Instruction au service armé

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celinesamson
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Instruction au service armé

Message par celinesamson »

J'aimerais savoir en quoi consistait l'instruction au service armé vers la fin 1914. Mon AGP a passé trois mois dans deux casernes fin 1914/début 1915 avant d'être envoyé sur le front. J'ai trouvé ces informations mais elles ne sont peut-être pas exactes:

Exercices en intérieur (cours théoriques de vie militaire, entretien du matériel);
Maniement du fusil et tir;
Utilisation de la baïonnette en combat rapproché (où l’ennemi est figuré par un gros sac de sable accroché à une sorte de gibet de potence);
Apprendre à se tenir au garde-à-vous et défiler au pas cadencé;
Gymnastique, course à pied, longues marches en portant son « barda » sur le dos, bivouacs, construction d'abris;

Merci,
Céline
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demonts
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Re: Instruction au service armé

Message par demonts »

Bonjour,
Ce texte vous donnera déjà une petite idée de ce qui se faisait lors de la formation militaire.



La formation des militaires
par Michaël Bourlet et Bertrand Fonck

La formation de la troupe.

Cependant, pour la majorité des Français, la véritable formation militaire commence avec l’incorporation dans un régiment ou sur un navire. L’instruction des militaires du rang se fait dans la caserne, où les conditions de vie sont très difficiles. En moyenne, les conscrits effectuent six à huit heures d’exercices par jour, en plus des corvées. Le but de cette instruction, codifiée par des textes réglementaires, est de préparer individuellement et collectivement les recrues à manœuvrer et à combattre. Les soldats apprennent les grades et les nombreux commandements, en somme tous les aspects du métier militaire, grâce à des méthodes d’enseignement, appelées aussi écoles, qui comprennent différents niveaux (écoles du soldat, de la section, de la compagnie, du bataillon). Les exercices physiques, à base de gymnastique, de tir et de marches très nombreuses, constituent le socle de l’instruction militaire. Le conscrit participe aux manœuvres (service en campagne) et effectue des travaux avec sa compagnie. Les exercices intellectuels ne sont pas absents de la formation : cours théoriques sur les manœuvres ou l’armement, représentations théâtrales, conférences données par les officiers du régiment. Enfin, pour renforcer l’esprit de corps, une salle d’honneur est installée dans chaque régiment dès la fin des années 1880. Ce « musée éducatif » permet de mettre en valeur les traditions, l’histoire, les morts de l’unité sur fond de lien entre l’armée, la nation et la République.
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Après plusieurs mois de service, les conscrits éduqués et qui s’illustrent au cours de leur formation militaire ont la possibilité de devenir caporal puis sous-officier. Avant la première guerre mondiale, les sous-officiers de métier, engagés, rengagés ou appelés sont formés sur le tas, pour assurer le service intérieur d’une unité et pour commander des hommes au combat. Le corps des sous-officiers se caractérise par sa mauvaise réputation (alcoolisme, brutalités) et la médiocrité de la formation de ses membres. Pourtant, les sous-officiers sont appelés à constituer la colonne vertébrale de l’armée. Ils jouent un très grand rôle dans l’instruction puisqu’ils assurent le « dressage » des soldats, forment les soldats élèves-caporaux, les caporaux élèves-sergents et les candidats pour officiers de réserve. Enfin, les meilleurs sous-officiers peuvent intégrer le corps des officiers, à condition de réussir le concours dans une école militaire d’armes. Pendant plusieurs mois, ils suivent des cours préparatoires organisés au sein des unités. Les épreuves du concours portent sur un programme aligné sur celui de l’enseignement primaire supérieur.
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Dans la Marine, l’Inscription maritime n’est plus adaptée à l’évolution technique de la flotte. Une partie des inscrits maritimes ne possèdent ni les connaissances techniques nécessaires ni l’instruction pour les acquérir. Pour surmonter ces difficultés de recrutement et de formation, la Marine fait appel à des conscrits du contingent qui possèdent des savoir-faire plus utiles à la Royale qu’à l’armée. En outre, l’École des mousses et apprentis marins de Brest est réorganisée en 1910. Seule l’École des apprentis mécaniciens, fondée à Lorient en 1900, ne connaît pas de difficultés de recrutement.
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Dans cette organisation, l’officier joue un rôle fondamental en qualité d’instructeur militaire mais aussi d’éducateur civique. Le commandant Hubert Lyautey développe cette idée quand il publie « Du rôle social de l’officier dans le service militaire universel » dans la Revue des Deux Mondes en 1891. L’officier doit être capable de souplesse dans son commandement et se préoccuper de l’éducation de ses hommes. Il est un éducateur qui prolonge, au sein des armées, l’action entreprise par le maître d’école. Progressivement, au cours de leur formation, les officiers sont préparés à assurer ce rôle.

Bonne journée.
François
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yvo35
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Re: Instruction au service armé

Message par yvo35 »

Bonjour,
demonts a écrit : sam. avr. 11, 2020 11:50 am Cependant, pour la majorité des Français, la véritable formation militaire commence avec l’incorporation dans un régiment ou sur un navire.
Pour les marins, cette instruction n'avait-elle pas lieu dans un Dépôt des Équipages avant l'embarquement sur un bâtiment?
Cordialement
Yvonnick
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demonts
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Re: Instruction au service armé

Message par demonts »

Bonjour,

Je pense que c'est pour les deux.
Pour présenter le texte voici ce qu'il y avait d'écrit juste avant!

La défaite de 1871 provoque une prise de conscience, de la part du pouvoir politique et de l’autorité militaire, de la nécessité de réformer l’armée. Dès lors, la formation des militaires, et principalement celle des cadres, devient une priorité. Au tournant des XIXe et XXe siècles, l’institution militaire ne peut rester à l’écart du mouvement de scolarisation qui touche la population française. Progressivement, les militaires se passionnent pour les études et le travail intellectuel. À la veille de la première guerre mondiale, les officiers sont non seulement préparés et formés pour commander au feu, mais aussi pour instruire militairement et éduquer des millions de Français. Ils sont devenus des cadres de la nation qui contribuent à former des citoyens.

Cordialement.

François
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celinesamson
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Re: Instruction au service armé

Message par celinesamson »

Merci de vos réponses
cordialement,
Céline
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