charge à la baïonnette

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LABARBE Bernard
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Re: charge à la baïonnette

Message par LABARBE Bernard »

Bonsoir à tous,
Couraud (qui y était), "Le 57ème R.I. pendant la Grande Guerre": Guise, 28 août 14: ....le 3ème Bon, qui s'est rapproché du 2ème, se lance à l'assaut 9ème et 10ème Cies déployées en tête, suivies par les 11ème et 12ème et la C.H.R. en petites colonnes. Baïonnette au canon, drapeau déployé, la musique jouant la Marseillaise, cette troupe se porte hardiment en avant....
Puis peu après,... Alors de toutes parts, de Guise, de Flavigny-Le-Petit, de la grand'route de Rouen, se déclenche une fusillade terrible, des hauteurs voisines éclate un tir de barrage d'artillerie de tous calibres. Des rangs entiers sont fauchés. Au cri de "en avant", les survivants foncent toujours dans l'ouragan. L'ennemi redoutant d'être rejeté sur l'Oise, redouble la violence de son tir. décimée, morcelée vacillant sous la trombe de feu, la colonne d'attaque se brise et s'écroule à quelques centaines de mètres de Guise.
A Guise la musique mais sans les paroles, A Corbény le 13 septembre 14 les paroles mais sans la musique.... Le 1er bataillon met alors baïonnette au canon, et animé par son chef [Cdt Picot (Les gueules cassées)], d'un élan superbe, méprisant obus et balles, chantant à pleine voix la Marseillaise, se lance au pas de charge, etc...
Allons-zenfants...
Cordialement,
Bernard
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claude gian
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Re: charge à la baïonnette

Message par claude gian »

Merci Bernard..

Je suis sur qu'on va en trouver d'autres exemples..
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Stephan @gosto
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Re: charge à la baïonnette

Message par Stephan @gosto »

Bonsoir,

La Marseillaise, pour le 74e R.I., ce fut :
  • le 22 mai 1916, à Douaumont, avec le 3e bataillon.
A tue-tête, mais sans musique.

Bonne soirée.

Stéphan
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Arnaud Carobbi
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Re: charge à la baïonnette

Message par Arnaud Carobbi »

Bonjour à tous,

La Marseillaise du 46e RI à Vauquois, en musique.

Extrait et image du journal La jeune France - N°75, 13 août 1916 - La charge en musique du 46e de ligne (disponible sur Gallica)
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"C'était le 28 février 1915, le 46e était dissimulé dans un chemin creux de X... (...) dans un silence impressionnant, une voix clama : "Le 46e en avant !" Alors, d'un même et splendide élan, les poilus du 46e s'élancèrent. Or, en même temps qu'eux, sortait du boyau un groupe d'une vingtaine d'hommes qui, le plus paisiblement du monde, formèrent le rond, sans souci des balles, des shrapnells, des obus ! C'étaient les musiciens du régiment ! Tout de suite le chef de musique, Claude Laty, leva sa baguette blanche et à son commandement s'éleva l'air de la Marseillaise. Cependant, tandis que l'orchestre faisait ainsi sa partie dans l'assaut, le baryton Magny avait le bras traversé par un éclat d'obus et une basse, Tillocher, tombait grièvement blessé. Le rond se resserra et les musiciens continuèrent à jouer sans la moindre fausse note. Ils en étaient à la mesure : l'étendard sanglant est levé... lorsque la flûte Delaitre et l'alto Eugels tombèrent, morts (...). Et l'orchestre tonitrua la charge aux accents terribles ! Mais presque coup sur coup, l'une des clarinettes, Laurent, tombait frappé au ventre, la grosse caisse, Blanchard, la joue traversée par une balle, culbutait avec son instrument et le flûtiste, Régnier, était blessé à la main."

Pendant ce temps, les hommes du 46e RI et du 89e RI attaquaient, baïonnette au canon. Les pertes furent terribles, mais pas un mot dans le récit pour les enfants... ni pour les adultes de l'époque d'ailleurs.

