 am

Re: Liste des morts du 4e chasseur à pied.

Message par clery »

Bonjour Bruno,

Le chasseur RITCHER est enterré dans le cimetière communal de Pommier.
On trouve trace de son exécution dans le journal de la prévôté de la 8ème DC; La fraternisation a eu lieu entre Berles au bois et Monchy
Pour le caporal GIBAUD, le JMO ne parle pas d'exécution, il parle juste d'une enquête concernant un soit disant "caporal GIBAUD" déambulant à l'arrière des lignes et prétendant appartenir au 8ème GC
Voir le JMO pour plus de précision
Cordialement
Avatar de l’utilisateur
Bruno BARRIER
Messages : 309
Inscription : sam. déc. 18, 2004 1:00 am

Re: Liste des morts du 4e chasseur à pied.

Message par Bruno BARRIER »

Bonjour à tous,

Merci CLERY pour ces informations je vais creuser du côté de ce "caporal GIBAUD".

Cordialement,
Bruno
Forum dédié aux Groupes de Chasseurs Cyclistes
http://gcc14-18.forum-gratuiti.net/
Avatar de l’utilisateur
clery
Messages : 438
Inscription : mer. mai 16, 2007 2:00 am

Re: Liste des morts du 4e chasseur à pied.

Message par clery »

Bonjour à tous,

Transcription du rapport de la prévôté de la 8ème DC au général commandant la 8ème DC
en date du 17/10/14
J’ai l’honneur de vous adresser un dossier de dix pièces concernant le soi-disant caporal Gibaud (Gilles) qui s’est joint au groupe cycliste de la division, n’a jamais rien fait pour rejoindre son détachement et a été trouvé en possession d’effets ou d’objets de provenance illicite ou suspecte.
Il a été procédé à l’arrestation de cet homme sur plainte du lieutenant Muller et autorisation du capitaine commandant le groupe cycliste de la 8ème DC


Le 26/10/14
Transfèrement à l’armée du soi-disant caporal Gibaud

Cordialement



francis du vivarais
Messages : 155
Inscription : ven. déc. 14, 2007 1:00 am

Re: Liste des morts du 4e chasseur à pied.

Message par francis du vivarais »


Bonjour à tous et merci pour vos recherches.

Voilà où j'en suis. Partant de la liste des morts du 4e BCP, j'ai pu cibler les 153 caporaux et rechercher parmi eux, celui qui aurait été fusillé le 12 octobre 1914, parmi les 14 morts déclarés le 13 octobre, en espérant qu’il n’y en ait pas 2 ou 3 ce qui compliquerait sérieusement les choses.
En fait j’ai trouvé 4 caporaux morts le 13 octobre 1914, parmi les 14 tués suite au décompte fait ce jour là le soir, après la bataille de Hannescamps. En effet sur le JMO, du 4e BCP, aux dates des 8, 9,10, 11, 12, et 13, l’effectif Troupe est de 1196. Aux dates des 14, 15, 16, l’effectif est de 984. Il repasse à 986 le 18 soit un déficit de 210, morts, blessés et disparus, pour cette bataille.
Comment retrouver parmi les 153 caporaux tués pendant toute la guerre, le fusillé du 12 octobre. J’ai recensé 143 caporaux, 10 restant introuvables, malgré mes tentatives de modifier l'orthographe et de rechercher en second prénom. Peut-être est-il dans ces 10 ?
J’en ai trouvé 4 ayant perdu la vie le 13, au recensement du 13 au soir parmi les 14 morts.
Parmi ces 4, 3 sont dits, Tués à l’ennemi : ce sont Boulogne Henri, Carpentier Roger et Changeux Charles. Le 4e Bournazaud Emile est dit, Disparu à l’ennemi. Est-il le fusillé du 12 octobre. On peut imaginer que dans le contexte de la bataille qui se prépare, à partir du 11 et qui est très engagée le 13, le fusillé du 12 ait été inhumé à Bienvillers au Bois, de la façon la plus sobre et discrète. On peut aussi penser que la communication de l’évènement n’ait pas été faite auprès du 4e BCP. Et que le décompte de l’effectif des 13 et 14, soit un bilan général de la semaine. Le MdL Sartel dit dans son récit que le caporal fusillé était père de 2 enfants. Mais Sartel parle aussi de la présence de chasseurs cyclistes. N'aurait-il pas fait une confusion entre chasseurs ? En tout cas l'exécution a bien eu lieu le 12. Le médecin qui raconte l'évènement au dragon en pleure.
J'essaierai de vous transcrire le témoignage du MdL Sartel.
Cordialement à Tous.

