on prend nos cris de détresse pour des éclats de rire,

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mireille salvini
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Re: on prend nos cris de détresse pour des éclats de rire,

Message par mireille salvini »

bonsoir à tous,bonsoir Myosotis,

merci pour ces retranscriptions qui nous donne un aperçu du livre.
les observations sont fines et précises (j'aime beaucoup "les cuistots")
c'est vraiment saisissant à lire et on se dit encore une fois,pour la énième fois:"comment ont-ils fait pour tenir?"

merci encore :jap:
amicalement,
Mireille
myosotis
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Re: on prend nos cris de détresse pour des éclats de rire,

Message par myosotis »

bonsoir mireille
c'est vrai on ne peut s'empècher de se poser la question et on ne peut rester de marbre en lisant de telles lettres !
et c'est bien ce qui m'a décidé à faire tout mon possible pour que le projet d'André Tanquerel se réalise par delà les générations : dire au monde la souffrance et le quotidien des poilus afin que nul ne les oublie.
pour cyrille vous tous, voilà la suite des lettres

Mot écrit au crayon sur carte lettre simple :
4 octobre 1915
Ma chère Marraine
Je reçois régulièrement vos lettres. Cela me fait plaisir. Vous me
demandez dans celle du 29 qui sont Hélène et Jean ? Vous oubliez donc que
c’est ainsi que j’ai baptisé mon fusil et ma baïonnette ?
Je vais bien mais suis fatigué. Il s’est remis à pleuvoir. C’est dégoûtant.
Ah ! Si cela pouvait se terminer avant l’hiver. Rien que d’y penser, je suis
gelé d’avance. Si seulement je pouvais venir scier du bois avec le patron,
pour me réchauffer ! Je termine car le papier va me manquer. Mes bonnes
amitiés au patron et pour tout le monde un bon baiser de votre
André.

amicalement
myosotis
"Je ne suis qu'un fou et vous ne me croirez pas. Et c'est justement ce qui nous fait souffrir tous, c'est de penser que l'on prend nos cris de détresse pour des éclats de rire."
myosotis
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Re: on prend nos cris de détresse pour des éclats de rire,

Message par myosotis »

et puis cette triste lettre ou il semble noicir le tableau dans l'espoir de se faire mieux entendre de joseph mon arrière grand père...ou bien était-ce vraiment ainsi ?...

