Bonjour,
Sur le JMO du service de santé de la 58° DI, à la page 55, il est noté que les 2, 3, 4 et 5 mai 1915, à la veille de la deuxième offensive d'Artois, "7200 masques contre gaz asphyxiants ont été distribués aux troupes de la division avec quantités correspondantes d'hyposulfite de soude."
La première attaque aux gaz ayant eu lieu le 22 avril, soit seulement 10 jours auparavant, je trouve remarquable que des unités aient été équipées si rapidement.
Je m'interroge s'il s'agit d'un cas relativement isolé ou si l'ensemble des troupes de cette offensive étaient munies de ces protections.
Bien cordialement.
Jean-Marie
Distribution de masques à gaz début mai 1915
-
François Guilhem
- Messages : 13
- Inscription : mar. janv. 18, 2022 9:55 am
-
Ardennes 59
- Messages : 142
- Inscription : sam. déc. 28, 2013 1:00 am
Re: Distribution de masques à gaz début mai 1915
Bonsoir,
Concernant le JMO du service de santé de la 58° DI, à la page 55, il est noté que les 2, 3, 4 et 5 mai 1915, à la veille de la deuxième offensive d'Artois, "7200 masques contre gaz asphyxiants ont été distribués aux troupes de la division avec quantités correspondantes d'hyposulfite de soude."
La première attaque aux gaz ayant eu lieu le 22 avril, soit seulement 10 jours auparavant, je trouve remarquable que des unités aient été équipées si rapidement.
Je m'interroge s'il s'agit d'un cas relativement isolé ou si l'ensemble des troupes de cette offensive étaient munies de ces protections.
Réponse et interrogation:
Je pensais que le chlore avait été utilisé par les Allemands contre les Alliés lors de la deuxième bataille d’Ypres en avril 1915 et peut-être avant des grenades lacrymogène.
Par contre des masques comme on l'entends actuellement j'en doute car des témoignages parlent systèmes de protection respiratoires de fortune. Un mouchoir ou un chiffon sur le nez imbibé d’une solution d’eau, de bicarbonate de soude, d’urine permettait de se prémunir des effets des gaz de chlore (Efficacité???).
Plus tard on a vu le résultat.
"Il parait qu'en 1914 seuls les soldats allemands étaient équipés de protections respiratoires (en réalité de simples baillons)". Là aussi j'en doute car la guerre en 14 est de mouvement et non statique.
Voir le site ci dessous pour avoir un avis.
https://www.gazdetect.com/blog/masque-a ... -mondiale/
Ce n'ai qu'un avis et il n'engage que moi.
Salutations,
Claude
Concernant le JMO du service de santé de la 58° DI, à la page 55, il est noté que les 2, 3, 4 et 5 mai 1915, à la veille de la deuxième offensive d'Artois, "7200 masques contre gaz asphyxiants ont été distribués aux troupes de la division avec quantités correspondantes d'hyposulfite de soude."
La première attaque aux gaz ayant eu lieu le 22 avril, soit seulement 10 jours auparavant, je trouve remarquable que des unités aient été équipées si rapidement.
Je m'interroge s'il s'agit d'un cas relativement isolé ou si l'ensemble des troupes de cette offensive étaient munies de ces protections.
Réponse et interrogation:
Je pensais que le chlore avait été utilisé par les Allemands contre les Alliés lors de la deuxième bataille d’Ypres en avril 1915 et peut-être avant des grenades lacrymogène.
Par contre des masques comme on l'entends actuellement j'en doute car des témoignages parlent systèmes de protection respiratoires de fortune. Un mouchoir ou un chiffon sur le nez imbibé d’une solution d’eau, de bicarbonate de soude, d’urine permettait de se prémunir des effets des gaz de chlore (Efficacité???).
Plus tard on a vu le résultat.
"Il parait qu'en 1914 seuls les soldats allemands étaient équipés de protections respiratoires (en réalité de simples baillons)". Là aussi j'en doute car la guerre en 14 est de mouvement et non statique.
Voir le site ci dessous pour avoir un avis.
https://www.gazdetect.com/blog/masque-a ... -mondiale/
Ce n'ai qu'un avis et il n'engage que moi.
Salutations,
Claude
Plus est en nous
Re: Distribution de masques à gaz début mai 1915
Bonjour,
La thèse très riche d'Arnaud Lejaille donne des informations sur les premières protections, vers mi-mai :
http://guerredesgaz.fr/Masques-france-p ... asques.php
Cordialement,
Régis R.
La thèse très riche d'Arnaud Lejaille donne des informations sur les premières protections, vers mi-mai :
http://guerredesgaz.fr/Masques-france-p ... asques.php
Cordialement,
Régis R.
-
François Guilhem
- Messages : 13
- Inscription : mar. janv. 18, 2022 9:55 am
Re: Distribution de masques à gaz début mai 1915
Bonsoir,
Etrange, dans la thèse d'Arnaud Le Jaille il est noté que "les premiers exemplaires (de baillons) sont envoyés à l'armée du Nord le 12 mai 1915".
Or sur le JMO du service de santé de la 58°DI, il est bien écrit que des masques contre gaz asphyxiants (c'est la terminologie employée et non baillons ou sachets) ont été distribués les 2, 3, 4 et 5 mai 1915.
Autre interrogation. Il me semble qu'à ce moment là une division compte 13 000 fantassins et seuls 7 200 masques ont été distribués. Sur quels critères l'ont-ils été ? Seulement aux bataillons en première ligne lors du début de l'offensive ?
Des idées ?
Cordialement.
