Les Girondins à la bataille de Morhange

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jacques didier
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Re: Les Girondins à la bataille de Morhange

Message par jacques didier »

Bonjour à toutes et à tous,

Le 20 août 1914, l'ennemi qui débouche du front Tincry, Hannoncourt, surprend la 68e division de réserve et ce sont des Girondins qui les combattent bravement sur le territoire de Viviers - Faxe - Fonteny (Lorraine annexée). Les unités françaises y laissent de nombreux morts.
Dans cette Lorraine rurale, malgré la dictature militaire et les mesures de répression des hommes et de femmes restent francophiles.

L'instituteur en retraite de Tincry (Moselle), près de Delme, a été chargé de dresser l'inventaire des tombes situées sur le territoire de sa commune en avril 1919. Il rapporte qu’il y a eu des soldats français tombés sur le champ de bataille le 20 août 1914, ils ont été inhumés dans trois tombes :

Tombe n° 1 – se trouve dans le verger de M. Nassoy Victor, derrière sa maison d’habitation portant le n° 70 avec l’inscription suivante : « Ci-gît un sergent-major français ». Cet homme fut ramassé mortellement blessé, chargé sur la voiture de M. Nassoy et déposé dans son verger vers 11 heures du soir. Malgré les soins empressés d’un médecin, il succomba le lendemain matin vers 10 heures. M. Nassoy voulut s’approcher pour recevoir les pièces d’identité, mais en fut empêché par les troupes allemandes qui campaient dans son verger. C’est lui-même qui l’a inhumé ; il a déclaré qu’il était de taille moyenne et portait de longues moustaches noires. Malheureusement le nom ne fut pas connu et aucun renseignement concernant cet homme ne fut communiqué à la mairie. Il devait appartenir au 57e R.I. (Libourne) Gironde.
Tombe n° 2 – Renferme 4 soldats français qui appartenaient au 57e R.I.
Voici les noms : 1 Marenneau Jean-Ulysse
2 Monge Michel
3 Petit François
4 Level Frédéric
Tous les papiers concernant ces soldats morts, l’argent (40 à 50 francs) et ainsi que les montres furent remis par le médecin à M. Forfert, instituteur, faisant fonction de maire (Les Allemands ayant emmené M. Lejeune, maire) et déposés dans un armoire fermée à clef. Malgré mon opposition formelle, les officiers allemands, revolvers en main et me menaçant de me fusiller à différentes reprises, forcèrent la porte de la chambre et en firent une infirmerie. Au mois de novembre 1914, un soldat du 60e régiment de réserve vola l’argent, les papiers et les montres après avoir fracturé l’armoire. Plainte fut déposée immédiatement au bataillon, je n’ai jamais plus rien entendu de ce vol qui comprenait également une quantité de vivres de ma famille.
J’avais copié les papiers de ces malheureux soldats dans un carnet afin de pouvoir en avertir plus tard leurs familles ; malheureusement je ne pus le faire ; tout fut volé à mon grand regret. L’argent français fut échangé.
Tombe n° 3 – Renferme le corps de M. Pierre-Paul Malgoire, étudiant, appartenant au 57e R.I. fils de Pierre Malgoire de la Cie Bordelaise de Produits Chimiques, Bordeaux. La famille est avisée, un frère est venu à Tincry pendant l’hiver 1919 reconnaître l’emplacement de la tombe.

Les trois tombes ont toujours été bien entretenues et ornées de fleurs.
Les corps ont sans doute été rapatriés après 1919 dans les cimetières communaux ?

Source : Archives Départ. de la Moselle.

Cordialement.
Jacques DIDIER

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