Re: Poème de Sergeï IVANOV - 1916
Publié : jeu. mai 11, 2017 12:32 am
Voici un des poèmes de mon grand-père, soldat du Corps expéditionnaire russe.
Ce poème a été lu lors de l'hommage au CER au Fort de la Pompelle le 9 Avril 2017.
L'original en russe est en dessous.
Les fleurs des champs
Près des tranchées et des abris,
Elles poussent multicolores,
Là, où des volées d'obus et de débris
Diffusent le parfum de la mort.
Elles caressent le regard,
Diffusent des arômes épicés,
Là, où des obus déchirés
Atterrissent sur notre armée.
Là, où dans le sang,
Des corps s'entassent, pourrissants.
Les fleurs chuchotent aux vivants
Des mots d'amour et d'agrément.
Les fleurs des champs, perlées par la rosée
Dans le petit matin d'été,
Sont observées avec tristesse
Par un soldat blessé.
Les siens l'ont oublié,
Des cadavres l'ont caché,
La bataille fait rage,
Des obus arrosent le feuillage.
Partout, du sang,
L'odeur des cadavres repousse.
Dites, par quel miracle, des fleurs y poussent?
Elles vivent, se multiplient, respirent,
Parfument l'air de leurs arômes.
Comme si une fresque vivante
Etait brodée sur cette prairie de l'agonie.
Beaucoup sont morts,
Dieu est témoin cette atrocité!
Et la Nature fait pousser des fleurs,
à l'endroit de leurs morts.
Ils sont partis? Reviendront-ils?
Le sang coule de ma blessure... Adieux mes rêves!
J'inspire pour la dernière fois...
Le calme du Nirvana!
Et là! Et là! Poussent des fleurs!
Camp de Mailly
Ce poème a été lu lors de l'hommage au CER au Fort de la Pompelle le 9 Avril 2017.
L'original en russe est en dessous.
Les fleurs des champs
Près des tranchées et des abris,
Elles poussent multicolores,
Là, où des volées d'obus et de débris
Diffusent le parfum de la mort.
Elles caressent le regard,
Diffusent des arômes épicés,
Là, où des obus déchirés
Atterrissent sur notre armée.
Là, où dans le sang,
Des corps s'entassent, pourrissants.
Les fleurs chuchotent aux vivants
Des mots d'amour et d'agrément.
Les fleurs des champs, perlées par la rosée
Dans le petit matin d'été,
Sont observées avec tristesse
Par un soldat blessé.
Les siens l'ont oublié,
Des cadavres l'ont caché,
La bataille fait rage,
Des obus arrosent le feuillage.
Partout, du sang,
L'odeur des cadavres repousse.
Dites, par quel miracle, des fleurs y poussent?
Elles vivent, se multiplient, respirent,
Parfument l'air de leurs arômes.
Comme si une fresque vivante
Etait brodée sur cette prairie de l'agonie.
Beaucoup sont morts,
Dieu est témoin cette atrocité!
Et la Nature fait pousser des fleurs,
à l'endroit de leurs morts.
Ils sont partis? Reviendront-ils?
Le sang coule de ma blessure... Adieux mes rêves!
J'inspire pour la dernière fois...
Le calme du Nirvana!
Et là! Et là! Poussent des fleurs!
Camp de Mailly