Re: Poésie
Publié : mar. janv. 28, 2014 3:59 pm
Bonjour. Écrit par Jean Petit alors capitaine au 102e BCP en 1918. Sa fiancée est ma mère. Cordialement Stéphane Petit
À ma fiancée
C'était vers la fin de janvier
Le canon grondait en Argonne
En y pensant mon cœur frissonne
J'étais un bleu dans le métier .
En m'élançant dans la mêlée
Je me disait comme réconfort :
"Je t'ai toujours aimée."
Plus tard dans un sanglant combat
Dans la craie blanche de Champagne
Où la mort sinistre compagne
Fauchait les rangs de nos soldats
Je tombai la cuisse percée.
Lorsqu'on me recueillit hagard,
Je répétais sur mon brancard :
"Je t'ai toujours aimée."
Puis revenant sitôt guéri
J'ai repris tout joyeux ma place
Sous les grands sapins de l'Alsace
Qui m'ont reçu comme un ami.
Et chaque nuit dans ma tranchée
Blanche de neige où je veillais,
Transi de froid, je murmurai :
"Je t'ai toujours aimée."
À Verdun où j'ai débarqué
L'émoi est grand, la fièvre intense
L'attaque se prépare immense
L'horizon est tout embrasé
À travers l'épaisse fumée,
La canne tendue vers l'avant
Je suis parti en m'écriant :
"Je t'ai toujours aimée."
Puis vint la journée du malheur
Héroïque et tragique histoire !
"Chemin des Dames" où la victoire
Fut refusée à nos chasseurs.
Au plus dur de cette odyssée
Un obus tombant près de moi
Ne ma pas touchée, grâce à toi :
"Je t'ai toujours aimée."
Au seuil du quatrième hiver
C'est sur la terre de Belgique
Où le combat fut héroïque
Sur les deux rives de l'Yser
Que je poursuis ma destinée
Marchant tout droit, luttant sans peur
Parfois fourbu, souvent vainqueur,
T'ayant toujours aimée !
À ma fiancée
C'était vers la fin de janvier
Le canon grondait en Argonne
En y pensant mon cœur frissonne
J'étais un bleu dans le métier .
En m'élançant dans la mêlée
Je me disait comme réconfort :
"Je t'ai toujours aimée."
Plus tard dans un sanglant combat
Dans la craie blanche de Champagne
Où la mort sinistre compagne
Fauchait les rangs de nos soldats
Je tombai la cuisse percée.
Lorsqu'on me recueillit hagard,
Je répétais sur mon brancard :
"Je t'ai toujours aimée."
Puis revenant sitôt guéri
J'ai repris tout joyeux ma place
Sous les grands sapins de l'Alsace
Qui m'ont reçu comme un ami.
Et chaque nuit dans ma tranchée
Blanche de neige où je veillais,
Transi de froid, je murmurai :
"Je t'ai toujours aimée."
À Verdun où j'ai débarqué
L'émoi est grand, la fièvre intense
L'attaque se prépare immense
L'horizon est tout embrasé
À travers l'épaisse fumée,
La canne tendue vers l'avant
Je suis parti en m'écriant :
"Je t'ai toujours aimée."
Puis vint la journée du malheur
Héroïque et tragique histoire !
"Chemin des Dames" où la victoire
Fut refusée à nos chasseurs.
Au plus dur de cette odyssée
Un obus tombant près de moi
Ne ma pas touchée, grâce à toi :
"Je t'ai toujours aimée."
Au seuil du quatrième hiver
C'est sur la terre de Belgique
Où le combat fut héroïque
Sur les deux rives de l'Yser
Que je poursuis ma destinée
Marchant tout droit, luttant sans peur
Parfois fourbu, souvent vainqueur,
T'ayant toujours aimée !