Composition d'un groupe de grenadiers d'élite

[Le Crabe-Tambour]

Bonjour à tous,

Pourriez-vous s'il vous plaît me dire de combien d'hommes étaient composés les groupes de grenadiers d'élite au sein des régiments d'infanterie de réserve ?

D'avance merci beaucoup de votre aide.

Cordialement,

Laurent.

[ALVF]

Bonjour,

La composition des unités de Grenadiers d'Elite est variable car ces unités n'ont pas eu de tableaux des effectifs "réglementaires".Toutefois, les Grenadiers d'Elite sont organisés en sections dans tous les exemples que je connais.
Le livre "Une Section de Coqs" détaille les effectifs des Sections des 154e, 155e et 287e R.I de la 165e D.I:

-Début 1917, la "Section franche" du 154e R.I comprend 1 sous-lieutenant, 3 sergents, 3 caporaux et 26 soldats.

-En juillet 1917, les 3 sections franches des 154e, 155e et 287e R.I sont réunies en une "Compagnie de Grenadiers d'Elite de la 165e D.I", organisation prescrite par le général Passaga dans toutes les D.I de son 32e Corps d'Armée.
Cette organisation sera ensuite condamnée par le G.Q.G et conduira à la suppression des "Sections de Grenadiers d'Elite" au moins officiellement puisque la nature a "horreur du vide" et qu'il vaut mieux effectuer un "coup de main" de nuit sur les lignes allemandes avec une section de solides gaillards motivés plutôt qu'avec une section de poilus ayant le profil du "brave tonnelier Barthas".
La Section de Grenadiers d'Elite du 154e R.I (comme les sections des autres régiments de la D.I) est alors organisée comme suit:
-1 chef de section: sous-lieutenant.
-2 sergents.
-1ère escouade (grenadiers): 1 caporal, 12 soldats.
-2ème escouade (fusiliers-mitrailleurs): 1 caporal, 7 soldats.
-3ème escouade (grenadiers V.B): 1 caporal, 7 soldats.
Cordialement,
Guy François.

[Le Crabe-Tambour]

Bonsoir Guy François,

Merci beaucoup pour cet éclairage à la fois concis et précis !

Bien cordialement,

Laurent.

[ALVF]

Bonjour,

Pour étudier la composition des unités de Grenadiers et autres troupes effectuant un coup demain important, il est intéressant de lire l'article "Un coup de main historique exécuté par la 132e D.I le 14 juillet 1918" paru dans la Revue Militaire Française du 1er avril 1923.
C'est au cours de ce coup de main effectué par 2 officiers et 170 hommes que furent capturés 27 prisonniers du 73e R.I.R de la 19e D.R allemande et des 7e et 11e bataillons de Minenwerfer dont les interrogatoires et les documents capturés permirent de connaître les modalités de détail de la grande offensive allemande du lendemain permettant à la 4e Armée du général Gouraud de prendre toutes les mesures qui permirent l'échec total de l'attaque allemande à l'Est de Reims.
Le détachement d'attaque comprenait surtout des troupes françaises du 366e R.I:
-2 sections de la 13e compagnie du 366e R.I: 72 hommes environ.
-3 groupes de grenadiers des 4e, 5e et 6e bataillons du 366e R.I: 60 hommes environ.
-1 équipe de trois appareils "Schilt" (lance-flammes) servis par les bombardiers du 366e R.I: 10 hommes.
-16 sapeurs du Génie pour les destructions.
-8 brancardiers.
-4 téléphonistes (environ).
Outre les 27 prisonniers, 5 mitrailleuses légères, 1 appareil de pointage de Minenwerfer, 3 postes téléphoniques, des armes, des équipements, des documents et des cartes furent ramenés au prix de 2 tués et 3 blessés pour les troupes françaises, les pertes allemandes dans les abris incendiés ou dans les combats dans les tranchées ne sont pas connues.
A noter que le groupe des grenadiers du 4e bataillon du 366e R.I qui pénétra le plus loin dans les lignes allemandes en ramenant 18 prisonniers était commandé par le sergent Darnand dont le comportement 25 années plus tard est malheureusement et tristement connu.
Cordialement,
Guy François.

[Eric de Fleurian]

Bonsoir Laurent

Vous pouvez trouver l'article cité par Guy François sur le site de Gallica au lien ci-après, pages 5 à 17 :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1 ... .f5.langFR

Cordialement
Eric