crime de guerre le 10 août 1914 au combat de Orsmael Gussenhoven.

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chers amis cavaliers,
Nous avons le plaisir de vous communiquer ci-dessous une courte anecdote inédite , liée aux combats
livrés autour du village de Orsmael-Gussenhoven, qui fut le théâtre, dans les premiers jours du conflit,
de l'héroïsme d'un régiment de cavalerie belge .

Remercions d' ores et déjà monsieur Jean Mabille, qui honore le souvenir de son père, François Mabille,
lancier de 24 ans en 1914 en nous permettant de reproduire ici les documents familiaux
et les "spites" de mémoire paternelle dont il est l'ultime conservateur.

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En 1911, le visage du jeune soldat François Mabille nous est connu par le diplôme qu' il reçoit
à la fin de son service militaire, après deux ans de caserne sous le fanion tricolore du 3è lanciers,
basé à Tirlemont. Comme de tradition, François a soigneusement découpé
une petite photo d' identité. Il l'a contrecollée avec précision sous la schapska et le plumet
réglementaires du régiment.

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Vive la quille !

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Le deuxième document est un diplôme d' aptitude à l'escrime.
Il date du 20 mai 1911. François est reçu comme "sous-prévôt de sabre".
le carton d' honneur est signé par le colonel et par les maîtres d' armes du régiment.
L'un de ces derniers, l'officier L. Knapen, signe comme membre de la Commission d' escrime du 3è lanciers.

Knapen, Retenez ce nom...

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François est mobilisé le 1er août 1914. L'armée allemande viole la neutralité belge le 4 août à 8h du matin..

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Les reliques militaires de la famille Mabille auraient moins d' attrait si elles n' étaient enrichies d' une anecdote apparemment inédite
autour du combat pour la ferme de Orsmael -Gussenhoven. En août 1914, le sus-nommé capitaine Léon Knapen assure le commandement
au milieu de ses escadrons, et au centre de la bataille défensive que livre, entre Tirlemont et Saint Trond, le long de la petite Gette,
la minuscule Armée Belge dans sa retraite stratégique vers la place-forte d'Anvers.

Le 10 août au matin, les cavaliers du 3è Lanciers se préparent pour leur premier combat contre l'envahisseur. Ils descendent de leurs montures et se barricadent dans la ferme d' Orsmaal Gussenhoven. Vers midi, ils recoivent l' attaque massive de la division de cavalerie allemande du général von der Marwitz.

Devant l' accueil bouillant des lanciers belges, les cavaliers ennemis doivent mettre pied-à-terre malgré leur quintuple supériorité numérique.
Renforcés par leur infanterie et leur puissante artillerie de campagne , ils vont répéter leurs assauts toute l' après-midi sur les maigres pelotons belges retranchés dans et aux alentours de la ferme. Menacé d' encerclement, le régiment de cavalerie belge se replie . Il laisse dans la ferme assiégée quelques cavaliers d' arrière-garde prêts au baroud final. En fin de journée, submergés par la puissance de feu ennemie, Les lanciers sacrifiés succombent , payant le prix de deux officiers et d' une vingtaine d' hommes tués. Une dizaine baissent les armes et se rendent. Les allemands sont furieux! Inquiets de leur retard sur l' agenda de l' invasion, ils prennent quand même le temps de piller le village et de le livrer ensuite aux flammes en martyrisant la population terrorisée.

Conventions de La Haye 18 octobre 1907, signées par l'Allemagne.
chapitre II des prisonniers de guerre:
article 4: "les prisonniers de guerre sont au pouvoir du Gouvernement ennemi,
mais non des individus ou des corps qui les ont capturés. Ils doivent être traités avec humanité."

Consternés par l' ampleur de leurs pertes au cours de l'assaut, de quatre à cinq cents tués, étonnés par le mordant de ces si peu nombreux soldats belges, les allemands , ivres et enragés, "agenouillent le capitaine Knapen désarmé , bras levés, devant ses hommes prisonniers... et l' abattent froidement d' une balle."

