Mutineries 1917

Avatar de l’utilisateur
christophe lagrange
Messages : 2677
Inscription : dim. mai 08, 2005 2:00 am
Contact :

Re: Mutineries 1917

Message par christophe lagrange »

Bonjour à toutes et tous,

Quelqu'un(e) parmi vous saurait-il(elle) comment étaient désignés les soldats qui constituaient les pelotons d'exécution ?
J'ai lu dans "les fusillés de la Grande guerre de N. Offenstadt" que des hommes du 147 RI avaient été "chargés" de l'exécution de mutins.
L'un de mes grands oncles était au 147 RI.
Dans ces carnets (non publiés), mon grand père (son frère) évoque une "pénible opération de police" (sic) dont son régiment était chargé après les mutineries, auquel finalement ce régiment (409 RI) ne participa pas.

Merci pour vos éclaircissements.

Cordialement
Christophe
Avatar de l’utilisateur
pierret
Messages : 656
Inscription : jeu. févr. 03, 2005 1:00 am
Localisation : BOURG-EN-BRESSE

Re: Mutineries 1917

Message par pierret »

Guy Pedroncini a publié aux Presses Universitaire de France un ouvrage initilé "Les Mutineries de 1917" ; de cet ouvrage je ne posséde que les quelques pages concernant les deux régiments de l'Ain, à savoir le 23° RI et le 133° RI.

Si vous arrivez à vous le procurer, peut-être y trouverez vous la réponse à votre question.
Avatar de l’utilisateur
christophe lagrange
Messages : 2677
Inscription : dim. mai 08, 2005 2:00 am
Contact :

Re: Mutineries 1917

Message par christophe lagrange »

Bonsoir et merci pour votre réponse,

cdlt
Christophe
Avatar de l’utilisateur
Guilhem LAURENT
Messages : 668
Inscription : dim. nov. 21, 2004 1:00 am

Re: Mutineries 1917

Message par Guilhem LAURENT »

Bonsoir à toutes et à tous,

Trouvé dans le "Livre du gradé d'infanterie à l'usage des élèves caporaux, caporaux et sous-officiers de l'infanterie et du génie" Paris, Berger-Levrault, 1915 - 1916 : p. 576

Exécution des condamnations (1)

...

(1) Pour la condamnation à mort, l'exécution a lieu conformément à l'article 52 du Service de place.

Malheureusement dans ce même bouquin, pour le service de place (extraits du décret du 7 octobre 1909 et du décret du 16 juin 1907 relatif aux honneurs et préséances) on passe de l'article 48 (punition pour infraction à la discipline dans une place) à l'article 62 (sous-officier de planton à l'hôpital)...

Je ne sais pas si vous trouverez la réponse à votre question dans cet article 52, pourquoi pas ?

Peut-être qu'un des participants du forum aura cet article dans ses archives ?

Bien cordialement

Guilhem LAURENT
Avatar de l’utilisateur
Annie
Messages : 1223
Inscription : jeu. oct. 21, 2004 2:00 am

Re: Mutineries 1917

Message par Annie »

Bonsoir à tous,

Un extrait de l'art. 52

...Le major de la garnison fait commander pour l'exécution, un adjudant, quatre sergents, quatre caporaux et quatre soldats du corps auquel appartient le condamné; ce service est effectué à tour de rôle, les militaires les plus anciens étant les premiers.... Un cinquième soldat et un cinquième sergent, pris également parmi les plus anciens après ceux qui font partie du peloton d'exécution, sont désignés l'un pour bander les yeux du condamné et le faire mettre à genoux, l'autre pour lui donner le coup de grâce....

Pas le temps ce soir de vous copier en entier les articles 51 et 52 du décret du 7 octobre 1909. Je le ferai la semaine prochaine.
Cordialement
Annie
Avatar de l’utilisateur
Annie
Messages : 1223
Inscription : jeu. oct. 21, 2004 2:00 am

Re: Mutineries 1917

Message par Annie »

Bonsoir,

Décret du 7 octobre 1909 portant règlement sur le service de place (fait référence pendant la guerre)

Art. 51
Si le jugement comporte la dégradation militaire soit comme peine principale, soit comme accessoire d’une autre peine autre que la mort, l’exécution de la condamnation a lieu devant les troupes composées comme il est dit à l’article précédent.
Le condamné est amené par un détachement ; il est dégradé après que la lecture de jugement a été faite par le greffier. Le commandant des troupes réunies prononce à haute voix la formule de dégradation : « N… (noms et prénoms du condamné), vous êtes indigne de porter les armes ; de par la loi, nous vous dégradons. »
Le plus ancien sous-officier du détachement qui a conduit le condamné lui enlève les insignes de grade et les décorations, s’il y a lieu, les épaulettes et les accessoires de l’uniforme qui constituent des marques distinctives. Le condamné, conduit par un gradé et quatre soldats, passe ensuite devant le front des troupes, qui ont l’arme sur l’épaule.