Lettre écrite au crayon :
8 octobre 1915
Cher Monsieur Thibault
Je vais utiliser un moment de repos pour me permettre de vous dire
quelque chose.
Quoique venant d’un « bleu », j’espère que vous l’accepterez.
Depuis quatre mois je suis au front ; depuis quatre mois, j’observe,
j’écoute, tout en prenant ma part de fatigue et de risque.
Nous menons ici une vie que les gens de l’arrière, malgré les écrits, les
documents, et leur bonne volonté, ne peuvent comprendre ; une vie que l’on
ne voudrait pas accepter pour une fortune. Seuls, des jeunes gens, sains,
peuvent, à la rigueur, en ruinant leur santé, accepter une existence semblable.
Seuls des hommes jeunes et sans famille à soutenir, peuvent accepter de
mourir dans de telles conditions, après mille souffrances morales et
physiques.Au surplus, il n’y a au front, aucune camaraderie. Les hommes
sont jaloux les uns des autres et ne cherchent qu’à se faire mutuellement du
mal ou des vexations. L’habitude de vivre parmi la souffrance les rend
indifférents à la souffrance.
Puis à la longue, cette lutte sans fin, aigrit les caractères, et le moral,
rongé à sa base, aussi bien par les soucis que par la vermine, s’écroule
lamentablement dans le désespoir. Et l’élan, le fameux élan, n’est que la
marche affolée d’hommes qui en ont assez, vers la mort, vers la délivrance.
Croyez-vous que ce soit vivre que de rester un mois à croupir dans de la
paille qui n’est plus que du fumier, sans pouvoir se changer, se laver, se raser
ou seulement dormir sur de la terre sèche ? Non, non, et non. A tel point que
chacun cherche à s’embusquer, je dis bien, à s’embusquer, et on le dit sans
fausse honte.
Vous allez me parler de devoir, d’héroïsme etc., et toute la clique des
grands mots que les patriotards aiment à faire résonner. Hélas ! Si seulement
on se battait loyalement. Mais non. Il faut attendre dans des boyaux repérés
depuis longtemps par les artilleurs ennemis, dans des boyaux qui souvent
deviennent de lugubres sépultures, il faut attendre accroupis comme des
bêtes traquées, la mort, l’horrible mort qui éparpille l’être aux quatre coins
du ciel, ou la délivrance sous forme d’une blessure horrible qui amène la
réforme. Voilà la vérité. C’est une plainte, mais c’est la plainte des trois
millions d’hommes qui sont ici !
Tout cela pour vous dire ceci : Vous êtes malade, et avez le droit de ne
pas venir ici, usez de ce droit jusqu’au bout. Et au dépôt, tâchez de trouver
un emploi quelconque, mais à tout prix ne venez pas ici ! J’en ai vu assez
pour pouvoir vous causer comme cela.
Vous avez une famille, pensez-y. Vous direz peut-être que beaucoup
d’autres, et qui avaient aussi une famille, sont morts – c’est malheureux –
mais nous sommes à un moment où chacun doit penser à lui et aux siens. Je
129
ne puis vous en dire plus long, car parfois nos lettres sont ouvertes. Croyez
bien que je vous parle en toute sincérité et non à la légère.
Et pour terminer, recevez un très affectueux souvenir de
Votre André
Mot ajouté sur une petite feuille :
Ma chère Marraine
J’ai vos lettres du 4 et 5 oct. reçues en même temps. Je vous promets
d’être courageux, ma chère Marraine, tant qu’il me sera possible. J’espère
que la bague pour Nane est arrivée.
Ici c’est lamentable. C’est beau la victoire ! Mais comme vous le verrez
dans ma lettre au patron, il y a un mois que je n’ai pas pu me laver ou me
changer et nous sommes rongés à tel point par les poux que nous avons le
corps en sang.
Il y en a dont le dos n’est plus qu’une plaie !
Avec cela on vous raconte que notre moral est excellent et que les troupes
sont fraîches ? !
Laissez-moi rire ! Et l’on parle de nous remettre dans la fournaise, tels
quels !
Vraiment on fait bon marché des vies humaines !
Enfin, on marche, parce que l’on attend les jours heureux, parce que nous
croyons tous en revenir.
Merci, ma chère Marraine, pour votre mandat. Vous êtes très gentille
pour moi mais je crains que cela ne vous prive.
Un baiser affectueux à toute la maisonnée de
Votre André
"Je ne suis qu'un fou et vous ne me croirez pas. Et c'est justement ce qui nous fait souffrir tous, c'est de penser que l'on prend nos cris de détresse pour des éclats de rire."
myosotis
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Re: on prend nos cris de détresse pour des éclats de rire,

Message par myosotis »

la lettre précédente m'a laissé une drôle d'impression car dans l'ensemble il parle plutôt de camaraderie et d'entraide mais elle souligne à sa manière toute l'horreur d'une vie qu'il ne veut pas faire partager à ceux qui lui sont cher.

Mot sur carte-lettre saumon de correspondance militaire :
9 octobre 1915
Ma chère Marraine
J’ai reçu votre lettre contenant l’image qui m’a fait très plaisir et dont je
vous remercie beaucoup. Je serai très heureux d’avoir des détails ( ?) lorsque
vous pourrez m’en donner.
Ici ça va comme à l’ordinaire.
Nous attendons toujours un repos qui ne vient pas. Il y a 16 jours que
nous sommes en ligne.
Je vous embrasse tous bien affectueusement
André
"Je ne suis qu'un fou et vous ne me croirez pas. Et c'est justement ce qui nous fait souffrir tous, c'est de penser que l'on prend nos cris de détresse pour des éclats de rire."
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Cuchlainn
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Re: on prend nos cris de détresse pour des éclats de rire,

Message par Cuchlainn »

Merci infiniment Myosotis.
Cependant, il y a dans ces extraits des choses qui me chafouinent par rapport au JMO. Pouvez-vous confirmer qu'il était déjà au 158e (et donc, dans l'Artois) en ces journées d'otobre 1915 ?
Car le JMO indique, au 30 septembre, que "les trois bataillons sont en réserve de division", alors qu'André note le 9 octobre qu'il est en ligne depuis 16 jours.
Ce peut n'être qu'une question d'interprétation du terme "en ligne" et André pouvait être du 3e bataillon qui ne sera relevé que le 13/10.
Cordialement
Cyrille
"Sur un banc étaient rangés quinze ou vingt bonshommes qui avaient bien une douzaine de jambes à eux tous." (Duhamel)
myosotis
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Re: on prend nos cris de détresse pour des éclats de rire,