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François Mabille, fait prisonnier aux côtés de son capitaine, est témoin direct de la scène.
Il l' a racontée à son fils dans les années 50, en répétant les derniers gestes de son capitaine sur les lieux-mêmes de la tragédie, dans la cour de la ferme. La mémoire familiale n' a malheureusement rien retenu de plus, de ce qui pourrait bien être la révélation tardive d' un crime de guerre inconnu. Mais des exécutions sommaires de ce genre-là, il y en eut tant pendant les premières semaines d' août 1914.
Il faudra toutefois en conclure qu'à Orsmael Gussenhoven, la Guerre noble et joyeuse de l'imagerie d' Epinal et des conventions internationales a définitivement perdu, dès le sixième jour de sa " Création ", son caractère chevaleresque, dans les deux sens de l' adjectif !
Fini le respect au vaincu, place aux représailles, à la vengeance, au meurtre !
Le sacrifice du capitaine et de ses hommes est honoré par un monument et rappelé par une plaque incrustée dans les murs de la ferme de Orsmael-Bussenhoven.

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François survit au conflit. Revenu de captivité, il se présente au Corps (d'armée) le 26 mai 1919 ,
rend son uniforme le 10 septembre suivant. de 1911 à 1919, huit ans se sont écoulés entre les deux regards.
Si ses traits ont perdu la fraîcheur de leur lointaine jeunesse, François a sauvé sa peau ...

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Sa nouvelle carte d' identité militaire lui permet de profiter de trois quarts de gratuité
sur ses tickets de train et de tram jusqu' en mars 1920.
Sic Transit Gloria Milites !

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François est retourné travailler chez son premier patron au charbonnage de Bonne Espérance à Lambusart.

Toute une vie d'adulte laborieux au fidèle service d'un seul et même employeur.

François Mabille a rejoint son capitaine le 25 mars 1969.

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nous remercions les rédacteurs du site du 3è lanciers et monsieur Jozef Vincx, auteur d' un article détaillé sur le combat d'O-G pour les informations qui complètent cette courte bafouille. Le souvenir centenaire de ce fait divers tragique relayé par monsieur Mabille est fragile; Le meurtre du capitaine Knapen par les allemands n' a été pour l'heure ni infirmé ni recoupé par d'autres témoignages . L'information vous est livrée toute récente, toute tiède , de la bouche même de monsieur Mabille fils. Que son intention filiale de pérenniser la mémoire paternelle soit cependant honorée , au nom de tous les jeunes hommes du XXè siècle à la jeunesse sacrifiée.
site du 3è lanciers : http://users.skynet.be/les.cuirassiers/3lanciers.htm
article en neerlandais de monsieur Vincx: http://www.oostbrabant.org/WO/1920/JVin ... /div2.html

Monsieur Mabille a répondu à l'appel de notre annonce. Le comité 14-18 de la ville de Charleroi fait appel à l'attention des familles qui ont conservé les reliques héroïques, civiles ou militaires de leurs ancêtres mobilisés ou victimes de la première guerre mondiale. Tous ces documents, numérisés et rendus, permettront de nourrir les vitrines d'une exposition publique consacrée au centenaire de l'entrée en guerre de notre région et à l'évocation de la bataille dite de Charleroi.

Grandchamps Etienne
17 passage de la Bourse
6000 Charleroi.

[grandchamps]

j'ai le déplaisir de vous informer de ma mésaventure sur ce forum J'ai décidé de supprimer la plupart des photos de ce poste sur le 3è lanciers pour les raisons suivantes. Il y a moins d'un mois, un indélicat a publié sans vergogne les photos et les infos d' un de mes sujets publiés en exclusivité sur ce forum . Il s' est fait passer dans un quotidien belge pour le découvreur miraculeux des photographies et des informations qui documentaient ce poste et dont mon enquête, en votre aide et compagnie , amis lecteurs, remontait à plus de deux ans. J'ai décidé de protéger ceux de mes sujets qui me semblaient sensibles par rapport à leur exclusivité en vue d'une publication éventuelle . J'ai donc supprimé certaines photos de ce fil. je suis vraiment désolé pour tous les membres sympas de ce forum qui m'ont fait le plaisir et l'honneur de me lire.

amitiés d'un forumiste à la fois volé et puni.
etienne