Le rigolboche

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Frederic S.
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Re: Le rigolboche

Message par Frederic S. »


Bonsoir,
Le père de mon amie a trouvé le numéro du Rigolboche de noël 1915 dans son grenier. Malheureusement, les souris ont mangé les 8 dernières pages.
Quelqu'un aurait-il ce numéro et pourrait-il me scanner ces pages puis me les envoyer par mail afin de les imprimer ?

Avec tous mes remerciements,
Coprdialement,
Frédéric S.
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Stephan @gosto
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Re: Le rigolboche

Message par Stephan @gosto »

Bonsoir,

As-tu pensé à fouiller ici :

http://flora.u-paris10.fr:8082/flora/js ... ICES:36123

Bonne soirée.

Stéphan
ICI > LE 74e R.I.
Actuellement : Le Gardien de la Flamme

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Frederic S.
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Re: Le rigolboche

Message par Frederic S. »

Super ! :)

Merci Stephan ! une réponse au bout de 3 minutes ! :bounce:
Je viens de trouver le numéro sur le lien que tu m'as mis (que je ne connaissais pas) et toutes les pages sont en haute définition ! Que demander de plus ?...

Bien cordialement,
Frédéric S.

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Achache
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Re: Le rigolboche

Message par Achache »

Bonjour,

J'ai publié ici:

http://pagesperso-orange.fr/vauquois.sn ... ambert.htm

le poème Vauquois de mon grand oncle Maurice LAMBERT,
or, au hasard d'une recherche (à propos de Pézard) sur le site BNF, je viens de faire une petite découverte très intéressante (pour moi...):
ce poème a été publié (avec éloges...: le sonnet sur « Vauquois, sombre colline » comptera, sans flatterie, parmi les plus beaux vers inspirés par cette grande guerre. Et ce n’est pas chose commune qu’un sonnet d’un mouvement lyrique comme celui-là. ) par Anatole FRANCE dans Sur la Voie glorieuse, p 48; après l'envoi qui lui en avait été fait par le rédacteur du Rigolboche... qui l'avait lui même publié sous le pseudonyme de Maurice BOIGEY...
La lettre de ce rédacteur est du 24 Mars 1915.
Je recherche donc ce n° du Rigolboche de Mars 1915 où figure ce poème.
Ce doit être un des tous premiers n° puisque, d'après le site BDIC, qui ne contient pas ce n°, le numéro 10 de ce journal est du 15 Mai 1915.
Merci à qui pourra m'en procurer adresse où le voir, ou reproduction, ou... original à acheter, éventuellement !!!

Bien à vous,

Image





Achache
Émouvante forêt, qu'avons-nous fait de toi ?
Un funèbre charnier, hanté par des fantômes.
M. BOIGEY/LAMBERT, La Forêt d'Argonne, 1915
Rutilius
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Re: Le rigolboche

Message par Rutilius »


Bonsoir Achache,
Bonsoir à tous,

Voici la notice que consacra André Charpentier au Rigolboche dans son remarquable ouvrage « Livre d’or des journaux du front. Feuilles bleu horizon. 1914-1918 » (André Charpentier, Paris, Déc. 1935, 400 p.). Il en ressort que le premier numéro du Rigolboche parut en Mars 1915 et que l’hommage en fut fait le même mois par l'un de ses rédacteurs à Anatole France. Il semble néanmoins que cette première livraison ait été précédée d’au moins un numéro pilote, daté de Février 1915.

« Rigolboche !... Titre qui ne s’explique pas, mais se saisit ; un poilu gavroche le lança un jour dans la tranchée, et comme il dut provoquer le rire, il fut adopté. Il est amusant, expressif, sonore.
Rigolboche vit le jour, en mars 1915, en Argonne, et se parrains furent quelques secrétaires de l’État-major de la 20e brigade d’infanterie (10e division), parmi lesquels le peintre dessinateur de grand talent, P. J. Poitevin, qui fut son animateur. Après quelques essais, ce journal du front prit son plein essor dans le secteur de Vauquois et devint bientôt un des organes les plus vivants, les plus pittoresques de la presse des tranchées. Il paraissait environ tous les dix jours, et souvent au cours des évènements les plus critiques. Il fut toujours tiré au front sur 4, 6 et 8 pages en moyenne, du format 20 x 30, mais ses suppléments et ses numéros spéciaux (numéros de Noël, des Marraines, etc.) comportaient jusqu’à 20 pages. Son illustration était remarquable.
A l’État-major de la 20e brigade, il y avait alors un chef qui aimait les artistes, le capitaine de Thomassin de Montbel, aujourd’hui colonel, et qui collabora même au canard ; il donna d’excellents croquis.

Rigolboche eut son heure de célébrité et son titre connut la grande publicité : ce fut le jour où ce petit canard reçut un mot du maître Anatole France. Voici ce document avec la lettre qui le précéda :

24 Mars.
Cher Maître,

Permettez à la direction du Rigolboche de vous envoyer un numéro d’un journal composé dans la tranchée de l’Argonne et imprimé pendant les jours de repos avec les moyens rudimentaires dont nous pouvons disposer. Il n’a d’autre but que de faire oublier quelques instants aux poilus, leurs fatigues, et c’est pour cela qu’il faut excuser les licences poétiques qui s’y trouvent, causées souvent par la chute des marmites...

