Bonjour
Dans ses carnets, mon GP mentionne le cas ci-dessous :
Cela se passe le 19 mai 1915 à Trigny (au sud de Craonne)
39ème RI. Roland Dorgelés qui servait dans ce même régiment raconte :
"Quel était son crime ? Au cours d'une brusque attaque allemande, à l'improviste, vers midi, il se trouva tout à coup, comme il revenait de corvée et sans armes, en présence d'allemands qui avaient pris la position de flanc et progressaient à la grenade. Affolé, il s'enfuit vers l'arrière et, arrivé à la sortie des boyaux, il eut la malchance de se jeter dans un officier d'état-major qui se trouvait là. Cet officier à brassard, prit son nom, menaça d'un rapport, après quoi le soldat, tout penaud, rejoignit sa compagnie et put prendre part à la contre-attaque.
Le lendemain, comme le régiment relevé arrivait au cantonnement, les gendarmes vinrent chercher le soldat, que ses copains avaient blagué tout le long de la route pour sa minute de défaillance. L'après-midi même, il comparaissait devant le conseil de guerre et on le condamnait à mort.
Notre colonel alla supplier le général de gracier ce malheureux. Notre aumônier se joignit à lui, parlant des deux enfants que les balles françaises allaient faire orphelins. Rien n'y fit.
Le peloton, épouvanté, dut fusiller cette masse gémissante. Le grand chef avait dit - Il me faut un exemple."
Bien amicalement
M.C.
Bonjour,
Il s'agit de Vrigny (Marne), traduit le 18 mai 1915 devant le Conseil de Guerre ordinaire de la 5e DI, il est fusillé le jour même du jugement (16h30) à Coulommes-la-Montagne (Marne)
Le fusillé A.L. a inspiré Roland Dorgelès dans son célèbre roman paru en 1919, Les Croix de Bois.
Dans les documents de son procès on le dit père d'un enfant.
Cordialement.