Lettre du Député Rinquier de St Quentin

[JM2004]

Bonjour à toutes et à tous

Lettre du Député Rinquier de St Quentin






Cordialement

Jacques

[Gilles ROLAND]

Bonjour,

Dommage qu’il faille une





Cordialement

Gilles ROLAND

[JM2004]

Bonjour,

avec les guillemets cela ira mieux

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Chambre des Députés
Paris, le 24 septembre 1914

Mon Cher Concitoyen,


Il ne m’est malheureusement pas possible de vous donner des nouvelles de votre famille ; nous sommes des milliers dans la même inquiétude. Depuis que les allemands se sont accrochés dans leur ligne de retraite personne ne peut savoir ce qui s’est passé. Aucune nouvelle personnelle cependant j’ai pu apprendre qu’à part la misère morale et physique qui y règne, la vie à St Quentin est à peu près normale ; les boulangers ont de la farine et le pain ne manque pas. D’autre part, j’ai appris que la Thiérache, pays de production, (et par ce fait que le chemin de fer ne marche que pour l’autorité allemande) le lait et le beurre sont portés à St Quentin et vendus à ( ?)prix ; au Mouvion où St Quentin se ravitaille, le veau et le porc sont vendus 0.60 Fr la livre, les éleveurs vendant pour avoir de l’argent de crainte sue les allemands ne leur volent leurs bestiaux dans la retraite que l’on attend avec impatience. Le sel est vendu 1fr le kilo, pour le tabac la contrebande en fournit un peu. La région de Ham envoie les légumes.
En somme sur le point le plus inquiétant, l’alimentation, il y a lieu d’être rassuré. La ville de St Quentin distribue des bons de 2.25fr par jour à chaque personne ; donc on peut vivre tant bien que mal. Dans les villages – pas tous- les allemands ont enlevé les hommes de 18 à 45 ans ; à St Quentin à la date du 9 septembre, ils n’avaient encore enlevé personne, mais les habitants doivent répondre à l’appel tous les lundis.
Entre le 10 et le 20 septembre il y eut une action près de St Quentin et l’on m’assure que les soldats français étaient parvenus jusqu’au Boulevard Richelieu ; la gare où les allemands avaient abrité des trains de munitions été détruite par l’artillerie française qui escortée par la cavalerie a pu aller au milieu du pays occupé de Péronne à Bohain par Bellicourt d’où elle a canonné les allemands et fait sauter des trains.
Parmi les nouvelles abracadabrantes on a fait courir le bruit que des notables avaient été fusillés : c’est inexact.
La ville est indemne sauf quelques dégâts causés par des obus qui sont tombés près de la gare avant d’aller dessus et un obus tombé chez un brodeur, rue d’Epargnemaille.
Espérons qu’il n’y en aura pas d’autres au départ de l’ennemi.

On a pillé quelques maisons bourgeoises et quelques grands magasins de chaussures mais on m’a assuré que dans les quartiers ouvriers il n’y avait pas eu de pillage….
Je compte qu’il me sera possible de rentrer à St Quentin le même jour que nos soldats…si vous avez des lettres à y faire parvenir, vous pouvez me les envoyer à la Chambre des Députés, sous double enveloppe, je les distribuerai à mon arrivée.
Ce sera 8 ou 15 jours avant que le service postal soit rétabli.
Vous pouvez dire à vos amis ainsi leurs lettres pour St Quentin-Ville seulement car je ne pourrai probablement pas circuler dans tous les villages. Pour les lettres aux villageois les adresser à une personne de St Quentin. J’ai écrit une lettre personnelle à tous les prisonniers dont les noms me sont parvenus et je continuerai.
Je vous signale qu’on a pris récemment une excellente mesure que je suis heureux de vous faire connaître. On a décidé de payer les familles de mobilisés comme vous. Pour ma part je veillerai à ce que personne dans ma région ne soit oublié.

Signé. Rinquier

Dernière heure : les renseignements que j’ai recueillis hier 23 septembre de Mr Cense qui a quitté St Quentin le 17 courant et qui conduisant une voiture à Babeul, a pu s’enfuir, je vous fais savoir qu’il y a des soupes populaires à des ouvriers. Des secours sont donnés par le Bureau de bienfaisance et la Mairie ; il y a marché tous les jours et les grands marchés mercredis et samedis ont lieu comme d’habitude. Le sel est vendu 0.25fr la livre, le sucre 0.70 la livre, le pétrole fait défaut, le gaz fonctionne le jour pour les réchauds, le soir la Ville est éclairée par les anciens réverbères, le charbonne manque pas, les moulins fonctionnent, les allemands envoient la moitié du blé et de la farine en Allemagne ; les sucreries de Grugies et de Montrecourt fonctionnent la moitié de la production du sucre est envoyée en Allemagne ; les maisons Basquins Bertraux, Valtroff et Hector Basquin ont reçu des obus. Le Boulevard Richelieu est intact. La distillerie de Fargnier fonctionne. A Tergnier rien ne marche ; il n’y a pas eu de prisonniers civils à St Quentin ; la population est calme.
Raoul Barthélémy et Leduc s’occupent du ravitaillement ; il reste environ 40000 habitants. Environ 30000 allemands sont dans les environs de St Quentin. 7000 à 8000 Bavarois occupent la ville.
Les magasins d’artillerie de La Fère sont démolis. Des tranchées ont été faites à Montescourt et Itancourt. Le chemin de fer fonctionne pour les civils jusqu’à Fargniers.

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Cordialement

Jacques

[Gilles ROLAND]

Bonjour,

Et merci pour la transcription !

Cordialement

Gilles ROLAND

[le PIOT PICARD]

En réponse a votre courriel sur St Quentin je suis moi même à la recherche d'élément sur la vie des villages occupés. Mon père est d'Aubenton à coté d'Hirson.Ma grand mère ayant rejoint Paris avec ses 5 enfants dont un bébé avec une brouette pour retrouver mon grand père démobilisé a la naissance du bébé.J' ai donc besoin pour écrire cette histoire d'éléments probants. Mon père qui m'a raconté leur périple était trop petit né en 1912 pour cela. A Aubenton les Allemands étaient 4 vieux Bavarois détachés d'Hirson. Si vous êtes de cette région peu être en avez vous. D'avance merci. Cordiallement