Un Caporal poète au 147è RI

[christophe lagrange]

Bonjour,

En parcourant le JMO du 147è RI, j'y ai trouvé insérés des poèmes du Caporal HANNECART.
Il est précisé qu'il fut fait prisonnier et opéré 6 fois dans les hôpitaux en Allemagne.
Pas de fiche à son nom sur Mémoire des hommes, peut-être a-t-il survécu ou est-il décédé des suites de ce conflit...
Voici le 1er poème :
De garde au drapeau
A mon Colonel très respectueusement

Je viens d'avoir un grand bonheur
Qui me donne au coeur plus d'ardeur
J'ai gardé notre cher emblème
Que tout chacun, respecte et aime

C'était par une claire nuit
Malgré la poudre, le bruit
Le drapeau reposait tranquille
Au sein de la petite ville

Fier, je comprenais la grandeur
De cet inestimable honneur
Mon coeur tressaillait pour la France
De foi sacrée et d'espérance

Les noms d'or ainsi qu'un Credo
Le Boulou, Golberg, Loano
Semblaient resplendir à ma joie
Et me montrer la pure voix

Et je me disais tout vibrant
" Le Cent quarante sept " vaillant
De son passé suivant la trace
Brisera l'ennemi rapace.

De bon coeur pour toi nous luttons,
Des noms, nous en ajouterons.
A toi notre sang, notre vie
Ô fier reflet de la Patrie !

Vienne le Château, nuit du 2 au 3 octobre 14

[christophe lagrange]

Bonsoir,

Voici un second poème du Caporal HANNECART, dédié celui-ci à son père
Cordialement,
Christophe

Là-bas ?...
A mon vénéré Père, 76 ans, ancien officier de 70, resté en pays occupé
Six fils sur le front.

Gardien de l'antique maison,
Tu sondes le rouge horizon
Regardant chaque jour descendre
Là-bas notre vieille Flandre.

Je revois tes beaux cheveux blancs
Le journal en tes doigts tremblants
Et tout ton être qui tressaille
Lorsqu'on annonce une bataille.

Mais pourquoi, Père, tressaillir
Toi, qui voulu nous bénir
Tu dois te douter que nous sommes
Non plus des enfants, mais des hommes.

Pour le devoir nous étions nés.
Un fils tué, cinq de blessés
Père comme le vieil Horace
Tu peux être fier de ta race !

Poésie écrite avant d'apprendre la mort de son père, tué en pays occupé. Sa femme morte également des suites de la guerre.

[Arnaud Memorial]

Bonjour Christophe, bonjour à tous,

Pour essayer de répondre à ta question, s'il s'agit de Édouard HANNECART, il semble qu'il soit soit sorti vivant de cette guerre, avec le même plaisir des mots et de l'hommage.

Ci-dessous, le lien vers une page de notre site.

http://memorialdormans.free.fr/TexteOdeALaMarne.htm

Elle n'est pas encore en ligne réellement. J'attendais car j'avais le doute sur deux mots, mais je crois que je vais le mettre comme ça.)
C'est un texte à la gloire de la Marne, de Foch et de Dormans, écrit en 1922.

On imagine qu'HANNECART devait être présent en juillet 1918, vu que le 147è a perdu 150 gars à cette période dans le coin, mais ça, tu le sais mieux que moi, j'imagine. (pour l'instant, je n'en ai identifié que 76).
J'avais fouillé sur le Net mais j'ai juste trouvé l'existence d'un recueil de poèmes, rien de plus sur lui.

