Re: 12e Cuirassiers - Dépôt de Rambouillet
Publié : mer. juin 15, 2016 9:30 pm
Bonjour,
Membre d’une société historique, je travaille actuellement sur le séjour du 12e Cuirassiers à Rambouillet de 1902 à 1919. Dans le cadre de ce travail, j’ai un certain nombre de questions sur les rôles et missions des dépôts militaires dans la période 1914-1918, et j’espère avoir donc quelques précisions, compte tenu des informations que j’ai déjà trouvées et des questions qui restent pour moi en suspens.
Le 12e Cuirassiers était stationné dans le quartier militaire de la Vénerie, à Rambouillet, et le quitte le 2 Août 1914, pour monter au front, tout comme son proche voisin, le 11e Cuirassiers, qui était pour sa part basé à Saint-Germain–en-Laye.
On peut avoir une connaissance assez fine des effectifs militaires trimestriels, hommes et chevaux, stationnés dans ce quartier militaire grâce au relevé des frais de casernement. Sans vouloir être trop long sur le sujet, il s’agit d’un système qui répercute une partie des frais de séjour de la troupe présente dans la ville aux villes de garnison concernées. Ce système existe à Rambouillet comme dans un certain nombre d’autres villes. Chaque trimestre, l’intendant militaire établit donc un relevé hommes et chevaux des journées d’occupation de toutes les troupes militaires présentes dans tous les quartiers militaires de la ville concernée (voir photos 1 et 2 du relevé recto et verso du 2e trimestre 1916).
La ville de Rambouillet reprend dans un registre dédié, que j’ai pu consulter aux Archives Municipales locales, ces journées d’occupation qu’elle convertit en frais de casernement à l’aide du barème du moment (voir photo 3 pour l’ensemble de l’année 1916).
Ces frais sont ensuite payés par la ville à l’administration des finances. Grâce donc à ces relevés, et en re-divisant le trimestre concerné par son nombre de jours, 90, 91 ou 92, on peut donc avoir un relevé trimestriel précis des troupes stationnées en un endroit.
Et c’est là où mon problème apparait dans le cadre de ma recherche. En effet, on pourrait s’attendre à ce que le quartier militaire de Rambouillet se retrouve vidé de ses troupes après le 2 Août 1914. Or, si ceci se vérifie pour les chevaux, il n’en est rien pour les hommes. Bien plus, apparaissent dans les relevés trimestriels de 1915 un Dépôt du 12e Cuirassiers, puis en 1916, et ceci jusqu’au 1er trimestre 1918 un Dépôt 11e et 12e Cuirassiers (voir document 4, cachet du 11e Cuir au dos d'une CPA parie de Rambouillet), donc commun aux régiments de cuirassiers de Rambouillet et Saint-Germain-en-Laye, sur la constitution et le rôle duquel je m’interroge.
Les effectifs du 12e Régiment de Cuirassiers à Rambouillet, recalculés à partir des frais de casernement, évoluent peu avant-guerre, et sont conformes à la structure type d’un tel régiment, autour de 720 hommes et 740 chevaux, hormis certains trimestres de manœuvres ou d’interventions diverses hors de Rambouillet, où l’effectif présent est alors un peu moindre. En 1914, l’effectif présent augmente, ce qui est cohérent avec la mobilisation anticipée de la classe 1913 à 20 ans à partir de Novembre 1913.
Pour faciliter la compréhension de mon problème, voici pour la période 1914-1918 l’effectif de cuirassiers présent trimestre par trimestre, au quartier militaire de Vénerie à Rambouillet, avec l’indication des unités présentes telles que mentionnées dans les relevés de frais de casernement.
1914
o 1er trimestre – 12e Cuirassiers - 815 hommes – 821 chevaux
o 2e trimestre – 12e Cuir. - 796 h. – 800 chx
o 3e trimestre – 12e Cuir. - 861 h. – 442 chx
o 4e trimestre – 12e Cuir. - 777 h. – 233 chx
1915
o 1er trimestre - 12e Cuir. – 769 h. – 464 chx
o 2e trimestre – Dépôt 12e Cuirassiers – 821 h. – 429 chx
o 3e trimestre – Dépôt 12e Cuirassiers – 776 h. – 437 chx
o 4e trimestre – Dépôt 12e Cuirassiers – 630 h. – 381 chx
1916
o 1er trimestre – Dépôt 11e + 12e Cuirassiers – 712 h. – 472 chx
o 2e trimestre – Dépôt 11e + 12e Cuirassiers – 612 h. – 565 chx
o 3e trimestre – Dépôt 11e + 12e Cuirassiers – 550 h. – 195 chx
o 4e trimestre – Dépôt 11e + 12e Cuirassiers – 852 h. – 131 chx
1917
o 1er trimestre – Dépôt 11e + 12e Cuirassiers – 840 h. – 94 chx
o 2e trimestre – Dépôt 11e + 12e Cuirassiers – 817 h. – 2 chx
o 3e trimestre – Dépôt 11e + 12e Cuirassiers – 49 h. – 2 chx
o 4e trimestre – Dépôt 11e + 12e Cuirassiers – 63 h. – 2 chx
1918
o 1er trimestre – Dépôt 11e + 12e Cuirassiers – 999 h. – 405 chx
o 2e au 4e trimestre : plus d’unités de cuirassiers indiquées
1919
o 1er trimestre – 12e Cuirassiers – 1135 h. – 89 chx
A partir de ces relevés, on constate que l’effectif en hommes présents au quartier de Rambouillet évolue peu entre le 4e trimestre 1914 et le 2e trimestre 1917, les chiffres des périodes suivantes étant plus erratiques.
