Bonjour
Merci à tous pour vos commentaires.
Pierre, j'ai souvenir de mon grand père qui encore dans les années 1960 continuait d'insulter "les embusqués". Dans son bistrot favori tenu par un ex Poilu, il y avait ceux qui avaient le privilège d'avoir un deuxième verre de Beaujolais gratuit offert par le patron et les autres qui payaient tous leurs verres.
Petite anecdote révélatrice, il y avait ceux "qui l'avaient faite" et les autres.
Cordialement
FABRICE
Bonjour,
C'est évident mais outre les embusques même quand on a participe au conflit il ya le distingo entre ceux des tranchées et ceux de l'arriere donc effectivement on regarde d'un "mauvais oeil" ceux qui evitent la conscription, mais aussi ceux qui se trouvent hors d ela zone battue par l'artillerie adverse
Le problème est different en France et en Grande Bretagne, le fait d'avoir une conscription permet à l'embusqué d'avoir une excuse "ce n'est pas de sa faute si il n'a pas ete incorpore, lui aurait bien voulu..." alors que dans une armée basée sur le volontariat si vous n'êtes pas soldat c'est que vous n'avez pas été volontaire et donc que vous êtes lâche...(tout au moins cela peut etre perçu ainsi).
Par ailleurs au début ce mouvement était plus ou mons encadré
Concernant la pratique de la remise d'une plume blanche cela remonte à la grande guerre,
Chez les les britanniques "“Showing the white feather" est un symbole de lacheté (sans doute depuis le XVIII siecle), l'origine en reviendrait aux combats de coqs, quelques coqs de combat ayant des plumes blanches au croupion et donc les montraient lorsqu'ils rompaient le combat (pour d'autre ce serait un signe de croisement et rendrait le coq inapte au combat), il s'agit donc d'une expression populaire, mais cette expression "showing the withe feather" n'implique pas que l'on donne une plume blanche mais que le suspect de couardise a montre ses plumes blanches.
En 1902, en pleine guerre des Boers, un écrivain britannique E.W.Mason ecrit un roman: "The Four Feathers" en français "les quatre plumes blanches", (Au cours du 20eme siécle ce roman sera le scénario de 6 films!) ce roman fait un "carton" d'autant plus que pendant la guerre des boers l'armee professionnelle britannique a des difficultés a recruter des soldats. ce roman a à l'epoque un tel retentissement que en 1908, les deux plus importantes publications pour garçons, le "Boy's Own Paper" et le "Captain" ont toutes deux publié des feuilletons intitulés "The White Feather". Dans le "Captain", P.G.Wodehouse, y transpose le thème de "The Four Feathers" dans une "public school"
Aussi quand fin aout 1914 un amiral en retraite Charles Penrose Fitzgerald reunit une trentaine de femmes à Folkestone pour distribuer des plumes blanches à tous les hommes en civil la presse s'en fait l'echo et tout le monde connaissant le sens des plumes blanches cette coutume s'est très vite propagée (ce qui paradoxalement n'arrangeait pas les autorités britanniques), car la pression morale faisait que certains hommes nécessaires au fonctionnement de l'état (ce que les britanniques appellent les "civil servant") se sentaient obligés de quitter leur emploi pour rejoindre l'armée ce qui desorganisait l'etat. Le systeme de conscription evite ce probleme les personnes utiles au fonctionnement de l'etat n'etant pas mobilisables ou étant mobilisées sur place.
Afin de limiter cette campagne des publications telles le comic "the Union jack" publient un conte de noel "thewhite feather" (edition du 26 decembre 1914) dans lequelle la jeune fille qui epingle la plume ignore que le jeune homme veut s'engager mais que c'est son père qui refuse "egoistement", de même la préface d'un livre intitulé "The Minor Horrors of War"de Sir Shipley, A. E. 1861-1927 (traitant des poux et autres désagréments etc.) publié en 1915 il est fait référence aux "dames à demi hystériques qui offrent des plumes blanches aux jeunes dont le cœur se brise parce que le médecin-officier après le médecin-conseil leur a refusé le désir de leur jeune cœur de servir leur pays"
Ce sera aussi le theme de: "The Man who Stayed at Home" (l'home qui reste à la maison de Lechmere Worrall J. E. Harold Terry pièce en 3 actes jouée en 1915 le héros Christopher Brent feint d ene pas comprendre ceux qui lui disent de rejoindre l'armée or c'est un espion dans une scene une jeune femme lui donne une plume blanche; Il nettoye sa pipe, puis la lui rend. le spectateur sait qu'il s'agit d'un héros et que la jeune femme a ete stupidement trompée par les apparences. A cette époque (14-15) circulent en Grande Bretagne nombre d'annecdotes de ce type: plume blanche remise à un homme assis dans le tram qui se leve lorsqu'il la reçoit ce qui permet aux "temoins" de constater qu'il a perdu une jambe au combat ce qui se retourne contre la femme le spassagers prenant fait et cause pour le mutile etc.. Nombre d'annecdotes du même accabit se terminent bien évidemment par le mariage du soldat avec la distribueuse de plume. ces annecdotes prouvent que cette campagne n'a pas entraine une adhesion pleine et entière,
Cordialement.
Pierre