on prend nos cris de détresse pour des éclats de rire,

Parcours individuels & récits de combattants
myosotis
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Re: on prend nos cris de détresse pour des éclats de rire,

Message par myosotis »

Image

je ne sais pas encore si ça a marché mais j'espère vous avoir présenté la photo en question de la section d'André
158 ième R.I.
1ière compagnie
1ière section
bon l'aperçu montre la photo grandeur nature j'aurai préféré plus grande pour que vous puissiez voir correctement les visages

amicalement
myosotis
"Je ne suis qu'un fou et vous ne me croirez pas. Et c'est justement ce qui nous fait souffrir tous, c'est de penser que l'on prend nos cris de détresse pour des éclats de rire."
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Cuchlainn
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Re: on prend nos cris de détresse pour des éclats de rire,

Message par Cuchlainn »

Bonjour,
La photo est bien passée ;) mais je n'ai personne à identifier. Je n'ai aucune photo d'Amédée Cognet (le grand-oncle), en fait je ne sais rien de lui hormis ce que je découvre. Pas de phot d'époque non plus de son frère Marcel (le grand-père) dont j'ignore actuellement le bataillon/compagnie par ailleurs.
Qui sait, il est peut-être sur cette photo !
Je ne suis pas étonné par la lettre du 17 octobre. Le JMO fait était d'une attaque et d'une progression d'une cinquantaine de mètres dans ces jours-là; une tranchée supplémentaire a été occupée de l'autre côté de la route de Souchez à Angres : elle a été découverte bouleversée et occupée seulement par des cadavres. C'est très probablement à cet épisode qu'André fait allusion.
Je ne suis pas sur mon PC et n'ai pas tous mes documents ici, mais je dois pouvoir d'ici peu vous présenter un bout de carte localisant cet épisode.
Pour ce qui est du livre, je le commanderai à coup sûr mais dans quelque temps, je suis obligé d'étaler un peu les investissements, hélas !
Cordialement.
C.
"Sur un banc étaient rangés quinze ou vingt bonshommes qui avaient bien une douzaine de jambes à eux tous." (Duhamel)
myosotis
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Re: on prend nos cris de détresse pour des éclats de rire,

Message par myosotis »

La photo est bien passée ;) mais je n'ai personne à identifier. Je n'ai aucune photo d'Amédée Cognet (le grand-oncle), en fait je ne sais rien de lui hormis ce que je découvre. Pas de phot d'époque non plus de son frère Marcel (le grand-père) dont j'ignore actuellement le bataillon/compagnie par ailleurs.
d'accord
j'étais en train de trouver comment passer la photo en plus grand ...mais ce n'est peut être pas la peine .
cependant si cela intéresse quelqu'un ...
il n'y a qu'a dire

pour continuer la diffusion des documents
je vais plutôt mettre les illustrations en couleur ( pas dans le livre ou alors en noir et blanc) dans la page arts et histoire...bien qu'André ne soit pas un peintre professionnel...
par contre, voila une page qui ne se trouve pas dans le livre
En souvenir de mon ami Ponthenier tué le 11 juillet


20 juillet 1915

¤ La chanson qui meurt. ¤

Dans le mess étroit des sous-off. Un soir de juin ; quelques amis étaient réunis…..
Dehors la nuit était noire et calme. Il venait par la fenêtre ouverte des parfums de prés et de forêts……
Et les camarades, devant une tasse de thé, causaient de départ, de retour, …et aussi de ceux qui ne reviennent plus et restent quelque part, là-bas, le nez dans la terre, les bras en croix …
Et comme la conversation menaçait de devenir triste, quelqu’un demanda des chansons …
Lui, debout, ses yeux gris, où passait parfois une flamme malicieuse, fixés dans la lumière de la lampe, chanta une mélodie d’une infinie douceur, une mélodie bizarre et simple tout à la fois :
……….il était une fille brune………
…………………………………………………………………………………
La soirée s’acheva, un peu mélancolique, chacun rêvant en suivant la fumée des cigarettes …
……………………………………………………………………………
Un mois après, dans la tranchée, sous la pluie de fer, les yeux fixés dans l’étroite ouverture de son créneau, Ponthenier guettait …
La nuit était noire, et il venait par moments des odeurs de poudre et de cadavres …
Il fredonnait cette mélodie que nous lui demandions souvent, cette mélodie bizarre et simple qu’il nous avait chantée à Bourg …
……….il était une fille brune ………..
Les fusées rougeâtres montaient dans le ciel, éclairant d’une courte lueur le champ de bataille
………..que j’aimais bien tendrement………
Puis les fusées éteintes, l’obscurité redevenait profonde et alors on apercevait dans le ciel les sillons de feu des torpilles ……
………….cet amour que j’aimais tant …………
Alors un fusant, puis deux, puis trois, arrivaient avec un sifflement aigu, éclater au bord de la tranchée. Il baissait la tête, laissant passer l’ouragan. Puis……
…………n’a duré qu’un clair de lune !…..
… … Mais elle avait un joli nom !
… … Le joli nom de Ninon……….
Une nouvelle rafale arrivait……
Le joli nom …de…Nin………….
Dans la tranchée un obus éclata avec un bruit déchirant …….
Ponthenier tomba en poussant un cri rauque ………
……On l’emmena……Nous ne l’avons plus revu, et son corps repose maintenant dans un petit cimetière sans ombre où la terre est lourde et les croix sont de bois blanc.
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myosotis
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Re: on prend nos cris de détresse pour des éclats de rire,

