Interdiction de danser?
La rareté des documents concernant la danse, tout du moins en France, amène à se demander s'il était interdit de danser durant cette période?
A cette question on peut répondre oui...et non.
• En octobre 1913, toutes les collectivités reçoivent des instructions concernant les pouvoirs militaires en France en cas de guerre appelé aussi « état de siège ». Ces pouvoirs se réfèrent à la loi du 9 août 1849 et ils sont de toutes natures. La censure y est explicitement indiquée et l’autorité militaire peut « interdire les publications et réunions jugées de nature à exciter ou à entretenir le désordre (art.2 – 4°)». La mise en état de siège est déclarée le 2 août 1914.
« Art.24 : ?…? Par le terme de publication il faut entendre tous les procédés?…? tel que la presse, les livres et les brochures, les affiches et les placards, la distribution d’imprimés. L’autorité militaire a donc le droit de supprimer les journaux qui seraient dangereux pour le maintien de l’ordre et de la discipline. »
Les instructions sont aussi très claires vis à vis des spectacles :
«
Art.23 : Les salles de spectacle et de débit (hôtels, auberges, cafés) resteront, en principe, ouvertes, sous la réserve qu’elles pourront être fermées par simple décision de l’autorité militaire. Aucune représentation, de quelque nature qu’elle soit, ne pourra être donnée sans que le programme ait été approuvé par l’autorité militaire. »
• Il n'y a pas eu de décret de loi interdisant la danse, les bals et les réjouissances en général, comme cela a pu être le cas durant la seconde guerre mondiale, où l'envahisseur a fait interdire cette pratique jugée dangereuse pour le maintien de l'ordre public.
Une réunion de danse est à la fois la manifestation d'une expression du caractère régional - voire national d'une population et part là, un acte de résistance à la culture de l'envahisseur.
C'est aussi un lieu où il est facile à des personnes désireuses de créer des réseaux secrets, de se rassembler et de faire passer discrètement des informations, voire des armes légères.
• En revanche, la bienséance et la compassion à l'égard des familles touchées par le deuil, ont imposé - de facto - une auto-censure de la population vis à vis ce ce genre de manifestations. Ainsi trouve-t-on dans la revue "
Le Magasin pittoresque" d'Emile et Louis Fouquet du 01 janvier 1917, dans un article intitulé "A propos du Mardi Gras" la remarque suivante:
"Je ne sais pas si, cette année, il est venu à la pensée de personne de fêter le mardi gras. La guerre sanglante, que nous subissons depuis deux ans et demi, nous impose une discrétion pour ainsi dire obligatoire dans la manifestation de nos joies, et j'imagine que ceux mêmes qui n'ont pas été frappés directement ont eu assez le sentiment du deuil d'autrui pour s'abstenir."
Source Bnf/ Gallica
Au sein des couples, il a aussi souvent existé une loi "tacite" qui stipulait que les femmes dont le mari était parti au front, s'interdisait de danser en leur absence, l'époux faisant la même promesse de son côté.
Loi "morale" et loi "juridique" se sont agrégées. Ainsi trouve-t-on la remarque suivante du lieutenant Frederick Morse Cutler, aumônier du 55ème Régiment d’artillerie américain en poste à Aubière (63) d'avril à juin 1918 dans un livre paru aux US en 1920.
..."Pour marquer une exception à la loi en vigueur, le maire permet aux officiers et aux marraines, à la fin des cérémonies du baptême [il s'agit du baptême de canons américains] , une danse non autorisée.C’est parce que les femmes françaises refusent leur passe-temps favori comme une expression de leur patriotisme pendant les années terribles de la guerre ; et seul le départ proche de leurs amis américains a justifié une suspension de cette règle."...
Source:
cghaubiere.blogspot.fr - Chapitre intitulé "« Une cérémonie franco-américaine à Aubière : le baptême des canons ». §12
Ici, le narrateur fait allusion aussi à une
loi en vigueur et à
la volonté des femmes de ne pas danser.
La loi dont il parle est une loi "locale", souvent instituée par un arrêté municipal ou préfectoral.
Ces règlementations ont commencé en certains endroits dès le début du conflit, en d'autres très tardivement.
Ainsi trouve-t-on par année, pour les villes de :
1914
Avec l'instauration de l' "Etat de siège", les bals sont interdits.
