Transcription du JMO du 247e RI (août 1914)

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Yv'
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Re: Transcription du JMO du 247e RI (août 1914)

Message par Yv' »

Bonjour à tous,

Je vous propose cette transcription du J.M.O. du 247e RI, que j'ai faite pour tenter de retracer le parcours de mon AGP (dont la date de décès a été fixée au 26 août).
N'hésitez pas si vous avez des suggestions ou remarques.
L'original est accessible sur le site Mémoire des Hommes : http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... 909ce171ad

J'espère pouvoir faire de même ensuite avec les unités voisines.

Bonne lecture.
Cordialement,
Yves

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4 août 1914 Formation du 247e d'Inf.
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Ce régiment comprend :
Un Etat-Major
Une C.H.R. y compris 2 Sect. de Mitrailleuses
Deux Btns.
Les Btns sont numérotés 5 et 6. Les Cies de 17 à 24 (C.M. 12/1 1914)
Ces différents éléments se mobilisent à St-Malo.
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Composition du Régiment
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Etat-Major
Colonel Comt le Régt Martenet
Capitaine adjoint Merio
Lieutn chargé des détails Bastien
-d°- Officier d'approv. Drû
-d°- chef du Service Téléphonique Mascot
-d°- Porte-drapeau Rollin
Médecin Major de 1ère Classe Heyraud

5e Btn
Chef de Btn Capitaine Bouin
Médecin aide-major Lenormand
Compagnies Capitaines Lieutenants
17e Jarty Bouquet
Tissier
18e Mallet Lemardelé
Brunet de Sairigné
19e Grevel Margaillan
Engel
20e Dubois Foucart
Aubry

6e Btn
Chef de Btn Roob
Médecin aide-major 2e cl. Guibourg
Compagnies Capitaines Lieutenants
21e Cano Yvan
Rigot
22e Schwerer Lamirault
Chagniat
23e Gay Lanquest Lion.
Ménard
24e Clt de Langavant Lanquest Frédéric
Vieil
Stns de mitrailleuses
1ère Stn Ss lieutenant Dencken
2e Stn Adjudant Belin

Effectif du régiment au départ
9 août Total général : 36 officiers 151 sous-officiers 2052 hommes de troupe
Train régimentaire : 124 chevaux, 36 voitures
Image

9 août Le régiment est mis en route par chemin de fer en deux échelons :
- Le 1er train, composé de l'E.M. du régiment, de la Cie H.R. du 5e Btn et de la 1ère Stn de Mitr. quitte St Malo le 9 août à 22h55.
- Le 2e train, composé du 6e Btn, de la 2e Stn de Mitr. et du T.R. quitte St Malo le 10 août à 3h15.

11 août Le 1er détachement débarque à Attigny (Ardennes) à 9h30 ; le 2e détachement débarque à 14h30 au même point.
Le 5e Btn, l'E.M. du régiment, la 1ère Stn de Mitr. et le T.R. cantonnent à Bignicourt. (1)
Le 6e Btn cantonne, 2 Cies à Juniville, 1 Cie à Alincourt, 1 Cie à Ville-sur-Retourne. (1)
Le 247e fait partie de la 5e Armée commandée par le Générale de Division Lanrezac, membre du Conseil Supérieur de la Guerre de la 60e Division, commandée par le Général de Division Joppé, de la 119e Brigade commandée par le Général de Brigade Réveilhac.
Ravitaillement à Tagnon ; la viande à Alincourt.

12 août Le régiment conserve les mêmes cantonnements que le 11 août.
Quartier Général de la 60e Division à Pauvres.
E.M. de la 119e Brigade à Pauvres.
248e d'Infanterie à Pauvres.
271e d'Infanterie à Leffincourt.

13 août La 60e Division fait mouvement en vue d'étendre sa zone de cantonnement jusqu'à l'Aisne entre Vrizy et Attignies.
Cantonnements du 13 août
Quartier G. de la 60e Division à Chuvilly. [Chuffilly]
E.M. 119e Brigade à Vrizy.
247e d'Infanterie à Quilly.
248e d'Infanterie à Grivy et à Loisy.
271e d'Infanterie à Vrizy.
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(1) 2 % de mouvement par voie de terre.

14 août Le régiment conserve les mêmes cantonnements.
Gare de ravitaillement et d'évacuation : Voncq.
Ravitaillement en viande : Coulommes.

15 août Départ de Quilly à 14h15. Direction Grivy-Vrizy.
A Vrizy, le régiment reçoit l'ordre de cantonner à Terron-sur-Aisne.
Gare de ravitaillement et d'évacuation : Attigny.
Centre de livraison viande : Neuville et Day.
E.M. de la 119e Brigade au Chêne. [Le Chesne]
271e Régt d'Inf. au Chêne.
248e Régt d'Inf. à Voncq et Les Alleux.

16 août Le régiment quitte Terron-sur-Aisne à 9h15 ; il forme colonne avec le 248e et un groupe d'artillerie du 50e. La colonne sous les ordres du Lt Colonel commandant le 248e se porte dans la direction du sud de la Meuse par l'itinéraire suivant : Voncq, Les Alleux, Le Chêne et Vendresse.
Le 5e Btn cantonne à Elan, le 6e à Balaives.
Etat-Major de la 119e Brigade à Boutancourt.
271e Régt d'Inf. à Boutancourt.
248e Régt d'Inf. à Etrépigny.
Gare de ravitaillement et d'évacuation : Attigny.
Centre de livraison viande : Neuville et Day.

17 août Le régiment ne fait pas mouvement et conserve les mêmes cantonnements.
Gare de ravitaillement et d'évacuation : Nouvion-sur-Meuse.
Gare de ravitaillement en viande : Poix-Terron.

18 août La 119e Bde se porte de Balaives-Elan sur Donchery, Vrigne-au-Bois [Vrigne-aux-Bois] et St Menges.
Quartier G. de la 60e Div. }
E.M. de la 119e Bde }
Batterie d'Artillerie } Cantonnés à Donchery
Sapeurs télégraphistes }
271e Régt d'Inf. }
248e et Cie de Génie div. à St Menges.
247e Régt d'Inf. : 1 Btn à Vrigne-au-Bois, 1 Btn aux avants-postes.
Secteur du Btn : depuis le sommet nord de la boucle de la Meuse où il se relie avec les A.P. du 248e jusqu'à l'E. de Garnelle [Gernelle] où il se relie avec les A.P. de la 120e Bde.
Image

19 août Le 6e Btn quitte Vrigne-au-Bois à 10 heures et va cantonner à Cons-la-Grandville [La Grandville] avec le 2e Groupe d'artillerie de la 60e Division.
Les A.P. sont repliés et le 5e Btn vient cantonner à Vrigne-au-Bois.
Q.G. de la 60e Div. }
} à Donchery
E.M. de la 119e Bde }
Tous ces cantonnements sont couverts par la 120e Bde qui est poussée en 1ère ligne à Sugny-Pussemange avec A.P. sur la Semoy [la Semois].
A 15h30, la 60e Division communique l'ordre de mouvement suivant :
E.M. de la 119e Brigade et 271e à Donchery.
248e à Vrigne-Meuse.
247e évacuera Vrigne-au-Bois et Cons-la-Grandville pour adopter le stationnement suivant:
E.M. du régt et 5e Btn à Dom-le-Mesnil. Ce Btn doit assurer la garde des points de passage de la Meuse entre Donchery exclus et Nouvion exclus et détache en outre une Cie à Boutancourt à la garde des parcs et une Cie à Flize à la garde du groupe des convois.
Le 6e Btn se replie de Cons-la-Grandville avec un groupe d'Artillerie sur Nouvion-s-Meuse. Il assure la garde des passages de la Meuse de Nouvion inclus au barrage au nord de Lumes inclus.
Ravitaillement quotidien pour le 20 : à partir de 8h Nouvion-s-Meuse, viande fraîche à 7h à Donchery.
La 120e Bde conserve ses cantonnements précédents, c'est-à-dire Sugny, Pussemange avec A.P. sur la Semoy, couvrant ainsi la 60e Division.

