• III. - Le contexte de la guerre.
L'Armistice.
WIKIPEDIA:
L’armistice de 1918, signé le 11 novembre 1918 à 5 h 15, marque la fin des combats de la Première Guerre mondiale (1914-1918), la victoire des Alliés et la défaite totale de l'Allemagne, mais il ne s'agit pas d'une capitulation au sens propre.
Le cessez-le-feu est effectif à onze heures, entraînant dans l'ensemble de la France des volées de cloches et des sonneries de clairons annonçant la fin d'une guerre qui a fait plus de 18,6 millions de morts, d'invalides et de mutilés dont 8 millions de civils. Les généraux allemands et alliés se réunissent dans un wagon-restaurant aménagé provenant du train d'État-Major du maréchal Foch, dans la clairière de Rethondes, en forêt de Compiègne.
L'armistice est conclu pour 36 jours mais sera régulièrement renouvelé jusqu'au traité de paix du 28 juin 1919 signé à Versailles et qui met réellement fin à l'état de guerre.
- Bien sûr, comme on peut l'imaginer, cet évènement a été l'occasion de manifester sa joie et de danser.
« Ça y est, c'est fini ! C'est l'Armistice ! D'un seul élan on se précipite en gesticulant... ça saute, ça danse, ça gueule, ça s'embrasse... et sans mot d'ordre on prend la direction d'Orléans dont les cloches nous appellent... »
A. Salesse, le 5 janvier 1960 - Ancien caporal-mitrailleur au 55ème R.I.
Source : Paroles de Poilus : le 11 novembre 1918
"Après le dîner, bal dans la salle des Catherinettes, illuminations a giorno, un tas de gens extrêmement chics, les jeunes filles en costume alsacien véritablement somptueux, buffet extraordinairement abondant et succulent, avec des vins du Rhin délicieux. Tous les bourgeois ont vidé les cachettes et casiers secrets de leurs caves de vieilles bouteilles poussiéreuses et vénérables, aux étiquettes à demi effacées par les ans. Nous dansons comme des perdus, puis c'est une farandole d'officiers et d'alsaciennes, conduite par le général Hirschauer, au cours de laquelle chaque couple vient tour à tour s'incliner devant le général de Castelnau. Est-ce la joie, le bruit ou ces sacrés petits vins du Rhin, mais nous étions un peu émus en sortant de là."
Source :
Souvenirs du centralien Jacques Gobilliard (Contribution
IM LouisJean)
Pour illustrer ce propos, voici un
film d'actualités dont l'action se passe à Colmar en décembre 1918, sur le site
GettyImages.fr, montrant une sarabande mêlant civils, militaires et femmes en costume alsacien.
- Mais aussi un étrange sentiment d'amertume comme peuvent en témoigner les correspondances et les récits des soldats de la Grande Guerre.
"Quelle joie pour nous, les survivants de la grande hécatombe ! Nous n'osons y croire, tellement la chose nous paraît impossible et pourtant elle est réelle maintenant… ! Mais cette immense joie est ternie cependant par une profonde tristesse, car nous ne pouvons oublier nos chers camarades disparus dans la tourmente...!
Eux aussi auraient été si heureux de voir poindre l'aube de cette journée mémorable entre toutes et de revoir leur famille au pays natal..."
Jean Brugère, sergent au 59ème R.I.
Source : Paroles de Poilus : le 11 novembre 1918
A lire aussi d'autres témoignages sur le site
Librairie Entropie (Paris) qui traduisent ce sentiment partagé.
De là, naitra chez les survivants de cette grande hécatombe, un sentiment de culpabilité : celui d'avoir survécu. Beaucoup d'entre eux se demanderont "Pourquoi moi?".
Ce sentiment de "honte-d'être-encore-en-vie" sera aussi très fort chez les prisonniers qui reviendront des camps. Un fossé d'incompréhension et de culpabilité va se creuser entre ces anciens poilus et le reste de la population.
Mais en attendant, voici quelques photos de danses au moment de l'Armistice :
• Photographie -
Time Life Pictures/US Army Signal Corps/The LIFE Picture Collection/Getty Images
L'Armistice du 11 novembre 1918 -La Joie des soldats.
•
Ce court passage filmé où l'on voit des soldats allemands, anglais et français danser ensemble à l'annonce de la fin des hostilités.
Source : CriticalPast
• Ou
cet extrait de 5s montrant des soldats US dansant dans les rues de New-York à l'annonce du cessez-le-feu.
• Un dessin de
Paul Goute, extrait de son
superbe recueil de caricatures visible sur Gallica
(Contribution
IM LouisJean)
Source : Bnf/Gallica
• Photographie d'une place de village après l'armistice de 14-18 (CADEROUSSE - 84 (Vaucluse)?).
Source : Site
"Un monde de papiers"
• Tableau de
Pierre Bonnard (1867-1947) intitulé
"Armistice.
- On y voit au fond un orchestre qui joue et au premier plan un couple de danseurs.
• Une couverture du magazine
"Life" intitulée "V Day Paris 1918".
- Un groupe d'enfants et d'adultes exécutent une
farandole au milieu de la foule.
• Tableau d'
Angèle DELASALLE (1867-1941) intitulé "Une scène de l'armistice, 11 novembre 1918."
Source : © Collections BDIC/Delasalle, Angèle.
- Ici, adultes et enfants dansent une
ronde.
• Mais avant celui du 11 novembre 1918, il y a eut celui signé entre l'Allemagne et la Russie le
15 décembre 1917.
Ce traité a donné lieu, sur le front Est, à des danses et des manifestations de joie, comme on peut le voir sur les photos ci-dessous:
• Comme toujours, la propagande veille; ainsi dans le journal allemand "
Die Berliner illustrierte Zeitung", peut-on voir cette photo de soldats russes dansant et se réjouissant de la signature de l'armistice du 15 décembre 1917 dans un camp de prisonniers.
Légende trad :"Image de l'humeur régnant dans un camp de prisonniers russes après l'annonce de la nouvelle des négociations en cours."
ou bien comme ici :
Légende trad :"L'enthousiasme de la paix dans l'armée russe durant l'arrêt des hostilités: les russes dans leurs danses nationales derrière le front."
• Moins connu, l'armistice du
9 décembre 1917, marque la fin des combats entre le Royaume de Roumanie, qui fait partie de l'Entente (France-Grande-Bretagne-Russie + Italie) et la Quadruplice (Reich allemand, Empire Austro-Hongrois, Empire Ottoman et Bulgarie). Le général Berthelot, resté auprès du roi Ferdinand de Roumanie, témoignant toujours une grande confiance dans ses conseillers français et francophiles, lui suggère de ne pas ratifier le traité, se doutant que, sur le plan économique et stratégique, l'entrée en guerre des États-Unis compenserait le retrait des Russes. Le traité est dénoncé et les combats reprennent le 31 octobre 1918, peu avant l'armistice du 11 novembre 1918.
(ajouter ici les photos)
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