En campagne avec Paul Lintier et Pierre de Mazenod

ALVF
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Re: En campagne avec Paul Lintier et Pierre de Mazenod

Message par ALVF »

Bonsoir,

J'ai réintégré les photographies précédemment effacées de ce sujet et en ajouterai quelques unes ultérieurement.
Voici une autre photographie du 75 "éclaté" de la 28ème batterie du 44ème R.A.C au printemps 1915.
Rappelons que ces éclatements, souvent meurtriers, sont dûs à des projectiles hâtivement confectionnés dans des entreprises non suffisamment outillées pour une production complexe.
-jusqu'en décembre 1914, on enregistre qu'un accident par 500.000 coups tirés avec les excellents projectiles construits par les arsenaux et les grandes sociétés Schneider et Saint-Chamond.
-à partie de décembre 1914, date d'introduction dans les approvisionnements des projectiles confectionnés par des "margoulins" ayant bénéficié de douteuses recommandations ministérielles, la fréquence des accidents va atteindre 1 accident pour 3.700 coups tirés au lieu de 1 pour 500.000 auparavant!La crise des munitions ne sera surmontée qu'à la fin de l'été 1915 avec un retour à des normes de production plus draconiennes.
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Eclatement d'un tube à la 28ème batterie du 44ème R.A.C au printemps 1915.
Cordialement,
Guy François.
ALVF
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Re: En campagne avec Paul Lintier et Pierre de Mazenod

Message par ALVF »

Bonsoir,

En souvenir de Paul Lintier et de Pierre de Mazenod, voici quelques photographies du Groupe de Renforcement du 44e R.A.C, tirées de l'album de notre cuisinier Georges:

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"Revue à l'occasion de la remise de la rosette du Commandant".
Cette légende rédigée par Georges, malheureusement non datée, évoque la remise de la Croix d'Officier de la Légion d'Honneur au chef d'escadron Audouit (en tenue sombre), commandant le Groupe de renforcement du 44e R.A.C.Ce cliché date probablement de 1916.Un lecteur pourra peut-être préciser la date de nomination au grade d'officier de la Légion d'Honneur du chef d'escadron Audouit.

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"Quelques amis, en casque, Mallet, à gauche l'ordonnance du commandant".
On distingue entre les deux artilleurs évoqués, un maître d'armes, en béret, décoré de la Croix de Guerre.L'artilleur de droite porte les attributs du 13e R.A.C tandis que les trois autres artilleurs portent les insignes de collet du 44e R.A.C.

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Maître d'armes du 44e R.A.C.
Ce maître d'armes appartient à l'entourage du chef d'escadron.C'est certainement cette proximité qui lui permet de coiffer un béret, couvre-chef à la mode en 1915, mais ensuite formellement interdit suite aux protestations des Chasseurs qui ne pouvaient supporter que leur coiffure traditionnelle soit portée par des "biffins" ordinaires, voire par des artilleurs non-alpins et, pire, par les planqués de l'arrière!
On sait pourtant dans les Armées que les "familiers" de l'entourage des "chefs" s'autorisent souvent des fantaisies qui ne seraient pas tolérées dans le "rang"...
Georges, cuisinier du commandant de groupe et du commandant de la 28e batterie, s'autorise lui-aussi cette fantaisie sur plusieurs clichés.
Cordialement,
Guy François.
chanteloube
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Re: En campagne avec Paul Lintier et Pierre de Mazenod

Message par chanteloube »

Bonsoir,
Magnifique. Un beau travail!
Au sujet des tubes de 75 éclatés, avez-vous quelques précisions" précises" car on raconte tout et n'importe quoi!
J'ai lu quelque part que l'on pouvait en compter plus de 500. Y-a-t-il quelque vraisemblance dans ce nombre?
A bientôt
CC
Rutilius
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Re: En campagne avec Paul Lintier et Pierre de Mazenod

Message par Rutilius »