20 août Le régiment ne fait pas mouvement et conserve ses cantonnements. La journée est employée au nettoyage des armes, des effets ; des revues des vivres et des munitions sont passées.
Gare de ravitaillement : Nouvion-s-Meuse.
Distribution de la viande : Donchery.

21 août Le régiment ne fait pas mouvement ; mêmes dispositions que la veille.

22 août --------------- d° ------------------------

23 août Le régiment se porte de Dom-le-Mesnil sur Poupehan par Donchery et St Menges.
Départ à 4h. Arrivée à Poupehan à 10h. A 11h40, après une grand'halte de 1 heure 30, le régiment (à 6 Cies) reçoit l'ordre de s'établir sur la rive gauche de la Semoy pour couvrir s'il y a lieu la retraite de la 120e Bde.
Le 6e Btn s'installe en face des débouchés du Pont de Poupehan. 2 Cies en première ligne. 1 Cie disponible.
A sa gauche le 5e Btn dont le centre est au carrefour à 1500 m ouest du Pont, est établi. 2 Cies en 1ère ligne, 1 Cie en réserve à ce carrefour. Poste de commandement au carrefour.
La position est organisée, en construisant des tranchées. Les distances de tir sont repérées ; des vues sont créées en abattant des arbres.
Les munitions des voitures à munitions sont distribuées. Le T.C. est envoyé au Ban d'Alle .
Le régiment bivouaque sur place sans être inquiété.

24 août Toute la Div. repasse sur la rive gauche de la Semoy, sous la protection du 247e qui doit former arrière-garde. A 9h55, l'ordre est donné de se replier.
Le 5e Btn se dirige sur le Ban d'Alle par un sentier muletier où il arrive à 10 heures 15.
Le 6e Btn forme arrière-garde par la route de Corbion à Ban d'Alle.
A 11 heures nous recevons avis que de l'Infanterie allemande est à Alle où elle a surpris une section du 225e d'Infanterie.
Les dispositions suivantes sont prises :
Cie Mallet à cheval sur la route 1 km dans la direction d'Alle et face à Alle.
Cie Jarty à droite et Cie Grével à gauche surveillant les pentes.
A ce moment (12 heures) arrive le Btn Roob qui se forme en réserve au carrefour.
A 13 heures, le Btn Roob remplace le Btn Bouin. Ce dernier se met en marche sur Donchery. A 13h30 le Btn Roob formant arrière-garde exécute le même mouvement.
A 18 heures, en arrivant à 1 km de Donchery, le régiment reçoit l'ordre de couvrir les cantonnements de la Div. à Donchery, en établissant ses avants-postes à Briancourt.
Disposition :
Grand'garde n° 1 - Cie Canno à la Briqueterie (carrefour 2 km Est de Vrignes-au-Bois)
G. Garde n° 2 - Cie Mallet sur la même route à la sortie du chemin à un trait venant de Briancourt
Réserve - 4 Cies en cantonnement d'alerte à Briancourt.

25 août A 4 heures, ordre est donné de se replier en arrière de la Meuse par Donchery sous la protection du 248e d'Infanterie.
A Donchery, le régiment se porte sur Cheveuges où il est mis à la disposition du XIe Corps.
Arrivée à Cheveuges à 8h30.
A 13 heures le XIe Corps donne l'ordre de porter 1 Btn (Btn Bouin) à la Ferme St-Pierre, 600 m S-Est de Fresnois [Frénois], où il est mis à la disposition du Général Comt la 22e Division. Tout le poste de commandement est à la cote 307.
Le Btn Roob reste disponible à Cheveuges à la disposition du XIe Corps. A 14h30 1 Cie du 6e Btn est envoyée à Cheveuges à la garde du Quartier Général du XIe Corps.
En même temps la 23e Cie qui était détachée à Nouvion-s-Meuse depuis 3 jours pour assurer la garde du pont sur la Meuse, rejoint le régiment. Ce qui finalement porte les Cies rentrées auprès du Colonel au nombre de trois.
Le régiment est reconstitué et bivouaque sur les emplacements qu'il occupe.