"On se croirait un jour de fête où tout le monde se tairait", résume un journaliste du Figaro le 02 août 1914. Propos recueillis dans :"
1914: La Grande Illusion" - Jean-Yves Le Naour - 2012
Martin CAYLA, (1889-1951) musicien et éditeur de musique auvergnate précise dans ses mémoires qu'en 1914, après la déclaration de guerre :
« Paris avait tellement changé, que je ne le reconnaissais plus. Tous les bals avaient fermés leurs portes. »
puis en 1915,
« En rentrant rue de Lappe, une rue devenue silencieuse et bien triste, je regardais chez moi ma pauvre cabrette qui gisait comme morte. »(...) « J'allais de temps en temps rue de Lappe, mais qu'elle était triste, sans bals. »
Le 01 avril 1917, parait l'article suivant dans les colonnes du périodique "Fantasio", relatant
une séance clandestine de danse dans un hôtel parisien :
"-Tous les journaux ont parlé d'une descente de police effectuée récemment dans un discret petit hôtel du quartier de l'Europe.
On y pénétrait nuitamment avec ce mot de passe : « Je viens chercher Borromée » et l'on s'y livrait jusqu'à l'aube aux douceurs du tango.
Lorsque la police intervint, elle trouva là nombre de jeunes officiers français, anglais, belges, voire russes ou serbes et un nombre au moins égal de jeunes femmes dont quelques-unes appartenant à des théâtres plus ou moins subventionnés.
Il y avait aussi des civils.
Et parmi ceux-ci, un conseiller municipal très très parisien, et un jeune député très très provincial.
Le conseiller est franchement réactionnaire, le député fougueusement socialiste. La passion du tango les avait rapprochés.
Et c'est peut-être à leur présence en ce temple illicite de Terpsichore que les autres délinquants durent de n'être point inquiétés."
Source :
Fantasio - Magazine gai sur Bnf/Gallica
- Notez le ton ironique de l'auteur ainsi que l'expression croustillante "
temple illicite de Terpsichore ", cette dernière étant la muse de la danse dans la mythologie grecque , d'autant que tout ceci se passe dans le quartier de l'"
Europe" , autre princesse de la mythologie grecque.
- Merci à Elise49 pour m'avoir signalé cet article.
- Nantes (44) - Loire inférieure
Un arrêté municipal du 1er août 1914 ordonne
la fermeture immédiate des théâtres, cafés chantants et interdit tout spectacle. La Mairie craint des troubles à l’ordre public.
Cependant, constatant que la réouverture dans d’autres villes ne cause pas de problèmes, la Mairie décide d’en faire de même le 6 mars 1915, également par arrêté. Il faut faire une demande adressée à la Mairie avant la production d’un spectacle ou d’une conférence. De plus il faut verser « pour les concerts et conférences, la totalité de la recette, déduction faite des frais de salle, droit d’auteur et cachets du conférencier et des artistes. » Les films ne doivent eux, ne contenir aucune scène « de nature à choquer les sentiments patriotiques des spectateurs ou à provoquer des discussions entre eux ».
Sources:
Archives municipales de la ville de Nantes
- Créteil (78) - Seine et Oise - Arrêté municipal du 02/08/1914
" Un conseil municipal fut réuni le 2 août, on y parla notamment de la réquisition des chevaux et des voitures qui devait être pris en charge par une commission siégeant à Saint-Maur. « ...considérant que, dans les circonstances actuelle, des réjouissances publiques seraient déplacées, qu’il importe de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer le bon ordre au milieu des opérations de la mobilisation et la tranquillité du pays pendant que les hommes valides sont sous les drapeaux. », le maire décidait la fermeture des salles de bal et de spectacles, celle à 21 heures des débits de boisson pour la durée des opérations et l’interdiction « de former des attroupements sur la voie publique, de battre le tambour, de sonner du clairon ou de la trompette et de colporter des nouvelles dont l’exactitude n’aurait pas été officiellement confirmée.»
Sources:
Archives de la ville de Créteil
- Conseil municipal de Port-Marly (78) - Seine et Oise : séance extraordinaire du 2 août 1914.
Avec une émotion partagée par tout le conseil, le maire Auger, communique l'ordre de mobilisation générale, « fléau qui vient de s'abattre sur la France et qui peut avoir des conséquences terribles », « espérons », ajoute-t-il « que la bravoure et le patriotisme de nos armées auront raison de nos perfides
et cruels ennemis ». Les réjouissances de la fête communale sont supprimées*. Tous les fonds seront affectés à la distribution
de secours aux familles des soldats appelés sous les drapeaux.
