Mort de Maurice ULMER du 124 RI

[phbrun]

Courrier de son épouse à sa soeur :
Chémeré, dimanche 11 juin 1916
Ma chère Emilienne
Quelle triste nouvelle je vais vous annoncer. Comme à moi, elle va vous faire bien du mal. Je ne reverrai pas mon pauvre Maurice.
Qui ce serait attendu à un malheur pareil. N'ayant pas de nouvelles pendant quelques jours, j'étais très inquiète. Maurice avait rejoint ses camarades sous un tunnel, après avoir passé quelques temps à Vitry le François.Il se réouissait déjà car le 124,ayant donné et eu bien des pertes, devait aller au repos.
C'est comme une fatalité, ils partaient déjà quand il y a eu contre-ordre et on les conduisit en "Première Ligne". A peine rendu le vendredi matin, il reçut
une balle en pleine poitrine au combat de Vaux. Les Allemands avaient attaqué et avancé à cet endroit. Je ne peux me figurer une chose aussi horrible.
Mon pauvre Maurice si bon si gentil. Nous nous entendions si bien. Quelle triste vie nous avons eue tous deux depuis notre mariage et pour en arriver là.
Qu'il a souffert lui aussi, il ne vivait qu'avec l'espoir de nous revoir un jour. Si encore il avait eu une permission et qu'il ait pu s'en venir et voir une fois la chère petite avant de mourir. Qu'il aurait donc été heureux, lui qui aimait tant son chez lui et sa famille. C'est navrant, si je n'avais pas la petite, je ne sais pas ce que je deviendrais. Et cette malheureuse étude qui ne pourra se vendre tout de suite, et qui me rappelle de si tristes souvenirs.
Je souffre de toutes les manières et suis bien à plaindre je vous assure. Ma mère est arrivée hier soir, elle a bien de la peine aussi de me voir si malheureuse.
Son sergent m'écrivait ce matin, m'annonçant la triste nouvelle. Je le savais depuis quelques jours, espérant toutefois un peu jusqu'à hier qu'il soit blessé et prisonnier. Mais non, c'et par un camarade de Chéméré que je l'ai appris. Etant allé chez eux, j'ai vu que l'on me cachait quelque chose en lisant la lettre, et la leur ai arrachée de force. Quel coup pour moi, je vous assure. Le sergent ajoute, vous n'aurez peut être pas la nouvelle officielle de suite car le corps est resté entre les mains des allemands.
Encore une peine en plus pour moi, pourvu qu'il soit mort sur le coup et qu'on ne l'ait pas fait souffrir.
Au revoir ma chère Emilienne,mon pauvre mari est au ciel je vous assure car c'est un véritable martyr. Je vous embrasse bien fort ainsi que Simone.

nb: Je certifie qu'il s'agit donc de Maurice ULMER du 124 RI tué le 02/06/1916 au fort de Vaux et enterré à Douaumont.

[Yv']

Bonjour phbrun,

Bienvenue sur le forum.
Merci de partager cet émouvant témoignage avec nous.
Vous avez mis "124 RI" dans le titre, je pense que vous pouvez corriger cela en éditant votre message.

Cordialement
Yves

[phbrun]

Bonjour phbrun,

Bienvenue sur le forum.
Merci de partager cet émouvant témoignage avec nous.
Vous avez mis "124 RI" dans le titre, je pense que vous pouvez corriger cela en éditant votre message.

Cordialement
Yves

Bien vu! mais en fait, il s'agit bien du 124 RI de Laval.