Message par myosotis »

pour cyrille quelque clichés du front avec le 158ième

10 juillet : 10 heures. Je suis dans une cahute avec le sergent Dyonne et le Cl. Perrin. Une marmite42 tombe à l’entrée de notre trou, enterre
deux sapeurs du génie qui heureusement peuvent se dégager à temps et détruit toute cette partie de la tranchée qui se trouve ainsi
à découvert. Nos affaires sont dispersées. Je retrouve mon sac et ma musette, mon bidon a disparu. Personne n’est blessé et nous nous sauvons en rampant. Les balles sifflent à nos oreilles. Une mitrailleuse crépite. Je retrouve une place dans la tranchée près des camarades. Toute
la journée nous sommes arrosés d’obus qui nous abrutissent. Vers le soir je suis pris de migraine violente avec vomissements.
J’ai froid. A minuit on nous relève. Nous changeons de tranchée. Nous mangeons tant bien que mal, il est trois heures du matin. Je
vais un peu mieux, j’achève la nuit, couché sur un sac de terre.

Dimanche 11 juillet : Journée relativement calme. Quelques marmites. Je passe mon dimanche avec mes souvenirs, parmi vous, c’est à dire
avec vos photos et les deux ou trois lettres qui me restent et que je relis. Je songe au même dimanche de l’année passée. Le soir je
prie. Il fait très froid. Je suis couché dans un trou que je me suis creusé dans la craie. C’est humide et froid. A 23h on nous relève pour aller à la tranchée de… Pendant le chemin dans les boyaux, nous sommes arrosés d’obus. Personne n’est blessé. Nous croisons des territoriaux qui enterrent les morts. C’est lugubre. Nous arrivons.
Il m’advient une sale aventure. En me réfugiant dans un trou je tombe dans de la saleté. Mon équipement et ma capote sont salis.
Jusqu’au jour je reste immobile de peur de m’en mettre partout. La pluie tombe. J’étale ma toile de tente par terre pour récolter un
peu d’eau et me laver. Des marmites tombent à 20 mètres de moi.

Lundi 12 : Je trouve une cahute sous terre dans une ancienne tranchée Boche. Je m’y installe avec deux camarades. Toute la journée
bombardement. De la part de gens que l’on dit à bout de munitions, je trouve cela épatant. L’endroit où nous nous trouvons
est célèbre. Un combat acharné y a eu lieu. Des tombes sont éparses un peu partout. Il y a encore des morts qui ne sont pas enterrés.
A 50 mètres d’ici, beaucoup de mouches. Odeur putride. Nous souffrons de la soif, car les bidons sont vides et j’ai perdu le mien.
Les Boches nous bombardent sans arrêt. On commence par ne plus y faire attention. Nous couchons avec nos outils pour le cas où
nous serions enterrés vivants. J’ai soif. Depuis vendredi je n’ai pris que deux quarts de vin.
Rien à boire. Un camarade me donne de l’alcool de menthe. Je fume pour tromper la soif.
P.S. Envoyez-moi la mesure du petit doigt d’Hélène. Prenez-la
avec une carte de visite ou un fil très fin de cuivre ou de fer.

Image

29 juillet - 21h : Nous partons pour aller en seconde ligne à le J-aux-T. Voyage long et pénible, le sac est lourd. Je sue à grosses gouttes
malgré le froid piquant de la nuit. Nous arrivons vers 1 heure du matin.
Chacun se cherche un abri. J’en trouve un chic, sous terre, très solide. Je l’occupe après examen, avec le Colonel Perrin, Taminiau et Vincent.

30 juillet : Toute la journée nous restons dans nos cahutes, pour ne pas être marmités. Comme on ne peut pas s’y tenir autrement que couchés,
on dort. A 18 heures, nous soupons, et l’on nous apprend que nous allons poser des fils en première ligne. Ça va. La nuit est belle, mais la lune brille trop fort et cela peut nous être funeste. Enfin, le travail fini, on rentre, à minuit, bien content et l’on se recouche après avoir bu et mangé quelque chose.