26 août A 8h la situation du régiment est la suivante : le 5e Btn (Bouin) est toujours au même emplacement que la veille, le 6e Btn reçoit l'ordre d'occuper les travaux de défense établis la veille par le génie aux abords de Villers-s-Bar.
Ce Btn et une section de Mitr. traverse la crête en avant du Moulin de Mauru sous le feu de l'artillerie ennemie pour gagner Villers-s-Bar ; grâce à l'initiative heureuse et à l'à-propos du Cap. Gay commandant la Cie d'Av-Garde, le Btn prend une formation ouverte qui lui permet de traverser sans perte sensible le terrain battu.
A 8h40 le chef de Btn Roob est atteint à la cuisse droite par une balle de shrapnell ; le Cap. Cano prend le commandement du 6e Btn.
Le colonel ct le 247e établit son poste de commandement à 1 km Nord-Ouest de Moulin-Mauru sur la route de Villers-s-Bar.
A 9h les Cies continuent à progresser mais elles ne trouvent pas les travaux établis par le génie et progressent jusqu'à la route de Donchery à Dom-le-Mesnil.
3 Cies sont en première ligne : une reste en soutien à hauteur du poste de commandement du Colonel. La Cie H-R et le Drapeau avec cette Cie (Cie Schwerer).
A 10h30 le feu de l'artillerie ennemie redouble d'intensité, en même temps que les 3 Cies de 1ère ligne tombent sous le feu de tranchées et de mitrailleuses ennemies établies sur le bord de la Meuse. Elles subissent instantanément des pertes considérables ; les Capitaines Cano, Gay, Clairet de Langavant et le Lieut. Lanquest [L] sont blessés.
Le Cap. Gay doit être abandonné sur le terrain ainsi que le Lieut. Lanquest de la même Cie.
A 11h30, les 3 Cies ci-dessus sont obligées de se replier sur St-Aignan ; la Cie Schwerer reste en place soutenant leur retraite ; les pertes en tués et blessés sont considérables, sans pouvoir être exactement évaluées.
A 12h la retraite est ordonnée sur Omicourt où le Général commandant la 119e Bde rassemble sa brigade.
A 14h30 ordre est donné de reprendre l'offensive sur St-Aignan ; le 6e Btn reconstitué avec la 22e Cie intacte et 2 Cies formées avec les débris des 3 autres se reportent sur St-Aignan.
A 16h, ce Btn et la Cie H-R. avec le Colonel et le Drapeau sont maintenus en réserve dans le Bois de la Queue, au sud de St-Aignan.
Pendant que ce combat se livrait aux environs de Villers-sur-Bar, le Btn Bouin était engagé dans les conditions suivantes :
Après avoir passé la nuit sur ses emplacements en soutien du secteur de droite (position défensive Vadelincourt [Wadelincourt]-Sedan) à la disposition du Général commandant la 22e Division, en réserve à la cote 307, 1 km 500 au sud du Frénois, le 5e Btn reçoit l'ordre de s'établir en position de repli à la lisière N-Ouest du Bois de la Marfée, face au Nord et Nord-Ouest pour permettre aux troupes engagées de se replier sous la protection de ses batteries de fusils et sections de Mitr.
Vers 10 heures, un chef de Btn du 65e Régiment d'Infanterie dit au Capit. Jarty : << Par % du Général de Div., dites à votre chef de Btn de coopérer avec moi à une contre-attaque du Bois qui est à l'Est de la cote 307 >>.
3 Cies du Btn (19e, 17e, 18e) coopèrent à cette contre-attaque qui ne fut pas poussée à fond parce qu'il n'y eut pas d'attaque - la 20e Cie étant restée avec les mitrailleuses sur la position primitive (repli).
La contre-attaque n'a pas eu lieu, les 3 Cies ci-dessus plus 1 Cie du 62e Régiment d'Infanterie, qui prolongeait la ligne à gauche, viennent prendre position à 50 m au nord du village de Cheveuges, face au bois compris dans le triangle Frénois au N-Est, Villers-s-Bar à l'Ouest, Cheveuges au sud, où elles firent de petits retranchements de campagne.
Vers 14h le Général commandant la 22e Div. en réserve dit au chef de Btn Bouin << Il n'y a presque personne dans le bois (Bois désigné ci-dessus), attaquez, des renforts vous arriveront. >>
Les Cies étant disposées de la façon suivante, de la droite à la gauche, 20e, 17e, 19e, 1 Cie du 62e. La marche d'approche s'est faite par échelons successifs de 2 Cies déployées en tirailleurs.
Pendant cette marche d'approche de 800 mètres environ, qui a duré une demi-heure, le Btn a été littéralement arrosé de shrapnells tant français qu'allemands, sans interruption, les obus éclatant au-dessus des têtes rendaient très difficile la progression en avant.
A une centaine de mètres avant d'atteindre la lisière du bois, le commandant du 5e Btn donna l'ordre d'attaquer de la façon suivante :
<< Le Btn va se porter à l'attaque du bois, direction : le Nord. Axe de marche : la route, 17e et 20e à droite, 19e et Cie du 62e à gauche.
Formation : les Cies en ligne de sections par 2.
But : chasser l'ennemi du Bois s'il y est, et s'installer à la lisière Nord avec l'appui des renforts promis. >>
La marche, pendant une 1/2 heure s'était passée sans autres incidents qu'une pluie de shrapnells allemands qui éclataient fauchant les arbres au-dessus de nos têtes pendant le premier quart d'heure.
Vers 15h30, les coups de fusil entendus sous bois firent dévier la direction primitive, le Btn alla au feu en prenant une direction N-Ouest, le feu attirant le feu.
Au bout de quelques minutes dans cette nouvelle direction, les hommes qui marchaient en tête de la Cie Grével reçurent les premiers coups de fusil des tirailleurs allemands dissimulés derrière une tranchée à environ 150 m d'eux.
Il fut riposté à ces coups de fusil par des coups de fusil des nôtres qui ne firent pas partir les tirailleurs allemands. Le commandant du 5e Btn donna l'ordre de l'assaut ; bien que la plupart des gradés fussent en tête, l'assaut ne put atteindre les retranchements allemands, les hommes suivant mal leurs officiers ou leurs sous-officiers.
Personnellement le commandant du Btn, qui s'était emparé du fusil d'un homme tué fut obligé de les exhorter, de les admonester, pour les faire se lever ; ils étaient ramassés en boule ou couchés et l'assaut, de ce fait, devenait impossible.
Les morts devenant par trop nombreux, ne pouvant plus espérer prendre les retranchements, le commandant du Btn donna l'ordre de se replier.
Que fut ce repli sous bois ? Un égaillement, un peu partout, de paquets d'hommes, parfois cherchant à gagner la lisière sud du bois pour se mettre sous la protection d'une fraction d'infanterie, de repli, établi à l'est de la route Chéhéry-Frénois.
Au nombre des tués et blessés furent signalés :
le Capitaine Jarty de la 17e Cie, à la joue.
le Cap. Grével de la 19e Cie qui, soutenu par le soldat Levè de sa Cie, également blessé, n'a pas paru depuis.
le Cap. Dubois de la 20e Cie, bras cassé.
le Lieut. Bouquet de la 17e Cie, blessé à la cuisse
le Lieut. Margaillan de la 19e Cie, -d°- au rein droit
le Lieut. Foucard de la 20e Cie -d°- à la cuisse
le s/Lieut. Engel de la 19e Cie -d°- au bras gauche.

A la suite de ces combats, le 6e Btn dût battre en retraite sur Omicourt ; à 16 heures le général commandant la 60e Div. donna l'ordre de se reporter en avant dans la direction de St-Aignan.
A 18h, le 6e Btn occupait la lisière Nord du Bois de la Queue au sud de St-Aignan, puis entrait dans St-Aignan dont il devait assurer la défense pendant la nuit.
A 22h, le régiment reçoit l'ordre de se mettre en retraite sur Vandresse [Vendresse].

27 août A 5h le 6e Btn est près de Vandresse, faisant une grand'halte et reconstituant ses unités ayant été rejoint par des fractions du 5e Btn, lorsque l'ordre est donné de se reporter en avant sur St-Aignan.
Le régiment, destiné à exécuter une contre-attaque, est porté à la lisière Nord des Bois de Beauregard où il s'organise fortement.
A 17 heures, ordre de prononcer une attaque sur St-Aignan, en soutien du 336e régiment.
St-Aignan n'est pas occupé par l'ennemi. A 23 heures, le régiment est installé en cantonnement bivouac dans la partie est de cette localité.

