Caché pendant trois ans pour éviter la mobilisation

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Arnaud Carobbi
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Re: Caché pendant trois ans pour éviter la mobilisation

Message par Arnaud Carobbi »

Bonjour à tous,

En lisant les journaux de l'époque, on tombe parfois sur des faits-divers étonnants. En voici un.
Journal le Temps, édition datée du 6 septembre 1917. Source : Gallica

"
Caché pendant trois ans - Un boulanger de Drancy (Seine), M. Anthoine, dont la boutique se trouve au carrefour des Quatre-Routes, avait été mobilisé en 1914 ; peu de temps après, on apprit qu'il avait disparu. Sa boulangerie toutefois était restée ouverte, et par de prétendus moyens de fortune sa mère assurait la fabrication du pain sans que les voisins songeassent à s'enquérir de la façon dont on le pétrissait.
La clientèle devenant de plus en plus importante, la boulangère dut prendre un aide, et une indiscrétion de ce dernier permit de percer le mystère ; toutes les nuits, le boulanger Anthoine descendait du grenier, où il se cachait depuis trois ans pendant la journée, et pétrissait la pâte. L'aube naissant, il regagnait son logis mystérieux où il s'enfermait jusqu'à la nuit suivante, ravitaillé entre temps par sa mère.
Une perquisition faite hier a mis fin à la carrière du boulanger déserteur qui a été emmené par les gendarmes.
"

La question maintenant est de savoir s'il est allé ensuite à la caserne ou s'il a passé quelques temps à l'ombre, évitant ainsi, et c'était son but, la guerre ?
Cordialement,
Arnaud
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RIO Jean-Yves
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Re: Caché pendant trois ans pour éviter la mobilisation

Message par RIO Jean-Yves »

Bonjour à tous,
bonjour Arnaud.

Merci pour ce témoignage, et 3 ans c'est presque un exploit.
En épluchant la presse morbihannaise d'époque, j'ai de même déniché quelques mobilisés qui "oublièrent" de se présenter à l'enrôlement ou firent tout pour le retarder ; l'occasion des permissions était aussi un moment privilégié pour certains de tenter de disparaitre.

Pour justifier son absence au départ en Aout 1914, l'un trouva prétexte qu'il était en prison dans un autre département ; un second qu'il ne s'était pas présenté parce qu'il devait aller "embrasser ses vieux parents" (sic) ; un troisième, à Lorient, mis carrément en scène son suicide en abandonnant sur l'un des ponts de la ville son vélo et ses vêtements ; pas trop futé quand même, il fut reconnu dans les semaines qui suivirent alors qu'il se promenait comme si de rien n'était dans la ville et renseignait des passants !

Dans la majorité des cas ce fut, après la mise aux arrêts par les Gendarmes, le Conseil de guerre et la prison.
Ce qui permis sans doute ici au boulanger de "sauver sa peau".
En tout cas, une parfaite illustration de l'expression "se mettre dans le pétrin". :D
(je la fais avant que Bernard ;) ne saute sur l'occasion...)

Cordialement
Jean-Yves
Recherches sur les régiments vannetais (116e & 316e RI, 28e & 35e RAC) et l'histoire de VANNES
http://vannes1418.canalblog.com/
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