Jean-Marie
Etrange, dans la thèse d'Arnaud Le Jaille il est noté que "les premiers exemplaires (de baillons) sont envoyés à l'armée du Nord le 12 mai 1915".
Or sur le JMO du service de santé de la 58°DI, il est bien écrit que des masques contre gaz asphyxiants (c'est la terminologie employée et non baillons ou sachets) ont été distribués les 2, 3, 4 et 5 mai 1915.
Autre interrogation. Il me semble qu'à ce moment là une division compte 13 000 fantassins et seuls 7 200 masques ont été distribués. Sur quels critères l'ont-ils été ? Seulement aux bataillons en première ligne lors du début de l'offensive ?
Des idées ?
Cordialement.
Jean-Marie
Re: Distribution de masques à gaz début mai 1915
Bonjour,
La thèse mentionne aussi bien les premières fabrications à l’initiative du ministère de la Guerre que les mises en route, en urgence, de fabrications de protections au niveau local.
A partir de votre première recherche, on retrouve la trace de ces mesures :
Le JMO du Service de Santé de la 58e DI, outre ce que vous avez relevé, indique , au 25 avril, la « confection et distribution de masque contre les gaz asphyxiants et de bicarbonate de soude ». Fabrication faite avec le concours du GBD et du GBCA.
Le JMO du groupe de brancardier du 21e CA relate le départ pour Paris, le 27 avril, du pharmacien Heintz pour l’achat de 250 kg d’hyposulfite de soude et de 20 kg de carbonate de soude, « pour masques contre gaz asphyxiants ». Il revient de sa mission le 1er mai.
Une relation plus complète se trouve dans le JMO de la direction du Service de Santé du 21e CA.
Au 26 avril « Un examen de la poudre anti-chlore fournie par les Anglais est demandée au laboratoire de la Xe armée ( ). Recherche d’un appareil pour protection des bronches contre les vapeurs chlorées. Visite à Béthune au médecin divisionnaire anglais (2e Division) ».
Le 27 avril, « étude sur l’hyposulfite de soude pour lutter contre les gaz chlorés (M Heintz est chargé des expériences à ce sujet ( ) L’eau de chaux donne de bons résultats pour imprégner les masques contre le chlore ( ) ».
Le 28 avril, « Le masque de toile imprégnée d’eau de chaux parait le meilleur procédé à employer contre les vapeurs de chlore ( ). La solution de bicarbonate de soude produit des effets utiles mais moins complets. Le masque fabriqué par l’Intendance analogue au masque de chloroforme (système anglais) pourrait comporter un sachet de poudre calcaire (chaux et cendre fine). »
30 avril, « Le MA préconise l’eau de chaux pour imprégner les étoffes (mouchoirs, etc) constituant un masque improvisé contre les gaz asphyxiants. Notification est faite aux divisions. La 58e Division est munie de masques faits par le GBD avec des paquets de pansement moyens, un paquet donne six masques. »
1er mai, « Heintz apporte l’hyposulfite qui sera répartie dans les divisions dès ce matin : 2 cuillerées par litre avec une pincée de soude »
Sur les destinataires de ces premiers masques, il faudrait étudier les JMO des brigades et régiments.
Cordialement,
Régis R.
La thèse mentionne aussi bien les premières fabrications à l’initiative du ministère de la Guerre que les mises en route, en urgence, de fabrications de protections au niveau local.
A partir de votre première recherche, on retrouve la trace de ces mesures :
Le JMO du Service de Santé de la 58e DI, outre ce que vous avez relevé, indique , au 25 avril, la « confection et distribution de masque contre les gaz asphyxiants et de bicarbonate de soude ». Fabrication faite avec le concours du GBD et du GBCA.
Le JMO du groupe de brancardier du 21e CA relate le départ pour Paris, le 27 avril, du pharmacien Heintz pour l’achat de 250 kg d’hyposulfite de soude et de 20 kg de carbonate de soude, « pour masques contre gaz asphyxiants ». Il revient de sa mission le 1er mai.
Une relation plus complète se trouve dans le JMO de la direction du Service de Santé du 21e CA.
Au 26 avril « Un examen de la poudre anti-chlore fournie par les Anglais est demandée au laboratoire de la Xe armée ( ). Recherche d’un appareil pour protection des bronches contre les vapeurs chlorées. Visite à Béthune au médecin divisionnaire anglais (2e Division) ».
Le 27 avril, « étude sur l’hyposulfite de soude pour lutter contre les gaz chlorés (M Heintz est chargé des expériences à ce sujet ( ) L’eau de chaux donne de bons résultats pour imprégner les masques contre le chlore ( ) ».
Le 28 avril, « Le masque de toile imprégnée d’eau de chaux parait le meilleur procédé à employer contre les vapeurs de chlore ( ). La solution de bicarbonate de soude produit des effets utiles mais moins complets. Le masque fabriqué par l’Intendance analogue au masque de chloroforme (système anglais) pourrait comporter un sachet de poudre calcaire (chaux et cendre fine). »
30 avril, « Le MA préconise l’eau de chaux pour imprégner les étoffes (mouchoirs, etc) constituant un masque improvisé contre les gaz asphyxiants. Notification est faite aux divisions. La 58e Division est munie de masques faits par le GBD avec des paquets de pansement moyens, un paquet donne six masques. »
1er mai, « Heintz apporte l’hyposulfite qui sera répartie dans les divisions dès ce matin : 2 cuillerées par litre avec une pincée de soude »
Sur les destinataires de ces premiers masques, il faudrait étudier les JMO des brigades et régiments.
Cordialement,
Régis R.