Balle à blanc pour les fusillés mythe ou réalité ?

Parcours individuels & récits de combattants
vefrederic
Messages : 7
Inscription : lun. déc. 01, 2014 1:00 am

Re: Balle à blanc pour les fusillés mythe ou réalité ?

Message par vefrederic »

Je suis à la recherche d’information sur les fusillés pour l’exemple en France et plus particulièrement sur ce qu’on appelle la balle à blanc (ou balle feuilleté) pour les douze tireurs. D’après Jean-Yves Le Naour que j’ai écouté lors d’une intervention il n’a retrouvé aucune information officiel sur ce sujet. Est-elle inscrite dans les règles militaires françaises à cette époque, ou cella n’existe qu’aux Etats-Unis ?
Merci de vos future réponses
Frédéric
Frédéric VEAU
Avatar de l’utilisateur
Alain Dubois-Choulik
Messages : 8985
Inscription : lun. oct. 18, 2004 2:00 am
Localisation : Valenciennes
Contact :

Re: Balle à blanc pour les fusillés mythe ou réalité ?

Message par Alain Dubois-Choulik »

Bonjour
Voir déjà le sujet : pages1418/forum-pages-histoire/autre/ex ... 2587_1.htm
La cartouche Feuillette porte le nom de son inventeur, destinée originellement au tir de la grenade à fusil.
Cordialement
Alain
Les civils en zone occupée
Ma famille dans la grande guerre
Les Canadiens à Valenciennes
     "Si on vous demande pourquoi nous sommes morts, répondez : parce que nos pères ont menti." R. Kipling
Avatar de l’utilisateur
Eric Mansuy
Messages : 4988
Inscription : mer. oct. 27, 2004 2:00 am

Re: Balle à blanc pour les fusillés mythe ou réalité ?

Message par Eric Mansuy »

Bonjour à tous,

J'en profite, suite au lien donné par Alain, pour poster un copié-collé du Service de Place du 7 octobre 1909.

"Art. 51. Si le jugement comporte la dégradation militaire soit comme peine principale, soit comme accessoire d'une peine autre que la mort, l'exécution de la condamnation a lieu devant les troupes composées comme il est dit à l'article précédent.
Le condamné est amené par un détachement ; il est dégradé après que la lecture du jugement a été faite par le greffier. Le commandant des troupes réunies prononce à haute voix la formule de dégradation : « N. (nom et prénoms du condamné), vous êtes indigne de porter les armes ; au nom du peuple français nous vous dégradons ».
Le plus ancien sous-officier du détachement qui a conduit le condamné lui enlève les insignes de grade et les décorations s'il y a lieu, les épaulettes et les accessoires de l'uniforme qui constituent des marques distinctives. Le condamné, conduit par un gradé et quatre soldats, passe ensuite devant le front des troupes, qui ont l'arme sur l'épaule.

Art. 52. S'il y a condamnation à mort, l'exécution a lieu en présence des troupes de la garnison en armes. Le corps auquel appartient le condamné tient la droite.
Le major de la garnison fait commander pour l'exécution un adjudant, quatre sergents, quatre caporaux et quatre soldats du corps auquel appartient le condamné ; ce service est effectué à tour de rôle, les militaires les plus anciens étant pris les premiers.
Lorsque le condamné n'appartient pas à un des corps de la garnison ou lorsqu'il fait partie d'un corps qui n'est armé ni du fusil, ni de la carabine, ni du mousqueton, le piquet d'exécution est fourni par les corps de la place remplissant cette condition ; le major de la garnison les désigne pour ce service à tour de rôle, en commençant par le numéro le plus faible et en suivant l'ordre de bataille.
Un cinquième soldat et un cinquième sergent, pris également parmi les plus anciens après ceux qui font partie du peloton d'exécution, sont désignés l'un pour bander les yeux du condamné et le faire mettre à genoux, l'autre pour lui donner le coup de grâce.
L'adjudant, auquel un adjudant de garnison a fait connaître le moment de l'exécution, fait charger les armes avant l'arrivée du condamné.
L'exécution a lieu en présence de l'un des juges du conseil de guerre devant lequel a comparu le condamné ; il est assisté par le greffier, qui en dresse procès-verbal.
Le condamné est amené sur le terrain par un détachement de cinquante hommes ; il n'est pas porteur de ses insignes. Lorsqu'il arrive devant les troupes, elles mettent l'arme sur l'épaule, les tambours ou les clairons battent ou sonnent aux champs. Le condamné est placé au lieu de l'exécution ; pendant la lecture de l'extrait du jugement par le greffier, on lui bande les yeux et on le fait mettre à genoux.
Le piquet, formé sur deux rangs, s'approche à six mètres du condamné et, celui-ci étant resté seul, l'adjudant, placé à quatre pas sur la droite et à deux pas en avant du piquet, lève son sabre. A ce signal, les douze hommes mettent en joue, visant le milieu de la poitrine ; l'adjudant restant le sabre haut, laisse au piquet le temps d'assurer son tir, puis il commande : Feu ! commandement instantanément suivi d'exécution. Le cinquième sous-officier donne ensuite le coup de grâce, avec un revolver dont le canon est placé juste au-dessus de l'oreille et à cinq centimètres du crâne.
Les exécutions multiples sont toujours simultanées ; les condamnés sont placés sur une même ligne et séparés par un intervalle de dix mètres. Un seul adjudant commande le feu à tous les piquets.

