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Re: Danse

Publié : mer. mai 20, 2015 3:11 am
par Inouk44
Merci Skellbraz

Vos compliments me vont droit au cœur!
Petit à petit, je découvre des choses que j'ignorais...
Je suis étonné surtout, que devant tant de richesse documentaire, personne n'ait encore songé à écrire un livre dessus.
J'ai aussi désespérément besoin d'aide pour répondre à un grand nombre d'interrogations.
La larme de mon savoir se déverse dans l'océan de mon ignorance :jap:

Je pense faire bientôt un post pour regrouper toutes les questions encore non-résolues.
Par ailleurs, je cherche aussi un/une spécialiste de la danse classique qui pourrait ajouter ses connaissances sur cette période à cet inventaire.
Si vous vous sentez d'attaque, n'hésitez pas!
Cordialement.
Inouk44

Re: Danse

Publié : mer. mai 20, 2015 1:08 pm
par Skellbraz .
Si vous vous sentez d'attaque, n'hésitez pas!
Bonjour Inouk44
Je ne suis pas du tout spécialiste en danse. Musicienne, de formation classique, je n'ai aucune compétence pour la période 14 -18. Ceci étant dit, toutes les musiques dites "populaires" m'intéressent, elles sont d'une richesse trop souvent oubliée, négligée voire méprisée. Heureusement les éditions Actes Sud ( textes + CD) avec contribution du CNRS, la plupart du temps, aident à combler -un peu- ces grands vides. De la même manière, vos articles m'instruisent au plus haut point.
Bien à vous
Brigitte


Re: Danse

Publié : jeu. mai 28, 2015 4:24 pm
par Inouk44
Danses traditionnelles françaises

Danses d'Auvergne

La bourrée


"On rencontre des bourrées dans tout un grand Centre de la France, comprenant les régions suivantes : Morvan, Nivernais, Forez, Bourbonnais, Auvergne, Rouergue, Ariège, Querçy, Haut-Agenais, Limousin, Marche, Berry, Sologne, Poitou. L'épicentre semble en être l'Auvergne.
À l'origine, la bourrée est une danse traditionnelle par couple. Originaire du Massif central avant le XVIe siècle, elle se distingue en deux variétés : la bourrée auvergnate, rouergate, bourbonnaise, et celle d'Anjou.
Dans le Berry, on connaît actuellement de nombreuses danses chorégraphiées, issues des collectages(...): danses à deux partenaires vis-à-vis, danses en quadrette (bourrée carrée, bourrée croisée, "montagnardes" et "auvergnates"), danses à 6 (souvent appelées "branle"), en ronde, bourrées droites (Région d'Issoudun, région des Grandes Poteries et du Pays Fort), bourrées tournantes (surtout en Haut-Berry), bourrées valsées, bourrées en lignes (à 3 de Plaimpied, La Chapelotte, Les Grandes Poteries, Massay, Graçay..., à 5 comme "le sciton" à St Germain-du-Puy, à 7 à Chaudoux, voire à 8 à Poisieux) et "La moutonne" (qui utilise une ancienne figure de contredanse nommée "chaîne des lacs d'amour"). On rencontre, en Berry, à la fois des bourrées dansées sur des musiques à 2 temps (localisées dans le sud du Bas-Berry) et des bourrées sur des musiques à 3 temps.
Les bourrées bourbonnaises se dansent principalement à deux partenaires en vis-à-vis, mais aussi en "quadrettes" (formation de quatre danseurs).
En Auvergne, les bourrées sont plus improvisées, les danseurs suivant ou non les phrases musicales, souvent à 4 mesures (mais parfois à 3 ou à 5).(...)
La bourrée est également présente en Limousin, en Nivernais et Morvan, en Sologne, en Poitou (souvent appelées "marchoises" ou "limousines"), dans le Haut-Agenais et, dans une moindre mesure, en Ariège."
Source: Wikipédia


  • Carte photographique représentant des soldats dansant la bourrée avant guerre. (1908)
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Légende:"Pioupious d'Auvergne dansant la bourrée à la campagne."


