Le cheval de Guerre

[p Lamy]

Bonjour à tous.
On évoque souvent les humains, mais parlons de son compagnon le cheval durant la grande guerre.

Une batterie de 75 , en plus des pièces, caissons comportait également forge, cahriots et attelages de complément, fourgons à vivres, à bagages et chariots fourragers.
Tout cela représentait 3 officiers, 15 sous officiers et 171 hommes ...Et 169 chevaux.
Le parc de corps d'armée représente 189 coups par pièce ce qui représente pour 120 pièces plus de 22.000 coups. Un caisson renfermant 96 projectiles, le parc comprenait donc 236 caissons traînés par...1416 chevaux.
Et à côté des caissons figurent des chariots portant 126 coups. Ces voitures traînées par 3 chevaux attelés de front ne pouvaient se déplacer qu'au pas....
...Pour tirer le 75 deux chevaux pouvaient le faire, mais il était tiré par 4 ou 6 chevaux, de sorte qu'ils pouvaient le transporter partout, jusque dans les endroits les plus inaccessibles. Le surnombre apparent de chevaux était en quelque sorte la puissance de traction de réserve.
Quand la terre était détrempée par lapluie ou le dégel, ce n'était pas une mince affiare et les chevaux devaient décupler leurs forces. Quand il fallait patauger dans la boue, avec des éclaboussures formidables, quand les pattes enfoncées faisaient ventouse et imposaient une énergie pour les arracher et les planter plus loin, il fallait y aller quand même. Il fallait avancer ou cerver et l'instinct de survie des chavaux les faisait avancer, emmenant avec eux la pièce de 75 dont l'affut qui frottait la terre empêchait les roues de descendre plus bas...

Extrait de "An 14 - le Tocsin en pleine Moisson" Christian Connet ISBN 2-9512110-2-3 - Août 1998

Cordialement.
P. Lamy

[Jean RIOTTE]

Bonsoir à toutes et à tous,
Pour toutes celles et ceux qui veulent élargir ce thème des animaux pendant la GG, voici un lien:
pages1418/forum-pages-histoire/betes-gr ... 3712_2.htm
Merci de ce nouvel apport.
Cordialement.
Jean RIOTTE.

[Rutilius]

Bonjour à tous,


L'indispensable auxiliaire des cavaliers, le maréchal-ferrant :


1910 ― Manœuvres de Picardie : le maréchal-ferrant et sa forge mobile.




Gallica ― Bibliothèque nationale de France.
Photographie de presse de l’Agence Rol.

Bien à vous,
Daniel.

[Jean27]

Bonsoir à tous

permettez que j'intervienne pour rappeler un élément curieux : autrefois, et jusque durant la Grande Guerre il existait trois types de chevaux, les chevaux de trait (style les Percherons) ; les chevaux de selle (style chevaux pur-sang) et les "chevaux carrosses", qui comme le nom l'indique étaient destinés à tirer des voitures tout en conservant une certaine vélocité.
Sur la carte postale que je mets en ligne, nous voyons un cheval du régiment du train qui est ferré dans le quartier Avenay : le cheval n'est pas un lourd cheval comme les Percherons ou les Boulonnais, ce n'est pas non plus un pur-sang, c'est un cheval carrosse destiné à tirer les chariots des tringlots ; le cheval est à la fois puissant et léger. Ces races de chevaux ont disparu avec l'arrivée des véhicules automobiles, aucun haras national n'a pensé conservé cette variété intéressante.
Cordialement.

Jean

[rolando]

Bonjour à tous,


L'indispensable auxiliaire des cavaliers, le maréchal-ferrant :


1910 ― Manœuvres de Picardie : le maréchal-ferrant et sa forge mobile.


mesimages/3512/Forge mobile et marechal ... Vue 1..jpg

Gallica ― Bibliothèque nationale de France.
Photographie de presse de l’Agence Rol.

Bien à vous,
Daniel.

Bonjour à toutes et à tous, bonjour Rutilius, Jean, Jean27,

Dans le prochain “Bulletin de la Société Française d’Histoire de la Médecine et des Sciences Vétérinaires” (SFHMSV) paraîtra un article illustré de 15 pages sur “La maréchalerie dans la Grande Guerre”. J’en suis l’auteur.