31 juillet : Même chose, mais il pleut à torrents et notre voyage dans les boyaux devient critique car en approchant de la première ligne,
nous sommes obligés de nous allonger dedans car les Boches marmitent à tour de bras. Naturellement les boyaux sont pleins d’eau. Bain froid… On rentre mouillés comme des poissons et l’on se couche.

1 août : Même chose. Re-pose de fils et re-bain – re-froid. Zut quel métier !
Je ne puis m’empêcher de chantonner une barcarolle vénitienne :
« Dors, ma belle Venise, sur les flots la brise te berce mollement ! etc. »

2 août : Ce coup-ci c’est plus dur. Il s’agit de creuser, devant la ligne boche, un boyau de communication en terrain découvert. Nous partons avec des outils. Arrivés à l’endroit désigné nous gagnons la ligne en sautant de trou d’obus en trou d’obus. Justement ça chauffe. Il en tombe de toutes parts. On se met au travail sous un feu violent, et l’on se dépêche pour avoir au moins un trou de quoi s’abriter. Les balles sifflent. A un moment nous sommes obligés de nous coucher et de faire les morts car le ciel est illuminé de fusées. Puis nous continuons. Le travail est pénible. Si le patron
était là il ne me ferait pas de théorie sur la façon de tenir une pelle ! A deux heures du matin nous rentrons en hâte. Le jour pointe et le matin du 3 août est déjà là. Ce soir nous montons occuper la première ligne.

3 août : Nous voilà en route pour la première. Nous laissons les sacs aux abris et n’emportons que des vivres, des cartouches, notre couverture et le fusil. Les boyaux sont toujours remplis de boue. Mes mains qui frottent contre les parois du boyau sont écorchées, j’ai un ongle arraché. Ah ! Les v… de Boches ! Nous voilà en première ligne. Ceux que nous remplaçons s’en vont en nous souhaitant bon courage. La nuit est relativement calme. La bataille se livre surtout à notre droite.

suite au prochain passage sur le forum
amicalement
myosotis

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myosotis
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Re: on prend nos cris de détresse pour des éclats de rire,

Message par myosotis »

désolée j'ai oublié de légender l'aquarelle
elle est d'André Tanquerel qui l'a intitulée :
"Deux boches qui n'iront pas plus loin"
et a été envoyé avec la lettre du 17 août après avoir été recopié pendant un temps de repos à l'arrière

17 août 15
Ma chère Marraine
J’ai votre lettre du 13.
Alors c’est entendu. Gardez la bague, je vais en faire faire une pour Nane.
Inclus un croquis, pris en première ligne, et reproduit au repos.
Il représente deux Boches, tués dans un abri par un 75. Le premier est
entièrement disloqué et a une pose bizarre. Son crâne est enfoncé et sa cuisse sectionnée. La botte se balade un peu plus loin. Le second a la figure momifiée et ses yeux et sa bouche expriment encore la terreur. Ils sont morts depuis deux mois environ. Le premier est un sergent. Voilà ce que l’on rencontre à chaque pas. Oui ma chère Marraine, je crois que les pastilles D.seraient plus pratiques que du liquide difficile à transporter.
Je vais commencer à vous retourner vos lettres deux par deux.
Vous devez avoir reçu déjà trois enveloppes en contenant une certaine
quantité. Je ne sais pas où est Antoine. J’ai perdu son adresse. Merci pour l’adresse que vous avez bien voulu donner à mon ami Vaur.
Excusez ma vilaine écriture ma chère Marraine, mais la soupe est servie
et l’on crie au « rabiot de jus ». Mes meilleurs baisers à vous tous.
Votre André
amicalement
myosotis
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Cuchlainn
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Re: on prend nos cris de détresse pour des éclats de rire,

Message par Cuchlainn »

Bonsoir,

Vous trouverez en suivant ce lien une carte du réseau de tranchées dans le secteur occupé par le 158e en octobre 1915.
http://www.flickr.com/photos/24130765@N02/2455342692/

L'emplacement des compagnies est celui indiqué par le JMO de ce régiment à la date du 14 octobre 1915, alors que le 1ere bataillon vient d'arriver en première ligne. A l'extrémité sud-est de cette ligne, se trouve le secteur où, le 12, on a progressé d'au moins... houla ! 50 mètres !