Louis LANTZ.

Et voici la réponse que fit M. Bergeret :

La Béchellerie, 2 avril 1915.

Cher Confrère, et vous tous, rédacteurs du Rigolboche,

Je vous remercie de m’avoir envoyé votre journal... que je trouve, pour ma part, bien supérieur à tous les journaux de Paris, Tours et autres villes où, grâce à votre vaillance, on n’a rien à craindre des boches. La gaîté sied au courage. Votre allégresse présage le triomphe... Vous êtes des héros et des héros charmants. Vous n’en avez pas l’air de vous en douter, et c’est le trait le plus exquis de votre caractère...
Rédacteurs du Rigolboche, camarades, je vous aime, je vous envie, je vous embrasse.

Anatole FRANCE.


On devine la joie de la rédaction du petit journal du front en recevant cet autographe de l’illustre écrivain. On dut sabler le pinard à plein quart ce jour-là ! Certes, peu de feuilles de tranchées peuvent se vanter d’une telle collaboration. Les journaux français, alliés et neutres, reproduisirent cette lettre.
Les collaborateurs du
Rigolboche, écrivains, poètes et dessinateurs, formaient une équipe très homogène. Parmi eux, il y avait Joseph Blache, Serge Avèze, Jean Mady, Regor (1), Gabriel Frontin, etc., et Louis Sonolet qui eut les jambes mitraillées, resta trois années à l’hôpital, subit deux amputations et succomba. [...]
Rigolboche, type parfait du journal de poilus, obtint un premier prix au concours des Journaux du Front.
A la fin de l’année 1917, il atteignait son centième numéro, chiffre rarement marqué dans la presse des tranchées. Il vécut jusqu’à l’armistice, paraissant à peu près régulièrement. Son animateur, P. J. Poitevin fut blessé à Bouchavesnes, gagna la Croix de Guerre, puis revint au front où il continua d’un crayon alerte et gai à distraire ses camarades. Esprit charmant, ami exquis, P. J. Poitevin est mort, il y a quelques années, en Roumanie, laissant d’unanimes et profonds regrets parmi tous ceux qui l’ont connu. » (
op. cit., p. 198 à 201).
___________________________________________________________________________

(1) Pseudonyme de P.-J. Poitevin.
__________________________________

Bien à vous,
Daniel.

P. S. : Pardonnez-moi d'avoir naguère, par simple inattention, mal orthographié votre pseudonyme.
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Achache
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Re: Le rigolboche

Message par Achache »

Bonsoir,

Merci, Daniel, pour votre réponse qui complète très bien mes premières "découvertes":
20e Bg, 10e DI: c'est tout à fait ça; mon oncle était au 76e RI, donc 10e DI, et bien placé pour paraître dans le Rigolboche...


Voici la lettre d'A. France, reprise in extenso dans son livre Sur la Voie glorieuse, et suivie du poème de mon oncle Maurice...:

(p 45)
SUR LE FRONT

―――

Je publie cette lettre comme un exemple de l’esprit qui règne sur notre front. La gaieté est belle alliée au courage et l’on est touché de lire de beaux vers écrits sous la mitraille :

À MONSIEUR ANATOLE FRANGE
24 mars.
Cher Maître,
Permettez à la Direction du Rigolboche de vous envoyer un numéro d’un journal composé dans les tranchées de l’Argonne et imprimé pendant les jours de repos avec les moyens rudimentaires dont nous pouvons disposer. Il n’a d’autre but que de faire oublier quelques instants aux poilus leurs fatigues


(p 46)
et c’est pour cela qu’il faut excuser les licences poé- tique qui s’y trouvent, causées souvent parla chute des marmites.
Mais nous voudrions que des gens plus autorisés que nous parlent à nos poilus et notre intention est de réserver dans chaque numéro la place d’honneur à quelques vers ou quelques lignes écrites pour nos soldats par ceux qui les aiment le mieux.
C’est pourquoi, cher Maître, nous vous demandons de bien vouloir penser à nos poilus qui, en lisant ce que vous nous enverrez pour eux, verront par cela même que la pensée de tous les accompagne dans leurs tranchées.
Nous vous en remercions bien vivement à l’avance et vous envoyons, cher Maître, l’expression de nos meilleurs sentiments.
LOUIS LANTZ.