Art. 52
S’il y a condamnation à mort, l’exécution a lieu en présence des troupes de la garnison en armes. Le corps auquel appartient le condamné tient la droite.
Le major de la garnison fait commander pour l’exécution, un adjudant, quatre sergents, quatre caporaux et quatre soldats du corps auquel appartient le condamné ; ce service est effectué à tour de rôle, les militaires les plus anciens étant les premiers. Lorsque le condamné n’appartient pas à un des corps de la garnison ou lorsqu’il fait partie d’un corps qui n’est armé ni du fusil, ni de la carabine, ni du mousqueton, le piquet d’exécution est fourni par les corps de la place remplissant cette condition ; le major de la garnison les désigne pour ce service à tour de rôle, en commençant par le numéro le plus faible et en suivant l’ordre de bataille.
Un cinquième soldat et un cinquième sergent, pris également parmi les plus anciens après ceux qui font partie du peloton d’exécution, sont désignés l’un pour bander les yeux du condamné et le faire mettre à genoux, l’autre pour lui donner le coup de grâce.
L’adjudant auquel un adjudant de garnison a fait connaître le moment de l’exécution fait charger les armes avant l’arrivée du condamné.
L’exécution a lieu en présence de l’un des juges du conseil de guerre devant lequel a comparu le condamné ; il est assisté par le greffier, qui en dresse procès-verbal.
Le condamné est amené sur le terrain par un détachement de cinquante hommes ; il n’est pas porteur de ses insignes. Lorsqu’il arrive devant les troupes, elles mettent l’arme sur l’épaule, les tambours ou les clairons battent ou sonnent aux champs.
Le condamné est placé au lieu de l’exécution ; pendant la lecture de l’extrait du jugement par le greffier, on lui bande les yeux et on le fait mettre à genoux.
Le piquet, formé sur deux rangs, s’approche à six mètres du condamné et, celui ci étant resté seul, l’adjudant, placé à quatre pas sur la droite et à deux pas en avant du piquet, lève son sabre. A ce signal, les douze hommes mettent en joue, visant le milieu de la poitrine ; l’adjudant restant le sabre haut, laisse au piquet le temps d’assurer son tir, puis il commande : « Feu ! » commandement instantanément suivi d’exécution. Le cinquième sous-officier donne ensuite le coup de grâce, avec un revolver dont le canon est placé juste au-dessus le l’oreille et à cinq centimètres du crâne.
Les exécutions multiples sont toujours simultanées ; les condamnés sont placés sur une même ligne et séparés par un intervalle de dix mètres. Un seul adjudant commande le feu à tous les piquets.
L’exécution terminée, les troupes défilent devant le mort, et sont reconduites dans leurs quartiers. Le commandant d’armes prend les mesures nécessaires pour l’inhumation

Cordialement
Annie

Sources: Les Fusillés de la Grande Guerre de Nicolas Offenstadt
Avatar de l’utilisateur
christophe lagrange
Messages : 2677
Inscription : dim. mai 08, 2005 2:00 am
Contact :

Re: Mutineries 1917

Message par christophe lagrange »

Bonsoir,

Merci Annie pour votre réponse. J'ai aussi ce livre que j'ai parcouru (c'est comme ça que j'ai vu qu'il était question du 147 RI). Je vais le lire plus sérieusement.

Cordialement,

Christophe
Avatar de l’utilisateur
francois noury
Messages : 720
Inscription : dim. oct. 17, 2004 2:00 am

Re: Mutineries 1917

Message par francois noury »

Bonjour à tous,

merci Annie pour cette transcription d'un texte légal, qui par sa froideur me glace. Je m'interroge suite à un reportage sur l'affaire Ranucci, expédié en 48h00 (de nos jours un politique véreux réussi à faire traîner son affaire des dizaines d’années). Qu'est-ce à voir? Rien n'est à voir sur l'époque 14-18, ni sur les faits reprochés. Seul le fait que l'accusé Ranucci fut condamné à mort en 74, puis raccourci (guillotine) en 1976 m'amène ici. En effet, il fut montré sa tombe : les inscriptions étaient en Russe, alors que Ranucci n’y a aucune origine. Le journaliste (ou son avocat, je ne sais plus) explique qu’un « exécuté » n’a pas droit à une sépulture nominative, la pirouette de l’inscription en caractères spéciaux ayant alors là été tolérée. C’est bien sur à vérifier.

Par rapport à leur sépulture, qu’en est t’il légalement de nos fusillés de 14-18 non réhabilités ? A t’on une idée de leur nombre ?

Cordialement François.

Ps : chacun se souvient du fusillé de Séricourt, dans un autre fil, j’essaie de comprendre s’il y a lieu de généraliser.
Avatar de l’utilisateur
Guilhem LAURENT
Messages : 668
Inscription : dim. nov. 21, 2004 1:00 am

Re: Mutineries 1917

Message par Guilhem LAURENT »

Bonjour à toutes et à tous,

Merci Annie pour cette retranscription.

J'ai également le bouquin de Nicolas Offenstadt... Encore un livre que j'ai bien "fiché" ! Ah les fiches de lecture !

C'est vrai que ces articles font froid dans le dos... Je ne peux m'empêcher de voir défiler les images bien connues et longtemps censurées des "Sentiers de la Gloire", de Stanley Kubrick...

Bien cordialement

Guilhem LAURENT
Répondre

Revenir à « Sujets généraux »