28 août A 4h, le régiment avant-garde de la division se porte à l'attaque de Cheveuges et de là sur Fresnois.
Le Btn Schwerer av-garde occupe Cheveuges où il est renforcé par le Btn Bouin.
La marche sur Fresnois est entamée à 11h30, quand arrive l'ordre de porter la Division à une contre-attaque dans la direction de Bulson.
Le 247e va se porter par le bois de la Marfée à la lisière sud-est de ce bois en poussant un Btn jusqu'à Noyers.
A 14h30, alors que le 6e Btn se prolongeait déjà sur la lisière du bois de la Marfée, l'Etat-Major du régiment et le 5e Btn engagés dans une clairière de ce bois sont en butte au feu de l'artillerie allemande, quand vers 15h une rafale terrible de notre propre artillerie établie sur les hauteurs de l'Espérance (environs de Chéhéri) s'abat sur le régiment, blessant un officier, tuant ou blessant 32 hommes et 2 chevaux.
A ce moment une panique s'empare des hommes déjà engagés dans les taillis. C'est une débandade folle que peut seule arrêter l'attitude très ferme des officiers qui, mettant revolver à la main, rallient les fuyards autour du Drapeau.
Les positions sont reprises ; le 6e Btn est à lisière S.E. en face de Noyers et Chaumont St-Quentin, le 5e Btn est en réserve dans la clairière. Le 271e est à notre droite occupant la lisière Est. C'est ce régiment qui doit déclencher la contre-attaque ; le régiment reste là, en position jusqu'à la nuit, aucun mouvement ne se produit.
Les patrouilles envoyées à Chaumont-St-Quentin découvrent de nombreux morts et blessés du combat de la veille, abandonnés dans ce village.
A 22h les brancardiers et infirmiers qui ont achevé de soigner nos blessés, sont envoyés sous les ordres du M. le Médecin Major Le Normand au village de Chaumont-St-Quentin où ils recueillent 3 officiers français blessés et 5 soldats qu'ils rapportent ensuite à Cheveuges où ils les remettent à l'ambulance après avoir donné des soins à 150 autres blessés qu'ils sont obligés de laisser dans le village, faute de moyens de transport.
A 20h le 271e et le 248e quittent leurs positions, le 247e est alors rassemblé et bivouaque en ligne de sections par 4 dans la clairière.
Vers 21h, alors que tous reposaient, un cri se fait entendre ; les hommes, encore sous l'impression de la surprise terrible qu'ils avaient éprouvé quelques heures auparavant du fait de notre artillerie, se lèvent affolés. Les uns s'enfuient à travers bois, les autres saisissent leur fusil aux faisceaux et se mettent à tirer sur leurs camarades dans la nuit noire.
La voix des officiers leur criant « Cessez le feu » les rassure enfin. Le calme est rétabli mais le régiment ne saurait être maintenu plus longtemps dans ces bois sans courir le risque d'une nouvelle panique.
En colonnes par 4, il est emmené à Cheveuges, où le chef de Corps demande au Général commandant la 60e Division l'autorisation de cantonner à St-Aignan. Autorisation qui est donnée d'autant plus volontiers que l'ordre venait d'arriver de battre en retraite, dans la nuit, dans la direction de Vandresse.

29 août Le régiment quitte St-Aignan à 3 heures et se dirige par Sapogne, Villers-le-Tilleul (grand'halte d'une heure) sur la Cour des Rois, cantonnement du 5e Btn, la Saintinerie, cantonnement du 6e Btn, et Hurtebise, cantonnement de la Cie H.R. et de l'E.M. du régiment.
Le régiment est installé dans ses cantonnements à 17 heures. La nuit se passe sans incidents, les cantonnements sont gardés.

30 août Le régiment doit prendre place à 5h40 dans la colonne qui se forme à Guincourt, derrière le 271e, le 6e Btn devant précéder 1 groupe d'artillerie, le 5e Btn le suivre, quand à 5h15, en débouchant des cantonnements, l'E.M. du régiment est accueilli par une fusillade très violente et coupé des deux Btns dont les cantonnements sont presque encerclés par l'ennemi.
Sous la protection des feux fournis par un certain nombre de télégraphistes et sapeurs de la Cie H.R., l'E.M. du régiment peut se dégager avec le Drapeau et gagner par les bois la route entre Guincourt et Tourteron, route que doit suivre la colonne.
Le T.C. qui était déjà engagé dans la direction de Guincourt doit abandonner 3 voitures dont les chevaux sont tués ; les autres font demi-tour et peuvent s'échapper par un chemin de terre dans la direction de Tourteron ; l'officier de détails est blessé en tête du T.C. ainsi que le vétérinaire auxiliaire et quelques conducteurs.
Pendant ce temps et à la même heure, le 6e Bataillon est attaqué à la Saintinerie au moment où il se rassemblait pour prendre place dans la colonne.
Le 5e Btn à la Cour des Rois. Des voitures et les Cies du 6e Btn descendent en désordre sur le cantonnement du 5e Btn, pressés par l'ennemi. Les capitaines Bouin et Jarty se mettent en travers, les arrêtent d'abord et réussissent à les ramener en avant face à l'ennemi.
Le capitaine Bouin fait occuper la lisière Nord du village par les 18e et 19e Cies et 1 Stn de Mitr., à l'est de la route qui monte sur la Saintinerie. Par la 20e et 1 Stn de la 17e à gauche de la même route, il fait filer les chevaux de selle et les voitures par le chemin un trait qui descend sur la Luloterie [la Lulotterie, Ecordal].
Vers 6 heures l'ennemi cherchant à tourner le village par l'ouest, le capitaine Bouin fit renforcer ce front par 2 autres Stns de la 17e ne gardant en réserve qu'une Stn. N'ayant pu se mettre en relation avec le chef de corps voyant que personne ne venait à son secours et quoique ayant tenu le temps nécessaire pour permettre l'arrivée de ce secours, le capitaine Bouin donna l'ordre de se replier dans la direction d'Attigny par le chemin de terre, suivi par les voitures, en laissant une stn sur la ligne de feux pour décrocher d'abord la droite, puis la gauche de la ligne.
Le terrain couvert que le Btn avait à traverser en se repliant permit de ne rien précipiter et de faire le mouvement avec ordre, méthode et régularité. Les Cies battirent en retraite en ligne de stns par 2, à intervalle d'une vingtaine de mètres, une stn laissée sur la ligne de feux et devant tenir 5 minutes, une 2e établie à 500 ou 600 mètres en arrière pour la recuillir et se laisser dépasser.
Sous la protection de 2 Cies du 347e établies en position défensive à la Luloterie et en arrière de cette ferme, les Btns furent rassemblés et mis à la disposition du Lt Colonel commandant le 347e. Celui-ci les fit placer en arrière d'un de ses bataillons, où ils restèrent en position jusqu'à 16h.
Au moment où le 347e se retira, le capitaine Bouin quitta également sa position et gagna Attigny où il retrouva le Lieut. Colonel Martenet.
A 10h le Lieut. Colonel, la Cie H.R. et le Drapeau restent sur le champ de bataille aux environs de Tourteron pendant que des patrouilles, des cyclistes cherchent les 2 Btns engagés d'abord à la Cour des Rois et à la Saintinerie et qui ont dû retraiter.
L'E.M. du régiment est obligé de se conformer au mouvement de recul général dans la direction d'Attigny. Le mouvement s'opère lentement, de façon à ne pas donner à ce mouvement en arrière du Drapeau, pour les troupes engagées, l'aspect d'une retraite.
Après de nombreux arrêts sur le champ de bataille, le Lieut. Colonel arrive vers 15h au pont d'Attigny où il s'arrêt et recueille un premier détachement du régiment.
Peu de temps après, il est rejoint par des éléments des 5e et 6e Btns que ramènent les capitaines Bouin et Jarty.
De l'ordre est remis immédiatement dans ces éléments qui constituent 2 Cies à l'effectif d'environ 250 hommes chacune, et mises la 1ère sous le commandement du capitaine Jarty, la 2e sous le commandement du s/lieutenant de Cairigné.
A 17h le régiment reçoit l'ordre de laisser écouler tous les éléments du 11e Corps, de la 60e Div. de Réserve et d'interdire ensuite à l'ennemi le passage par les ponts d'Attigny.
Des dispositions sont immédiatement prises : avec l'aide de la Cie divisionnaire du Génie, des barricades sont élevées, le pont est obstrué, la stn de mitrailleuses est en batterie à l'ouest de ce pont en un point d'où elle peut le battre efficacement, pendant que la Cie Jarty est fortement installée dans des maisons en face du pont pour le prendre d'enfilade.
A 21h le régiment reçoit l'ordre de se porter en arrière au bivouac, et de laisser à un btn du 14e de ligne, la garde des ponts jusqu'au lendemain 7 heures.
Le régiment va bivouaquer à 2 km S. d'Attigny en plein champ, près de la route de Vaux-Champagne.