  • Martin CAYLA, (1889-1951) musicien et éditeur de musique auvergnate précise dans ses mémoires qu'en 1914, après la déclaration de guerre :
« Paris avait tellement changé, que je ne le reconnaissais plus. Tous les bals avaient fermés leurs portes. »
puis en 1915,
« En rentrant rue de Lappe, une rue devenue silencieuse et bien triste, je regardais chez moi ma pauvre cabrette qui gisait comme morte. »(...) « J'allais de temps en temps rue de Lappe, mais qu'elle était triste, sans bals. »


  • Léon Branchet (Périgueux, 18-05-1859 - Brive-la-Gaillarde, 15-02-1931) auteur de chansons et rénovateur de la chanson limousine, interprète au café-concert, enregistre le 13 mai 1914, sur un disque une bourrée intitulée "la calha" (la caille) à écouter ici => http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k127999w
Image
à voir sur la Bnf, la page qui est consacrée à Léon Branchet => http://data.bnf.fr/10301609/leon_branch ... es-databnf




  • Le 24 septembre 1915, une compagnie du 16e d’artillerie – régiment d’Auvergne danse au son de la cabrette:
Dans un article très récemment publié sur le site Musik-e-Breizh par Kristianmorvan, ce dernier nous raconte le résultat de ses recherches concernant une compagnie du 16ème d'artillerie qui après s'être fait expédié une "cabrette", danse la bourrée au son de cette dernière.
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Ne voulant pas plagier cet article, je vous propose de le découvrir directement à l'adresse suivante: => https://musikebreizh.wordpress.com/2015 ... ont-14-18/



(...) Dès que ces soldats en permission regagnent leurs foyers, ils retrouvent l'insouciance de leur âge, les vertus d'endurance et aussi d'allégresse de ce bon 'peuple de la montagne française : je l'ai constaté dans le Cantal, dans la Lozère, comme dans le Puy-de-Dôme.

Voici justement cinq permissionnaires : un artilleur, un lignard, trois chasseurs alpins. Ils viennent à l'auberge, ce soir de foire, « boire un coup » et danser la bourrée dans la grande salle, au-dessus de laquelle, laquelle se trouve ma chambre. Quel vacarme, mes amis ! Tandis que l'artilleur, planté sur le pas de la porte, chante l'air de la danse, les quatre fantassins lèvent la jambe, et en avant ! Ils crient, tournent, s'enlacent, se balancent, puis tout à coup, pan !... pan !... leurs gros souliers, aussi durs que des sabots, frappent le plancher sonore. Toute la maison, delà cave au grenier, retentit comme un tambour. On dirait qu'une vingtaine de couples tourbillonnent au vent d'une, bourrasque. L'un des danseurs tournoie autour de son ami ; un autre feint de soulever une jupe légère ou se dérobe à petits pas ou fait le geste charmant d'une aïeule dévidant un rouet. De nouveau, pan !... pan !... Les coups terribles des pieds lourds frappent le plancher, d'où la poussière s'envole en épais nuage. (...)


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Re: Danse

Publié : mer. juin 03, 2015 10:39 pm
par zabmarcus
:pt1cable: hello ma cops
Voyez comme je vous écoute et M intéresse à vos recherches.je vois que vous avez trouvée une personne allier avec qui le dialogue est constructif.j en suis heureux ..
Vous M avez appris quelque chose.je pensais que la bourré se dansais aussi seul... :???: à moins que se soit le bourré qui danse seul. [:arnaud memorial] [:arnaud carobbi:1] on se refait pas....
Un brin de humour en attendant de vous relire bientôt.
Au rewoir Brigitte.
Amicalement marc.

Re: Danse

Publié : lun. juin 15, 2015 7:07 pm
par Inouk44
Les supports de représentations dansées durant la guerre
  • Le film photographique
Le principe de la photographie, reproduisant une image dans une chambre obscure (camera obscura) par un trou minuscule laissant entrer la lumière (sténopé) est connu dès l'antiquité. Il faudra attendre le XIXème siècle et Joseph Nicéphore Niépce pour réussir à fixer de façon durable, cette image sur un support.
Les progrès techniques de la fin du XIXème siècle au début du XXème siècle suivent trois directions :
  • La simplification de l'utilisation des appareils, grâce à l'invention d'appareils de plus en plus légers, de moins en moins coûteux et de préparations stables évitant les manipulations chimiques.
Pour plus de détail consulter l'article suivant sur Wikipédia => http://fr.wikipedia.org/wiki/Photographie
************************
En ce qui concerne les documents trouvés pour cette étude, le film photographique est présent sous forme de:
  • - photographies.
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Un opérateur de la SCA (Section Cinématographique des Armées) sur le théâtre des opérations durant la première Guerre Mondiale.