Cordialement,
Arnaud

[christophe lagrange]

Bonjour Arnaud,

Merci pour ce lien.
Je n'ai pour l'instant que le grade et el nom. Quant à savoir s'il était bien présent encore en 18....Il faut que j'approfondisse les recherches.
Cette page de poèmes d'Hannecart est glissée-collée dans le JMO de 1916 (page 8).
J'allais le parcourir pour autre chose, quand mon attention a été attirée par ce feuillet.
Cordialement,
Christophe

[ladamenbleu]

Bonjour Arnaud,

Merci pour ce lien.
Je n'ai pour l'instant que le grade et el nom. Quant à savoir s'il était bien présent encore en 18....Il faut que j'approfondisse les recherches.
Cette page de poèmes d'Hannecart est glissée-collée dans le JMO de 1916 (page 8).
J'allais le parcourir pour autre chose, quand mon attention a été attirée par ce feuillet.
Cordialement,
Christophe

Bonjour Arnaud, rebonjour Christophe (je vous ai répondu sur votre mail comme demandé ici :
pages1418/annonces-pages-bibliophile/ed ... 4366_1.htm
Pour répondre il a donc survécu à la guerre puisque le livre acheté hier fait état de poèmes écrits en 1928
On pouvait lui écrire directement au 2 bis rue Gonnet PARIS (XIè)

[ladamenbleu]

Fraternité

Le soir tombait...parmi les cadavres nombreux
Deux hommes, deux mourants, victimes du carnage,
Regardaient, l'oeil hagard, le monstrueux ravage.
Des râles étouffés s'exalaient autour d'eux...


L'un était français, l'autre : ennemi, mais tous deux
Devant l'atrocité de la lutte sauvage
En voulant à jamais tourner l'horrible page,
Au nom du Dieu d'Amour, s'embrassèrent fiévreux.

O geste fraternel au seuil de l'agonie,
Tu nous montres la route à suivre dans la vie.
Les Morts veulent pour nous de meilleurs lendemains.

Dans les grands champs encore rouges des hécatombes,
Ecoutons la prière émouvante des tombes :
"Peuple soyez unis, hommes soyez humains !"


"Peuple soyez unis, hommes soyez humains !" (Inscription gravée sur le Monument des Morts de N.D de Lorette)

[ladamenbleu]

Bonsoir,

Voici un second poème du Caporal HANNECART, dédié celui-ci à son père
Cordialement,
Christophe

Là-bas ?...
A mon vénéré Père, 76 ans, ancien officier de 70, resté en pays occupé
Six fils sur le front.

Gardien de l'antique maison,

Poésie écrite avant d'apprendre la mort de son père, tué en pays occupé. Sa femme morte également des suites de la guerre.

Christophe, juste pour répondre à ton ? le poème est titré : A MON PERE ( Ancien officier de 1870 resté en pays envahi)
Voilà je ne vais pas monopoliser plus la page...Bonne journée à tous Maryline

[christophe lagrange]

Bonsoir Maryline,
Le poème figurant dans le JMO porte bien le titre " Là-bas ?...", avec dédicace à son père.
2 versions : une dans le JMO et une autre dans le recueil que vous avez trouvé.
Cordialement,
Christophe

[ladamenbleu]

Bonsoir Maryline,
EL poème figurant dans le JMO porte bien le titre " Là-bas ?...", avec dédicace à son père.
2 versions : une dans le JMO et une autre dans le recueil que vous avez trouvé.
Cordialement,
Christophe

Bonsoir Christophe
Je viens de reprendre le poème et bien il existe deux versions. Je m'en explique :
Mais pourquoi, Père, tressaillir
Toi, qui voulu nous bénir
Tu dois te douter que nous sommes
Non plus des enfants, mais des hommes

la version du livre
Mais pourquoi père tressaillir ?
Toi qui voulus bien nous bénir,
Tu sais, que maintenant nous sommes
Non plus des enfants, mais des hommes

et la dernière strophe
Pour le devoir nous étions nés,
Trois fils tués, trois mutilés,
Père comme le vieil Horace,
Tu peux être fier de ta race !

au plaisir de vous lire
cordialement
Maryline

[christophe lagrange]

Rebonsoir,
Ah ! Un élément de plus qui indiquerait qu'il s'agit bien du même homme...
Reste à trouver les fiches matriculaires du Caporal HANNECART et de ses frères.
AD du Nord, recensement d'Avesnes.
Cordialement,
Christophe