Alfred Guédeney, souvenirs d'un général franc-parleur

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yann prouillet
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Inscription : mar. août 21, 2007 2:00 am

Alfred Guédeney, souvenirs d'un général franc-parleur

Message par yann prouillet »

Bonjour à toutes et à tous

Je souhaite vous informer de la parution récente des souvenirs du Général Alfred Guédeney, officier-type vosgien de "La Revanche" et franc-parleur.

Un témoin complet au parcours extraordinairement riche, la trajectoire d’un officier vosgien dans la Grande Guerre

Alfred Théodore Hippolyte Guédeney est né le 18 avril 1872 à Vrécourt dans les Vosges d’un père comptable dans une grande entreprise parisienne de matériel ferroviaire. Après des premières études à Remiremont, qu’il poursuit à Paris au lycée Condorcet, il obtient un baccalauréat es sciences. En 1890, âgé tout juste de 18 ans, il s’engage dans l’armée malgré une constitution jugée un peu délicate. Il proclame qu’il n’a « jamais envisagé une autre carrière que celle de soldat. » Sa vocation trouve son origine dans la guerre franco-prussienne, pendant laquelle son père a servi dans les zouaves de la garde impériale. Son enfance, passée à Remiremont, près de la frontière imposée par le traité de Francfort, est fortement impressionnée par les récits de ses parents évoquant « sans cesse les évènements de l’année terrible, l’invasion, l’occupation allemande, l’humiliation de la France ». Sorti de Saint-Cyr en 1892 avec un classement honorable - dans la même promotion que les généraux Serrigny et de Lardemelle -, il entre en 1897 à l’école supérieure de guerre, formation indispensable pour accéder aux plus hauts grades de l’armée française…

Habitué à l’écriture depuis son plus jeune âge, il a conservé les traces épistolaires et testimoniales de toute sa vie, couvrant les pages d’un corpus original de 6 cahiers soit 1 500 pages couvrant la période 1892-1945. Le texte est écrit dans un style simple et clair, facile à lire, influencé bien entendu par le langage militaire. Alfred Guédeney s’est le plus souvent limité à rapporter les évènements dont il a été témoin direct ; aussi, il se livre peu, privilégiant l’Histoire à l’ego-histoire. Son œil « autorisé » et sa plume experte font dire à Denis Rolland, qui présente cette œuvre, que son témoignage aurait été retenu par Jean-Norton Cru, contenant en ses pages « la vérité du témoin ». Car Guédeney a vécu la guerre : dans la bataille des frontières, la tranchée comme au front-arrière et à l’arrière-front, dans divers échelons d’états-majors comme dans la guerre de mouvement. Mais il n’est de ceux-là qui usaient du calcul, de la coterie ou de l’embuscage : « Alfred Guédeney n’aime guère les hommes politiques et affiche des idées conservatrices. Il n’a pas de mots assez durs pour qualifier l’action des parlementaires qui, selon lui, sont à l’origine de toutes sortes de difficultés que rencontre l’armée française. (…) Le jeu des partis et les luttes pour le pouvoir ne cessent pas durant le conflit, si bien que la majorité des officiers a parfois l’impression que l’intérêt du pays passe au second plan. Il y avait donc un véritable fossé entre les parlementaires et les militaires. »

Aussi, doit-on être étonné de la qualité de son écriture ? : « Lorsqu’on se plonge dans ses souvenirs, on est surpris par la précision du récit. La comparaison avec les journaux de marche et opérations des unités auxquelles a appartenu Guédeney est édifiante. Ces derniers paraissent en effet sans grand intérêt. Il en est de même lorsque, chef d’état-major du 1er corps d’armée, il rédige lui-même le JMO ». Est-il pour autant un officier proche de ses hommes, aimé d’eux ? Denis Rolland analyse : « On le voit tout au long du texte, Guédeney est proche de ses hommes, qu’il désigne souvent comme « mes braves gens ». L’expression peut paraître condescendante. Il ne faut pas s’y tromper, il s’agit bien d’une réelle proximité rendue possible par la modestie de l’auteur, par ailleurs soucieux du moral de ses hommes. Pour cela, il sait qu’il faut leur inculquer l’esprit de corps indispensable à la cohésion d’un groupe. Il s’oppose parfois aux ordres supérieurs qui conduiraient à « faire massacrer » ses chasseurs. Tout en mettant au premier plan la discipline, il ne néglige aucun moyen pour maintenir ou relever le moral de ses combattants ». Enfin, l’un des attraits de ces mémoires est de suivre l’évolution de la « machine de guerre ».