31 août A 4 heures le Gal commandant la 119e Bde, qui a bivouaqué près du régiment, le porte dans la direction d'Attigny qui n'est pas encore occupé par l'ennemi.
A 8h, la 60e Division bat en retraite par Saulx Champenoise [Saulces-Champenoises], Pauvres, Mont St Rémy où nous faisons une grand'halte de 3 heures puis sur Cauroy. Nous bivouaquons à proximité de cette localité où nous sommes rejoints par le sergent-major artificier avec 3 voitures à vivres et à bagages.
Quelques distributions sont livrées par l'officier d'approvisionnement du 271e d'Infanterie. La nuit se passe sans incident.
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docteurno
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Re: Transcription du JMO du 247e RI (août 1914)

Message par docteurno »

Bonsoir à tous

Merci pour cette transcription Yves

"Elle va me servir de guide pour la rédaction et la façon de synthétiser pour ce que je suis en train de faire" : un livre-photo concernant mon GP (la structure ressemble beaucoup à votre transcription) et qui sera édité en 3 exemplaires (1 pour sa fille encore vivante , 1 pour la seule fille de son fils cadet , 1 pour moi, fils de son fils aîné), dans un livre-photo réalisé avec le logiciel gratuit de CEWE

Ce livre-photo sera en papier photo brillant, comportera 98 pages (maximum possible), couverture rigide
Livre-Photo fermé : 27cm*20,5cm
Livre-Photo ouvert (double page) : 54cm*20,5cm

PEN (dans le texte) = Pierre Edouard NOYELLE

Rien n'est figé pour l'instant : tout est modifiable, recomposable, corrigeable ... en fonction d'autres renseignements ou documents nouveaux obtenus ou conseils éventuels (toujours bienvenus)

Je suis en train de faire une compilation, aidé d'éléments en ma possession ou que j'ai pu acquérir, et bien sur aussi avec l'aide des membres du forum (copies de CP , cartes , photos , scans de documents divers comme sont livret militaire, JMO des différents régiments où il fut affecté ...) en partant de l'attentat de Sarajevo, la composition de sa famille (parents, frères et sœur), son service militaire qui enchaîne avec sa mobilisation au 87ème RI et son parcours (le plus juste et complet que possible) jusqu'à sa libération

Quelques échantillons des pages en copies d'écran (donc mauvaise qualité, mais impossible de récupérer le résultat autrement, avant réception du livre terminé) :
ImageImageImageImageImageImageImageImage

Cordialement
Jean-Pierre

Edité : pour modification 1ère phrase que je trouvais mal formulée pour traduire ma pensée
CD9362
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Re: Transcription du JMO du 247e RI (août 1914)

Message par CD9362 »

Bravo et courage pour ce travail !!! Avez-vous besoin de relecture , ou quelqu'un vous aide déjà ? L'écriture du JMO semble assez lisible , mais je pense que vus ne retranscrivez que le mois d’août durant lequel votre aIeul est décédé , vous ne retranscrivez pas l'ensemble ?

Dans une démarche analogue à la vôtre et du livre-photo de Jean-Pierre, j'ai retapé les carnets d'un arrière-grand-père, et fait un blog
en ajoutant d'autres éléments - bien que la mise en page ne me satisfasse pas entièrement - Pour ma part, j'ai trouvé ce travail de mémoire , émouvant et instructif à faire et j’espère pour ceux qui les lisent également !

Bonne soirée
cordialement
ADline
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Yv'
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Re: Transcription du JMO du 247e RI (août 1914)

Message par Yv' »

Bonsoir,

Merci pour vos messages.
Bravo Jean-Pierre pour votre travail qui a l'air assez abouti !

ADline, je n'ai pas spécialement besoin de relecture, car ce JMO est effectivement assez lisible. Peut-être faudrait-il quand même que je mette une image des passages qui posent problème.
J'espère que ma transcription est lisible (j'ai notamment des problèmes de mise en page pour l'affichage sur le forum).
Pour ce qui est du reste du JMO, désolé, je n'ai pas prévu d'aller au-delà d'août 1914. Par contre, je pense que je vais faire le même travail pour les unités qui ont côtoyé le 247e, et pour celles dont il dépendait.

Signalons ce sujet qui avait été lancé il y a 2 ans : pages1418/QUESTIONS-SUGGESTIONS/transcr ... _799_1.htm
Il m'a permis de découvrir à l'instant le beau travail déjà réalisé sur le site argonne1418 (merci à Alain pour le lien).

Cordialement,
Yves
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Yv'
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Re: Transcription du JMO du 247e RI (août 1914)

Message par Yv' »

Merci à Jean-Luc de m'avoir signalé les problèmes qui apparaissent sur les noms de lieux.
J'avais oublié de préciser que j'essaie autant que possible de restituer le JMO tel qu'il est. Mais il est vrai qu'il est important d'avoir les noms corrects, je viens donc de tout reprendre, en ajoutant à chaque fois le nom correct en bleu, entre crochets. J'ai ainsi pu rétablir La Grandville, qui n'a rien à voir avec "Cons-la-Grandville" qui apparaît par erreur dans le JMO.
J'ai aussi ajouté un "" quand la localité se trouve en Belgique.

A bientôt pour d'autres JMO.
Yves
LoicDo
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Re: Transcription du JMO du 247e RI (août 1914)

Message par LoicDo »

Merci pour ce travail de retranscription.
François Marie Laurent, fusillé pour l'exemple en 1914 http://francoismarielaurent.loicdoumerc.fr/
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Yv'
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Re: Transcription du JMO du 247e RI (août 1914)

Message par Yv' »

Bonjour,

Vous faites bien de faire remonter ce sujet, car j'avais dans mon ordi une autre transcription en attente depuis bientôt deux ans... Je vous la livre donc maintenant (seulement la moitié, le travail n'est pas tout à fait fini). Et toujours pour le mois d'août 14.

Cordialement,
Yves
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------
J.M.O de la 119e Brigade d'Infanterie
Source : http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... a6e8361f62

9 août 1914 L'E.M. de la 119e Brigade qui se mobilise à St Brieuc est composé de :
M.M. Reveilhac, général de Brigade, commandant la Brigade
Jeanpert, capitaine au 85e Régiment d'Infanterie, détaché de l'Ecole supérieure de Guerre
Chareton, lieutenant de Cavalerie de Réserve
1 caporal et 2 secrétaires d'E.M.
2 vélocipédistes
4 ordonnances
1 conducteur de fourgon
1 cuisinier
au total : 1 officier général
2 officiers
11 hommes de troupe
9 chevaux
Il quitte St Brieuc mobilisé par chemin de fer le 9 août à 9 heures 33, en même temps que l'E.M. du 271e et le 5e Bataillon de ce régiment. Il est dirigé par Rennes, Vitré, Laval.

