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(Mettet14-18)
Bonjour,
Cavalier du 5e RCA près de la gare de ORET en Belgique autour du 20 août 1914.
Le régiment occupe les ponts de la Sambre, au Nord de CHARLEROI, du Châtelet à TAMINES, et, à AISEAU.(Historique du régiment).
22 août 1914. (JMO du service santé du 5e RCA)
Le 5e chasseurs d'Afrique est en position de surveillance sur les hauteurs Sud du plateau de Sohia. Les infirmiers sont dans les escadrons. Les médecins, les maréchaux des logis, les deux voitures légères marchent avec le train de combat. La voiture du matériel a été laissée avec le train régimentaire. Un refuge est installé près de GOUGNIES;;
« Samedi matin 22 août. (Histoire de la ville de GOUGNIES.
"Départ matinal des chasseurs d’Afrique de l’atelier ; remerciements à l’officier. Constatation que tout est en règle, les prunes du jardin n’ont pas été touchées (…) Les premières bonnes nouvelles nous arrivent : on dit que les cadavres allemands s’amoncellent à TAMINES sur la rive gauche.
On entend le canon dans 3 directions, vraisemblablement à Tamines, à Farciennes et à Châtelineau, là où se trouvent les ponts sur la Sambre ; crépitement distinct des mitrailleuses ; bonne nouvelle : on dit que l’artillerie française est bien placée ; un major de la Croix-Rouge nous confirme les bonnes nouvelles, mais il paraît nerveux.
Voici que d’autres nouvelles, des mauvaises, malheureusement, commencent à se glisser par-ci par-là, dans les groupes. On dit que les Français reculent."
Tirailleurs algériens et Chasseurs d’Afrique
A quelles unités appartenaient les militaires français puis allemands passés par Gougnies ?
M. Houyoux dispose, à ce propos, d’informations très précises.
Selon celles-ci , il semble que les premiers soldats français blessés vus à Gougnies par Jules Marcelle (voir ci-avant) appartenaient au 5e Chasseurs d’Afrique. En effet, le samedi vers 14h, le service sanitaire du 5e Chasseurs d’Afrique amène à Gougnies deux tués et cinq blessés. Peu avant, ce régiment avait rempli la mission d’éclaireurs de la charge de la 75e brigade du général Schwartz qui avait tenté de reprendre Châtelet aux Allemands. La 75e Brigade d’Afrique était composée du 1er Régiment de marche des Tirailleurs algériens et du 1er Régiment de marche de Zouaves commandé par le lieutenant-colonel Heude(11)."
Selon les témoignages les 2 morts et les 5 blessés du régiment étant intransportables sont laissés à GOUGNIES dans l'Atelier aux bons soins des infirmiers et médecins Allemands qui ne vont pas tarder à arriver.
Le contraire va se passer.
"Le Régiment de Fusiliers N°73 allemand, aux ordres du colonel-baron von Gregory s’est installé la nuit du 22 au 23 août dans Sart-Eustache. Il s’est mis en route vers 08h (heure allemande) c’est-à-dire 07h (heure belge) en direction de Gougnies où il entra vers 08h30 (heure allemande).
Ce Régiment était accompagné du FAR N°62 (Feldartillerieregiment, Régiment d’Artillerie de Campagne) du colonel Von Napolski."
En arrivant à GOUGNIES les Allemands vont commettre l'iiréparable. L'atelier dans lequel se trouve 10 blessés dont 6 du 5e RCA est incendié avec ses occupants.
Autre témoignage :
« La propriété de M. Piret est située au centre du village et coupée en deux par la route de Mettet à Châtelet: d’un côté, s’élève le château, de l’autre, la ferme. Tous les deux avaient été convertis en ambulance et les insignes de la Croix-Rouge flottaient partout. Mme Piret, sa fille Simone, Aimé Poncelet et sa femme, Mme Daffe et ses filles, Oscar Tayenne et sa femme, Emile Grégoire et d’autres y prodiguaient leurs soins aux blessés, quand tout à coup, vers midi, tandis qu’on transportait dans un chariot un officier français blessé, les Allemands achèvent le blessé d’un coup de pistolet et mettent le feu à la ferme. Le personnel qui s’y trouvait parvient à se réfugier à temps dans les caves, mais Émile Grégoire (59 ans), qui apportait des fruits aux blessés, est tué sur la porte d’entrée (6). Des dix soldats français soignés à l’ambulance de la ferme, six moururent carbonisés."
« Gougnies a été saccagé le 23 août. Aucun coup de feu n’avait été tiré ici et les premières troupes étaient passées dans le calme. Le dimanche 23, arguant que des civils avaient tiré sur leurs troupes, les Allemands boutèrent le feu en divers endroits du village. Dix-sept maisons furent incendiées dont l’une où M. Piret, conseiller provincial du Hainaut, avait établi un hôpital. Dix soldats français blessés y brûlèrent vifs. M Piret en dépit de son grand âge a été emmené et fut tué le lendemain à Le Roux. Deux autres habitants de Gougnies, MM. Thiry, 83 ans, et Grégoire, 56 ans, furent également abattus."
Concernant les morts du 5e RCA je n'ai que les noms des 2 tués signalés à l'arrivée du régiment.
JOVION, Etienne et VISBECQ, Henri.
Les 5 blessés (brûlés dans l'atelier) n'ont me semble-t-il pas été comptabilisés comme mort pour la France.
Autres témoignage dans l'histoire de Gougnies : "On ignore où les soldats français morts dans l’incendie ont été inhumés. Philippe De Ridder, a relevé que le 5 octobre 1922 les corps de sept soldats français ont été exhumés du cimetière de Gougnies pour être transférés à l’ossuaire d’Aiseau parmi les 2875 victimes de la Bataille de la Sambre. Les malheureux qui ont péri dans les flammes de l’incendie criminel étaient, peut-être du nombre."
Je vais poursuivre mes recherches.
Bonne journée.
François