Dimanche de fiançailles... Jeu des erreurs

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garance.
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Re: Dimanche de fiançailles... Jeu des erreurs

Message par garance. »

Bonjour à tous
Je regarde tjrs ce film le coeur serré, en me demandant tout de même s'il y a des faits avérés ou non, et si des témoignages connus ont été publiés

- l'histoire elle-même : y a-t-il eu des femmes croyant dur comme fer à la survivance de leur conjoint alors que tout semblait être contraire, avec une conclusion aussi heureuse que dans le film ?

- la femme qui tue après-guerre le tueur de son ami et le colonel ou général qui a caché la grâce présidentielle, avéré ou romancé ?

- les anciens combattants devenus amnésiques, ont-ils pu rejoindre leur foyer ultérieurement ?

- le crucifix qui pendouille avec un seul bras, je crois que c'est tiré d'une photo célèbre

- le cheval dans l'arbre aussi sauf erreur

merci d'avance pour vos réponses
Dernière modification par garance. le dim. janv. 31, 2021 8:59 am, modifié 1 fois.
"Il pleuvait en cette nuit de Noël 1914, où les Rois Mages portaient des Minenwerfer."
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Yans83
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Re: Dimanche de fiançailles... Jeu des erreurs

Message par Yans83 »

Bonjour
Je réponds en partie à votre première question avec un exemple concret.
Au cours de mes recherches sur les soldats de ma commune, j’ai retrouvé celle qui était probablement la dernière pupille de la nation de ma ville. C’était en 2013. Elle me raconta que sa mère, bien que remariée après guerre, pensa toute sa vie que son premier mari avait été fait prisonnier, commotionné par une explosion, et que, donc amnésique, refit sa vie en Allemagne.
Je suppose que la veuve songea cela pour se réconforter, elle et sa fille qui n’avait que 1 mois et demi quand son père disparut à Vassincourt.
Cette dernière, qui survécut à la grippe espagnole, que j’allais visiter régulièrement et pour laquelle j’avais une profonde affection, est décédée en janvier 2017 dans sa 103è année.
Crdlmt
Yannis
mouilly
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Re: Dimanche de fiançailles... Jeu des erreurs

Message par mouilly »

Bonjour à tou-te-s,

A propos du jeu des erreurs, et autres anachronismes, de cette fiction, la discipline militaire en toile de fond de l'énigme me rappelle plutôt le début du conflit :

"22 janvier 1915.
Réunion à Aubigny. Des 40 soldats d'une unité voisine qui se sont mutilés à une main avec un coup de fusil, Pétain voulait en faire fusiller 25. Aujourd'hui il recule. Il donne l'ordre de les lier et de les jeter de l'autre côté du parapet aux tranchées les plus rapprochées de l'ennemi. Ils y passeront la nuit. Il n'a pas dit si on les y laisserait mourir de faim. Caractère énergie ! Où finit le caractère et où commence la férocité, la sauvagerie !"
Mémoires du général Fayolle.
Source : général André Bach, Fusillés pour l'exemple 1914-1915, p. 468.

Cordialement
garance.
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Re: Dimanche de fiançailles... Jeu des erreurs

Message par garance. »

Merci Monte-au-créneau
Pour la grâce présidentielle arrivant à temps mais retardée et donc trop tard; il y a une scène identique dans le Pantalon, à cause de galères mécaniques
"Il pleuvait en cette nuit de Noël 1914, où les Rois Mages portaient des Minenwerfer."
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Yans83
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Re: Dimanche de fiançailles... Jeu des erreurs

Message par Yans83 »

Bonjour

CHEVAL DANS L'ARBRE : oui, photo célèbre. On attend qu'un internaute la retrouve et nous la montre ici.

Ici :
https://www.geneanet.org/cartes-postales/view/7644100#0

Serait à priori parue dan sur numéro de Sur le Vif
https://unmondedepapiers.com/2015/07/10/

Crdlmt
Yannis
jobdx
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Re: Dimanche de fiançailles... Jeu des erreurs

Message par jobdx »

monte-au-creneau a écrit : ven. févr. 05, 2021 8:07 am Bonjour et merci pour ces compléments.

- La grace présidentielle arrivant trop tard est donc celle d'un film de cinéma. Le cas réel s'est-il produit ?
Oui le cas s'est produit avec les caporaux fusillés de Souain.
Suite à leur demande de recours en grâce la peine de mort a été commuée en "travaux forcés" ....mais la décision est arrivée trop tard et les 4 caporaux ont donc été fusillés deux heures avant le retour du résultat du recours en grâce.
pierreth1
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Re: Dimanche de fiançailles... Jeu des erreurs

Message par pierreth1 »

Bonjour,

Effectivement et très tôt après la guerre cette "histoire" d'une grâce arrivée deux heures après l'éxécution a circulé, le général commandant la division et au nom duquel a été signé l'ordre d'éxécution s'est toujours défendu contre cette affirmation
On peut lire cette information notamment dans Wikimachin...(sasn que la "source" soit citée.