Message par myosotis »

bonsoir cyrille
je suis trop lente dans mes recherches dans les classeurs des originaux des lettres je vous etudie cela sur une feuille word et je la copierai ensuite
en attendant les première adresse sont 23ième R.I.32ième compagnie puis il passe instructeur et voit partir son Régiment vers l'Alsace sans lui à son grand désarroi
enfin
je trouve une enveloppe du10 juillet :
Mr A.T.
soldat au 158ième d'Infanterie
renfort venant du 23 (et peut être I ou 1 ?)
secteur postal 116
bon je poursuis ma recherche avant que tout cela s'efface comme tout à l'heure
les autres lettres avant le 14 octobre arriveront après

amicalement
myosotis
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myosotis
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Re: on prend nos cris de détresse pour des éclats de rire,

Message par myosotis »



pour cyrille voici déjà la suite des lettres

Ecrit sur une carte postale de Houdain58 :
10 octobre 1915
Ma chère marraine
Je reçois toutes vos lettres. Je vais bien. Pardonnez-moi de ne pas vous en
mettre plus long. J’ai juste le temps de mettre cette carte à la poste.
A demain dimanche une plus longue lettre.
Je vous embrasse tous bien affectueusement.
Votre André

Lettre écrite au crayon sur carte-lettre simple :
Dimanche 10 octobre 15
Mes chers amis
Aujourd’hui il fait un petit soleil. Peut-être parce que c’est dimanche, et cela suffit à me faire oublier un instant ma triste situation, car il en faut si
peu pour faire plaisir à un soldat ! Et je passe mon temps en fumant cigarette sur cigarette, en attendant le vaguemestre qui peut-être m’apportera quelques lettres.
Près de moi une batterie de 75 tire sans arrêt depuis ce matin, et les Boches répondent. Leurs marmites tombent tout autour avec un bruit lourd
qui contraste avec le petit aboiement de roquet de nos canons. A chaque coup mon abri sursaute et ma main aussi ce qui fait que j’écris avec peine.
Ce matin j’ai vu le major. Mes battements de coeur reprennent, surtout la nuit. Il ne m’a même pas ausculté et m’a donné une pilule et un verre d’eau.
Avec cela, je suis censé être solide. Patience. Quand je serai bien esquinté, il faudra bien qu’on me relâche.
Un bon baiser à tous de
Votre André

Petit mot écrit sur une carte-lettre saumon :
11 octobre, 11 heures
Mes chers amis
Depuis hier soir je suis dans un poste téléphonique d’artillerie comme agent de liaison. Ça chauffe et je crois que mon bataillon va marcher dur.
Pourvu que ça marche !
Mon bon souvenir et un baiser à tout le monde
De votre André

Lettre écrite au crayon sur papier à lettre :
13 octobre 1915
Ma chère Marraine
La lettre de Nane, du 18, est venue me rejoindre ici, dans un poste téléphonique de l’artillerie, d’où l’on règle le tir de nos pièces sur les Boches. Ce qui fait que je ne suis pas autant exposé que ma compagnie qui est en première ligne depuis quatre jours, et là-bas ce n’est pas drôle. La canonnade est effroyable, à tel point qu’il y a tant de fumée qu’on ne voit plus rien. Les Boches ont attaqué et subi de très grandes pertes ? Du reste vous devez le voir dans les journaux. Tout l’honneur est pour mon régiment qui a devant lui la garde prussienne.
Donc ici je suis moins exposé. Il est vrai qu’il tombe quelques obus autour de nous… et qu’un seul est suffisant, mais enfin… !
Je dois vous dire que je ne suis pas là pour toujours, mais seulement pour quelques jours. Oui ma chère Nane, il fait froid ici et il est inutile de te
creuser la tête pour savoir comment nous nous réchauffons. C’est bien simple ? On ne se réchauffe pas du tout.
Je ne veux pas encore mon chandail, car je veux supporter le froid le plus longtemps possible, pour ne pas être obligé de trop me couvrir cet hiver.
Egalement, ma chère Marraine, il est inutile de m’envoyer une ceinture pour remplacer celle perdue. C’est un objet inutile. Quand au chapelet cela
me fera plaisir. Il paraît que le radiateur de Sch59. vous fait mal à la tête ? On voit bien que je ne suis pas là pour le faire marcher. Mais Tipala ne peut-il pas le faire pour moi ?
Enfin j’espère que ce mot vous trouvera en meilleure santé !
Je reprends ma lettre. On vient de me prévenir que ce soir je remonte peut-être en ligne !
A propos, si Rouest venait à Colombes, sous un prétexte quelconque, ou en se recommandant de moi, Fi…60 le à la porte et ne croyez rien.
Il a eu le toupet de se présenter chez mon oncle, et d’inventer toute une histoire ! Vous voyez cela d’ici ! Le plus fort est que j’ignorais tout !
Je vous embrasse tous affectueusement.
Votre André
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myosotis
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Re: on prend nos cris de détresse pour des éclats de rire,

