Pantalon rouge

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jcp66
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Pantalon rouge

Message par jcp66 »

Bonjour
On a beaucoup parlé des pantalons rouges et du fait qu'ils auraient été la cause de nombreux morts de la grande guerre.
Y a t il eu des travaux pour évaluer l'impact de cette couleur voyante sur les hécatombes des premiers mois ?
Merci
Cordialement
Jean-Claude
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demonts
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Re: Pantalon rouge

Message par demonts »

Bonjour,

Je pense aussi que l'utilisation de nouvelles armes comme la mitrailleuse a fait beaucoup de dégâts. Je regardais hier un reportage sur la bataille d'Ypres où les anglais qui portaient des tenues kakis, qui était plus de 20 000, se sont fait étrillés par un groupe de 90 hommes seulement, armés de mitrailleuses. Les anglais on été contraints de se replier. En 15 mn plus de 3000 hommes étaient déjà morts ou blessés.;

Cordialement.

François
air339
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Re: Pantalon rouge

Message par air339 »

Bonjour,


Pour compléter le reportage bien renseigné de FR3, voici une sommaire chronologie française sur la « visibilité des tenues », selon le terme retenu par l’étude essentielle de Gérard et Devismes en 1890 :

1902 : création d’une commission d’étude des uniformes (ministère de la Guerre).

1903 : essai auprès de quelques compagnies parisiennes d’une tenue kaki dite «boër », suite aux enseignements de la guerre du même nom.

1905 : essai de tenues « beige-bleuté ».

1906 : essai de tenue « gris-vert » dit réséda.

1909 : un budget est voté pour des essais d’une tenue dessinée par Detaille.

1910 : création d’une commission fixant les conditions d’adoption.

1911 : essai aux grandes manœuvres d’automne du « vert réséda ».

1912 : présentation de la tenue au public lors de la revue de Longchamp.

1912 : décision ministérielle sur les principes retenus pour la nouvelle tenue.

1913 : proposition par la commission d’étude des nouveaux uniformes de couleur « tricolore »

Mai 1914 : accord du Conseil supérieur de la Guerre pour le changement de couleur.

10 juillet 1914 : vote d’un crédit spécial permettant la « substitution aux draps actuels d’un drap de couleur neutre ».

En juillet 1914, après 20 ans de réflexion, tout est donc prêt pour le passage au bleu clair. Pour cela on attend un dernier point : la fin des contrats existants auprès des fournisseurs, arrivants à échéance en… septembre 1914.




L’affaire est d'autant plus compliquée qu'elle concerne beaucoup d’acteurs :

- Le ministère de la Guerre, qui est certainement le premier convaincu de l’utilité du changement, dès 1902.
- L’opinion publique, peu au fait des évolutions du combat…
- Le corps des officiers, qui s’affrontent sur le sujet dans de nombreuses publications : pour certains le changement est une évidence, mais pour d’autres le « prestige » de l’uniforme est atteint.
- Enfin et surtout, le législateur, qui vote les crédits !



Sur la visibilité réelle, les études d’avant-guerres avaient largement montré qu’elle tient avant tout au mouvement. Des observations en avion de troupes en mouvement démontrent également la grande visibilité du chatoiement des gamelles.
Aux premiers combats, les prisonniers sont interrogés sur le sujet : oui, ils voient bien du rouge, mais ce qu’ils voient surtout ce sont des silhouettes qui bougent. Les officiers sont immédiatement reconnaissables, non pas aux galons dorés, mais à leur gestuelle !
Les récits de combattants français évoquent le peu de visibilité des soldats allemands, qui tient avant tout à leur utilisation du défilement (haies, fossés, sous-bois). Peu de silhouettes visibles donc, le feldgrau ne vient qu’en second lieu.

Bref, une troupe lancée en masse compacte, depuis plusieurs centaines mètres en terrain découvert, quelle que soit sa couleur de tenue, est condamnée à être massacrée par les mitrailleuses. L’avance par bonds était censée y remédier, relisons les récits : 1er bond, l’adversaire réagit avec temps de retard, 2e bond, pareil, mais au 3e bond la manœuvre est anticipée, l’ennemi a bien vu où se sont couchées les silhouettes (rappelons aussi le brillant de la gamelle qui surmonte le paquetage, la baïonnette étincelante !) les mitrailleuses peuvent faucher bas, alors qu’il reste encore 4 ou 5 bonds à réaliser…


Cordialement,


Régis
Dernière modification par air339 le dim. oct. 28, 2018 5:39 pm, modifié 1 fois.
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jcp66
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Re: Pantalon rouge

Message par jcp66 »

Très intéressant cet article. Merci Régis.
Finalement la stratégie du mouvement, le manque de mitrailleuses et d'artillerie sont probablement plus responsables des hécatombes que la couleur du pantalon !!
Cordialement
Jean-Claude
Piou-Piou
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Re: Pantalon rouge

Message par Piou-Piou »

Bonjour à toutes et tous,

Le pantalon rouge n'est pas seul responsable de l'hécatombe, août 1914, l'armement étaient équitable de part et d'autre, le 75 à lui seul était une merveille.
La faute de l'hécatombe est à imputer en haut lieu, l'armée française en était encore aux stratégies napoléonienne, le général Lanrezac fin stratège avait vus clair et en avait fait part au G.Q.G. bien avant la déclaration de guerre et en ce moi d'août 1914 des généraux de division ou brigade passant outre des ordres de leur chef.
L'armée allemande quand à elle menait déjà pour sa part une guerre moderne stratégiquement parlant, tant à l'utilisation de son armement que l'uniforme déjà adapter certes au terrain et la manœuvre de la troupe avançant tel un rouleau compresseur.