Source :
Site De Port-Marly
*le 25 août, jour de La saint Louis, était traditionnellement la fête patronale de la commune.
De 1914 à 1918, Dunkerque se trouve à proximité du front. Transformée en camp retranché, la cité sert de base logistique aux troupes alliées qui combattent en Flandre.
Un arrêté municipal d’août 1914 a fait
fermer les théâtres, les cinémas et les bals.
Sources:
Archives de la ville de Dunkerque
- Tours (37) - Indre et Loire
L’état de siège induit le contrôle de la circulation des hommes et de l’information (notamment les voies de communication et les gares), la fermeture des théâtres, des cinémas et salles de spectacle, la fermeture des débits de boisson à 23h00, l’interdiction de l’absinthe.
Source:
Archives départementales d'Indre et Loire
- Le Petit-Quevilly (76) - Seine maritime
Dès le 2 août 1914, le maire de petit-quevilly ordonne la
fermeture immédiate des théâtres, cafés chantants et bals considérant que toute forme de réjouissances publiques est déplacée dans ce contexte. Le 11 août, la mesure est un peu adoucie avec la réouverture des débits de boissons, autorisée de six heures à vingt heures.
Source:
Exposition 14-18 à la médiathèque du Petit-Quévilly.
1915
Maintenir les fêtes publiques ?
Ouvrir l'exposition?
La municipalité est elle-même à l’origine de plusieurs manifestations publiques. Or, la question du maintien des réjouissances est épineuse durant la guerre. En effet, les fêtes sont un dérivatif pour les Orléanais, les réfugiés et les soldats convalescents. Néanmoins,
afin de ne pas choquer la population, et en particulier les familles endeuillées, les manifestations ne doivent pas être trop démonstratives voire exprimer une certaine retenue. Pour les autorités, il s’agit aussi de faire passer des messages de patriotisme, de soutien aux combattants et de recueillement pour les morts.
Ainsi, entre 1915 et 1918, les fêtes de Jeanne d’Arc sont très réduites. Le 8 mai, la statue de la Libératrice d’Orléans, située place du Martroi, est fleurie par un cortège restreint qui se dirige ensuite vers le cimetière pour rendre hommage aux morts de la guerre. On est loin des fêtes d’avant-guerre, notamment de celles de l’année 1912, célébrant avec le faste le 500e anniversaire de la Pucelle.
Le 14 juillet, quant à lui, prend une dimension uniquement patriotique.
Les bals, banquets et feux d’artifices sont interdits. En revanche, les quêtes sont autorisées.
Sources: -
Archives municipale de la ville d'Orléans
- 14 juillet : le Préfet demande que la fête nationale ait un caractère exclusivement patriotique et commémoratif. Les
réjouissances publiques et les illuminations sont proscrites.
Source :
Archives de la ville de Lorient
- Haute Savoie (74) - Arrêté préfectoral du 04.07.1915 envoyé par télégramme à toutes les mairies du département.
"4.07.1915, 8h20
Préfet à Maires département.
Conformément à instructions ministre de l’Intérieur, la Fête Nationale du 14 Juillet devra avoir cette année un caractère exclusivement patriotique et commémoratif.
Les monuments publics seront en conséquence pavoisés comme d’usage et les distributions de bienfaisance qui sont de tradition dans les communes seront maintenus.
Par contre, devront être supprimés toutes manifestations présentant un caractère de réjouissances publiques : banquets, bals, illuminations, feux d’artifice.
Les sommes votées à cet effet devront être versées à des œuvre de guerre.
Sources:
Archives de la ville de Naves Parmelan (74)
1916
ART. 33. — Frais d'illumination et de décoration des édifices départementaux les jours de fêtes publiques.
La suppression des réjouissances publiques et des illuminations nous ont permis, l'année dernière, de réaliser un boni assez sérieux sur cet article du budget. Il est probable qu'il en sera de même sur l'exercice courant. Mais il faut espérer que l'année prochaine nous aurons à pavoiser et à illuminer tous nos édifices, nous solliciterons en conséquence le maintien du crédit ordinaire, qui est de 1.000 francs.