Lors de la Première Guerre mondiale, on assiste à la fois à une explosion de la production artistique et à la montée en puissance de la photographie : photographie aérienne, photographie instantanée, photographie amateur, vues stéréoscopiques, cartes postales, services photographiques des armées...
Cependant, le matériel est lourd et encombrant et se prête mal au reportage de guerre. Photographes et cinéastes sont des cibles faciles dès qu'ils sortent des tranchées.
Pourtant, le public demande à voir ce qui se passe sur le front. À partir des années 1914-1916, la photographie devient majoritaire dans les magazines :
« Ce fut au contraire un véritable âge d’or pour les magazines, qui permirent de « voir » la guerre, une guerre sans cadavre français, où les ruines attestaient de la barbarie allemande. Cette vision de propagande fit beaucoup pour le succès du Miroir, de L’Illustration qui parvint à tirer 300 000 exemplaires en 1915, de J’ai Vu, fondé par Pierre Lafitte en juillet 1914, et qui dura jusqu’à juin 1920, ainsi que d’autres titres lancés pour « raconter » la guerre : Pays de France, Sur le vif, La Guerre aérienne, Le Flambeau. »
Source: Gilles Feyel , « Naissance, constitution progressive et épanouissement d'un genre de presse aux limites floues : le magazine », Réseaux, 2001/1 n°105.
Le Miroir lance un appel aux amateurs et des concours pour retrouver la guerre : Il paiera n’importe quel prix les documents photographiques, relatifs à la guerre, présentant un intérêt particulier. En mars 1915, il lance le concours de la plus saisissante photographie de la guerre qui sera récompensée d’un prix de 30 000 francs, somme considérable pour l'époque.
Extrait d'un article de Daniel Salles, intitulé "Photographier la guerre" paru sur le site de la Bnf, à lire en entier ici => http://expositions.bnf.fr/presse/arret/10.htm



L'apparition de l'appareil de poche mis au point par Kodak va révolutionner la prise de vue photographique. Léger, précis, facilement réglable, peu encombrant, beaucoup de soldats réaliseront eux-mêmes leurs clichés.
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Cependant, dans ce contexte, les photographies montrant des danses sont assez rares. Les danseurs y posent souvent. Les temps de pose permettent difficilement de prendre le sujet "sur le vif". Il s'agit souvent de clichés destinés à servir de support pour des articles paraissant dans la presse. Leur but est de montrer que le moral des troupes est bon ou de montrer des scènes "exotiques" (danses russes au Camp de Mailly-le-camp (10)- Aube le 01 avril 1916 / danseur sud-africains sur les plages de Dannes (62) - 24 juin 1917 / contingent Maoris effectuant un "Haka" à Bois-de-Warnimont (80), France, le 30 Juin 1918) cf le chapitre consacré aux "Danses de guerre (haka, danse des épées, danses guerrières").



  • - films (muet)
Les films de cette époque sont muets. Là aussi, le matériel est lourd et encombrant et se prête peu au reportage de guerre. La prise de vue en première ligne est pratiquement impossible. Aussi, il arrive fréquemment que l'on utilise les décors de seconde ligne pour reconstituer, après coup, des simulacres de batailles ou de faits d'arme qui seront ensuite passés aux actualités dans les cinémas. D'autres sujets militaires, moins dangereux pour les cameramen sont aussi filmés : déplacement de prisonniers, vie dans les camps, déplacement de troupes, distractions militaires, entraînements, revue de troupes, etc.