Cordialement
Cyrille
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myosotis
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Re: on prend nos cris de détresse pour des éclats de rire,

Message par myosotis »

bonsoir à tous
et merci à cyrille pour la carte !
quand je pense au temps que j'ai passé à localiser ce fameux bois en hache .....que je vois sur cette carte!
je vous joins un croquis d'André habillé comme un sauvage écrit-il, fait par un de ses amis le 29 novembre 1915 au bas duquel est noté : "Bois en Hache"

Image

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Myosotis

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Cuchlainn
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Re: on prend nos cris de détresse pour des éclats de rire,

Message par Cuchlainn »

Bonjour,

Le Bois en Hache s'appelle de nos jours Bois Soil, si vous le cherchez sur le Géoportail. Entre Angres et Souchez.
Pour ma part, je l'ai découvert pour la première fois sur le site "Trenchmap extracts" :

http://www.pathsofglory.co.uk/Trenchmap ... ts%204.htm

Mais il m'a fallu réunir (grâce aux envois de divers forumeurs) plusieurs cartes de ce genre pour connaître, enfin, la localisation de tous les points numérotés mentionnés dans le JMO et pouvoir définir la localisation du bataillon de 1ere ligne du 158e le jour recherché. A l'époque, ce devait être une belle foire, dont on retrouve d'ailleurs trace dans ce même JMO : Untel est envoyé reconnaître le point O16, mais il n'y a pas de O16 sur la carte qu'il possède, et il ne faut pas espérer que O16 soit sagement placé entre O15 et O17, il peut être complètement ailleurs !

Cordialement
Cyrille
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mireille salvini
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Re: on prend nos cris de détresse pour des éclats de rire,

Message par mireille salvini »

bonjour à tous,bonjour Myosotis,

merci une nouvelle fois pour toutes ces lettres retranscrites,
celle concernant la "chanson qui meurt" est particulièrement saisissante.

amicalement,
Mireille
myosotis
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Re: on prend nos cris de détresse pour des éclats de rire,

Message par myosotis »

bonsoir à tous bonsoir Mireille
oui c'est une belle manière de dire adieu à un compagnon....

Journal des jours de tranchées (suite) :
4 août 1915 : Journée calme ; les Boches roupillent le jour et dorment la nuit. J’organise mon coin avec des sacs de terre. Je construis un petit
fort avec un bon créneau, d’où émerge mon Jeantiti(son fusil), chargé de neuf cartouches, prêt à caresser le premier Boche qui montrerait sa
tête. La ligne Boche est à 50 mètres environ. Derrière elle il y a un petit bois sur la lisière duquel on distingue des abris Boches. Avec les jumelles de Taminiau j’examine longuement les lignes ennemies. Je distingue très bien leurs créneaux. Entre les deux lignes il y a des cadavres, dont je distingue les traits et les poses horribles. Voici des fusils brisés, un casque boche, des capotes, des boites de sardines. Tout cela est immobile, mort. On ne croirait pas qu’il y a là des hommes qui vont se battre. Devant mon créneau il y a juste celui d’un Boche. Je passe plusieurs heures à le guetter. Enfin je le vois. Il est jeune. De fines moustaches brunes coupées à l’américaine ornent sa bouche, il est frais rasé. Un bonnet de police est sur sa tête. Lui aussi me voit et se retire vivement ; ça va. Entre nous deux c’est la guerre. Avec la jumelle je pointe mon fusil bien soigneusement, comme un canon. Je le fixe avec des vieilles baïonnettes et ainsi je suis sûr de ne pas rater mon « Popoche ». Avance un peu mon vieux, tu vas voir ! Mon fusil bien fixé, je l’arme et avec les jumelles je continue ma perquisition. La lisière du bois est intéressante ; il doit s’y passer des choses, tel que ravitaillement etc, etc, j’attends la nuit pour tirer sur mon Boche. 18 h – 19 heures – 22 heures. La nuit est complète et à la droite ça cogne dur. Notre tranchée est silencieuse ! Ah ! Allons-y. J’attends une fusée et je regarde. Je vois une ombre derrière le créneau. La fusée éteinte, je me cale contre le flingue et amoureusement je mets mon doigt sur la gâchette… Tac ! Je reçois un choc à l’épaule, un éclair raye la nuit. Ça y est, si mon Boche est là, il est
sûrement « macchabée ». Cela c’est très joli, mais le résultat est qu’une grêle de balles tombe toute la nuit sur mon créneau. Naturellement je ne sors pas le nez et de temps en temps, Jeantiti fait entendre sa toux rageuse.
La nuit est glaciale. Nous grelottons tous. Les cuistots nous apportent de quoi boire et manger. Ça va. Le matin vient.

petite question à Cyrille : le 29 juillet André dit qu'il part pour la seconde ligne à le J. aux T.je n'ai pas trouvé sur les cartes......cela vous dit-il quelquechose ?

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