Cahier de brouillon prisonnier civil

[Achache]

Bonjour,

Johnny, ne vous inquiétez pas: l'un de nos modérateurs voudra sans doute bien déplacer l'ensemble de votre sujet dans la rubrique "témoignages".
Vos pouvez donc continuer vos insertions ici la suite.

Bien vous,

[:achache:1]

[Johnny]

Sennelager le 10 Mars 1917
Chers parents, cheres Soeur et petite Marcelle (j'ai compris dans les textes qeu marcelle est la fille de sa soeur et que son beaufrere est sous les drapeaus)Voici déja plus d'un mois que je suis ici au camp et le temps ne m'a pas semblé trop long bien que mes pensées se portent fréquemment vers vous. Je suis toujours en bonne santé et comme par le passé je ne me fais pas de bile. Je serais très heureux de savoir que, de votre côté, tout le monde se porte bien et que vous ne vous tracassez pas trop pour mon exil, car il me semble qu'il ne sera pas de trop longue durée. Si j'étais déçu, ma foi, tant pis, je resterai fort quand même et je souhaite de tout mon coeur que vous soyez de même.
Jusqu'a présent je vous ai envoyé mes lettres, les 5 et 17 févr et mes cartes illustrées le 12 et le 20 févr. Un groupe fotografique le 19 et 22 Févr. Donc six correspondances de quoi vous distraire un peu.
J'espère que vous les avez toutes reçues.
Mons. Comyn et Bilco sont toujours avec moi en bonne santé et ils vous présentent leurs repects.
J'espère recevoir bientôt une belle et longue lettre de la maison ce qui me réjouira un peu. Envoyez moi, comme je vous l'ai demandé précédemment de vieilles chaussettes, des mouchoirs de poche et surtout du tabac et une pipe. Vuillez souhaiter le bonjour à a nos bonnes voisins et a nos vrais amis.
Pour vous mes chers parents, ma chère soeur et ma petite Marcelle, toutes mes meilleurs baisers. Blanche... bien de compliments et bonne santé.
Votre fils affectueux et frère qui vous embrasse tous bien tendrement.

[Johnny]

Lettre a la famille Beusckaert - Blomme a Neuville en Ferrain (Beusckaert est un nom mal écrit je pense)
Sennelager le 14 Mars 1917
Chèrs amis. Je vous remercie de tout coeur du précieux concours que vous m'avez apporté lors de mon enlèvement. Ici tout va bien et je supporte, avec les amis, assez bien ma captivité. Seulement le tabac diminue et me fera bientôt défaut.. alors adieu les bonnes pipes. Ici il y a théatre et puis aussi les petites femmes, cela vous fait rire? mince alors. Bien le bonjour à mes parents, bonnes baisers aux enfants et mes respects à Mlle Hélène
Votre ami........... Albert

[Johnny]

Lettre a son ami (collègue?) Louis Ladsous à Neuville en Ferrain
Sennelager 19 Mars 1917
Mon chèr Louis. Comment vas-tu? mon absence ne te semble t'elle pas trop pénible? Adieu les rendez-vous, les bonnes chopes et le reste. Ici je m'habitue autant que possible, le temps se passe a fumer de nombreuses pipes, malheureusement le tabac touche a sa fin.
L'on est bien moins embêté qu'a Neuville.
Je me trouve avec le gros François Ramon, marchand de chiens de Menin, qui te souhaite le bonjour. Bien des compliments aux vrais amis, mais non pas aux hypocrites. Comment va Clémence? Souhaite lui le bonjour et si le coeur t'en dit, embrasse la bien sur les deux joues de ma part.
Cordiale poignée de mains.
Albert

[Johnny]

Le 23 Mars il a ecrit une lettre a la famille Carlier Yodts a Calais. Mais pas dans son cahier.

Sennelager le 26 Mars 1917
Chers parents et .................
Voici plus que sept semaines que j'ai quitté la maison, cela commence a copter, mais votre pensée me tient compagnie. Plus le jour envie d'avoir des nouvelles de la maison approche, plus je suis anxieux. Je me demande si vous êtes tous en bonne santé et s'il n'est rien de nouveaux depuis mon départ. Ici tout va bien avec moi et les amis Comyn, Bilco et Terlynck qui vous souhaitent tous le bonjour.
J'ai fait connaissance au camp de Mons. Ernest Bailleul de Wattrelos, avec qui je suis très lié et qui me rend quelques petits services. De nouveau, je vous demande comme dans mes lettres Du 3 et 10 de ce mois... de vieilles chaussettes et de vieux mouchoirs dont je pourrai me débarrasser lorsqu'ils seront complètement hors d'usage. Vous pourriez m'envoyer si possible quelques boîtes de lait condencé, un peu de lard fumé et du tabac.
J'ai ecrit a Mons. Debuigne Emile, pour qu'il m'envoie de temps a autre un colis de vivres et je me suis ayssi arrangé avec Mons. Comyn.. je les rembourserai aussitôt ma rentrée, mais je n'ai pas encore reçu de réponse. Aussitôt que je reçoit quelque chose je vous le ferai savoir.
Je vous écris ceci avec l'autorisation de l'autorité Allemande qui nous permet de servir d'intermédiaire, a condition bien entendu de ne pas causer de guerre. Dans le début de ma captivité il a fait un froid de loup, mais aujourd'hui un soleil radieux se montre et l'on se sent revivre et Mons. Comyn, bien entendu, songe à son jardin. J'espère que vous ne marchanderai pas votre temps et que vous ferez votre possible pour l'arranger comme si c'était pour nous, en son nom je vous remercie bien sincèrement. Je vous prie de bien vouloir souhaiter le bonjour et faire part de ma lettre aux parents, amis et voisins. N'oubliez pas de prodiguer mes tendresses a notre petite Marcelle. Votre fils et frère affectionné qui vous embrasse tous bien tendrement.