Extrait de "Rapport du Préfet de la Commission Départementale et Procès-verbaux des séances du Conseil Général du Vaucluse - 2e Session Ordinaire de 1917"
Source :
BNF/gallica
- Châtellerault (86) - Vienne - 11 juillet 1916
"
Le général de division de Tours a pris un arrêté imposant la fermeture des «cabarets, cafés, estaminets» à 21 heures et demi.
La législation concernant les bals se durcit mais on sent bien que la vie publique et les réjouissances sont en train de renaître. Les lecteurs de l’Echo nous renseignent à ce propos. Une lettre au directeur du journal signée «Jele-Pense» rapporte qu’un concert au profit des blessés organisé par le personnel de la Manufacture a été interdit au dernier moment.
«Surprise pour tous! On prétexta parait-il qu’un ordre arrivé à la dernière heure, ne permettrait pas de réjouissances en ce moment. Mais beaucoup pense (sic) qu’un concert de bienfaisance est moins une fête de plaisir qu’un bal, par exemple, comme il en a été autorisé plusieurs depuis le commencement de la guerre. Et, je doute fort que les recettes de ces réunions aient été destinées à l’œuvre des blessés.»
Extrait de "
l’Echo de Châtellerault" n° 3294, 23 janvier 1915 disponible à l’imprimerie Deshouillères, rue Poulain - Chatellerault (86)
Finalement, «
les réjouissances publiques et bals sont supprimés pendant la durée des hostilités» par arrêté municipal du 11 juillet 1916 (AMC, 2D n°8)
Sources:
Archives de la ville de Châtellerault
1917
- Haute-Vienne (87) - Limousin
Le 28 avril 1917 le préfet de la Haute-Vienne (Limousin) prend un arrêté qui est affiché à la porte de toutes les mairies,
les bals publics et tous les divertissements bruyants sont interdits.
- Château d'Olonne (85) - Vendée
Un article paraît dans le journal "La Vendée Républicaine" n°291 (18 octobre 1917?)
Source:
Archives départementales de Vendée
1918
Ceux qui enfreignent cette loi courent de gros risques, comme ce sergent qui passe en conseil de guerre pour avoir bravé les autorités. Encart paru dans " L'Ouest Eclair " edition de Nantes du 28 août 1918.
AU CONSEIL DE GUERRE
Loin et près du bal - Danser au son d'un piano mécanique, quel rêve pour un poilu en détente! Mais la loi le défend et le conseil de guerre vient de le rappeler au sergent Ambourieu (du 3ème bataillon d'infanterie coloniale au Maroc). hier, il comparaissait pour avoir présenté avec quelque rudesse aux agents de l'autorité la requête d'un groupe de jeunes filles de Luçon* aimant le bal au point de risquer la fâcheuse contravention. précisément Ambourieu prétendit obtenir une dérogation à cette loi empêcheuse de danser. Il ne réussit qu'à se faire dresser procès-verbal après avoir copieusement injurié les agents restés sourds à ses prières menaçantes.
Ambourieu, très loin du bal maintenant, s'est entendu condamner à 100 francs d'amende avec un indulgent sursis.
*Luçon est une ville de Vendée située entre La Roche sur Yon et la Rochelle.
Notez le ton ironique du journaliste qui joue sur le double sens du mot "bal" (voir le
vocabulaire)
- Merci à Elisabeth alias Elise49 pour cette contribution.
En résumé:
- Ceci n'explique pourtant pas pourquoi ne trouve-t-on pas de photos de femmes dansant entres-elles, alors qu'existent de nombreuses photos de soldats dansant entre-eux?
- En ce qui concerne les soldats sur le front, il ne semble pas qu'il y ait eut d'interdictions de danser. Du moins à l'heure actuelle, je n'ai pas vu passer de document en ce sens.
•
Charleville Mézières - Sedan - (08) Territoires occupés par les allemands .
Un article intitulé "Vie quotidienne en 1914-1918 : Humiliation et misère noire." extrait de Carolo'mag n°177 de février 2014 (Magazine communal de la ville de Charleville Mézières) indique:
"La situation est moins austère à Charleville qu’à Sedan. En 1915, à Charleville, les cafés sont ouverts aux civils, mais fermés à Sedan."
