déclencher ou déclancher ?

[martinez renaud]

bonsoir à tous
nous sommes tous d'accord sur l'orthographe du verbe déclencher
comment se fait-il que dans 90 % des livres que je lis sur 14-18 et écrit par des contemporains de la guerre, on lit déclancher ??
bizarre, non ?
merci à ceux qui ont la solution
amicalement
Renaud

[Jean-Claude Poncet]

Bonsoir,
J’ai eu à une époque tendance à penser que déclencher avait déclancher comme presque synonyme car le mot clanche était utilisé très couramment par ma grand-mère pour désigner un loquet, une fermeture de porte. Et donc déclancher me semblait naturel pour « ouvrir, ouvrir vers un autre horizon, vers quelque chose... ». Tous mes dictionnaires, et j’en ai plusieurs, tous du 19e ou début 20e siècle ignorent déclancher. Il s’agit donc d’une orthographe fautive à lier à un faux ami. Tout ceci à mon avis car je ne suis pas linguiste.
Cordialement
Jean-Claude

[Charraud Jerome]

Bonjour

Effectivement, comme Renaud, je me suis posé la question. L'ouvrier typographe (même maison d'édition) est il le même dans tous ces ouvrages?

Pour l'anecdote, une seule fois (en dehors du dommaine 14-18), j'ai vu l'orthographe avec un a. Il s'agissait d'un panneau signifiant qu'il fallait avancer jusqu'à la ligne pour "déclancher" le feu. Ce panneau n'est resté en l'état qu'un mois environ. Il menait au lycée d'Argenton sur Creuse et l'intervention des profs de français auprès de la mairie à engendrer le changement dudit panneau.

Déclanchement, déclancher, déclancheur existent ici:
http://www.patrimoine-de-france.org/mot ... 12001.html
http://www.logosconjugator.org/owa-verb ... A9clancher

Cordialement
Jérôme Charraud

[invite]

Bonsoir
Question d'époque, et de (tolérance ?) d'orthographe d'une langue vivante. Effectivement, lire "déclancher" dans un livre sans date permet de le situer plus près du début du 20° que de sa fin, même si dans version avec "a" ce mot n'est pas dans le Larive & Fleury de 1902. De même "élémens" pour "éléments" nous recule d'un autre siècle. C'est plus pratique que le carbone 14. Notez que ce n'est pas particulier à une époque, à force de voir sur ce forum et d'autres un usage de l'apostrophe remplacer celui du tiret ( "quelqu'un a t'il" au lieu de "quelqu'un a-t-il", ce t euphonique étant là pour adoucir la succession des deux voyelles -essayez sans !) , je me dis qu'on pourra bientot dater nos archives, qui sait, peut'être une nouvelle évolution.
Salutations
PS : Pour la petite histoire, l'orthographe s'est imposé comme une façon (d'harmoniser c'est sûr) mais aussi de différencier les érudits des autres.....

[LABARBE Bernard]

Bonsoir Invité
"PS : Pour la petite histoire, l'orthographe s'est imposé comme une façon (d'harmoniser c'est sûr) mais aussi de différencier les érudits des autres....."
Désolé, mais je bondis... Je fais des fautes, comme tout le monde, en tapant vite, mais dans une lettre, un travail préparé, je fais mon possible pour respecter le code... Car il s'agit de cela, une "notice", appelons cela comme l'on voudra, (j'aurais dit "appelons ça comme on voudra" )une règle, bref, de manière à exclure le "n'importe quoi". Car sinon, où sont les limites ?
"Lon mon né ? Cé tun peu cour jeunomme, on pourrait dire bien otre chause ..."
Je ne pense pas que la classification entre les "érudits" et les autres soit le but. Etre érudit, c'est bien autre chose...
Cela dit, et comme par hasard ( ), un érudit s'exprime généralement en bon français, mais il n'y a pas de réciproque...
Kordialemant,
Bern Hard

[invite]

Re bonsoir,
Et pourtant si ! Comme quoi d'une idée dérangeante à la base peut naître autre chose. Ne vous y trompez pas, je suis pour l'orthographe stricto sensu, mais à une époque (très) lointaine ou l'instruction se démocratisait, il fallait bien (tenter de) marquer la différence ... Le seul moyen de l'effacer étant de grimper en force dans la catégorie qui se voulait supérieure et non l'inverse.
Salutations
Certains ont d'ailleurs entrepris de lutter contre un fléau qui ne menace pas encore le forum, sauf gag :
sur http://sms.informatiquefrance.com/

[Stephan @gosto]

Bonsoir,

Dans le même registre, il se rencontre tout à la fois :

"Les pauvres bougres enfonçaient jusqu'aux genoux dans la boue de la tranchée"

et :

"Les pauvres bougre s'enfonçaient jusqu'aux genoux dans la boue de la tranchée"

Amicalement,

Stéphan

[FX Bernard]

Bonsoir,
J’ai eu à une époque tendance à penser que déclencher avait déclancher comme presque synonyme car le mot clanche était utilisé très couramment par ma grand-mère pour désigner un loquet, une fermeture de porte.

Bonsoir Jean-Claude,

votre grand-mère ne serait pas lorraine par hasard ? En lorrain, le mot "clanche" désigne la poignée de porte. D'origine lorraine, même si je n'y ai jamais vécu, j'ai toujours employé ce mot en pensant que c'était du français courant. Evidemment, dans la famille, personne ne le remarquait . Consolation : il semblerait que le mot "clanche" soit un terme technique utilisé par les menuisiers et les serruriers. Voilà comment ne pas renier ses origines provinciales et faire l'érudit en un seul coup !

f-xavier

[Stephan @gosto]

Bonsoir,

Originaire de Lorraine, je confirme que "clanche" a également circulé dans la famille... et l'habitude perdure...

Amicalement,

Stéphan

[invite]

Re²Bonsoir,

Quelle serrure Sa Majesté fait-elle donc ? demanda le jeune comte avec cette quasi-familiarité qu'autorisaient le costume du roi et le lieu où il se trouvait. Est-ce une serrure à vielle, une serrure tréfilière, une serrure à pêne dormant, une serrure à houssette ou une serrure à clanche ?
Alexandre Dumas (La Comtesse de Charny)

Et pour en revenir à l'orthographe, hors les érudits (=instruits), qui avait le pouvoir ??? Les typographes ! Alors, une coalition déclanchée dans un mouvement d'humeur ???
Salutations