On pourra retenir du témoignage d’Alfred Guédeney un récit passionnant de l’engagement d’un bataillon de chasseurs et de son chef dans une guerre qui a désorienté tous les états-majors. Les problèmes de commandement et de relations avec les hommes y sont évoqués avec acuité. Au fur et à mesure qu’il monte dans la hiérarchie, le témoignage se transforme et devient moins proche des hommes, plus sensible aux rumeurs. En revanche, il nous permet de mieux comprendre le poids du haut commandement, avec ses défauts et ses qualités, dans les destinées de la guerre.

Ses pages sur les différentes batailles auxquelles il a participé, soit comme commandant d'unités (9ème BCP et 15-8) soit comme officier d'état-major sont denses et éclairantes. J'y ajoute à titre personnel que nous avions connaissance des trois officiers reçus en délégation préparatoire par la municipalité provisoire de Colmar le 17 novembre 1918 ; nous avons enfin un témoignage du responsable de cette délégation qui prépare le retour de la France en Alsace. Les pages chapitres finaux (et les photos qu'il en prises) de cet ouvrage ne sont pas du moindre intérêt à l'Est... L'ensemble de son album photographique de guerre est publié dans son format original (à l'italienne).

Sa campagne contre l’Allemagne, 1914-1919

1914 : Combat de Beuveille (8 août 1914) - Bataille des Ardennes (22 août 1914) - Passage de la Meuse - Bataille sur la Meuse (27 août 1914) - Cesse - Combat d’Authe (31 août) - Bataille de la Marne (Maurupt-le-Montois - Sermaize - Nettancourt - Sainte-Menehould - 15 septembre 1914) - Le Four de Paris - Saint-Hubert - Ravin de la fontaine du Mortier.
1915 : Champagne (fin février 1915) - Attaque du bois Jaune Brûlé - Arrivée en Woëvre - Attaques de Maizeray (avril 1915) - Combats de la tranchée de Calonne (21-24 juin 1915) - Combat de Sonvaux (26-27 juin 1915) - Secteur des Éparges - Combat de la Fontaine-aux-Charmes (8 septembre 1915) - Bataille de Champagne (septembre-octobre 1915)
1916 : Verdun (2 avril 1916) - Champagne (avril 1916) - Tahure (mai-juillet 1916) - Bataille de la Somme (août 1916) - Prise de Vermandovillers (6 septembre) - Séjour en Champagne (novembre 1916-janvier 1917).
1917 : Le tunnel de la butte du Mesnil - Aisne (fin janvier 1917) - Bataille de Craonne - Attaque du 16 avril 1917 - Belgique (juin 1917) - Bataille des Flandres de 1917 - Passage du canal de l’Yser - Prise de Bixschoote - Attaque du 16 août 1917 - Prise de Drie-Grachten.
1918 : Secteur de Craonne - Chemin des Dames (27 mai 1918) - Cœuvres - Bataille aux abords de Soissons. Soirée du 1er juin 1918 - Bataille du 12 juin 1918 (Amblény, Cœuvres) - Reprise de Cœuvres (15 juin 1918) - Reprise de Laversine et de Cutry (28 juin 1918) - Deuxième bataille de la Marne - Attaque du 18 juillet 1918 - Prise de Soissons - Attaque du 18 août - Bataille du 20 août au nord de l’Aisne - Prise des hauteurs du moulin de Laffaux (14 septembre 1918) - Séjour dans les Vosges - L’armistice du 11 novembre 1918 - Colmar - Entrée triomphale des troupes françaises en Alsace (17 novembre 1918) - Colmar et Neuf-Brisach - Arrivée à Mayence - Wiesbaden - Palais du Kaiser (21 décembre 1918)
1919 : Lille - Épinal - Paris (14 juillet 1919).