Bien cordialement,
Caballero.

[Jean27]

Bonsoir

bravo Rolando ; je m'étonne toujours de la capacité des chercheurs pour trouver des sujets nouveaux, et ce dernier doit bien être inédit, car la présence des chevaux entraîne évidemment tous les corps de métier qui gravitent autour : bourreliers, charrons, vétérinaires, ... et évidemment les maréchaux-ferrants.
D'ailleurs la dictinction de "maréchal de France" trouve son origine à l'époque féodale quand celui qui ferrait les chevaux s'occupait de ces bêtes précieuses, les soignait et prenait soin de la cavalerie, c'était le second du connétable.

Cordialement.

Jean

[Jean27]

Bonsoir et merci pour cette belle page sur la cob normand.

Malheureusement l'avenir des haras nationaux et de leur patrimoire est bien incertain.

Voir le site :

http://www.cr-basse-normandie.fr/index. ... -normandie


De nombreux espèces ont été perdues et d'autres vont l'être au train où vont les choses dans notre société mondialisée où seul compte le profit immédiat !

A bientôt.

Jean

[arvellavi]

Le cheval était une puissante machine de guerre depuis plus de 3000 ans, mais cette guerre verra son déclin. A la mobilisation les chevaux ont été réquisitionnés avec les voitures et les harnais. Une division d'infanterie avait besoin de 5000 chevaux. On estime à 6 millons le nombre de chevaux morts au cours du conflit. Ils ont été abattus par les balles, les éclats d'obus ou asphyxiés par les gaz. Lors des charges insensées, ils furent victimes des obstacles : barbelés, ferrailles et pièges de toutes sortes. Ces bêtes sont aussi mortes de mauvais traitements, d'épuisement, de malnutrition, de blessures provoquées par le harnais et l'absence de soins vétérinaires. Les chevaux des attelages blessés étaient dételés, déharnachés, abandonnés, errant entre les lignes pour crever au bord du chemin. Fin 1915, on fit venir des chevaux des Etats-Unis, il n'y en avait plus à réquisitionner en France. Texte tiré d'une lettre du 9 avril 1916 d'un dragon du 11ème escadron du 14ème dragons "Un bonjour de Bordeaux où je suis venu chercher des chevaux..."
On était obligé d'importer de l'avoine pour les nourrir. L'Allemagne manqua cruellement de chevaux son principal fournisseur étant la Russie.
Si tous les chevaux victimes des hommes au cours du conflit défilaient par 6 de front et au trot celà durerait une douzaine de jours.
Les chevaux blancs auraient été réservés aux médecins et aux vétérinaires, celà aurait du en principe, leur éviter d'être pris pour cible... non vérifié.

[Yv']

Bonjour,
"L'ouvrage le plus complet sur l'histoire de la cavalerie" est disponible à prix réduit :
Le Cheval et la Guerre
http://www.amazon.fr/Cheval-Guerre-Coll ... 2913018025

Quelqu'un sait-il s'il y a beaucoup de pages sur 1914-1918 dans ce livre ?
Cordialement.

[rolando]

Bonjour Yv', bonjour à toutes et à tous,

Quelques informations sur le livre "Le cheval et la Guerre", édité en 2002, 399 pages.
Il traite de la période du XVe siècle au XXe siècle. Illustrations superbes. Cet ouvrage est issu d'un congrès international publié avec le concours du Centre National du Livre et du Collège de France.

La Grande Guerre occupe une place très modeste :
- Un article traite "Les maladies, les accidents et les blessures du cheval de guerre" par Pol Jeanjot-Emery avec quelques lignes sur notre "guerre préférée".
- Un second article s'intéresse à "La mission militaire française de remonte aux États-Unis pendant la Grande Guerre" de la page 175 à la page 191, sous la plume de votre serviteur.
Si cela intéresse un "Forumeur" je vends deux exemplaires neufs à 25 € l'unité, plus le port. Me contacter par MP.

Bien cordialement,

Caballero.