anecdotes familiales

Parcours individuels & récits de combattants
noon
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anecdotes familiales

Message par noon »

Bonjour,

j'ai longtemps hésité à écrire sur ce sujet, je ne sais pas s'il vous plaira mais je le crois utile. Je serai heureux si vous aussi vous complétiez ce que je vais écrire par vos anecdotes. Les cent ans du 11 novembre me paraissant le moment idéal.

Je ne vais pas vous narrer la PMG sous l'aspect du livre (que j'apprécie énormément), ni vous parler de témoignages écrits (sincères j'en suis sûr mais souvent retravaillés après coup sauf pour les journaux écrits sur le vif car la mémoire déforme parfois) mais vous raconter quelques anecdotes que je ne souhaite pas perdre sur la Première guerre mondiale vécus par mes AGP.
Anecdotes brutes, tranches de vie du Poilus aussi, à petite échelle.

Ma grand mère, née en 1909, était témoin de la première scène.
Un soir à la nuit tombant, sa mère entendit frapper à la porte arrière de sa maison ouvrière. Elle ouvre et là se retrouve en face d'un homme hirsute, barbu, peu présentable. Son coeur ne fit qu'un tour pensant que le triste moment de l'annonce du décès de son mari arrivait jusqu'à ce l'homme lui dise "tu ne me reconnais pas ?".

C'était la première permission de mon AGP depuis 1914. Je pense qu'elle se situait vers la fin 1915 début 1916.

Mon AGP qui était je crois doux et pacifiste fut, comme des millions d'autres combattants, jeté dans la guerre. Il combattit lors de la bataille de la Marne, à Verdun, au mont Cornillet.... Citoyen, réserviste devenu soldat par devoir.

Le jour de son départ de permission, ma grand mère se souvient qu'il pleurait, qu'il ne voulait plus repartir criant qu'il allait y mourir. Ce fut un voisin qui le persuada de reprendre le train sinon "ils vont te fusiller".

Deuxième anecdote, cet AGP fut blessé en août 1917 sur le mont Cornillet. L'assaut raté fit des dizaines de victimes dans son régiment.
Il racontait, en forme de boutade, que ce fut sa gourde, si souvent vide, qui le sauva de la balle allemande ce jour là. Il fut touché dans le dos en regagnant les lignes françaises après cette infructueuse attaque.

Dernière et courte anecdote, d'un autre de mes AGP qui vit l'un de ses meilleurs amis d'unité mourir décapité à quelques mètres de lui par un éclat d'obus lors d'un assaut sur les tranchées allemandes.

Voilà aussi des réalités de 14- 18 qui expliquent un certain silence d'après guerre, et que je tenais à faire partager.

Amicalement,

Nicolas.
bac_poilus
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Re: anecdotes familiales

Message par bac_poilus »

Merci pour vos récits familiaux et bravo à vos ancêtres combattants.
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