Cordialement.
Phil.
Phil.
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gizmo02
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Re: Pantalon rouge

Message par gizmo02 »

Bonsoir

Le pantalon rouge n'a pas du trop posé de problème dans des champs de blé haut et herbes hautes d'aout

cordialement
Piou-Piou
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Re: Pantalon rouge

Message par Piou-Piou »

Bonsoir,

Dans l'Entre-Sambre-et Meuse belge, les blés étaient en gerbes et l'herbe fauchées.
Le terrain ne se présentait pas à une bataille de face, vallons, ravins et les bois, les allemands en ont tirés profit, communications adéquate pour informé de la position des troupes et autres grâce aux avions taube ce qui fut tout bon pour l'artillerie.
En ce moi d'août 1914 l'artillerie allemande et Cie MGK ont fait de gros ravage dans les rang français, à l'instars de l'artillerie française qui par manque de communication à tirer en aveugle atteignant par la même occasion ses propre troupes.

Cordialement.
Phil.
Phil.
air339
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Re: Pantalon rouge

Message par air339 »

Bonjour,



ajout : Phil, nos messages se croisent ! quelle unité !


En fait, l''été 1914 est particulièrement favorable aux moissons. Aux combats d'août, les blés sont déjà fauchés et mis en gerbes, voire en meules, les foins sont faits, et... les silhouettes se voient de loin. Les Français en font les frais à la bataille des frontières, les Allemands dès le premier assaut de la place de Liège.

Pour en revenir aux études sur les nouvelles tenues françaises, il était aussi question d'un casque (3 modèles en lice en juillet 1914), de matériel de campement en aluminium, de havresac sans cadre de bois, de brodequins de repos léger, etc...
Dans le même temps, on pouvait lire, dans le Journal de Sciences Militaires de novembre 1913, cet article sur « l’uniformité de la tenue militaire en campagne » : " [il faut choisir] une couleur bien française. Jamais en France l'opinion n'acceptera une couleur de tenue verdâtre ou grise. Nous avons heureusement encore notre panache (…) Une couleur, une seule couleur bien française et se voyant, je le regrette pour les amoureux de l'invisibilité".
L'éternelle querelle entre les Anciens et les Modernes.

Cordialement,

Régis
p Lamy
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Re: Pantalon rouge

Message par p Lamy »

Bonjour,

Hormis la tenue, je pense que c'est surtout la tactique qui a tué. Le rangs compacts de la "furia française" à la baïonnette ne font pas le poids face à l'artillerie et à la mitrailleuse. Dès 1914, c'est d'ailleurs l'artillerie qui a joué le rôle majeur, et comme indiqué précédemment, la petite gamelle tronconique en fer étamée bien luisante et juchée au sommet du havresac modèle 1893 devait faire de magnifiques reflets sous le soleil d'août.
Je ne sais donc pas si on peut attribuer la totalité des effroyables pertes de 1914 au pantalon garance; on a eu autant de morts en 1915 lors des offensives, mais en tenue bleu clair...

Cordialement.
P. Lamy
"C'est le Vin qui a fait gagner la Guerre"
Jean-Louis Billet, agent de liaison au 70e BACP
Piou-Piou
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Re: Pantalon rouge

Message par Piou-Piou »

air339 a écrit : dim. oct. 28, 2018 9:45 pm Bonjour,



ajout : Phil, nos messages se croisent ! quelle unité !


En fait, l''été 1914 est particulièrement favorable aux moissons. Aux combats d'août, les blés sont déjà fauchés et mis en gerbes, voire en meules, les foins sont faits, et... les silhouettes se voient de loin. Les Français en font les frais à la bataille des frontières, les Allemands dès le premier assaut de la place de Liège.

Pour en revenir aux études sur les nouvelles tenues françaises, il était aussi question d'un casque (3 modèles en lice en juillet 1914), de matériel de campement en aluminium, de havresac sans cadre de bois, de brodequins de repos léger, etc...
Dans le même temps, on pouvait lire, dans le Journal de Sciences Militaires de novembre 1913, cet article sur « l’uniformité de la tenue militaire en campagne » : " [il faut choisir] une couleur bien française. Jamais en France l'opinion n'acceptera une couleur de tenue verdâtre ou grise. Nous avons heureusement encore notre panache (…) Une couleur, une seule couleur bien française et se voyant, je le regrette pour les amoureux de l'invisibilité".
L'éternelle querelle entre les Anciens et les Modernes.

Cordialement,

Régis

Bonjour Régis,

Principalement chez moi, 23 et 24 août, 5ème Armée Général Lanrezac, 10ème Corps Général Defforges et sans oublier la 37ème Division d'Infanterie Général Comby et je m'en voudrais de ne pas citer particuliérement la 74ème Brigade d'Infanterie commandée par intérim Colonel Taupin.

J'ai écris et publier, auteur - éditeur, sortis juin de cette année les combats sur ma région et une pointe de régionalisme. Toutes les unités présentes sur le terrain sont citée avec force et détails.
Un in-memoriam complète l'ouvrage.
Août 1914. Wagnée - Oret. Faut-il oublier ?.
182 pages, format A4, couverture et papier de qualité. Les appréciations publique et médiatiques sont rassurantes, à ce jour 300 exemplaires vendus et en France inclus.

Cordialement.
Phil.
Phil.
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