Cependant un couvre-feu est instauré et
"Dès septembre 1914, il est interdit de circuler après 7 heures et demie du soir. L’extinction des feux doit être observée à 9 heures du soir (pour éviter les signaux lumineux à destination de l’aviation alliée). Dès décembre 1914, les habitants de Montcy-Saint-Pierre doivent demander un Ausweis pour entrer dans Charleville."
Sources : Carolo'mag n°177 de février 2014 - La gazette des Ardennes
• Pour ce qui est de la situation des bals en
Allemagne, les choses sont plus catégoriques:
D'après cet article du
"Figaro", la restriction des divertissements en Allemagne débute en
septembre 1916 :
"La Grande Guerre dure bien plus longtemps que prévu, désormais tous les esprits doivent être tournés vers l'effort de guerre.
«Il fut un temps où, sur l'ordre de Guillaume II, toute l'Allemagne, à propos de tout et de rien, se mettait à chômer, pavoiser, illuminer, festoyer, godailler, chanter et danser. C'était l'époque où François-Joseph se plaisait à annoncer victoire sur victoire, Sieg auf Sieg, à son impérial complice.
Ce temps n'est plus. On ne danse plus en Allemagne.
La preuve, c'est que les propriétaires de salles publiques de Dresde viennent d'assigner le gouvernement saxon en paiement de deux millions de marks de dommages-intérêts, sous prétexte que les autorités ont interdit les bals populaires et autres réjouissances publiques et ont frustré ainsi lesdits propriétaires des recettes auxquelles leurs bals leur donnaient droit.»
Source :
Le Figaro du 9 septembre 1916.
Mon commentaire: Je n'ai pas pu recouper la véracité de cette information (décret / coupure de presse). Info ou intox?
• En
Autriche, les bals nocturnes sont interdits, comme le relate cet article extrait du journal "
La Guerre mondiale : bulletin quotidien illustré" en date du 11 décembre 1914:
La fin du noctambulisme à Vienne
La police viennoise a interdit aux établissements publics de rester ouverts après une heure du matin, et a interdit aux orchestres de jouer après minuit. A la suite de cette mesure, la vie nocturne à Vienne est presque complètement supprimée. Dans le communiqué de la police, il est dit que cette mesure a été prise parce qu'il paraissait inconvenant a l'autorité que l'on joue et que l'on danse de nuit à Vienne pendant que la fleur de la jeunesse verse son sang sur les champs de bataille.
En effet, tous les jours arrivent à Vienne de nombreux trains de blessés. Dans les cliniques où doivent être soignés les plus gravement atteints, il n'y a plus un seul lit libre.
Source :
Gallica/Bnf
...et ailleurs
• En
Suisse
En Suisse, qui est pourtant neutre, le 8 octobre, toutes les bals public sont interdits
en Appenzell et à
St-Gall pour la durée de la guerre. Une interdiction également imposée à
Zurich mais levée en décembre 1914.
• 25 août 1914
Le gouvernement bernois autorise les communes à avancer l'heure de fermeture aussi longtemps que l'armée sera sur pied de guerre et
interdit danses et réjouissances publiques BGCB 28.9.1914/91
Source :
Site "chronologie-jurassienne.ch"
-
Andermatt
Extrait de "Lectures pour tous" n°15, du 01 octobre 1915, page 14- Article intitulé:"Évasion de Gilbert racontée par un témoin."
L'article raconte comment "Gilbert", un aviateur français détenu en Suisse, réussit à s'échapper à l'aide d'un complice:
Gilbert, qui avait dissimulé sous son uniforme les vêtements que je lui avais apportés, reprit le chemin de son hôtel, et moi celui d'Andermatt, où je rentrai, histoire de tuer le temps, dans un café de seconde importance. La salle était bondée de soldats. Je choisissais bien! Mon entrée fut cependant à peine remarquée, car l'attention générale était portée sur le pianiste - soldat lui-même- qui, avec une virtuosité remarquable, jouait les airs les plus variés. A écouter la musique, le temps passe vite. Quand je sortis du café, encore bercé par le rythme d'une jolie valse, je m'aperçus que j'y avais passé deux heures.
- Si vous avez des preuves tangibles prouvant le contraire, n'hésitez pas à m'en faire part.
- Par ailleurs, je recherche des informations concernant des établissements qui auraient enfreint ces arrêtés (procès verbal, amende,mise en demeure, lettre de dénonciation,...) durant cette période.
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