Sante Garibaldi : droit de réponse

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- Joel Huret -
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Re: Sante Garibaldi : droit de réponse

Message par - Joel Huret - »



Bonjour à toutes et à tous,

Un sujet a été posté sous cette rubrique, le 14 mars 2008, avec pour titre « Deux Garibaldi peuvent en cacher un autre ». Certains propos tenus par l’auteur ont été jugés inacceptables par l’équipe de modération et par l’administrateur du forum et décision a été prise de supprimer ce message.

Mme Garibaldi Jallet, fille de Sante Garibaldi a demandé, par l’intermédiaire d’un membre du forum, à pouvoir exercer un droit de réponse que je lui ai accordé sans aucune réticence. Vous en trouverez ci-dessous le texte intégral.

Je compte sur vous pour continuer à maintenir la sérénité sur cet espace de discussions.
Bien cordialement,
Joël Huret

Je désire donner les informations suivantes sur Sante Garibaldi, suite au texte paru sur le Forum du site « Pages 14-18 ».
Le texte « Bonjour, connaissez-vous Sante Garibaldi ? « semble avoir le parti d’attaquer le petit-fils de Giuseppe Garibaldi, puisque avant même d’entrer dans le sujet, on sous-titre « escroc et voleur ».
Sante Garibaldi a participé à l’adjudication de travaux pour la reconstruction des « Régions dévastées » françaises dans le cadre de la Loi Loucheur. Il s’était formé dans sa jeunesse sur les chantiers d’Edouard Empain, le célèbre constructeur belge. Les travaux qui lui ont été attribués et qu’il a dirigés en France n’ont jamais donné lieu à critiques. Bien plus, ils ont été appréciés au point que les contrats de son entreprise ont sans cesse été renouvelés, contrats si importants que l’on peut imaginer qu’ils n’auraient pas existé s’il y avait eu des doutes sur la compétence de Sante Garibaldi et de son entreprise, qui s’est spécialisée dans les constructions en béton armé. Une des plus belles réalisations est le Stade Municipal de Bordeaux, encore aujourd’hui admiré pour la prouesse technique qu’il représente. Sante Garibaldi était entouré d’ingénieurs français et italiens, et en particulier pour le Stade de Bordeaux il avait la collaboration de l’ingénieur italien Dabbeni, très connu pour ces travaux d’avant-garde.
Pour ce qui concerne le curriculum personnel et combattant de Sante Garibaldi, il est, dans le texte, sommaire mais acceptable. Il déraille quand on peut lire qu’après la guerre il est devenu une « figure » du mouvement républicain. Non malheureusement : après la guerre, il est mort, des suites de sa déportation en Allemagne de 1943 a 1945 (Sachsenhausen, Oranienburg, Dachau, entre autres camps) pour avoir assumé un rôle important dans la Résistance du Sud-Ouest de la France et auprès des garibaldiens antifascistes en France. Rentré la santé détruite, il est décédé le 4 juillet 1946 a Bordeaux, auprès de sa femme et de sa fille de 4 ans. Chevalier de la Légion d’Honneur pour la guerre de 1914-15, il a été promu Commandeur de la Légion d’Honneur à titre posthume, déclaré Mort pour la France, son épouse Veuve de Guerre ( au grade de soldat simple comme tous les étrangers ) ) et sa fille a été adoptée par la Nation.
En 1940, il avait du céder son entreprise, un étranger ne pouvant la diriger suivent les lois en vigueur. Il était donc sans travail depuis cette date et n’a laissé aucune fortune, à tel point que les garibaldiens de France sont intervenus auprès du Gouvernement pour qu’une pension de Résistant étranger soit attribuée à sa famille.
Pour revenir à l’affaire Laffaux, l’auteur de l’article constate lui-même que c’est ce Mr Guyot qui est inquiété en 1926, alors que Sante Garibaldi a transporté son entreprise à Paris et peut parfaitement être rejoint si nécessaire. Il n’a nullement disparu, il a essayé de s’installer en Italie en 1924, mais est rentré aussitôt en France, ayant saisi la tournure des évènements politiques et mis dans l’impossibilité de fonder une entreprise dans son pays.
En 1927 il s’installe en Dordogne, pour suivre ses chantiers. Il travaille aussi a Montauban, Agen, à Bordeaux et se déplace en 1933 vers la capitale de l’Aquitaine, où il achète en 1938 une petite maison individuelle, seule « fortune » qu’il offrira à sa femme, laquelle n’a jamais été titulaire des entreprises de Sante Garibaldi.
En 1932, tout le monde, autorités françaises (il dirige une entreprise de travaux publics) et autorités italiennes (la police fasciste) sait où il se trouve. Les pièces des dossiers établies par la police en collaboration avec les autorités italiennes de Paris, actuellement aux Archives nationales italiennes, le suivent pas à pas.
Ici une formule du texte diffamant frappe et éclaire. « Actuellement on le dit en Espagne travaillant comme employé… ». Actuellement…Quand ? Non certes maintenant, en 2008.
L’hypothèse que l’on peut formuler est que l’un des nombreux « dossiers » fabriqués par la police fasciste pour discréditer les opposants soit tombé aux mains de l’auteur de l’article. Ainsi le « maintenant » évoquerait une date autour des premières années ’30. On sait que le Régime fasciste employait parmi ses méthodes de priver les opposants de travail, de les diffamer, les obliger à s’endetter pour pouvoir ensuite les emprisonner ou les expulser. Mais Sante Garibaldi était déjà en France, on ne pouvait guère l’expulser, et la France ne voyait pas pourquoi le priver de travail, à l’évidence, si aucune des délations (d’évidente provenance fasciste) ne reçut l’attention de ceux qui lui firent confiance et s’en portèrent bien.
Internet véhicule l’opinion de tous ceux qui veulent écrire. Il faut quand même faire attention avant de fabriquer des informations, et vérifier les sources. L’auteur d’un texte vraiment bien malheureux a été invité à le retirer, pour sa propre dignité, au profit de la mémoire d’une personne diffamée et des lecteurs qui ont droit au respect. Une recherche sera faite sur les sources dont il a soutenu s’être inspiré afin de comprendre qui vraiment a voulu s’en prendre a un homme au dessus de tout soupçon qui a donné sa vie pour son pays, l’Italie, et pour la France.


Annita Garibaldi Jallet
Verrouillé

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