port du "Marcel"

[thiejo]

Bonjour,

Un ami chroniqueur dans un quotidien belge s’interroge sur l’origine du « marcel », maillot de corps décolleté et sans manches.
Est-il vrai, comme on peut le lire sur Internet, que ce vêtement, sous cette dénomination, faisait partie du paquetage du soldat de la Grand Guerre ?
Si tel est le cas, pourriez-vous renseigner des textes ou témoignages qui l’attestent ?

Merci d’avance.

Th. Joie

[Yv']

Bonjour Th.,

Pas trouvé trace d'un effet de ce type dans le Manuel du gradé d'infanterie, édition 1916 (j'ai vérifié aussi du côté des troupes coloniales).

Cordialement
Yves

[fredo64]

hello,

peut-être dans les carnets de comptabilité des unités?

fred

[Yv']

Bonne idée. Dans les CCC de l'escadrille n° 12, on trouve des "chandails".

De toute façon, comme le chantait Sttellla, qu'il veste ou qu'il chandail...
http://lyrics.wikia.com/Sttellla:Tout_% ... est_Tergal

[11Gen]

Bonsoir,
Ce tricot de corps en laine aurait été créé par les établissements Marcel, dirigés par un certain Marcel Eisenberg, à Roanne.
Voir, le texte de l'émission Karambolage /Arte : http://www.arte.tv/fr/3404254,CmC=3404264.html
Alors y-a-plus-qu'à demander ses sources au documentaliste d'Arte !
Alors y-a-plus-qu'à consulter les archives Départementales et celles du Musée du textile à Roanne !
Alors y-a-plus-qu'à regarder l'étiquette d'un tricot de corps de la PGM !
Cordialement
Geneviève

[thiejo]

Bonjour,

Merci pour ces directions de recherche. A vous lire, il est loin d'être évident que les poilus aient porté des "marcels".
Quant à l'origine roannaise, elle n'est aucunement avérée.
C'est pourquoi des témoignages précis de mention de cet objet sous cette dénomination sont recherchés.

Bien à vous,

Thierry Joie

[DominiqueCamusso]

Bonjour,
dans les effets remis à un sapeur du génie en décembre 14. On y trouve une ceinture de flanelle et deux chemises, mais aucune trace de "marcel"
Cordialement

[jack 86]

Bonjour,
J'ouvre à nouveau ce dossier en avril 2018 avec l'objectif de rédiger une Chronique de la Grande Guerre pour l'Université Inter-Ages de Poitiers, à paraître notamment dans la presse locale. Je parviens après "dépouillement" de carnets de guerre et correspondances familiales à la même conclusion que Thierry Joie en novembre 2011 : "il est loin d'être évident que les poilus aient porté des 'marcels'. Distinguons le mot et la chose. Le mot n'est pas générique avant et pendant la Première Guerre mondiale. Il est question dans les écrits de poilus ordinaires en ce qui concerne le linge de corps, dont ils font mention à propos de l'envoi de colis, de soins à l'hôpital... de : "maillot, flanelle, flanelle blanche". C'est avec le développement des pratiques sportives (rugby, football) que les vêtements du dessous deviennent un habillement du dessus. On parle de "maillot, en coton, en flanelle". En ce qui concerne la chose. Dans les travaux des champs, je n'ai pas trouvé pendant la guerre de photographies de soldats, permissionnaires, paysans fauchant avec un maillot sans manches comme le Marcel. Sur le site des bibliothèques spécialisées Paris, les catalogues des grands magasins La Belle Jardinière montrent bien qu'en 1936 encore, on désigne par "gilet flanelle blanche sans manches" avec ouverture par boutonnage partiel sur le devant, ce qui s'apparente plus à ce que sera le T-shirt américain de la Seconde Guerre mondiale (sans les boutons) qu'au Marcel français. La naissance de Superdupont, super héros 100% français, date de 1972. Gotlib le pare d'un Marcel, d'un caleçon long, d'un béret et d'une paire de charentaises. J'avais 15 ans en 1967 et je portais fièrement mon premier T-shirt blanc, emblème de la jeunesse avec ensuite un jeans 501 et les "tennis" blanches. Mon père n'a jamais porté de T-shirt, il préférait à l'atelier comme sur la plage, son maillot de corps sans manches. Le mot Marcel, je ne l'ai jamais entendu prononcer à la maison. Si donc l'on découvre des mentions de Marcel (le mot) et des photos de poilus en gilet flanelle blanche sans manches (la chose), merci de les faire connaître dans ce forum. Faire sa toilette, laver son linge, changer de chemise, se débarrasser des totos, tout cela préoccupait les poilus au front.
Cordialement, Jack

[p Lamy]

Bonjour,

réglementairement, le soldat portait sous la vareuse ou la capote une chemise blanche en coton avec ou sans rayures , boutonnée devant et aux poignets avec un petit col droit.
Il ajustait par-dessus une cravate de coton bleu qui protégeait le cou des frottements du col des vareuses ou capotes.
On voit par contre sur les photos d'époque le port de chandails ou de polos à col d'origine civile le port de bonnets et écharpes également, surtout le premier hiver de guerre, il ne faut pas oublier, qu'à l'origine, "on devait ne faire qu'une bouchée des "Boches" et revenir à la maison avant Noël", maxime d'ailleurs chantée également côté allemand...
Le premier effet "sportif" réglementaire français a été le jersey modèle 1938, mais là c'est la guerre d'après...

Bien cordialement.
P. Lamy

[michelstl]

Bonjour
... sur le sujet (origine du Marcel)... plusieurs sources racontent une origine similaire...
http://www.josette-la-chouette.fr/blog/ ... le-marcel/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Débardeur_(vêtement)

Un soldat
http://combattant.14-18.pagesperso-oran ... g02bl.html


Même au Québec, j'ai déjà entendu la camisole (québécois) ou débardeur (français) ainsi nommée Marcel (pas souvent).
Un peu à la manière de certains autres objets qui auront pris souvent le nom des marques les plus populaires
- tout papier mouchoir dit Kleenex
- tout réfrigérateur dit Frigidaire
- tout appareil photo dit Kodak

Salutations
Michel