Dès lors, mes questions sont les suivantes :
- Rôle et missions des Dépôts militaires tels celui-ci (il ne peut aucunement s’agir de dépôts de remonte, Rambouillet n’ayant jamais été listé à ce titre et les effectifs de chevaux présents ne permettant pas, semble-t-il, de valider une telle hypothèse).
- Textes réglementaires concernant la création et le fonctionnement des dépôts, et éventuellement textes relatifs à la création du dépôt de Rambouillet.
- Texte réglementaire concernant la création du dépôt commun 11e + 12e Cuirassiers à Rambouillet.
- Quel est l’encadrement de ces dépôts ?
- Lien entre ces dépôts et le 5e Escadron du Régiment, dit Escadron de dépôt, qui semble, dans le cas du 12e Cuirassier, compter environ 67 hommes (auquel il faut rajouter environ 24 hommes du peloton hors rang).
- Quelle est la nature des troupes présentes dans ces dépôts, et plus particulièrement celui de Rambouillet ? On ne voit pas, dans la période 4e trim. 1914 – 2e trim .1917 de gonflement des effectifs dans le 4e trimestre, comme ce pourrait être le cas de classes incorporées en Novembre de chaque année. Dès lors, peut-il s’agir de réservistes, ou bien est-ce effectivement des classes mobilisées ?
Je précise que j’ai bien sûr consulté sur place les archives du SHD de Vincennes, ainsi que les archives Départementales ou locales, at autres Gallica mais n’ai quasiment rien trouvé sur les dépôts militaires d’une manière générale, ni, plus précisément sur le dépôt de Rambouillet dans la période 1914-1918.
Je suis désolé d’avoir été un peu long, mais un exposé détaillé de l’état d’avancement de mes recherches me semblait nécessaire. J’espère avoir en retour quelques informations de la part des spécialistes du forum en réponse à mes différentes questions ci-dessus.
Membre d’une société historique, je travaille actuellement sur le séjour du 12e Cuirassiers à Rambouillet de 1902 à 1919. Dans le cadre de ce travail, j’ai un certain nombre de questions sur les rôles et missions des dépôts militaires dans la période 1914-1918, et j’espère avoir donc quelques précisions, compte tenu des informations que j’ai déjà trouvées et des questions qui restent pour moi en suspens.
Le 12e Cuirassiers était stationné dans le quartier militaire de la Vénerie, à Rambouillet, et le quitte le 2 Août 1914, pour monter au front, tout comme son proche voisin, le 11e Cuirassiers, qui était pour sa part basé à Saint-Germain–en-Laye.
On peut avoir une connaissance assez fine des effectifs militaires trimestriels, hommes et chevaux, stationnés dans ce quartier militaire grâce au relevé des frais de casernement. Sans vouloir être trop long sur le sujet, il s’agit d’un système qui répercute une partie des frais de séjour de la troupe présente dans la ville aux villes de garnison concernées. Ce système existe à Rambouillet comme dans un certain nombre d’autres villes. Chaque trimestre, l’intendant militaire établit donc un relevé hommes et chevaux des journées d’occupation de toutes les troupes militaires présentes dans tous les quartiers militaires de la ville concernée (voir photos 1 et 2 du relevé recto et verso du 2e trimestre 1916).
La ville de Rambouillet reprend dans un registre dédié, que j’ai pu consulter aux Archives Municipales locales, ces journées d’occupation qu’elle convertit en frais de casernement à l’aide du barème du moment (voir photo 3 pour l’ensemble de l’année 1916).
Ces frais sont ensuite payés par la ville à l’administration des finances. Grâce donc à ces relevés, et en re-divisant le trimestre concerné par son nombre de jours, 90, 91 ou 92, on peut donc avoir un relevé trimestriel précis des troupes stationnées en un endroit.
Et c’est là où mon problème apparait dans le cadre de ma recherche. En effet, on pourrait s’attendre à ce que le quartier militaire de Rambouillet se retrouve vidé de ses troupes après le 2 Août 1914. Or, si ceci se vérifie pour les chevaux, il n’en est rien pour les hommes. Bien plus, apparaissent dans les relevés trimestriels de 1915 un Dépôt du 12e Cuirassiers, puis en 1916, et ceci jusqu’au 1er trimestre 1918 un Dépôt 11e et 12e Cuirassiers (voir document 4, cachet du 11e Cuir au dos d'une CPA parie de Rambouillet), donc commun aux régiments de cuirassiers de Rambouillet et Saint-Germain-en-Laye, sur la constitution et le rôle duquel je m’interroge.