Parmi les documents trouvés, concernant des pratiques de danses citons ceux-ci:

  • - Prisonniers russes dans un camp autrichien (Feldbach) - Extrait d'un film de propagande intitulé "Kriegsgefangenenlager und Betriebe der Bauleitung Feldbach" (trad. Camp de prisonniers de guerre et entreprises de la direction des travaux Feldbach ) - Film muet - Sous titres en allemand - année 1915 - durée:30'24"
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A voir ici : => http://www.europeana1914-1918.eu/fr/eur ... Cw0w1.dpuf
Le passage montrant les soldats russes qui dansent se situe à 13' 10" du film.
Source : Film Archiv Austria



  • - Extrait d'un film français muet de 8'09" intitulé à tort "Tirailleurs Algériens". Il s’agit, malgré le titre du film, du 4e régiment de tirailleurs marocains originaires de l'Amalat d’Oujda.
Image
Vous pouvez visionner le film ici : => http://www.europeana1914-1918.eu/fr/eur ... tyPhoto/0/
(Source ECPAD -Copyrights: Free Access - Rights Reserved)
à 4'30" du film une séquence intitulée "Réjouissances en usage chez les tirailleurs" montre des danses symboliques et des danses d'adresse.

- l'homme-cheval (1'30" ): un thème que l'on retrouve dans de nombreux pays, la confrontation dansée et symbolique entre un homme à pied et un autre déguisé en cheval ou un cavalier.

- une danse des fusils (1'20" ), à mi-chemin entre la danse et l'exercice d'adresse du maniement d'un fusil mais que j'ai quand même qualifié de "danse", vue la grande dextérité des danseurs et le caractère incontestablement artistique de l'exercice.


  • - Tirailleurs sénégalais à Bourbach-Le-Haut - Haut-Rhin (68) Alsace - France Avril-Mai 1918
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Légende: Le 44ème Bataillon de tirailleurs sénégalais danse dans son cantonnement à Bourbach-Le-Haut - Haut-Rhin (68) Alsace - France Avril-Mai 1918
Cette photo est extraite du film "Les tirailleurs sénégalais en Alsace" film français muet de 1918 d'une durée de 15'40" et qui relate la vie des soldats dans ce cantonnement.
Vous pouvez le visionner ici : =>http://www.europeana1914-1918.eu/fr/eur ... rettyPhoto
Source ECPAD -Copyrights: Free Access - Rights Reserved
La séquence de danse commence à 8'02" du film et se poursuit jusqu'à 11'13". Il s'agit de l'une des plus longues séquences cinématographiques sur ce thème que j'ai pu trouver pour cette époque. Bien que le film soit muet, on peut voir 2 fifres qui accompagnent les danseurs, ainsi que de nombreux spectateurs qui les encouragent en tapant le rythme dans leurs mains. La danse très animée semble laisser une grande part à l'improvisation.


  • - Un film noir et blanc, muet, non daté, intitulé "New Zealand Maoris 'Haka' for deserving charity" d'une durée de 0'26" montre un groupe de Maoris en costume traditionnel effectuant cette danse pour les actualités Pathé.
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A visionner ici => www.britishpathe.com/video/new-zealand- ... ng-charity
Réf. film id 1902.42
Commentaire: La scène semble se passer en hiver (arbres dénudés-vapeur de la respiration des danseurs) dans un paysage qui pourrait être celui de la Picardie ou du Nord de la France.


  • - Démonstration d'un "Khattak", danse du sabre rituelle, dans un film d'actualité intitulé " With the Indians troops at the front. - Part I (Au front avec les troupes Indiennes - Partie I) - Sortie officielle 17 janvier 1916
A visionner ici => http://film.iwmcollections.org.uk/record/index/45134
Source:Impérial War Museun IWM 202-1
Film muet noir et blanc de 14'50", montrant les unités de l'ancien Corps indien, juste après sa dissolution, à l'arrière du front, avant leur départ de la France, novembre et décembre 1915.
A 2'30" du film, on peut voir la scène de la danse du sabre (0'50").

  • - Un film réalisé par Pathé UK dans un hôpital de Londres spécialisé pour les soldats blessés aux yeux, montrent quelques soldats assez valides pour danser avec le personnel féminin. Il s'agit de danses récréatives ou de fêtes organisées pour différentes circonstances.
Image
Copyright: Cinéma Pathé British Source http://www.britishpathe.com/workspaces/ ... collection puis effectuer une recherche avec "dance" et réduire les curseurs sur la période 1914-1918.
Le film se nomme "A Day With Blinded Soldiers At St. Dunstan's (1914-1918)" (une journée avec les soldats aveugles à St Dunstan)


  • - Une séquence intitulée "Le violoniste aveugle" montre une scène similaire dans ce film 35 mm en anglais intitulé: "TOPICAL BUDGET 248-2 [Main Title]" produit le 27 mai 1916. Durée 4' 42"
Image
http://www.iwm.org.uk/collections/item/ ... ropeanaapi
© IWM (NTB 248-2)
La séquence des danseurs commence à 2'11" du film et dure 1 mn30s.