Francis.




Avatar de l’utilisateur
Bruno BARRIER
Messages : 309
Inscription : sam. déc. 18, 2004 1:00 am

Re: Liste des morts du 4e chasseur à pied.

Message par Bruno BARRIER »

Bonsoir à tous,

Merci CLERY pour ces précisions, le LTN Muller était bien un officier du groupe et le CNE commandant était le CNE GUILLOT à cette date.

Cordialement,
Bruno
Forum dédié aux Groupes de Chasseurs Cyclistes
http://gcc14-18.forum-gratuiti.net/
Avatar de l’utilisateur
clery
Messages : 438
Inscription : mer. mai 16, 2007 2:00 am

Re: Liste des morts du 4e chasseur à pied.

Message par clery »

Bonjour Francis, bonjour Bruno
Difficile d’essayer de retrouver des informations concernant certains faits dans cette 1ère quinzaine d’octobre dans le sud-Artois.
Toutes les unités sont mélangées, territoriaux du groupement Brugère, cavaliers de la 8ème DC et fantassins du 20ème corps.
Attaque et contre-attaque se succèdent. Malheureusement, pas le temps d’enterrer les morts.
Pour Foncquevillers, jusqu’au 20 octobre, ce sont les civils qui enterreront les morts dans différents endroits du village. L’adjoint au maire tiendra un cahier de « nécrologie ». A la date du 20, ils ont enterré environ 500 morts des 2 camps. Le lieutenant-colonel Lacapelle viendra le voir pour lui faire arrêter cette pénible tâche en lui disant qu’il y en au moins encore autant à enterrer.
Le 37ème RI ouvrira alors un cimetière militaire à Foncquevillers.
Donc pour notre caporal du 4ème BCP, s’il a été fusillé à Bienvillers, son corps dû être abandonné dans un fossé ou enterré par des civils.
Pour Bruno, une anecdote plus joyeuse concernant les chasseurs du 8èmeGC
Je retranscris la narration d’un civil de Foncquevillers en date du 04 octobre 14. (Les Allemands sont à moins de 3 km de Foncquevillers)

[#0000FF]Je rentrai et sans transition avec la rue morne, je me trouvai au milieu d’un trio joyeux.
D’ardents chasseurs cyclistes, débordant de pétulance, mangeaient et buvaient de vif appétit. Ils ne tarissaient pas d’exclamations élogieuses sur les effets stupéfiants de notre 75, qu’ils avaient vu tirer à trajectoire tendue sur des formations ennemies serrées, à Rozelieures, en Meurthe et Moselle, à Peuchard et à Chambry en Seine et Marne. Les boches, affirmaient-ils, demeuraient dans leur posture de combat, littéralement foudroyés.
J’admirais l’entrain de ceux que je regardais comme nos sauveurs sur la Meurthe et sur la Marne, quand on heurta durement la porte. C’était un gendarme à cheval de la prévôté. Aucun mot, aucun geste de politesse.
- Il y a des chasseurs chez vous ?
- Oui
- Qu’est-ce qu’ils vous ont demandé ?
- De l’huile pour leurs machines
- Oh ! C’est connu : ça commence par de l’huile, ça fini par du vin blanc
En une seconde, je fus outré
- Eh bien, répliquai-je, j’offre mon vin à qui me plaît et vous n’en aurai point. Passez votre chemin
[/#0000FF]

Cordialement
Avatar de l’utilisateur
Bruno BARRIER
Messages : 309
Inscription : sam. déc. 18, 2004 1:00 am

Re: Liste des morts du 4e chasseur à pied.

Message par Bruno BARRIER »

Bonsoir,

De nouveau merci pour ce témoignage non seulement instructif mais qui confirme l'état d'esprit des chasseurs cyclistes rencontré par ailleurs.

Cordialement,
Bruno
Forum dédié aux Groupes de Chasseurs Cyclistes
http://gcc14-18.forum-gratuiti.net/
francis du vivarais
Messages : 155
Inscription : ven. déc. 14, 2007 1:00 am

Re: Liste des morts du 4e chasseur à pied.