Message par myosotis »

un dernier effort de recherche avant de quitter le forum
pour les adresses le 20 août 15
André envoie une carte de correspondance des armées de la république
et donne cette adresse:
A Tanquerel
158ième R.I.
1ière Compagnie
1ière Section
secteur postal 116
puis on a encore la même adresse sur deux autres carte de correspondance des armées de la république
datées du29 août 1915 et du 2 septembre 1915
le 9 octobre 1915 une carte-lettre lui est adressée toujours pareil
lorsqu'il est hospitalisé sur le bulletin de santé du militaire évacué il est noté 158ième R.I.le 5 décembre 1915
voila ...par curiosité je continuerai jusqu'au bout
avez-vous les renseignements nécessaires pour éclaircir et répondre à vos interrogations ?
amicalement
myosotis
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Cuchlainn
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Re: on prend nos cris de détresse pour des éclats de rire,

Message par Cuchlainn »

Bonjour,
Bon, là il n'y a plus de doute possible. Je vous remercie encore pour ces extraits ! Dès que j'aurai le temps, je tâcherai de les croiser avec le JMO du 158e pour la période considérée et j'aurai, grâce à tous, une assez bonne photo du petit bout de guerre fait par mon AGO là-bas.
"Nos" deux soldats se sont certainement croisés, mais sans plus, car ils étaient du même bataillon, le 1er, mais pas de la même compagnie (1ere / 4e). De plus, André T. était resté comme agent de liaison en arrière des lignes pendant l'unique et brève période qu'Amédée C. a passée en première ligne avec ce régiment.

En revanche, mon arrière-grand-père, Marcel, le frère d'Amédée, a passé six mois au 158e (avril à octobre), je l'ai appris hier ! Par contre, j'ignore sa compagnie et je ne sais pas si je la connaîtrai un jour.
Du coup, je crois qu'il me faut votre livre ! Est-il encore commercialisé ?

En tout cas, le 158e est très souvent au centre des débats sur le forum, ses membres ont réuni un nombre considérable de documents. Il faudrait compiler cela !

Cordialement,
Cyrille
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Re: on prend nos cris de détresse pour des éclats de rire,

Message par myosotis »

bonjour cyrille
heureuse d'avoir pu vous renseigner suffisamment .
si cela peut donner quelque chose , André T. avait envoyé à mes arrière grand parents la photo de sa section avec la lettre du 10 septembre 1915 André s'y trouve donc
Il serait intéressant de voir si vous y reconnaissez quelqu'un
Je suis encore novice dans le maniement des illustrations et doit encore me faire aider mais je peux m'arranger pour y arriver
le 17 octobre il écrit :
" Là haut , c'est un enfer. Nous occupons les lignes boches conquises, ou du moins ce qui en reste, c'est à dire des trous énormes, des monceaux de cadavres déchiquetés exhalant une puanteur affreuse. la moitié de ma section dort pour toujours la haut!.....et la photo que vous avez pourrait être bien réduite!.... nous sommes resté 23 jours en ligne, aussi nous sommes jolis ! ..."

mon livre vient tout juste de sortir chez l'Harmattan il peut être commandé dans toutes librairie ou bien directement chez l'harmattan mireille vous donne l'adresse internet pour le commander en ligne
enfin je peux vous l'envoyer si vous le désirez car j'en ai un carton pour proposer samedi j'anime un café littéraire avec lecture des lettres dans notre grange
voila
c'est comme vous voulez
amicalement
myosotis
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