  • - Sur ce document de British Pathe Cinema UK , une courte séquence montre des marins dansant entre eux. La qualité de l'image n'est pas très bonne.
http://www.britishpathe.com/video/sailo ... y/wildcard
Source : British Pathé Ref: 2462.06
la séquence commence à 0'20" du film et dure 17 secondes.

  • - Sur cet autre film, toujours de British Pathé, ce sont des marins prisonniers qui dansent. Ils sont accompagnés par un accordéon et un concertina. Le lieu et la date ne sont pas précisés.
Image
http://www.britishpathe.com/video/inter ... y/wildcard
Source : British Pathé Ref: 2326.07

:hello: Est-ce que quelqu'un pourrait identifier la nationalité de ces marins?

  • - Le film suivant, intitulé "Home from Durance Vile" traite du retour des prisonniers de guerre britanniques. A 2'30" du film, un couple de soldats danse au son d'un joueur d'harmonica. La danse semble être un one-step (à confirmer).
http://www.britishpathe.com/video/home- ... POWs+dance
Source : British Pathé Ref: 1908.46




  • - Sur ce film muet de 0'45", intitulé "United States soldiers and sailors ride a boat, dance and talk with Mr Solly Joel at Maidenhead" produit par les studios Gaumont, on peut voir la danse de marins et de soldats US, filmée en 1918 en Angleterre, sur un bateau, sur ce qui semble être un fleuve.
Image

https://www.youtube.com/watch?v=HU-EdiizlHM
Source :Criticalpast

La notice du film explique que "Les soldats US et les marins US sur le départ, durant la première guerre mondiale, sont encouragés par Mr Solomon (Solly) Barnato Joel à Maidenhead, en Angleterre. Soldats US et marins US de la Navy sont sur un bateau de croisière. Ils dansent par deux et discutent avec M. Joel. Les soldats et les marins sur le bateau posent en groupe et applaudissent."

Merci à I.M Louis Jean qui m'a signalé ce film.





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Re: Danse

Publié : lun. juin 15, 2015 8:19 pm
par Inouk44
Les supports de représentations dansées durant la guerre.

Le dessin

Du simple croquis, à l'aquarelle en passant par la caricature, le dessin est un moyen rapide d'immortaliser des scènes de danses ou des ambiances de bal.
Les représentations "dessinées" de danses durant la guerre sont malheureusement assez rares mais en revanche assez instructives.
En voici quelques unes:

* -Illustrations pour des articles de journaux

-Dessin humoristique de Pavis paru dans le journal "La baïonnette" n°132 du 10janvier 1918 et intitulé "Un bal au cantonnement".
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Sur ce dessin, le décor fait penser à une grange. Les danseurs sont en couples mixtes. Les danses sont "modernes" (valse, scottish, mazurka, polka, tango, ...). L'orchestre d'accompagnement est une fanfare militaire.


- Dessin satirique paru dans le "Petit journal" n°1311 du 06 février 1916
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Source: www.delcampe.net
Dessin en réponse à la campagne de propagande allemande, l'empereur Guillaume II voulant qu'on rouvre les bals à Berlin.
Un très bel article d'accompagnement "l'Empereur veut qu'on danse à Berlin" à lire ici => http://j.moulon.free.fr/journaux/pguerre2.html


-Dessin représentant un spahis marocain effectuant une Danse de guerre.
Extrait d'un article de l'hebdomadaire des tranchées "Les trois couleurs" N° 4 du 31 décembre 1914 - Épisodes, contes et récits de la grande guerre.
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* -Illustrations de souvenirs de guerre

- Un dessin de Paul Jouve (1878 -1973) intitulé "Sur Ypres , Goumiers dansant la "Danse des fusils" - (juillet 1915)
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Source:Réunion des Musées Nationaux - (C) ADAGP Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais / image musée de l'Armée



- Dessin extrait de "Entendre la guerre : Silence, musiques et sons en 14-18."
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Légende :"Malgré leurs vagues airs de chauffeurs de taxi en détresse, ce sont de pauvres Russes dans un camps de prisonniers qui tuent leur "cafard". Pour mon oncle Emile R<illisible>. Bien affectueusement. A. Warnoo - 1915"

