Bonjour,
j'ai trouvé sur le net cet écusson du 170è R.I.
pouvez vous m'indiquer de quelle époque datent les écussons de régiment ?
et donc ce qui m'interesse particulièrement, est il possible que cet écusson fut déja en vigueur en 14 18 ?
Bonjour.
Cet insigne de poitrine est, probablement, postérieur à ce qu'on appelle la période de réconciliation franco-allemande, vers 1962, 1963.
En effet, la devise " Hirondelles de la mort " n'apparaît plus; ainsi on gomme un rappel très visible du 1° conflit mondial et, en quelque sorte, on adoucit le symbole.
Il faut alors connaître l'historique du régiment pour retrouver ce que signifie cet oiseau et, par là même, ce symbole perd une partie de son sens, du moins aux yeux des non-initiés.
L'insigne du 501°RCC a connu la même mésaventure: on a fait disparaitre " En tuer " (partie de phrase imputée au Gal Gouraud )
Les oiseaux ne sont pas fréquents sur les insignes métalliques de poitrine. Il y a, bien entendu, des rapaces diurnes ( surtout l'aigle ) plus rarement nocturne ( chouette ), l'hirondelle, la cigogne ( Alsace et Maghreb )
On touve l'hirondelle sur deux autres insignes:
- celui du 1er régiment de tirailleurs marocains ou l'oiseau porte deux tibias entrecroisés en son bec
-celui du 13ème régiment de tirailleurs algériens
Comme dans le cas du 170 il s'agit de l'hirondelle de la mort.
Du point de vue ornithologique, on peut penser que l'artiste a voulu représenter hirundo rustica, l' hirondelle de cheminée qui n'a pas de plumage blanc visible a hauteur du croupion.
A bientôt.
J.Jacquet
PS: il n'est pas inutile de rappeler qu'un régiment de tirailleurs ( ! ) est maintenant en garnison à Epinal.
« Pourquoi les hirondelles ? Certains diront que les tenues des soldats aux manteaux rabattus au dos donnaient un air de ressemblance à l’allure des hirondelles et ceci pouvait s’appliquer à presque tous nos soldats de la 1e guerre, d’autres diront que les allemands après les deux coups durs successifs des 16 et 17 mars et 5 mai 1915 avaient estimé que de même l’arrivée des hirondelles annonce le printemps, de même l’arrivée en secteur du 170e RI présageait pour ses voisins d’en face l’approche de la mort. Il est vrai que ces deux combats se sont déroulés au printemps et que la plupart des grands combats du 170e RI où les allemands nous subirent dans les années suivantes se déroulèrent à cette saison ».
Sources : « Historique du 170e RI ou les souvenirs d’une hirondelle » sans éditeur vers 1985
Bonjour,
tout d'abord merci pour tout ces renseignements,
Le 170ième RI possèdait 'il en 14 18 un écusson le caractérisant ?
quelqu'un en aurait'il une image ?
D'autre part Jacques, vous citez l'historique du 170è, je posséde une version de celui ci (tout du moins concernant la grande guerre) et je n'ai pas retrouvé ce passage; en existe'il une autre version plus développé ?
merci d'avance pour vos réponses
cordialement
Xan Berasategui,
petit fils de Domingo ouret ayant combattu avec le 170 ème
Bonsoir.
Pour la part je n'en ai pas la moindre idée.
Il semblerait, si j'ai bonne mémoire, que ces insignes - qui n'étaient probablement pas émaillés - non réglementaires mais tolérés apparaissent soit dans des formations à très fort esprit de corps ( bataillons de chasseurs ) et dans des formations nouvellement crées ( chars de combat )
Ce qui se comprend: les uns renforcent leur particularité, les autres sont à la recherche d' un esprit de corps et se forgent des traditions.
Je n'en sais pas plus.
A bientôt.
J.Jacquet
Xan: l'insigne de poitrine du 170ème RI que vous avez trouvé sur le net doit remonter aux années 1964-1965, année où les dernières unités de tirailleurs nord-africains (Algériens, Tunisiens, Marocains) ont été dissoutes et ont disparu de l'ordre de bataille de l'Armée française.
Fut alors reconstitué à Epinal le 170ème RI qui recueillit les derniers tirailleurs nord-africains en fin de contrat et qui pour certains ne souhaitaient pas servir dans les nouvelles armées mises en place dans leurs pays d'origine.
Je pense que c'est pour leur rendre hommage que l'hirodelle noire (sans os dans le bec) a été mise sur le nouvel insigne.
Pour ce qui est des Hirondelles de la Mort, voir ce que j'ai écrit à ce sujet à la rubrique Devises de Régiments.
En ce qui concerne les insignes métalliques de poitrine, ils apparaissent dans les années 1935-1936 dans l'armée de terre.Ils ne font pas encore partie de la tenue et ne sont donc pas réglementaires. Ce n'est que début des années 1950 qu'ils seront enfin admis et codifiés (création d'un service de symbolique militaire).
Mais il est vrai que "l'idée" d'identifier les unités par un "dessin" peint sur le matériel (avions, chars, camions...) revient aux aviateurs de 14-18.
Bonsoir à toutes et à tous,
Toujours à propos du 170ème RI.
Le 1er mai 1994, le 170ème RI, en garnison à Epinal-Golbey, dans les Vosges, et depuis 1986 gardien des traditions "tirailleurs" et dépositaire du Drapeau du 7ème RTA devient le 1er Régiment de Tirailleurs qui recueille l'héritage de tous les régiments de tirailleurs nord-africains (Algériens, Tunisiens, Marocains).
Il est composé:
-d'une Compagnie de Commandement et de Logistique, recueillant les traditions du 2ème RTMarocains;
-1ère Compagnie du 1er RTMarocains;
-2ème Comppagnie du 2ème RTAlgériens;
-3ème Compagnie du 3ème RTAlgériens;
-4ème Compagnie du 4ème RTTunisiens;
-Compagnie d'Eclairage et d'Appui du 5ème RTMarocains;
-Compagnie Instruction 7ème RTAlgériens;
-Compagnie anti-char du 7ème RTAlgériens.
En outre le Régiment reçoit la garde du Drapeau du 1er RTAlgériens.
Sources:Zouaves et Tirailleurs: les régiments de marche et les régiments mixtes (1914-1918), de Jean-Louis Larcade, aux Editions des Argonautes.
"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.