La Béchellerie, 2 avril 1915.
Cher confrère, et vous tous, rédacteurs du Rigolboche… Hélas ! que ne puis-je dire : frères d’armes.
Je vous remercie de m’avoir envoyé votre journal, « le plus fort tirage du front entier », et que je trouve, pour ma part, bien supérieur à tous les jour-

(p 47)
journaux de Paris, Tours et autres villes où, grâce à votre vaillance, on n’a rien à craindre des Boches. Il respire une gaieté héroïque. La gaieté sied au courage. Votre allégresse présage le triomphe. Si je ne l’avais déjà eue, le Rigolboche m’aurait donné la certitude de la victoire. Vous êtes des héros et des héros charmants. Vous n’avez pas l’air de vous en douter et c’est le trait le plus exquis de votre caractère. Je suis sûr que les louanges que je vous donne vous déplairont. Pardonnez-les-moi, elles sont sincères.
Savez-vous que vous êtes des poètes, non seulement en action mais à la lettre : La chanson de Vincent Hispa est délicieuse et le sonnet sur « Vauquois, sombre colline » comptera, sans flatterie, parmi les plus beaux vers inspirés par cette grande guerre. Et ce n’est pas chose commune qu’un sonnet d’un mouvement lyrique comme celui-là.
Vous me faites l’honneur de me demander un article pour le Rigolboche ; voici le seul que je puisse faire dans une feuille rédigée sous les obus :
Rédacteurs du Rigolboche, camarades, je vous aime, je vous envie, je vous embrasse.
ANATOLE FRANCE.
(p 48)

Voici le sonnet dont il est parlé dans la précédente lettre :


VAUQUOIS


Vauquois ! sombre colline émergeant des guérets,
Nos héros t’ont reprise, un matin pierre à pierre.
Tu te gorgeas de sang, au fracas du tonnerre
Dont le roulement sourd emplissait les forêts.


Colline d’épouvante et pleine de secrets,
Petite dans la paix, énorme par la guerre,
J’irai m’agenouiller sur ta funèbre terre
Et porter aux héros le tribut des regrets.

Un jour que ton sommet se changeait en fournaise,
Ils te prirent d’assaut, hurlant la Marseillaise,
Troupe de lionceaux guidés par des lions.

Dormez, nobles guerriers, sur la noble colline,
La gloire vous a ceints de ses plus purs rayons,
Et la Patrie est là qui vous pleure et s’incline.
Maurice BOIGEY.

****
Il est vraiment étonnant que cela n'ai pas été su par le tradition orale de la famille chez qui ce poème, bien entendu, est pieusement conservé et transmis... Et je ne suis vraiment pas mécontent de cette trouvaille !!!

Il s'agirait donc du tout premier n° du Rigolboche... j'espère bien maintenant m'en trouver un exemplaire ou reproduction...

Quant à mon oncle Maurice, comme on le voit dans la page que je lui ai consacrée, il fut non pas blessé comme
P. J. Poitevin, mais tué, à Bouchavesnes aussi.

Merci encore.

Bien à vous,
et ne vous inquiétez pas de "l'écorchure" à mon pseudo: je ne m'en souviens même plus... Mais, avec le beau scel qu'Arnaud C. m'a confectionnné, vous ne risquez plus de l'oublier:

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Achache
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Remi Hebert
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Re: Le rigolboche

Message par Remi Hebert »


Bonsoir Achache, bonsoir à tous,



André Charpentier s'est très légerement trompé sur le premier âge du Rigolboche ( d'une manière générale ses erreurs sont peu fréquentes et sans gravité) car le Rigolboche eut 2 numéros avant mars 1915.

Quant au sonnet écrit par votre grand oncle et signé M. Boigey on peut le trouver page 3 du numéro 3 .

Le texte du sonnet lui même est entouré sur 3 cotés par un dessin de Regor (P-J Poitevin donc) représentant me semble t-il, une foule compacte de soldats gravissant la butte de Vauquois.

Belle collaboration entre un soldat poète et un soldat illustrateur !


Si vous n'avez toujours pas trouvé cette page du Rigolboche, dites le moi.

Bien cordialement votre



Remi Hébert




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Achache
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Re: Le rigolboche

Message par Achache »

Bonsoir,

Super, Remi !
Eh non, je n'ai pas encore ce n° à ce jour.
Pouvez-vous me le communiquer ?
Merci d'avance..

Bein à vous,

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Re: Le rigolboche

Message par Achache »

Bonjour,
La belle trouvaille du sonnet Vauquois publié dans Le Rigolboche s'est précisée et amplifiée de façon tout à fait inattendue, puisque notre ami Rémi Hébert a découvert d'autres poèmes du même auteur dans certains n° du Rigolboche dont il est un éminent collectionneur.

Je vous ferai part de ces nouveaux précieux "matériaux" dès que j'en aurai mis la publication au point.

Mais je tenais à remercier sans tarder, ici, publiquement, Rémi Hébert pour le soin qu'il a pris de collectionner ce Rigolboche et pour la sollicitude amicale dont il m'a gratifié en cherchant ces autres oeuvres de mon oncle Maurice LAMBERT, alias BOIGEY dans ces publications "de guerre".

Bien à vous

[:achache:1]
Achache
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Re: Le rigolboche

Message par Achache »

Bonsoir,

Voilà une image qui, je pense, intéressera tous les amateurs du RIGOLBOCHE:

Image



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Elle a paru dans LES ANNALES fin Novembre 1915.

Or, mon oncle Maurice LAMBERT/BOIGEY a publié dans ces deux parutions... j'aimerais donc beaucoup éclaircir les rapports qu'elles entretenaient...

Bien à vous,

[:achache:1]
Achache
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