Source : Entendre la guerre : Silence, musiques et sons en 14-18
Ouvrage collectif d'Annette Becker, Gaëtan Bruel, Esteban Buch, Myriam Chimènes, Didier Francfort, Philippe Gumplowicz, Sophie-Anne Leterrier, Patrice Marcilloux, Jean Neveu, Martin Pénet, Cécile Quesney, Charlotte Second-Genovesi et de Laurent Véray. Édition publiée sous la direction de Florence Gétreau
Coédition Gallimard / Historial de la Grande Guerre
Albums Beaux Livres, Gallimard
Parution : 20-03-2014


-Lithographie (32x25cm) de Jeanne Thil (1887-1968), intitulée "Le moral est toujours bon."
Image
Source: www.arretetonchar.fr
La scène se passe dans un hôpital ou un centre de convalescence. Des soldats blessés dansent entre eux. L'accompagnement musical est assuré par un accordéoniste. Les danseurs bien que blessés, sont enjoués.


* -Illustrations de cartes postales satiriques

-Carte postale française sur les sports à l'armée: ici, la danse.
Image
Source: www.delcampe.net
La scène se passe dans une caserne. Les soldats dansent entre eux des danses modernes. Un accordéoniste assure l'accompagnement musical. Le graphisme n'est pas sans rappeler celui des "pieds nickelés".
La date de parution de cette carte postale n'est pas précisée. Il serait intéressant de savoir, s'il ne s'agit pas d'une carte apparue après guerre. les postures des danseurs me font penser plus au charleston, qu'à des danses d'avant guerre.


-Carte postale russe
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Sur le thème de l'ennemi qui danse.
Légende (?)
:hello: si vous parvenez à traduire le texte russe d'accompagnement, merci de vous signaler.




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Re: Danse

Publié : lun. juin 15, 2015 11:35 pm
par Yv'
Bonsoir,

Vous semblez maîtriser les recherches sur la toile mondiale. :) Je viens donc juste vous demander si vous connaissez l'ouvrage de Claude Ribouillault, La Musique au Fusil (Editions du Rouergue, 1996). On y trouve notamment l'histoire de la bourrée des Auvergnats qui était parue dans le Figaro pendant la guerre.

Cordialement,
Yves

Re: Danse

Publié : mar. juin 16, 2015 12:17 am
par Inouk44

Bonsoir Yv'
Vous semblez maîtriser les recherches sur la toile mondiale. :)

Merci Yv', mais je ne fais qu'exploiter un thème mondial, dans une guerre mondiale.
La danse ne connait pas de frontières! Si les hommes avaient compris ça, il y a longtemps qu'ils ne se taperaient plus sur la gueu....
Cependant, il y a des pays pour lesquels les recherches sont plus difficiles et les documents plus rares.
C'est pourquoi, j'ai besoin de l'aide de chacun, d'où qu'il vienne.
Je viens donc juste vous demander si vous connaissez l'ouvrage de Claude Ribouillault, La Musique au Fusil (Editions du Rouergue, 1996). On y trouve notamment l'histoire de la bourrée des Auvergnats qui était parue dans le Figaro pendant la guerre.
Je fais effectivement référence à ce livre dans l'un de mes posts.
Pour autant je n'ai pas lu le livre et je pense qu'il va falloir que je le fasse, car c'est une référence incontournable dans ce domaine.
Si vous voulez poster des extraits intéressants concernant la bourrée, je me ferai un plaisir d'enrichir le thème.

J'ai réutilisé aujourd'hui une de vos contributions, pour enrichir le dictionnaire au mot "danse".
Vous aviez cité Ernst Jünger (Orages d'acier) dans un de vos post => pages1418/forum-pages-histoire/detour-j ... htm#t80798.

Si vous avez en mémoire d'autres références sur le thème de la danse dans la littérature, je suis preneur. Je dois l'avouer, mes lacunes en ce domaine sont assez larges.
Pourtant, je me suis promis d'y consacrer un chapitre.
C'est avec grand plaisir que j'accueillerai votre aide.

Cordialement.
Daniel

Re: Danse

Publié : mar. juin 16, 2015 1:11 am
par Inouk44
Les supports de représentations dansées durant la guerre.

