Bonjour,
Au sujet de la lithographie du tableau de la "Bataille de Léomont" une reproduction de bonne qualité est disponible sur le site des Archives départementales de Meurthe-et-Moselle :
http://www.archives.meurthe-et-moselle. ... stions.pdf
Le tableau original, œuvre de d’Émile Chepfer datée de 1919 fut offert à la ville de Jarville-la-Malgrange par Mme Corbin (veuve de Eugène Corbin - directeur des Magasins Réunis à Nancy). Ce tableau fut placé dans la salle des délibérations lors de l'inauguration de la nouvelle mairie en 1947.
Un peu trop grand pour la taille du mur, une partie (celle de gauche après la 1re grange en flamme) est repliée.
Actuellement suite aux travaux de réfection et de modification de la mairie, le tableau a été placé dans un couloir du château de Montaigu (visitable).
http://www.museehistoiredufer.fr/le-mus ... -montaigu/
Au sujet du tableau :
Est Républicain – 27 Juin 1919, p. 1
A l'exposition d'art lorrain
Émile CHEPFER
Ce peintre de batailles, taillé comme un cuirassier du Premier Empire, est l'homme du monde le plus aimable et le plus pacifique. Tant pacifique que, pour éviter une guerre intestine, il accéda au désir de ses
parents de le voir ciseler le métal, puis badigeonner des bâtiments, alors qu'il n'aspirait qu'à se livrer au dessin et à la peinture — à l'autre peinture.
D'ailleurs, fit-il pas mieux que de se plaindre ! Car un solide métier en mains n'empêcha point Émile Chepfer de faire de l'art. Encouragé par Devilly, puis par Detaille, Émile Chepfer pendant trente ans
peignit des figures militaires et des scènes de combat.
Le moins qu'on puisse dire de lui, c'est qu'il est d'une habileté extraordinaire. C'est, dans toute l'acception du mot, un créateur, puisque, d'un coup de pinceau, il campe des hussards, des dragons, de la garde, des lignards, des poilus, sans se servir d'aucun modèle et sans infliger à personne le supplice de la pose.
Car il professe — et son œuvre démontre — que la pose est la négation du mouvement. Et c'est pourquoi ses soldats, qui n'ont jamais existé en chair et en os, sont si vivants.
S'il dédaigne de se servir du document humain, du moins Émile Chepfer, en artiste consciencieux, s'entoure-t-il de tous les éléments qui habilleront ses personnages de vérité historique. Son atelier est un petit Musée
de l'Armée, et les réductions de sabres, du mousquets, de fusils, d'armures, de clairons, tous ces petits jouets qu'il a exécutés en se jouant afin d'obtenir de justes effets de perspective, lui mériteraient an prix au concours Lépine.
Dans ses tableaux, Émile Chepfer a surtout évoqué l'époque napoléonienne. Il a noté quelques scènes de la guerre de 1870 : mais, dit-il, il ne les a jamais aimées. La guerre de 1914-1918, au contraire, l'inspire ardemment. Et, pour peindre les soldats bleu et rouge de 1914, les soldats horizon de 1916, sa maîtrise devient virtuosité. Il a brossé en moins de cinq semaines sa Prise du Léaumont.
Cette fresque devait orner, un jour de fête, le portail des Magasins-Réunis. Ainsi en avait décidé Eugène Corbin. Mais la pensée d'Eugène Corbin est une mère Gigogne. Et, des décisions qu'elle enfanta, naquit
l'Exposition du Faubourg Stanislas qui groupe, autour de la Prise du Léaumont, tant de belles œuvres de nos maîtres lorrains.
Les Arts Graphiques Modernes ont édité luxueusement la Prise du Léaumont. La reproduction fidèle qu'ils en ont faite constitue un triple souvenir : souvenir patriotique de l'héroïque élan, souvenir charmant de l'Exposition Corbin, souvenir amical du bon et bel artiste qu'est Émile Chepfer.
Nota : même erreur concernant "la bataille DU" et mieux encore avec "Léaumont". Plutôt pas mal pour un journal régional...
Je dispose d'une photo de ce tableau en plus grande résolution.
Autre tableau offert lui-aussi à Jarville (provenant lui aussi de la collection Corbin) : "tableau représentant un quartier de Gerbéviller, lors de l'incendie du 24 août 1914". Est-ce celui de Renaudin ?
Ce tableau fut offert par la ville de Jarville à celle de Gerbéviller suite à un exposition en 1964. Si ce don figure dans les archives du conseil municipal de Jarville (avec mention des remerciements de Gerbéviller), la ville de Gerbéviller n'a pu me fournir aucun renseignement. Ce don est inconnu de la municipalité et il ne sont pas au courant que le tableau de Renaudin a été vendu aux enchères il y a peu de temps...
Mais c'est une autre histoire.
Amicalement.
Le grouillot