Delaître Georges
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Engels Henri
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Laurent Marcel Léon
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Gastel Marcel
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Recoupement réalisé à l'aide de la liste des pertes disponible dans l'historique du 46e RI, qui mentionne également les faits. ce qui n'est pas le cas de la presse parlant de la prise de la butte à l'époque, ni du JMO du régiment, de la brigade et de la division...

Amicalement,
Arnaud
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Stephan @gosto
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Re: charge à la baïonnette

Message par Stephan @gosto »

Bonsoir,

De mémoire, je crois que le 151e "chantonna" également en grimpant la cote 304 ou le Mort-Homme, je ne sais plus...

Bonne soirée.

Stéphan
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pierreth1
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Re: charge à la baïonnette

Message par pierreth1 »

Bonjour,
Concernant la marseillaise, ce n'est effectivement pas réglementaire et c’est logique chaque sonnerie de clairon correspondant à la transmission d’un ordre précis. , je pense que la raison de cette transgression vient du fait que la musique au début du conflit ne prend pas part a l'assaut mais est de coté a proximité et donc joue or la charge comme les autres sonneries réglementaire se joue au clairon, a la trompette de cavalerie peut être battue au tambour mais n'est pas faite pour les autres instruments.(même si il existe des instrumentations) De plus si la sonnerie de clairon est malgré le bruit du champ de bataille parfaitement audible et surtout identifiable, une orchestration le sera nettement moins du fait du mélange des harmonies, par contre une musique comme la marseillaise peut avoir un effet entrainant
On peut donc parfaitement concevoir qu'il s'agissait "d'initiatives personnelles" du chef de musique. (Ou du chef de corps) Je n'ai pas ma documentation avec moi mais j'avais trouvé un grand nombre d'exemples tous au début du conflit ce qui est normal. La musique (du fait des diminutions d'effectifs entre autre, du manque de temps pour s'entrainer à jouer. De son inutilité dans les tranchées et de l’emploi en général des musiciens comme brancardiers poste plus nécessaire) disparait progressivement d’autant qu’il est plus facile de remplacer nombre pour nombre un fantassin, un clairon (on apprend assez vite les sonneries) qu’un musicien qui doit déjà être formé avant son incorporation
Tés vite seul le clairon reste utile dans les unités pour la transmission des ordres (il y a encore peu chaque compagnie, batterie ou escadron avait sur son tableau d’effectif théorique un clairon ou trompette et l’instrument correspondant vestige de l’époque ou celui-ci servait de « poste radio » Donc dès 1915 je pense que l’on revient à l’application du règlement.
A titre anecdotique la dernière unité qui « monta à l’assaut » en chantant la marseillaise fut en 1954 à Dien Bien Phu le Bataillon de Parachutiste Vietnamien lequel s’élança avec le Bataillon Etranger Parachutiste qui lui chantait son chant légionnaire.
Cordialement
Pierre
pierre
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mounette_girl
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Re: charge à la baïonnette

Message par mounette_girl »

Bonjour à tous,

Juste un petit document familial :

Carte-lettre reçue par mon GP (alors sergent instructeur à Villemoustaussou - 11), au sujet de son jeune frère tué en septembre 1914 :
"Le 23 avril 1915
Monsieur Ducloux
En réponse à votre lettre du 15 courant, voici les renseignements recueillis sur la mort de votre frère. Il fut tué le 16 septembre au cours d'une charge à la baïonnette sur Binarville. Sa mort fut celle d'un brave frappé d'une balle au cœur qui l'arrêta net dans sa course. Il s'est abattu et n'a plus bougé, ce qui fait supposer qu'il n'a pas souffert. Quant à l'endroit de la tombe, ce sont les Allemands qui ont dû en prendre soin, car à la nuit nous devions nous replier dans la forêt et laisser nos malheureux camarades sur le terrain.
Recevez Mr l'assurance de mes meilleurs sentiments. RD."