Sa carrière

L’avant-guerre

Élève à l’École spéciale militaire, 22 octobre 1890
Caporal, 1er avril 1892
Sous-lieutenant au 10ème bataillon de chasseurs à pied (Saint-Dié-des-Vosges), 1er octobre 1892
Lieutenant, 1er octobre 1894
Détaché à l’École supérieure de guerre, novembre 1897
Breveté d’état-major, novembre 1899
Stagiaire à l’état-major de la Division d’Oran, janvier 1900
Officier d’ordonnance du général commandant la 40ème Division d’infanterie, août 1901
Capitaine, 31 décembre 1903
Officier d’ordonnance du général commandant le 18ème corps d’armée, février 1904
Capitaine commandant la compagnie cycliste du 25ème bataillon de chasseurs à pied (Saint-Mihiel), juin 1906
État-major du 19ème corps d’armée, septembre 1908
État-major des troupes débarquées au Maroc, décembre 1911
Chef de bataillon, 23 septembre 1913
Commandant le 1er bataillon du 152ème régiment d’infanterie (Gérardmer), novembre 1913

La guerre

Commandant le 9ème bataillon de chasseurs à pied (Longuyon), juillet 1914
Sous-chef d’état-major du 10ème corps d’armée, septembre 1915
Lieutenant-colonel, 26 décembre 1915
Lieutenant-colonel commandant le 158ème régiment d’infanterie (Bruyères), mars 1916
Sous-chef d’état-major du 1er corps d’armée, novembre 1916
Chef d’état-major du 1er corps d’armée, mai 1917
Colonel, 24 septembre 1918
L’après guerre
Chef d’état-major du 21ème corps d’armée, février 1919
Détaché au Centre des Hautes études militaires, janvier 1920
Chef d’état-major du 21ème corps d’armée, août 1920
Colonel commandant la Région de Damas, septembre 1921
Colonel commandant la 6ème Brigade de marche du Maroc, août 1925
Général de brigade, 13 février 1926
Commandant la 7ème Brigade de chars de combat, juin 1926
Commandant l’infanterie de la 11ème division, décembre 1926
Commandant par intérim la 31ème division d’infanterie, 16 avril 1930
Général de division, 24 septembre 1930
Commandant la Division d’Oran, 4 novembre 1931
Passé au cadre de réserve, 18 avril 1934

Ses campagnes

Algérie, 1900
Régions sahariennes, 1901 (en guerre)
Algérie, 1901
Algérie, 1908-1911
Maroc, 1911-1913 (en guerre)
Campagne contre l’Allemagne, 1914-1919 (en guerre)
Levant, 1921-1925 (en guerre)
Maroc, 1925-1926 (en guerre)
Algérie, 1931-1934

L'ouvrage a été publié dans sa présentation d'entre-deux-guerres mais analysé, enrichi et commenté par Denis Rolland, historien bien connu du forum et Clémence Raynaud, également historienne, et descendante du témoin.

L’ouvrage est disponible aux éditions Edhisto - dossier de presse complet sur demande.
346 pages - 273 illustrations - 6 cartes - annexes - index, format 29x22 - ISBN 978-2-35515-028-9

Merci à Joël pour son autorisation pour la présente communication.

J'espère vos retours sur "expérience" de lecture...

Bonne journée à tous
Yann Prouillet
yann prouillet
Messages : 196
Inscription : mar. août 21, 2007 2:00 am

Re: Alfred Guédeney, souvenirs d'un général franc-parleur

Message par yann prouillet »

Bonjour à tous
Pour les Vosgiens et alentour, je vous informe que je présenterai l'ouvrage Adieu mon commandant, souvenirs d'un officier d'Alfred Guédeney à la salle de conférence du Centre Culturel, 2 place Henri Utard à Remiremont à 20 h 00. Cette présentation est réalisée sous l'égide de la société d'Histoire de Remiremont et de sa région. http://www.histoirederemiremont.fr/
Avec l'espoir de vous y rencontrer.
Bonne journée
Yann Prouillet
lismore
Messages : 21
Inscription : lun. janv. 14, 2019 6:07 pm

Re: Alfred Guédeney, souvenirs d'un général franc-parleur

Message par lismore »

Bonjour monsieur

Je suis Belge (mais ça n'a rien à voir avec mon message, mais tous avec les fautes contre le Français). Je suis en recherche des mémoires ou des souvenirs d'un général qui ose parler pourquoi il a laissé exécuter des soldats Français.
On trouve assez bien des livres qui racontent l'histoire des poilus exécutés mais je suis en train de chercher (en vain pour le moment) l' autre aspect de la médaillon.
Est-ce que dans la livre de Guédeney que je peux le trouver?
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