Bonsoir à tous,


— AUDOUIT Édouard Henri Léopold, né le 21 avril 1870 à Cayenne (Guyane française) et décédé le 16 décembre 1938 à Cholon – quartier de Saigon, aujourd’hui Hô-Chi-Minh-Ville – (Cochinchine – aujourd’hui Viêt-Nam –). Fils d’Edmond Volcy AUDOUIT, médecin de 1re classe de la Marine, et de Marie Anna Henriette BESSE, sans profession son épouse. Marié le 24 septembre 1903 avec Yvonne Suzanne Marguerite GUIEU ; divorcé d’elle le 25 janvier 1909. Remarié le 2 juin 1911 avec Marthe de MARCÉ. Chef d’escadron (active) au 3e Groupe du 231e Régiment d’artillerie de campagne (1er avril 1917 – D.M. n° 9 040 3 /3 du 13 mars 1917). Admis à la retraite le 1er janvier 1922 et nommé, avec son grade, dans la réserve. (Base Léonore, Dossier LH/72/41).

Par arrêté du Président du Conseil, Ministre de la guerre, en date du 3 janvier 1918 (J.O., 4 janv. 1918, p. 178), inscrit au tableau spécial de la Légion d’honneur pour le grade d’officier.


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(p. 180)
Bien amicalement à vous,
Daniel.
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Charraud Jerome
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Re: En campagne avec Paul Lintier et Pierre de Mazenod

Message par Charraud Jerome »

Bonsoir
mesimages/2547/img666.jpg1..jpg
Explosion d'un tube à la 28ème batterie du 44ème R.A.C au printemps 1915.
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Question bête, je n'y connais rien, mais il doit y avoir eu un échange standard de pièce d'affut: Est ce normal de lire "45e regiment 34e batterie pièce n°..." sur l'affut alors que la légende ci-dessus donne "28ème batterie du 44ème R.A.C"?

Cordialement
Jérôme Charraud
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ALVF
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Re: En campagne avec Paul Lintier et Pierre de Mazenod

Message par ALVF »

Bonsoir,

Merci de votre intérêt pour ce sujet!
Merci à "Rutilius" pour ses précisions, la datation de la prise d'armes peut donc être fixée au début de 1918 et non pas en 1916.Le Groupe de renforcement du 44e R.A.C est devenu le 3e Groupe du 231e R.A.C depuis le 1er avril 1917 dans le cadre de la réorganisation de l'artillerie de campagne.Un petit détail, le capitaine de Mazenod écrit le nom de son commandant de groupe "Auduit" et les annuaires des officiers "Audouit", j'ai restitué l'orthographe changeante du nom dans la citation du texte du capitaine de Mazenod et dans les messages précédents.

Pour "Chanteloube": l'épidémie des éclatements de tubes de 75 commence en décembre 1914 dès la mise en service des lots de munitions de "nouvelle fabrication".Ces lots confectionnés par des ateliers faiblement équipés pour une fabrication aussi complexe sont à l'origine de la "1ère crise" du 75.
Alors que les explosions de tubes étaient inférieures à 10 depuis le début de la campagne, elles passent à 236 entre décembre 1914 et mars 1915, à 487 le 2 mai 1915 et continuent à un rythme plus faible jusqu'à l'automne 1915.
Quelques chiffres, il y a un incident par 500.000 coups tirés en employant les projectiles fabriqués par les arsenaux et les sociétés Schneider et Saint-Chamond avant la guerre.En mars-avril 1915, il y a un incident par 3700 coups tirés!
Le secrétariat d'état aux fabrications d'artillerie a autorisé les fournisseurs à pratiquer l'épreuve à 400 kg/cm2 au lieu de 1400 kg en temps de paix et la construction bi-bloc des obus (au lieu de monobloc), ce qui a abouti à ce désastre.Il y aura toutefois une "2è crise du 75" en 1916, de moindre intensité, due à l'adoption hâtive de fusées instantanées trop sensibles.