Message par francis du vivarais »

Bonjour à tous et toutes.

J'ai reçu ces jours-ci de Maurice Mistre, auteur de La Légende noire du 15e Corps, une information concernant des témoignages de soldats, citant des exécutions, sans autre forme de procès. Difficilement quantifiables, mais certainement nombreux, ces soldats abattus sommairement, figurent sur les monuments comme Morts pour la France. Quelle différence avec les condamnés à mort pour l'exemple. N'ont-ils pas servis, tous d'exemples à ne pas suivre ?

1914, 20 août, exécutions sommaires
André Bach, ancien général dirigeant le service des archives militaires et historien spécialiste des fusillés de 14/18, regrette que l'on "oublie" les exécutions sommaires et pour cause, elles
ne pouvaient être officielles! Il faut se rabattre sur des témoignages et nous en avons quelques uns dès le début de la catastrophique bataille des frontières en Lorraine, à Dieuze (57).
La terreur construit une mémoire de la peur chez les survivants. Lors d'un combat, l'exécution sommaire a son symbole: le revolver de l'officier, arme de police s’il en est.
Un lieutenant du 61e RI justifie son usage, ainsi : « Quelquefois même il faut en venir à "forcer l'obéissance"», se souvenant du code de justice militaire, admettant qu’« Au feu, tout officier ou sous-officier est autorisé à tuer l’homme qui donne une preuve de lâcheté, en n’allant pas se mettre au poste qui lui est indiqué ou en jetant le désordre par fuite, panique ou autre fait de nature à compromettre les opérations… »
Dès la concentration du 15e corps, un capitaine admoneste un artilleur du 19e RAC : « Je me le fais amener et, devant tout le monde, je lui dis qu’à la première désobéissance, j’autorise
son chef de pièce à lui loger une balle dans la tête. »
Ce même capitaine met en pratique sa menace quelques jours plus tard, à Lagarde (57) : « J’en arrête plusieurs, revolver au poing et tâche de remettre un peu d’ordre… ils s’arrêtent au moment où je presse la détente de mon revolver. »
Certains, pressés d’en découdre avec l’ennemi, forcent la marche des fantassins : « Le commandant doutant peut-être de la discipline de son bataillon, mit revolver au poing, menaça de brûler la cervelle à celui qui n'obéirait pas. »
Même le service médical en abuse : « Le médecin-major Cathoire répondait au type de brute galonnée, emporté, violent, mal
embouché, fréquemment le revolver en main. » Un infirmier de la 15e Section des Infirmiers Militaires narra le comportement de deux
officiers médecins à cheval qui poussaient les brancardiers-infirmiers pour aller chercher les blessés, les menaçant de leur revolver, imités, par un appelé faisant fonction de médecin: « Et sortant mon revolver, je menace les brancardiers coupables, de décharger sur eux mon
arme ou de leur faire passer le conseil de guerre, s’ils ne viennent pas ramasser leur brancards ". Combien de fois ces menaces ont-elles été mises à exécution par des officiers à la gâchette facile ? A-t-on fait usage de cette arme ?
Nous ignorons le nombre d’exécutions sommaires mais en voilà d'avérées : Ainsi le 11 août à Coincourt, après le repli du 2e bataillon du 58e RI, « le maire offrait à dîner à des hommes de troupes. Plusieurs se trouvaient à sa table quand un officier arriva et demanda à l'un d’entre eux de sortir immédiatement. L’homme ne se
conforma pas assez vite. L’autre tira et atteignit le maire qui mourut instantanément. »
Lors de la bataille de Dieuze, le 19 août en pleine bataille, dans la forêt de Bride : « Un jeune sous lieutenant de réserve, Zimmerman brûle la cervelle à bout portant à deux poilus au hasard pour tâcher d’enrayer ce recul. Les deux hommes tombent raides. C’est triste, mais il le fallait, ce fut un exemple salutaire. Malheureusement l’un des deux était un chic type ! Mais on n’avait pas le temps de choisir. »
Le 20 août, le combat devient encore plus meurtrier,
«Nous avançons en tirailleurs dans cette direction, arrivés à 500m, des silhouettes se profilent, courant vers nous, c’étaient des fuyards du 55e, Thinus, revolver au poing les fait aligner avec nous, ils nous disent: "C'est bourré de boches dans le bois, il en sort de tous les