Les effectifs du 12e Régiment de Cuirassiers à Rambouillet, recalculés à partir des frais de casernement, évoluent peu avant-guerre, et sont conformes à la structure type d’un tel régiment, autour de 720 hommes et 740 chevaux, hormis certains trimestres de manœuvres ou d’interventions diverses hors de Rambouillet, où l’effectif présent est alors un peu moindre. En 1914, l’effectif présent augmente, ce qui est cohérent avec la mobilisation anticipée de la classe 1913 à 20 ans à partir de Novembre 1913.
Pour faciliter la compréhension de mon problème, voici pour la période 1914-1918 l’effectif de cuirassiers présent trimestre par trimestre, au quartier militaire de Vénerie à Rambouillet, avec l’indication des unités présentes telles que mentionnées dans les relevés de frais de casernement.
1914
o 1er trimestre – 12e Cuirassiers - 815 hommes – 821 chevaux
o 2e trimestre – 12e Cuir. - 796 h. – 800 chx
o 3e trimestre – 12e Cuir. - 861 h. – 442 chx
o 4e trimestre – 12e Cuir. - 777 h. – 233 chx
1915
o 1er trimestre - 12e Cuir. – 769 h. – 464 chx
o 2e trimestre – Dépôt 12e Cuirassiers – 821 h. – 429 chx
o 3e trimestre – Dépôt 12e Cuirassiers – 776 h. – 437 chx
o 4e trimestre – Dépôt 12e Cuirassiers – 630 h. – 381 chx
1916
o 1er trimestre – Dépôt 11e + 12e Cuirassiers – 712 h. – 472 chx
o 2e trimestre – Dépôt 11e + 12e Cuirassiers – 612 h. – 565 chx
o 3e trimestre – Dépôt 11e + 12e Cuirassiers – 550 h. – 195 chx
o 4e trimestre – Dépôt 11e + 12e Cuirassiers – 852 h. – 131 chx
1917
o 1er trimestre – Dépôt 11e + 12e Cuirassiers – 840 h. – 94 chx
o 2e trimestre – Dépôt 11e + 12e Cuirassiers – 817 h. – 2 chx
o 3e trimestre – Dépôt 11e + 12e Cuirassiers – 49 h. – 2 chx
o 4e trimestre – Dépôt 11e + 12e Cuirassiers – 63 h. – 2 chx
1918
o 1er trimestre – Dépôt 11e + 12e Cuirassiers – 999 h. – 405 chx
o 2e au 4e trimestre : plus d’unités de cuirassiers indiquées
1919
o 1er trimestre – 12e Cuirassiers – 1135 h. – 89 chx
A partir de ces relevés, on constate que l’effectif en hommes présents au quartier de Rambouillet évolue peu entre le 4e trimestre 1914 et le 2e trimestre 1917, les chiffres des périodes suivantes étant plus erratiques.
Dès lors, mes questions sont les suivantes :
- Rôle et missions des Dépôts militaires tels celui-ci (il ne peut aucunement s’agir de dépôts de remonte, Rambouillet n’ayant jamais été listé à ce titre et les effectifs de chevaux présents ne permettant pas, semble-t-il, de valider une telle hypothèse).
- Textes réglementaires concernant la création et le fonctionnement des dépôts, et éventuellement textes relatifs à la création du dépôt de Rambouillet.
- Texte réglementaire concernant la création du dépôt commun 11e + 12e Cuirassiers à Rambouillet.
- Quel est l’encadrement de ces dépôts ?
- Lien entre ces dépôts et le 5e Escadron du Régiment, dit Escadron de dépôt, qui semble, dans le cas du 12e Cuirassier, compter environ 67 hommes (auquel il faut rajouter environ 24 hommes du peloton hors rang).
- Quelle est la nature des troupes présentes dans ces dépôts, et plus particulièrement celui de Rambouillet ? On ne voit pas, dans la période 4e trim. 1914 – 2e trim .1917 de gonflement des effectifs dans le 4e trimestre, comme ce pourrait être le cas de classes incorporées en Novembre de chaque année. Dès lors, peut-il s’agir de réservistes, ou bien est-ce effectivement des classes mobilisées ?
Je précise que j’ai bien sûr consulté sur place les archives du SHD de Vincennes, ainsi que les archives Départementales ou locales, at autres Gallica mais n’ai quasiment rien trouvé sur les dépôts militaires d’une manière générale, ni, plus précisément sur le dépôt de Rambouillet dans la période 1914-1918.
Je suis désolé d’avoir été un peu long, mais un exposé détaillé de l’état d’avancement de mes recherches me semblait nécessaire. J’espère avoir en retour quelques informations de la part des spécialistes du forum en réponse à mes différentes questions ci-dessus.