10 août Laigle, Achères, Creil, sur Laon, G.R., d'où il bifurque par Reims, sur le Châtelet, gare de débarquement, où il arrive le 10 août à 19 heures. Il gagne le cantonnement de Neuflize, où il passe la nuit.

11 août L'E.M. de la brigade se transporte par Juniville à Pauvres, où s'établit également le Quartier Général de la 60e Division, dont la Brigade fait partie.
Les troupes constituant la Brigade gagnent pendant la journée et la nuit leurs cantonnements de concentration et, le 12 août, au matin, ont la composition et les cantonnements suivants :
247e régiment : Lt Colonel Martenet, occupe Bignicourt.
248e régiment : Colonel Poirrier, occupe Pauvres.
271e régiment : Lt Colonel Jacquier, occupe Leffincourt.
L'E.M. de la brigade est cantonné à Pauvres.

12 août La brigade ne fait pas mouvement le 12 août, la concentration de la Division n'étant pas encore terminée.

13 août En vue de diminuer les étapes ultérieures, la Division reçoit l'ordre de se rapprocher de l'Aisne. En conséquence le Q.G. est transféré de Pauvres à Chuffilly. L'E.M. de la Brigade de Pauvres à Vrizy.
Le 247e se porte de Bignicourt sur Quilly (E.M. du régiment) détachant une compagnie à Chardeny avec un groupe d'artillerie divisionnaire.
Le 248e se porte de Pauvres sur Grivy (E.M. du régiment) et Loisy.
Le 271e de Leffincourt sur Vrizy.
Vu l'éloignement de l'ennemi, chaque corps exécute son mouvement individuellement. Toutefois le passage à la patte d'oie de Mazagran est réglé de manière à éviter les encombrements.
Les régiments atteignent leur cantonnement pour 9h à cause de la chaleur excessive qui sévit comme les jours précédents.

14 août La 60e Division ne fait pas mouvement, l'E.M. de la Brigade et les troupes restent dans leur cantonnement.
Vers 6h30 la présence d'un biplan allemand volant à une grande hauteur est signalé au dessus des cantonnements, l'appareil se dirigeant de l'Est vers l'Ouest, à Quilly deux commandants de compagnie du 247e font ouvrir le feu sur cet aéroplane sans résultat.

15 août La division reçoit l'ordre de se tenir prête à marcher, dans la journée l'ordre arrive à 12h45 en ce qui concerne la 119e Brigade.
Celle-ci doit se porter avec le groupe d'Artillerie stationné à Chardeny par l'itinéraire Vrizy - Vandy - Terron s/Aisne, les Alleux dans la région du Chesne. Elle forme colonne de droite de la Division.
Le mouvement s'exécute dans l'ordre suivant :
A.G. = 271e
Gros = 248e, Groupe d'Artillerie, 247e
La tête de l'A.G. passe à 14h au pont de l'Aisne (route de Vrizy à Vandy).
La brigade occupe le soir les cantonnements suivants :
E.M. de la 119e Brigade et 271e : Le Chesne
248e : Voncq (E.M. du régiment) et Les Alleux
247e : Terron avec le groupe d'artillerie.
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Yv'
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Re: Transcription du JMO du 247e RI (août 1914)

Message par Yv' »

(J.M.O. de la 119e Brigade, août 1914 - suite et fin)

16 août La division reçoit l'ordre de se porter au sud de la Meuse pour couvrir les débouchés de la rivière entre Moyon et Dom-le-Mesnil. Le mouvement s'exécute pour la brigade en deux colonnes distinctes ; la Brigade formant elle-même élément de droite de la Division. La première colonne formée du 271e rompt du Chesne à 7 heures et se porte par la ferme de Bairon, Sauville, Ambly, Vandresse et le fond des Elans sur Boutancourt.
La 2e colonne sous les ordres du colonel Poirrier du 248e se porte par le même itinéraire sur Etrépigny, Elan et Balaives marchant dans l'ordre suivant:
248e Groupe d'Artillerie
247e
Le soir la brigade occupe les cantonnements suivants :
E.M. de la Brigade Boutancourt
271e régiment Boutancourt, détachant deux compagnies, l'une pour tenir le pont de la Meuse à Nouvion, l'autre pour tenir le pont du chemin de fer à hauteur de Flize.
248e Etrépigny
247e E.M. des Régts et 1 Bataillon à Elan avec le groupe d'Artillerie, 1 Bataillon à Balaives avec le Q.G. de la Division.
La division est alors en première ligne encadrée par le 11e Corps à droite et la 52e division de réserve à gauche.

17 août La Brigade reste sur place. Toutefois dans la journée, l'effectif chargé d'assurer la garde du pont de la Meuse à Nouvion et du pont du chemin de fer à Flize est porté à un bataillon et une section de mitrailleuses du 271e. Un bataillon et une section de mitrailleuses du 248e sont également envoyés à Donchery pour y assurer la garde et la libre disposition de ce passage de la Meuse.

18 août La Division reçoit l'ordre de se porter entre la Meuse et la ligne Cons la Grandville, Vrigne-aux-Bois. Avant gardes à Gespunsart et St Menges.
La 119e Brigade forme la colonne de droite avec un groupe d'A.D. une compagnie du Génie et le détachement de sapeurs télégraphistes de la Division.
La colonne marche dans l'ordre suivant :
A.G., sous le commandement du colonel comt le 248e = 248e Régiment, Compagnie Divisionnaire du Génie
Gros = un bataillon du 247e, Groupe d'Artillerie, un bataillon du 247e, sapeurs télégraphistes, 271e rég.
Itinéraire :
Flize, Dom-le-Mesnil, Donchery
La tête du gros d'A.G. franchit la Meuse à Donchery à 8 heures.
A partir de Donchery, le 248e avec la compagnie du Génie se dirigent sur Saint-Menges où ils stationnent, faisant tenir les routes et chemins traversant la forêt des Ardennes, depuis Fleigneux exclus, jusqu'au sommet de la boucle de la Meuse au nord d'Iges.
Le 247e se porte de Donchery sur Vrigne-aux-Bois où il stationne, faisant tenir de son côté, sous les chemins depuis le sommet de la boucle de la Meuse au nord d'Iges jusqu'au château du Rossignol inclus.
Le 271e stationne à Donchery avec le groupe d'A.D. et le détachement de télégraphistes.
A Donchery également, stationnent le Q.G. de la Division et l'E.M. de la Brigade.
Le 271e détache deux compagnies à Villers-s/-Bar pour la garde du T.C. de la Division.
La Brigade est encadrée à droite par le 11e Corps dont les Avants-Postes tiennent Fleigneux (élément du 137e d'Infanterie) et à gauche par la 120e Brigade dont les éléments de droite sont à Gernelle se reliant par leurs Avants-Poste avec ceux du 247e vers le château du Rossignol.

19 août La Brigade reste sur ses emplacements. Toutefois, un bataillon du 247e est poussé sur Cons-la-Grand'ville où il s'installe avec un groupe d'Artillerie.
Le Q.G. de la Division et l'E.M. de la Brigade sont maintenus à Donchery.