côtés.» Ce qui est rapporté par le lieutenant-colonel du 173e RI, au général commandant la IIe armée: « Une chose est indéniable, c'est qu'au moment où battant en retraite par ordre, de la cote 247
sur Mulcey, un bataillon du régiment arriva dans le ravin du moulin de Kerprich, une certaine quantité de soldats débandés du 55e régiment d'infanterie (une compagnie environ) arrivèrent en courant, fuyant devant l'infanterie allemande, qui sortait du bois et criant "Sauve qui peut" au dire des hommes. Le capitaine commandant la 12e compagnie et le lieutenant de la même unité réussirent, revolver au poing à ralentir ce mouvement de retraite, mais ces soldats qui avaient jeté leur sac s'enfuirent à toutes jambes. La panique se
communiqua aux sections du 173e qui se trouvaient à cet endroit et les hommes qui avaient à franchir le ruisseau du moulin de Kerprich qui est un obstacle assez sérieux, jetèrent leur sac pour sauter plus à l'aise et coururent en arrière jusqu'à ce qu'il eussent atteint l'abri de la
crête en arrière." Mais le 173e va encore être sur la sellette, un peu plus tard avec le 7e génie: "La section du lieutenant Richard prend part à la défense, son chef ramène par deux fois des fuyards du 173e RI sur la ligne de feu, et en tue un de sa main."
Un autre colonel, commandant la 59e brigade d'infanterie et certaines fractions du 61e et du 55e ont témoigné d'une émotion exagérée et il a du personnellement intervenir à deux reprises
avec ses revolvers, pour forcer des sections, notamment du 55e à sortir du village ... et à se porter sur la ligne de feu en soutien au 173e... Chacun a donc eu des moments de faiblesse... »
Du côté du glorieux 20e corps, ce n'est pas mieux : « Le commandement est parti, il n’y a plus d'ordres, plus de commandement, plus de discipline ... Pas mal d'entre nous ont été fusillés, soit par leurs officiers, soit par des soldats d'autres régiments. »
Lors de la déroute, le lieutenant du 61e RI, en joue lui du côté de Vergaville : « Aussi, ne manque-t-il pas d’y avoir un peu de remous, que personnellement je limite revolver au poing... il a fallu maintenir à leur place, revolver au poing, quelques hommes qui, en tentant de fuir vers l'arrière, pouvaient engendrer une panique. »
Et quand vient la retraite sur ordre, il organise le recul ainsi: « Le colonel m’ordonne alors de me replier méthodiquement en ramenant en arrière avec moi tout ce qui n’a plus de chef. Je signale au colonel le danger d’un tel mouvement qui, s’il n’est pas exécuté méthodiquement et en ordre risque d’amener la panique ; mais il le faut ! Je jalonne alors une position en arrière sur laquelle je poste des hommes avec ordre de tirer sur tous ceux qui tenteraient de la dépasser. Je fais prévenir les fractions en ligne en ordonnant que le mouvement s’exécutera par échelons et qu’on prévienne que ceux qui
tenteraient de franchir cette position en désordre seraient impitoyablement fusillés. »
La mise en oeuvre s’effectue ainsi :
« Le commandant de la 9e compagnie choisit quelques-uns des hommes qui se sont fait remarquer par leur résolution lors du mouvement en avant, et leur prescrit d'aller jalonner,
en arrière, à 200m environ, une ligne qui marquera le premier temps du mouvement rétrograde. Tandis que lui-même règlera les départs successifs des groupes, les hommes postés arrêteront, au besoin par la force, les groupes sur la ligne fixée. Ces hommes accomplissent admirablement leur tâche et ramènent à leur place tous ceux qui dépassent cette ligne. »
A la fin de la guerre, une loi d'amnistie précipitamment votée le 24 octobre 1919, décrétera qu'il ne pourrait être exercée aucune sanction disciplinaire contre les chefs responsables d'exécutions sommaires.
Inchiffrables, mais surement nombreuses, invérifiables mais avérées, souvent tues mais forcément présentes dans des sources encore inexploitées, les exécutions sommaires ont touché l’armée française sans qu’il soit encore possible d’en établir véritablement l’histoire.
Maurice Mistre
Source: La légende noire du 15e corps d'armée.2008.
Répondre

Revenir à « Infanterie »