Mais ce petit courrier n'explique pas ce que fut cette charge à la baïonnette.

Cordialement.
Mounette.
"Tes yeux brillaient moins aujourd'hui /Dis-moi, dis-moi pourquoi chère âme /Dis-moi quel chagrin, quel ennui /Mettait un voile sur leur flamme." - Sergent Ducloux Désiré, dit Gaston - 146° RI
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RN059
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Re: charge à la baïonnette

Message par RN059 »

La dernière charge à la baionnette de l'Armée Française date de la Guerre de Corée lorsque le une section du Bataillon de Corée , bousculant une compagnie Chinoise repris les collines de Wonju en janvier 1951 si mes souvenirs sont exacts
Il y eut même si je ne m'abuse deux charges à la baïonnette durant cette même bataille à des endroits différents.
L'ordre du jour de la VIIIème Armé à l'intention des troupes de Corée suite à cette action rappela que la baïonnette n'avait pas été crée uniquement "pour ouvrir des boites de conserve", et quelle restait une arme très dissuasive.

Mais je ne crois pas que ce soit la dernière charge de l'armée française à la baïonnette, en effet, le 27 Février 1995, l'assaut du pont de Verbania en Yougoslavie du 3ème RIMa a conduit à des combats aux corps à corps à la Baïonnette.

Témoignage d'un officier ayant mené l'assaut vers 1h08 dans le documentaire "La guerre en face".
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Hotchkiss62
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Re: charge à la baïonnette

Message par Hotchkiss62 »

Bonjour à tous,

Mounette, je ne veu pas dénigrer l'importance sentimentale du document que vous citez mais il faut etre trés méfiant avec les lettres écrite par les gradé pour la famille... Elle sont souvent écrite avec des violons, et on "glorifie" volontier leur mort, la rendant "belle" et "douce", héroique et "calme"...

J'ai vu dans le cadre de mes recherches beaucoup de lettre de ce genre, écrite par des officiers pour la famille... L'une d'elle m'a particuliérement marqué:

"Il s'est dréssé pour faire le coup de feu contre une mitrailleuse et l'arme lui a logé une balle en plein coeur... Il tomba sans un bruit, tué sur le coup et ses hommes (il était sergent) se rassemblérent pour receuillir ses derniéres paroles..."

ça se passe de commentaire... Une MG tire 400 à 500 coup minute, mais ne loge qu'une balle dans le coeur, puis s'enraye pour permettre au soldat de se rassembler devant elle afin de receuillir les paroles de leur sergent tué sur le coup.... :sarcastic:

Ne prenez pas mal ce que je veu dire, c'est sans irrespect aucun pour qui que se soit, je veu juste vous faire partager l'expérience que j'ai de ce genre de document... ;)


Pour en revenir aux charges à la baionnette... De nombreux témoignages d'ancien Poilu et de soldats Allemands attestent qu'il y en a bien eu, je ne comprend pas trop qu'on puisse en douter... :???:

Bien cordialement.
Recherche tout objets ou photos du 8éme RI, 33 RI, 162éme de Ligne en 1914-15, et le 11éme esc du train de 16 à 18; Recherche également Photos et objets du front de l'Artois; Merci.
pierreth1
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Re: charge à la baïonnette

Message par pierreth1 »