L'exécution terminée, les troupes défilent devant le mort et sont reconduites dans leurs quartiers. Le commandant d'armes prend les mesures nécessaires pour l'inhumation.
Lorsque, conformément à la loi du 30 décembre 1911, le condamné doit avoir la tête tranchée en vertu d'un jugement rendu en temps de paix par un conseil de guerre de la métropole pour un crime autre qu'un crime exclusivement militaire, aucune des dispositions
Qui précèdent, sauf celle du paragraphe 5, ne reçoit application. Les conditions dans lesquelles il est procédé à l'exécution sont déterminées par une instruction générale concertée entre le Ministre de la guerre et le Ministre de la justice.

Art. 53. Dans les circonstances prévues aux articles 50 et 51, les troupes ne défilent que si le commandant d'armes est officier général et préside à l'exécution de la condamnation. Dans les autres cas, elles rentrent directement dans leurs quartiers."

Bien cordialement,
Eric Mansuy
"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.
vefrederic
Messages : 7
Inscription : lun. déc. 01, 2014 1:00 am

Re: Balle à blanc pour les fusillés mythe ou réalité ?

Message par vefrederic »

Bonjour M. Mansuy
dans le poste joint de M. Dubois-Choulik que j'ai lu avec grande attention, vous écrive ce-ci : « je pense entre autres aux hommes du peloton, il y a certainement des cas où ça a laissé un traumatisme » : je confirme, pour avoir pu étudier ce genre de cas ; les traumatismes sont en outre restés vivaces tant chez les descendants de fusillés que chez les descendants de membres de pelotons d’exécution.
Pouvez vous m'en parler, je suis actuellemnt trés intéraisé par cette aspect de la guerre pour l'écriture d'une nouvelle.
merci
frederic
Frédéric VEAU
vefrederic
Messages : 7
Inscription : lun. déc. 01, 2014 1:00 am

Re: Balle à blanc pour les fusillés mythe ou réalité ?

Message par vefrederic »

je vais trop vite pour la validation du message, désolé.
Pouvez-vous m'en parler, je suis actuellement très intéressé par cet aspect de la guerre pour l'écriture d'une nouvelle.
Frédéric VEAU
RobertBFR
Messages : 1115
Inscription : lun. août 20, 2012 2:00 am

Re: Balle à blanc pour les fusillés mythe ou réalité ?

Message par RobertBFR »

Bonjour à Toutes et Tous,

Dans le rapport médico-légal du soldat :
Marcel P., fusillé le 27 juin 1915, il a été inhumé à Saint-Léger-aux-Bois.

Extrait du rapport :
Il a été trouvé atteint de onze balles. Tous les coups avaient été tirés dans l'hémothorax gauche.
Le coup de grâce a été donné, le supplicié respirant faiblement......

Le rapport situe très exactement le trajet de toutes les balles, les orifices etc etc...
4 pages.

Donc 11 balles.

Cordialement.
Robert B.
Avatar de l’utilisateur
Eric Mansuy
Messages : 4988
Inscription : mer. oct. 27, 2004 2:00 am

Re: Balle à blanc pour les fusillés mythe ou réalité ?

Message par Eric Mansuy »

Bonjour à tous,

A l'automne 1914, le lieutenant-colonel Bigeard, commandant le Groupement de la Schlucht, comptait encore jusqu'à douze :

« 10 octobre 1914.
Décision du Groupe.
[…] III. Un fait profondément regrettable vient de se produire. Six coquins qui déshonorent l’uniforme du 229e et du 12e chasseurs alpins se sont livrés au pillage dans le village de Hohrod, dans la journée du 6 octobre. Il faut que la gendarmerie poursuive son enquête et découvre ces six fripouilles qui seront en cas de découverte livrées au conseil de guerre pour recevoir le traitement qu’ils méritent : douze balles dans la peau. »

Source : SHD 25 N 477

Bien cordialement,
Eric Mansuy
"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.
Répondre

Revenir à « Parcours & livres d'or »