La sculpture

Voici la définition du dictionnaire:
Action de tailler une matière dure, de façonner une matière selon des techniques appropriées, d'assembler divers matériaux, afin de dégager, dans un but utilitaire ou esthétique, un objet, une figure, un ornement
Les matériaux utilisé peuvent être très divers. Je ne parle ici, que des représentations dansées effectuées par des soldats durant le conflit. Pour voir les sculptures d'artistes durant cette période, c'est ici.

A ce jour, les résultats de recherches de représentations dansées sculptées sont assez maigres.


  • Mannequin féminin (Assemblage Paille - tissus - bois -tôles(?))
Image
Source: Flickr.com
La photo de ce mannequin correspond à la définition de "sculpture".
:hello: Commentaire: Cette photo est très mystérieuse. On pourrait penser à des prisonniers allemands. Ils ne portent pas d'arme- Pas d'uniforme non plus. Est-ce que quelqu'un peut apporter des renseignements à ce sujet? Sauriez-vous la dater?
Connaissez-vous le terme "Tanz-Kränzler" écrit sur le banc? Schwabisch?
Il n'y a pas moins que 6 instruments de musique pour cet accompagnement!


  • Sculpture sur cuivre (Douille d'obus)
  • Danseuses nues sur douilles d'obus.
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- La coiffure de ces jeunes femmes est assez étrange - A quoi cela fait-il allusion?
  • Femme dansant sur douille d'obus.
ImageImage
Source: Hprints.com

- L'auteur de cette sculpture s'est inspiré d'un dessin de Joseph Kuhn Regnier ayant servi de décor à la couverture de la revue "La vie parisienne" du 09 septembre 1916, ce qui nous permet déjà de la dater plus précisément.


  • Autre très belle sculpture sur cuivre.
Image
Source: Photographies trouvées sur un site anglais de vente aux enchères.


Il est possible que la célèbre danseuse "Mata hari" ait inspirée ces artistes.
Image

...mais il est possible qu'une autre danseuse ait inspirée ce sculpteur.
Image

Dans tous les cas, son auteur a du s'inspirer d'une photo ou d'une affiche présentant la danseuse dans la position où il l'a gravée.

:hello: Si vous voyez passer cette photo, merci de me faire signe!



:hello: Si quelqu'un connait la provenance, le ou les auteurs, les dates de création de ces superbes sculptures sur douille, merci de m'en faire part.



:hello:
Ce n'est pourtant pas les supports qui manquent. En commençant cette étude, je m'attendais à trouver des sculptures sur bois, sur os, sur métal voire des feuilles d'arbres perforées dans l'univers de l'art des tranchées. Mais rien.
Alors, si vous avez des documents ou des photos, je suis preneur!


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Re: Danse

Publié : mar. juin 16, 2015 4:25 pm
par CD9362
Bonjour Inouk
c'est passionnant tout cela !!!
je n'aurais pas pensé qu'il y eut autant de documents sur les "danses " à trouver pour cette période !

*J'ai vérifié dans les carnets de mon arrière grand-père si le mot "danse " apparaissaient , mais non . J'ai simplement trouvé la mention de séances récréatives au moment de Noël et jour de l'an, pendant lesquels des soldats "jouaient " des pièces ou extraits d'opéra . Ils sont je crois à St Nicolas de Port (département Meurthe-et-Moselle et région Lorraine)
"12 décembre 1914 Dimanche. Temps beau et chaud. Repos. Promenade au cimetière. Séance récréative, rue Jolain, donnée par le 223 aux officiers et s/off de la brigade. Raymond, de l'opéra comique - Lakmé et Plaisir d'amour - Faust par Guignol lyonnais - L'Amour, par un lieutenant du 223e."
Ça serait amusant de trouver des photos de "poilus" faisant ce type de spectacles.
C'est un peu éloigné de votre sujet.

* Concernant les douilles sculptées, cet artisanat de tranchée, j'ai vu ce genre d'objet, mais malheureusement pas avec ces motifs, récemment dans une exposition à Arras ( Pas de Calais) sur l'archéologie et la Grande Guerre.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Artisanat ... nch%C3%A9e
http://archeologie1418.culture.fr/fr/ii ... e-tranchee
http://www.lavoixdunord.fr/region/arras ... b0n2761459

Continuez et félicitations.
cordialement
ADline