[Johnny]

Le 29 Mars il a envoyé une lettre a Mons. Noi a Paris. Pas de copy dans son cahier.

Lettre a son oncle Mons. Parent .... Receveur a Tourcoing
Mon cher oncle. Je suis interné au camp désigné ci-contre depuis le 3 Févr. 17.
Je suis en bonne santé et je me trouve dans la même compagnie que Mons. Comyn qui vous présente ses respects et vous prie de vouloir bien présenté ses amitiés a Mons. Mathon.
Mons. Mazoyer, directeur de l'exploitation Postale et Le Friec (???) ont été avisés de notre internement. J'espère que ni mes parents ni Mme Comyn n'ont éprouvé de difficultés pour recevoir émolument. Pouriez vous m'envoyer les noms des agents, dames-employées et sous-agents décédés??
Remerciements et affectueux souvenirs
Albert Hurstemans

[Johnny]

Lettre a la Fraternelle Roubaix Tourcoing siège a Paris.
Sennelager 4 Avril 1917
Monsieur le Président,
Je vous confirme ma carte du 10 Février dans laquelle je vous annonçais que j'étais né et Facteur des Postes a Neuville en Ferrain. Monsieur le Président, il est impossible à ma famille de m'envoyer quoi que ce soit et c'est sur les conseils de Mons. l'Adjudant Leroux de Roubaix que je me suis permis de vous écrire a nouveau.
Aussi dans cette situation, je seri très heureux si vous vouliez bien vous intéresser mon sort.
Croyez, Monsieur le Président, a mon entière gratitude.
Albert Hurstemans.

[Johnny]

Lettre a Emile Debuigne d'Amiens
Sennelager le 12 Avril 1917
Mon cher Emile, Je vous ai envoyé une carte -vue le 10 Févr. et une carte postale le 14 du même mois, dans cette dernière je vous annonçais que j'était interné au camp de Senne depuis le 3 Févr., que ma soeur Blanche et sa petite Marcelle, votre soeur Elise ainci que votre mère étaient en bonne santé.
Je ne sais si ma carte vous est parvenue, toujours est-il que je n'ai pas encore reçu de vos nouvelles et cependant il me semble que votre mère aurait été heureux d'en recevoir, ainsi que de Mons. Auguste Vanacker. Quand à notre pauvre frère Albert j'ai appris qu'il était tombé au début de la guerre, mais Blanche n'en sait encore rien (Frère??? même nom Albert??)et je désirerais avoir confirmation du fait. Mon chèr Emile je n'ai aucune connaissance ni aucune parenté en France non occupée et en cette situation, je vous avais prié de vouloir bien vous charger de m'envoyer de temps en temps un colis de vivres afin d'adoucir ma captivité. Bien entendu avec promesse de vous rembourser le tout lors de ma libération. Je vous rappelle ma demande et je compte sur votre extrême
obligeance pour me rendre ce service. J'ai reçu des nouvelles de la maison pour la première fois le 29 Mars et suis heureux de vous faire savoir que tout va bien et que toute la famille est en bonne santé.
Comptant sur votre obligeance, je vous prie de reçevoir, mon chèr Emile, l'assurance de mes meilleurs sentiments.
Via Suise à
Monsieur Emile Debuigne. Conducteur à la Compagnie des Chemins de Fer du Nord. Dépot Amiens-Gare (Somme) France.

[Johnny]

Sennelager le 16 Avril 1917
Chers parents, chéres soeur et Marcelle.
Je suis enchanté du colis reçu et vous remercie de tout coeur. A l'avenir, envoyez-moi tous les mois tabac, cigares, cigarettes, lard fumé, lait condensé si c'est possible. Surtout plus de biscuits, papier a cigarettes, cirage et savon, ni de caisse en bois.. c'est défendu. Romanie est-elle évacuée? Si non envoyez-moi l'adresse d'Hubert. Mons. Bilco, Terlynck et Comyn, tous en bonne santé, ce dernier a reçu des nouvelles de Jules, blessé a la main droite et qui se trouve en convalescence a Brest. Bon courage, bonne santé et bons baisers a tous. Blanche, n'oublie pas cigares et cigarettes!!! Je suis bien placé pour fumer. Bien bon jour!! Albert

[Johnny]

Lettre au Président du Comité Bernois de Secours aux Prisonniers de Guerre.
Sennelager le 20 Avril 1917
Monsieur le Président, Je soussigné Albert Hurstemans, Facteur des Postes a Neuville en Ferrain (Nord) France, crois devoir vous informer, que je suis interné au camp de Senne depuis le 3 Février 1917.
Depuis cette date je n'ai reçu quoi que ce soit, car toute ma famille se trouve en pays occupé et de ce fait il y a impossibilité pour elle de m'envoyer des vivres . En cette circonstance, j'ai l'honneur de vous prier de vouloir bien vous interesser a mon sort et m'envoyer si possible quelques denrées. Vuillez croire, Monsieur le Président à l'expression de ma profonde gratitude.
Monsieur le Président du Comité Bernois de Secours aux Prisonniers de Guerre. Rue de l'Arbalète 1 Berne Suise