20 août Le IXe CA débarquant pour venir stationner en partie dans la zône affectée à la 60e DR, celle-ci passe en 2e ligne et, en particulier, la 119e Brigade vient occuper les emplacements suivants :
l'E.M. de la Brigade et le 271e restent à Donchery ; le 271e est chargé de tenir tous les points de passage de la Meuse entre Sedan et Donchery ;
le 248e se reporte de St-Menges à Vrigne-Meuse ;
le 247e évacue Vrigne-aux-Bois et Cons-la-Grand. pour se reporter à Dom-le-Mesnil et Nouvion-sur-Meuse pour garder les points de passage de la rivière entre Donchery et le barrage au N. de Lume.

21 août La Brigade stationne sur ces emplacements.

22 août L'E.M. de la Brigade, le 247e et le 271e Régt restent en place, toujours chargés de la garde des passages de la Meuse.
Le 248e entre dans la composition d'une colonne dirigée sur Corbion (Belgique). Il stationne le soir-même en ce point.
Toute la journée on entend de Donchery une violente canonnade lointaine dans la direction du Nord.

23 août Les 247e et 271e Régts, avec l'E.M. de la Brigade, font mouvement en une seule colonne par l'itinéraire :
St Menges - Poupehan (Belgique) à travers la forêt des Ardennes.
Ordre de marche :
A.G. = deux compagnies du 271e
Gros = le reste du 271e, le 247e
L'A.G. passe à cinq heures à la sortie N. de Donchery par la route de Saint-Menges.
Le 271e laisse une compagnie à Donchery avec mission de garder les ponts de la Meuse dans le secteur Donchery-Sedan.
Le 247e, une compagnie également à Nouvion, avec même mission dans le secteur Donchery-Mézières.
Pendant la marche de la colonne des 247e et 271e sur Poupehan, la canonnade se fait entendre vers le Nord-Ouest.
En arrivant à Poupehan où la colonne traverse la Semoy, dont la vallée est très encaissée et très boisée, la colonne croise l'Art. du XIe Corps d'Armée fortement éprouvée la veille, et qui se dirige sur Bouillon.
A ce moment le Général de Brigade reçoit l'ordre du Général commandant la 60e DR d'arrêter un Rgt au sud de la Semoy pour surveiller les passages entre Poupehan et Corbion, et de porter l'autre Rgt sur la rive N. de la rivière pour servir de repli à la 120e Brigade sur le plateau de Rochehaut.
En conséquence, le 247e prend position à quatorze heures (14), un bataillon en face de Poupehan et au S., l'autre bataillon près du carrefour situé à 1000 mètres (mille) à l'O. du pont de Poupehan.
Le 271e franchit la Semoy à Poupehan, gagne le plateau de Rochehaut et reçoit l'ordre de s'installer sur ce plateau à la croisée des chemins de Rochehaut à Vivy et à Mogimont.
Le 248e placé préalablement en 1ère ligne par les soins de la 60e DR occupe Mogimont avec un Rgt de la 120e Brigade.
La 60e DR, rattachée au XIe CA, a ce corps à sa droite et la Division, combinée Dumas du IXe CA à sa gauche.
Toute la journée une violente canonnade retentit du côté du IXe CA, mais quelques obus seulement viennent éclater en avant du front de la 60e DR.
A la nuit, le 248e tient Mogimont, le 271e s'installe à Rochehaut, le 247e est toujours sur la rive gauche de la Semoy à hauteur de Poupehan.
L'E.M. de la Brigade est à Rochehaut avec le Q.G. de la Division.

24 août La 60e DR reçoit l'ordre de se replier sur la Meuse avec toute l'Armée.
Le mouvement commence dès le point du jour sous la protection du 271e, qui prend position sur le plateau de Rochehaut. La Division s'écoule par le pont de Poupehan. Le mouvement terminé, sans que l'ennemi ait manifesté des velléités d'accrochage, le 271e passe le pont à son tour sous la protection du 247e qui tient toujours la rive gauche. Le 248e s'établit vers Corbion, prêt en cas de besoin à appuyer l'action du 247e.
L'ennemi ne se montrant pas agressif, le mouvement de retraite de la Division sur la Meuse, à travers la forêt des Ardennes, s'effectue sans difficulté.
A la nuit la Brigade, encadrée à droite par le XIe Corps, établi dans la région de Sedan, et à gauche par le IXe CA, vers Mézières, s'établit :
E.M., les 248e et 271e à Donchery, le 247e aux avants-postes, serrant, par son gros, Briancourt et par ses grand'gardes la ligne Vrigne-aux-Bois - Port-St-Albert, en liaison avec les corps voisins.
Le 271e détache une compagnie à la garde de la presqu'île d'Iges.

25 août La IVe Armée reporte ses forces sur la rive gauche de la Meuse où elle s'établit défensivement.
Le mouvement s'exécute pour la 60e DR sans difficulté sous la protection du 248e qui s'établit à cet effet au N. de la station de Donchery.
Tous les éléments repliés, le 248e passe la Meuse à son tour et pont de Donchery saute, ainsi que tous les ponts de la Meuse entre Sedan et Mézières.
La Brigade, encadrée à l'est par le XIe CA dont la zône s'étend à l'Est de la route Frénoy [Frénois]-Chéhéry incluse et encadrée à l'O. par la 120e Brigade dont la zône s'étend à l'O. du ruisseau le Bar a pour mission d'organiser défensivement la zône comprise entre les limites ci-dessus. La ligne principale de résistance passe par Villers-s/-Bar et le grand bois au N. de Cheveuges (Bois de la Chapelle de la Croix Piot).
Le 271e est chargé d'organiser et de tenir le bois avec un bataillon, l'autre bataillon étant dans la presqu'île d'Iges dont la garnison a été élevée d'une compagnie à un bataillon.
A la nuit, les éléments de la Brigade occupent les emplacements suivants :
E.M. à Chéhéry
247e - au bivouac près de Cheveuges, au NE, le long de la route Villers-sur-Bar - Cheveuges ;
248e - au bivouac près de Chéhéry ;
271e - 1 bataillon dans le bois de la Chapelle de la Croix-Piot.
1 bataillon à la croisée des routes Sedan - Bellevue. Ce bataillon qui tenait la presqu'île d'Iges avait dû évacuer cette position avant la nuit, l'ennemi la couvrant de projectiles.

26 août Le 26 au matin, la Brigade tient solidement les positions de son secteur, lorsque la retraite de la 22e Division à sa droite, découvre son flanc droit et l'oblige à rétrograder, après avoir subi quelques pertes par le canon ennemi.
A 11h30, l'ordre est donné aux régiments de se replier sur St-Aignan sur Bar, puis, à 12 h, sur Omicourt, où les régiments arrivent vers 14 heures et se reforment aussitôt.
A ce moment, le Général Commandant la 119e Brigade ayant reçu l'avis d'une reprise de l'offensive générale, fait reporter en avant la Brigade toute entière, en une vigoureuse contre attaque sur le mamelon au N. de St Aignan sur Bar.
Ce mamelon est nettoyé des ennemis qui l'occupent, mais l'Artillerie du XIe Corps d'Armée n'appuie cette offensive qu'un peu avant la nuit. De plus, les pertes ont été sensibles en officiers et cadres subalternes. Aussi, à minuit, devant l'état de fatigue des troupes et le manque d'encadrement résultant de l'attaque, le Général décide d'évacuer le mamelon au N. de St Aignan sur Bar et de se reporter en arrière dans la direction d'Omicourt - Malmy.

