Bonsoir à toutes et à tous,
Bonsoir Dominique,
Et c'est .............
............. gagné!
Il s'agissait bien de la
mutinerie du 242ème RI.
Désolé d'avoir laissé mariner aussi longtemps (un impondérable en est la cause)
L'exceptionnel serait qu'elle fut fomentée par des officiers ?
Ce que je lui ai trouvé d'exceptionnel est qu'elle fait l'objet de narrations très détaillées dans le JMO du 242e - 15 pages!- et dans celui de la 113e Brigade d'Infanterie -4 pages-. Le JMO de la 57 manque pour cette date.
Et je ne pense pas que des des officiers l'aient fomentée. C'est là l'argument avancé par le général Sarrail dans "Mon commandement en Orient" parmi d'autres,
ceci dit sans préjugé aucun contre le personnage, tout aussi spécieux :
1/ Les mutineries du Chemin des Dames ont été spontanées, pourquoi celle-là ne le serait pas? La différence entre ces deux séries de mutinerie réside, et
cela va dans le sens de la thèse de Pédroncini, qu'en France il y a eu tentative de récupération par les pacifistes et les révolutionnaires alors qu'en Orient elles se sont déroulées dans un calme parfait et presque .... discipliné. Il faut lire le JMO.
2/ Le régiment était sous-encadré, de plus 28 officiers ont été fauchés lors des attaques de fin mars. Il ne devait pas rester beaucoup de cadres de contact, les seuls suffisamment proches des soldats pour être écoutés.
3/ Sarrail n'hésitait pas à sanctionner des officiers pour beaucoup moins que ça, pourquoi n'y a-t'il eu aucune sanction contre eux?
4/ Si des officiers l'avaient vraiment fomentée on devrait trouver d'autres traces que le livre du général Sarrail et l'article de Jacques Ancel.
5/ Sarrail n'essaierait pas de justifier ces mutineries par d'autres arguments
- C'est dû à la faiblesse du chef de L'Armée Française d'Orient. <<Malheureusement, le général Grossetti, qui les commandait, a maigri de plus de 20 kilos ; il a toujours de l'énergie, mais est prêt à sombrer sous les coups de la maladie.>>
- C'est la faute du divisionnaire <<Le général Jacquemot, un des meilleurs, sinon le meilleur de mes divisionnaires, a peut-être, aux dernières attaques, trop demandé à sa division.>>
- il n'y avait pas assez de bateaux pour les permissionaires <<Il y a eu par exemple des mois où au lieu des permissionnaires, les rapatriés pour diverses causes, et même les prisonniers de guerre ont presque entièrement pris toutes les places des transports>>. 500 places ont tout de même été trouvées immédiatement pour calmer les mutins...
- D'autres encore, mais la cerise sur le gâteau : <<Quand j'ai demandé à relever par unités constituées, je n'ai récolté que des épigrammes. Il y a cependant 3 régiments de chasseurs d'Afrique, dont presque tous les hommes ont plus de 18 mois d'Orient; comment les envoyer en permission,
et comment en même temps soigner les chevaux ?>>
- Il ne parle que des 18 mois or, parmi les mutins, 421 hommes n'ont
jamais bénéficié de permission depuis août 1914 et 445 depuis 18 mois.
Ceci étant posé, il est vraisemblable que les cadres devaient être aussi las que les soldats, qui l'ont ressenti. J'ai lu quelque part un adage qui me semble approprié ici : "quand le chef s'asseoit les hommes se couchent".
Sources :
JMO du 242e RI à partis du 6 juillet 1917 (cote 26 N 726/3)
JMO de la 113e BI à partir du 6 juillet 1917 (cote 26 N 527/4)
"Mon commandement en Orient" général Sarrail (page 264 et suivantes)
ici
"De la servitude militaire, huit jours chez les mutins" Jacques Ancel cité dans "La revue Europe et les romans de l'entre-deux-guerres, 1923-1939" page 22
ici
Quand à l'indice 5.... est-ce celui-là qui vous a donné la solution?
Edité pour changer le titre et ajouter les cotes des JMO
Cordialement
IM Louis Jean
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