Pour Jerôme, l'inscription du 75 visible sur la photo date du temps de paix.Dans les parcs d'artillerie où les pièces passent très souvent, on assiste à des échanges et nivellements de dotations en fonction des besoins.
La parfaite interchangeabilité de tous les éléments du "75" permet de changer les affûts, les tubes, les freins et autres éléments sans aucun problème technique majeur.Dans les secteurs "agités", afin d'éviter les difficiles opérations de sortie et de mise en batterie, il est aussi courant pour un régiment relevé d'échanger ses pièces avec l'unité relevante.Ainsi, à Verdun, cette pratique est quasi constante pendant la bataille de 1916 et encore en 1917.
L'étude des livrets de pièces et documents réglementaires d'entretien des pièces montrent que la "vie" d'un "75" est extraordinairement complexe et comporte de multiples échanges d'éléments au cours de ses nombreux passages au Parc.Il ne faut pas oublier qu'en 8 jours de préparation d'artillerie, un tube de 75 peut tirer 3000 coups (vérifié sur un livret de pièce de 75).
Cordialement,
Guy François.
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Charraud Jerome
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Re: En campagne avec Paul Lintier et Pierre de Mazenod

Message par Charraud Jerome »

Bonsoir
Merci pour l'information. Je pressentais ce côté échange standard.
Cordialement
Jérôme
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chanteloube
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Re: En campagne avec Paul Lintier et Pierre de Mazenod

Message par chanteloube »

Bonsoir,
Merci pour les précisions concernant les éclatements de tubes de 75.
J'avais cru comprendre que l'on pouvait aussi mettre en cause des fabrications non conformes de tubes.
On comprend que des fabrications mises en route hâtivement avec des matériels subventionnés aient conduit à des séries d'obus "loupées".
Dans un autre ordre d'idées, est-il vrai que les Allemands donnaient le poids et les charges de leurs séries d'obus à leurs artilleurs ?
Merci encore.
A bientôt.
CC
ALVF
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Re: En campagne avec Paul Lintier et Pierre de Mazenod

Message par ALVF »

Bonsoir,

Concernant les éclatements de tubes, il n'y a pas d'exemple de fabrication non conforme de tubes de 75.Les conditions de réception et d'épreuve des tubes et des freins ont été constamment maintenus à un très haut niveau de qualité et la fabrication des tubes a été effectuée quasi exclusivement au sein des Ateliers de fabrication de l'Etat avec des sous-ensembles construits par Schneider ou par des sous-traitants de Schneider.
Le poids des charges et surtout celui des obus sont des facteurs capitaux pour la préparation du tir, les variations de poids des projectiles étant assez notables en fonction des fabrications.En Allemagne comme en France, les artilleurs ont sous les yeux ces éléments afin de pouvoir utiliser à bon escient les tables de tir.
En France, les marquages des obus se divisent en catégories correspondant à des variations de poids par tranches de 150 grammes pour l'obus de 75 et les douilles fournissent le poids de la charge.Les charges de poudre en douilles encartouchées font l'objet d'essais par lots au sein des poudreries et ateliers de chargement.Les tables de tir françaises tiennent compte des variations de poids correspondant au lotissement des projectiles.
Voici d'ailleurs ce que prescrit à ce sujet la Note relative aux marques apposées sur les cartouches de 75 et leurs éléments-Edition du 11 novembre 1918:
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Lotissement par poids des obus de 75.
Image
Exemple de marquages de la douille du 75.
Cordialement,
Guy François.
chanteloube
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Re: En campagne avec Paul Lintier et Pierre de Mazenod

Message par chanteloube »

Bonjour Guy François,

Merci de vos réponses rapides.
On... (enfin..je) y voit plus clair ainsi. J'ignorais le détail de ce que vous exposez et ne parlerai plus de "tubes non conformes"
Il me semble qu'il y a eu souvent confusion et que l'on a mis "sur le dos des tubes" ce qui était du aux obus.
M'autorisez-vous à faire une fiche communiquable avec les réponses que vous avez données? Si j'utilise publiquement, ce qui va se produire bientôt, vos informations je citerai ma source évidemment.
Merci encore
A bientôt
CC
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