27 août La reprise de l'offensive, hier soir, ayant provoqué un recul de l'ennemi devant le front de la 21e Division, la Brigade, à la demande du Général Commandant le XIe Corps d'Armée, réoccupe la lisière des Bois vers St Aignan-sur-Bar et Beauregard, la 21e Division se reportant sur le Bois de la Queue.
La journée se passe sans incident ; l'ennemi ne reparaît pas sur le mamelon au N. de St Aignan et ne donne même pas signe de vie sur tout le front de la Brigade.
A la nuit, les éléments de la Brigade sont ainsi répartis :
Le 248e à la disposition du Général de Brigade à Omicourt, avec l'E.M. de la Brigade ;
les 247e et 271e, au bivouac à la lisière des Bois au sud de St Aignan.

28 août La continuation de l'offensive étant décidée sur toute la ligne, la 60e DR, avec le 247e régiment comme avant-garde de Division et marchant par brigades accolées (119e à droite, en liaison à droite avec le XIe C.A.) prend, comme direction générale, à partir de 4 heures, Fresnois. L'Artillerie soutient le mouvement.
Vers 11 heures, le XIe C.A. étant aux prises avec des forces importantes venant de Mouzon et se dirigeant vers Bulson, la 60e D.R. suivant les prescriptions de l'ordre général n° 15, essaye de prendre de flanc l'attaque allemande.
En conséquence, la 119e Brigade se porte vers Noyers - Pont-Margis - Chaumont - St Quentin, par le bois de la Marfée, qu'elle atteint vers 14h30. Elle s'y maintient jusqu'à la nuit, poussant des patrouilles jusqu'à Chaumont St Quentin, où sont découverts de nombreux morts et blessés des combats de la veille.
Puis l'ordre est donné à la 119e Brigade de venir se porter à la hauteur des éléments de gauche du XIe Corps d'Armée, vers Chéhéry, avec Omicourt-Sapogne comme ligne de retraite éventuelle. Cette retraite, précédant celle de la 120e Brigade, sera protégée par des batteries de l'AD de la 60e DR, placées à la lisière E du bois de la Queue.

29 août L'Armée battant en retraite sur l'Aisne, par ordre supérieur, la 119e Brigade, en exécution des prescriptions de l'Ordre Général n° 16 de la 60e DR, reçu à Cheveuges dans la nuit, s'échelonne en colonne à partir de 3h30, à l'ouest de Sapognes, sur la route Sapognes - Villers-le-Tilleul, la tête vers cette dernière localité, dans l'ordre suivant : 271e - 247e - 248e.
La 120e Brigade s'échelonne entre Sapogne et St-Aignan. L'artillerie s'intercale dans la colonne entre les Régiments et l'arrière garde est fournie par un Régiment de la 120e Brigade, 1 groupe d'Artillerie, la Cavalerie et la Compagnie du Génie.
Les T.C. et les T.R. précèdent leurs unités sur la route de marche.
Ainsi rassemblée, la 60e DR retraite par la route Sapogne - Elan - Villers-le-Tilleul - Omont - Chagny - Jonval - Guincourt.
A la nuit, la 119e Brigade occupe les emplacements suivants :
247e - E.M. et Cie HR à Hurtebise
1 Bataillon à la Cour-des-Rois
1 Bataillon à la Saintinerie
248e à Tourteron.
La 119e Brigade précède, vers le S. la 120e Brigade cantonnée dans la zone Jonval - La Hte Chagny - Chagny et qui, avec 1 Régiment, 1 groupe d'Artillerie, la Cavalerie et la Cie du Génie, assure l'arrière garde, celle-ci se reliant à la 52e Division vers Bouvellement et au XIe C.A. au sud est de Chagny.

30 août En exécution des prescriptions de l'Ordre Général n° 18 de la 60e DR, la 119e Brigade, suivant le mouvement de retraite de l'Armée vers l'Aisne, et précédée de la 120e Brigade, se met en mouvement dans l'ordre suivant :
248e (dont la tête doit passer à l'entrée N de Tourteron à 6 heures)
Groupe d'Artillerie cantonné à l'Ancien Château
247e
Pour couvrir la retraite, le Général de Brigade garde à sa disposition :
Le Groupe d'Artillerie cantonné à Guincourt et qui prend position à la Cote 205, prête à battre le front : Jonval - la Vaux-d'Huy - St Loup-Terrier - Cote 204 - Bois au N.O. de le Préféré.
Le 271e, qui a un Bataillon sur la ligne Le Plain - Moulin des Boeufs, l'autre bataillon étant avec le Général de Brigade et la Cie du Génie à la Cote 193, E de l'Ancien Château.
L'arrière garde occupant les positions assignées, s'apprête à suivre, en le protégeant, le mouvement de repli du gros de la Brigade, quand le Général de Brigade est informé que la 60e DR, restant sous les ordres du XIIe C.A. fait dorénavant partie d'un "Détachement d'Armée" (fraction de la IVe Armée) commandé par M. le Général de Division Foch. En même temps, le Général commandant la 119e Brigade reçoit l'ordre d'arrêter le mouvement de retraite et de reprendre immédiatement l'offensive directement sur Guincourt.
Le Général de Brigade donne l'ordre au 271e, arrière garde, de reprendre la marche en avant et se changer en avant garde. Au moment où le 271e prend sa formation de marche, ce régiment est violemment attaqué par l'ennemi.
A la même heure (de cinq heures à cinq heures quinze), les autres éléments de la 119e Brigade qui ont déjà commencé le mouvement de retraite prescrit par l'ordre Général n° 18, mentionné ci-dessus, sont attaqués simultanément, presque à la sortie de leurs cantonnements. Après une série de combats, durs et meurtriers, dans l'un desquels fut blessé le Colonel Poirrier, Commandant le 248e, les régiments de la Brigade, non soutenus, parviennent à se dégager et, de crête en crête, à gagner Attigny sans être davantage inquiété par l'ennemi.
Pour protéger l'écoulement des autres éléments de la 60e DR et de ceux du XIe C.A. qui refluent aussi vers Attigny, la Brigade reçoit l'ordre de défendre, jusqu'au lendemain matin, le pont d'Attigny pour interdire à l'ennemi le passage de l'Aisne.
Une fraction du 247e, avec une section de mitrailleuses et la Compagnie divisionnaire du Génie assure cette défense jusqu'à 21 heures. A partir de ce moment, la garde du pont est confiée à un Bataillon du 14e de ligne et le 247e va bivouaquer à 2 km au sud d'Attigny, près de la route de Vaux-Champagne, avec l'E.M. de la Brigade.
Le 248e passe la nuit vers Pauvres et le 271e au sud d'Attigny.

31 août D'après l'Ordre Général pour la journée du 31 août du XIe C.A., la 60e DR passe en 2e ligne (la 1ère ligne étant constituée par la 21e Division à gauche et la 22e Division à droite) et, par la route Pauvres Mont-St Rémy - Machault, porte son gros dans la zône Cauroy - Machault (exclus), limitée au N. par la ligne cote 131 cote 141 - 131 ; au sud par la ligne moulin 112, à l'E. par la route exclus Mont St Rémy - Machault - St Etienne à Arnes ; à l'Ouest par le chemin Juniville - Cauroy - Bétheniville.
A la nuit, l'E.M. de la 119e Brigade est à Cauroy et les 3 Régiments de la Brigade bivouaquent à proximité de cette localité.
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