Re: Que lisez-vous en ce moment
Publié : mar. déc. 29, 2015 7:08 pm
Bonsoir
Perso j'adore, c'est une relecture pour moi. Marc Stéphane a un style spécial, assez proche de Céline, dans l'usage du langage parlé. A propos de Céline, les critiques considèrent Stéphane comme le précurseur de celui-ci.
Je ne peux dire si ce texte est un bon témoignage au sens historique du terme,je ne connais pas assez le détail du parcours des Chasseurs entre les 18 et 23 février.
J'ai fouiné dans les entrailles du forum et suis étonné que cet ouvrage ait si peu d'écho.
La version originale sortie en 1929 puis 1931 et n'a été réédité qu'en 2007 avec la version que j'ai entre les mains.
L'auteur lui-même est original et auréolé de mystère: Si vous regarder sa notice sur wikipédia celle-ci est largement incomplète: https://fr.wikipedia.org/wiki/Marc_St%C3%A9phane
Quelques images trouvées sur le net:
Sur le site de l'éditeur: http://www.editionsitaliques.com/f/inde ... ivre_id=66
Le nom de Marc Stéphane évoque surtout Ceux du trimard, un chef d’œuvre qui, avant le Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline, a donné au langage parlé, au langage du peuple, un statut littéraire. Ce roman, qui flirta avec le prix Goncourt en 1929, révélait une personnalité hors du commun. Anarchiste par tempérament plus que par idéologie, farouchement indépendant, définitivement rebelle à tout ordre établi, écrivain à l’humeur vagabonde, à la plume féconde et haute en couleurs, Marc Stéphane était aussi l’homme des coups de tête et des coups de coeur. Pacifiste et antimilitariste, il s’engage pourtant en 1914 (à 44 ans !), et pas pour faire de la figuration : c’est aux premières loges, dans les tranchées devant Verdun parmi les chasseurs du légendaire colonel Driant, que l’on retrouve, en février 1916, celui qui se proclamait un « désillusionné » doublé d’un « ennemi du peuple et des lois »… L’un des rares miraculés de la terrible attaque allemande, celui que ses jeunes frères d’armes surnommaient affectueusement « grand-père » sera fait prisonnier, et c’est en captivité qu’il écrira Ma dernière relève au bois des Caures. Le résultat : un Marc Stéphane très en verve, débordant d’invention pour souligner d’un rouge ironique et vengeur la bêtise de l’« ubureaucratie » et du commandement en chef, mais toujours attentif au détail humain, du plus drôle au plus émouvant et au plus tragique. C’est avec une belle sobriété que Marc Stéphane évoque par contre la figure du colonel Driant, auquel il reconnaît autant d’humanité, de franchise et de courage que de naïveté, et les pages où il décrit le quotidien des « tranchériens » offrent une vision de la guerre bien différente de celle que propageaient alors les officines de « bourrage de crâne » ! Pour toutes ces raisons, ce livre jamais réédité depuis 1929 reste l’une des chroniques les plus justes et libres d’un des épisodes phares de la Grande Guerre. Ma dernière relève au bois des Caures sera une vraie révélation pour les passionnés d’histoire et de littérature, et une occasion pour tous de découvrir une oeuvre libre et forte, « d’une verdeur splendide, qui n’a pas fini de nous tenir en haleine ».
Cordialement
Jérôme Charraud
Perso j'adore, c'est une relecture pour moi. Marc Stéphane a un style spécial, assez proche de Céline, dans l'usage du langage parlé. A propos de Céline, les critiques considèrent Stéphane comme le précurseur de celui-ci.
Je ne peux dire si ce texte est un bon témoignage au sens historique du terme,je ne connais pas assez le détail du parcours des Chasseurs entre les 18 et 23 février.
J'ai fouiné dans les entrailles du forum et suis étonné que cet ouvrage ait si peu d'écho.
La version originale sortie en 1929 puis 1931 et n'a été réédité qu'en 2007 avec la version que j'ai entre les mains.
L'auteur lui-même est original et auréolé de mystère: Si vous regarder sa notice sur wikipédia celle-ci est largement incomplète: https://fr.wikipedia.org/wiki/Marc_St%C3%A9phane
Quelques images trouvées sur le net:
Sur le site de l'éditeur: http://www.editionsitaliques.com/f/inde ... ivre_id=66
Le nom de Marc Stéphane évoque surtout Ceux du trimard, un chef d’œuvre qui, avant le Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline, a donné au langage parlé, au langage du peuple, un statut littéraire. Ce roman, qui flirta avec le prix Goncourt en 1929, révélait une personnalité hors du commun. Anarchiste par tempérament plus que par idéologie, farouchement indépendant, définitivement rebelle à tout ordre établi, écrivain à l’humeur vagabonde, à la plume féconde et haute en couleurs, Marc Stéphane était aussi l’homme des coups de tête et des coups de coeur. Pacifiste et antimilitariste, il s’engage pourtant en 1914 (à 44 ans !), et pas pour faire de la figuration : c’est aux premières loges, dans les tranchées devant Verdun parmi les chasseurs du légendaire colonel Driant, que l’on retrouve, en février 1916, celui qui se proclamait un « désillusionné » doublé d’un « ennemi du peuple et des lois »… L’un des rares miraculés de la terrible attaque allemande, celui que ses jeunes frères d’armes surnommaient affectueusement « grand-père » sera fait prisonnier, et c’est en captivité qu’il écrira Ma dernière relève au bois des Caures. Le résultat : un Marc Stéphane très en verve, débordant d’invention pour souligner d’un rouge ironique et vengeur la bêtise de l’« ubureaucratie » et du commandement en chef, mais toujours attentif au détail humain, du plus drôle au plus émouvant et au plus tragique. C’est avec une belle sobriété que Marc Stéphane évoque par contre la figure du colonel Driant, auquel il reconnaît autant d’humanité, de franchise et de courage que de naïveté, et les pages où il décrit le quotidien des « tranchériens » offrent une vision de la guerre bien différente de celle que propageaient alors les officines de « bourrage de crâne » ! Pour toutes ces raisons, ce livre jamais réédité depuis 1929 reste l’une des chroniques les plus justes et libres d’un des épisodes phares de la Grande Guerre. Ma dernière relève au bois des Caures sera une vraie révélation pour les passionnés d’histoire et de littérature, et une occasion pour tous de découvrir une oeuvre libre et forte, « d’une verdeur splendide, qui n’a pas fini de nous tenir en haleine ».
Cordialement
Jérôme Charraud