Bonjour,
Ne mélangeons pas tout, le pont de Verbania c'est l'assaut d'une section appuyée d'une rive sur un poste serbe. Cela ne retire rien aux mérites des marsoins qui y ont participé, je le dis d'autant mieux que j'ai eu sous mes ordres un des caporaux (croix de la VM et MM) vidé du RIMa où il servait car devenu "incommandable" après ces évènements.. Je dois dire que durant les deux ans où il a servi dans mon unité je n'ai eu strictement aucun problème il suffisait juste de lui montrer qui était le chef...
Mais cela étant dit on ne peut pas parler au sens strict de charge à la baionnette, mettre baionnette au canon et aller à l'attaque dans les conditions actuelles ce n'est pas comparable.
Par ailleurs (mais je peux me tromper) il me semble aussi qu'a Dien Bien Phu les compagnies de légionnaire parachutistes (1er BEP) des capitaines Martin et Brandon sont montées le dix avril 54 à l'assaut "d'Eliane"en chantant le chant de leur unité: "Contre les Viets, contre l’ennemi.." suivi des compagnies de parachutistes vietnamiens (5eme BPVN) des capitaines Pham et Guilleminot chantant eux la "Marseillaise" (car n'ayant pas de chant d'unité..) avaient eux aussi mis baionnette au canon pour ceux équipés d'armes qui en étaient dotées.....Donc on peut aussi dire que la dernière fois que la "Marseillaise" a été utilisée dans un assaut de l'Armée française ce fut par une unité d'un état associé sous commandement français...(cela nous ramène aussi paradoxalement au début de 14 où bien souvent lors de l'assaut la musique régimentaire joue la"Marseillaise"


Mais concernant la charge à la baionnette je crois que l'on confond deux choses différentes !

La charge à la baionnette du début de la guerre de 14/18 est une tactique de combat, méprisant le feu on charge contre "vents et marées" en pensant prendre un ascendant moral sur l'ennemi, ces charges se font quasiment en ligne sur des terrains découverts et le but est d'arriver le plus vite possible au corps à corps pour exterminer l'enemi à l'arme blanche. La troupe attaque en "masse" et ne tire pas ou alors par feu de section popur ,ne pas désorganiser le dispositif. Dans ce type de charge le commandant d'unité sabre au clair est en tête de dispositif ses chefs de section devant celles ci les sous officier adjoint derrière la section en "serre file" C'est un effectif par compagnie de quasiment 200 baionnettes!En 1914 le fantassin avec la baionnette au bout de son fusil est accompagne à sa droite et à sa gauche par d'autres fantassins équipés de même! cela change complètement la "donne" quand on compare avec la suite!


L'attaque baionnette au canon après une préparation d'artillerie en se déplacant par section en se disséminant sur le terrain ne procède pas du tout de la même "philosophie" il est évident que lorsque l'on arrive au contact de l'ennemi si celui ci résiste il faudra "finir le travail " à la grenade à l'arme blanche et à la pelle de tranchée, il y a toujours des baionnettes mais elle a perdu de sa "prépondérance" dans son utilisation, le fantassin avec baionnette au fusil est accompagne de grenadiers etc; mais pendant le déplacement et même si il est évident qu'il faut atteindre la ligne de défense de l'adversaire le plus vite possible il n'est pas interdit de faire usage des ses armes, de lancer des grenades etc..Les officiers sont "dans le rang" rien ne les distingue de loin même si ils se doivent de "montrer l'exemple" dans cette compagnie il y a des tireurs VB sans baionnette des mitrailleurs et pourvoyeurs dont le role n'est pas non plus de combattre avec cette arme


Il ne faut pas non plus sous estimer le coté rassurant de cette arme, le fait d'attaquer avec ce système sous entend que l'on devrait réussir à atteindre l'adversaire sinoin inutile d'alourdir son arme. cela peut paradoxalement contribuer à augmenter la combativité. après 1945 les US avaient envisagé de supprimer la baionnette car statistiquement elle n'avait été que peu voir pas du tout utilisée y compris dan sle pacifique par les américains, les japonais eux chargeant avec mais dans des conditions tellement démentes que peux atteignaient les lignes US vivants (voir les rapports de morts des deux belligérants..) Après la Corée les US n,e se sont plus jamais posé la question de la suppression de cette arme blanche ce qui montre bien qu'elle n'a pas que des défauts..et pourtant on nn'envisage pas de refaire 14 avec...
Cordialement
Pierre
pierre
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