Il n'y a rien dans le dossier de révision, ce qui si ces faits étaient exact est pour le moins surprenant
D'autre part sauf à imaginer une demande de grâce "clandestine" qui aurait évité toute voie hiérarchique, j'imagine mal un général ne pas sursoir à une éxécution dans l'attente de la décision supérieure de plus il me semble que lors de cette affaire comme l'écrit le général Bach dans le cas d'un conseil d eguerre spécial, "l'officier qui a ordonné la mise en jugement prendra immédiatement les mesures nécessaires pour assurer l'exécution du jugement à moins qu'exceptionnellement il n'estime qu'il y a lieu de proposer au Chef de l’Etat, une commutation de peine" donc il appartenait à ce général de transmettre la demande de grâce, il serait surprennant que l'ayant fait il ordonne l'éxécution.
Ensuite c'est croire que sous la IIIème république le président s'occupait de tout et décidait comme de nos jours.... il y a de fortes chances qu'une demande de grâce qui aurait été transmise hors de la voie hiérarchique à Poincaré n'ait pas été étudiéepar celui pour ne pas sortir de son rôle constitutionnel
D'autre part un recours en grâce se fait avec un dossier que l'on présente au président avec les attendus du jugement, un résumé des faits etc... donc ne peut être présenté que si les autorités concernées ont transmis les éléments...
Cordialement
Pierre
pierre
jobdx
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Re: Dimanche de fiançailles... Jeu des erreurs

Message par jobdx »

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garigliano1
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Re: Dimanche de fiançailles... Jeu des erreurs

Message par garigliano1 »

Bonjour à tous
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Pour répondre à Pierre sur ce dernier point, le général Bach a décrit en mars 2015 le fonctionnement du recours en grâce et le rôle du Président de la République dans un article du Prisme : https://prisme1418.blogspot.com/2015/03 ... stice.html

Pour résumer, la phrase citée par le général Bach est une partie du texte du décret ministériel du 1er septembre 1914 qui marque, comme le soulignait le général, le début de ce qu’on appelle « l’exceptionnalité du recours en grâce ». En gros, c’est l’officier qui a ordonné la mise en jugement (dans la plupart des cas, c’est le général de division) qui décide (et lui seul) si un recours en grâce peut être adressé au Président de la République. Cette période va durer jusqu’au 20 avril 1917. Le pouvoir politique s’est dessaisi de son autorité et est devenu simple spectateur.

A partir du 17 octobre 1915, suite à un courrier ministériel, les juges pourront formuler un recours en grâce auprès du PR, recours que le général de division doit obligatoirement adresser au PR. En conclusion, entre le 01/09/1914 et le 17/10/1915, la vie d’un condamné à mort ne dépend que de la décision du général de division.

Brièvement, quand un recours en grâce était formulé, la demande était transmise avec le dossier du condamné à mort à la direction du contentieux du Ministère de la Guerre qui émettait un avis (nous n’avons pas retrouvé les archives de cette direction même dans le fonds de Moscou). Cet avis était transmis avec le dossier à la Direction des grâces du Ministère de la Justice qui, dans la très grande majorité des cas, abondait dans le même sens (les avis de la direction du contentieux du Ministère de la Guerre sont dans les archives de la Direction des grâces du Ministère de la Justice).

Le Garde de Sceaux suivait systématiquement l’avis de sa Direction. Le Président de la République n’était là que pour signer le refus ou l’acceptation de la grâce. Ce qui signifie que les graciés (et ils sont nombreux), l’ont été, parce que la direction du contentieux du Ministère de la Guerre l’a recommandé.

Pour les 4 caporaux de Souain, le jugement ayant eu lieu le 16/03/1915, aucun juge n’a pu émettre une demande de recours en grâce. Seul le général Réveilhac aurait pu le faire. Si un recours en grâce avait été adressé par le général au PR par le circuit décrit ci-dessus, celui-ci était suspensif jusqu’à la notification « présidentielle » de laisser la justice suivre son cours ou de commutation de peine.

C’est un jugement en citation directe (article 156) ordonné le 15/03 par le général Réveilhac pour une audience prévue le 16/03 /1915 à 13h00. Les faits ayant eu lieu le 10/03, c’est expéditif.

Si une intervention du PR a eu lieu au cours de ces processus, elle était plus « diplomatique ». C’est probablement le cas pour les 23 militaires du 56e RI condamnés à mort suite à la « défection » du 8e RI. La visite "très opportune" du PR dans le secteur du 8e CA n’était, sans doute, pas sans lien avec les commutations de peine qui ont suivies
https://prisme1418.blogspot.com/2015/11 ... amnes.html

Cordialement
Yves
https://prisme1418.blogspot.com/
Dernière modification par garigliano1 le dim. mars 14, 2021 10:00 am, modifié 1 fois.
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Eric15
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Re: Dimanche de fiançailles... Jeu des erreurs

Message par Eric15 »

rem a écrit : sam. janv. 07, 2006 7:12 pm Bonjour,

Il faut savoir que dans les films qui ont pour sujet l'une des deux guerres on ne peut pas éviter qu'il y ait une erreur ou deux.

Cordialement.

Rémi.
Bonjour,

Je vous rejoins complétement.
C'est inévitable.

Cordialement.

Eric
« Les hommes pour la plupart n’étaient pas gais ; ils étaient résolus, ce qui vaut mieux. »
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