l'aventure des sapeurs Mauduit et Cadoret

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mic94
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Re: l'aventure des sapeurs Mauduit et Cadoret

Message par mic94 »

Bonjour à tous,

Pour fêter l'évenement, je vais vous raconter l"aventure de deux sapeurs du 6e, Mauduit et Cadoret.

( si vous connaissez l'anecdote, faite comme si, celà me ferat plaisir )

Le 30 octobre 1915, en Artois, dans la région du Labyrinthe, un fourreau de mine allemande faisait explosion entre deux de nos lignes, obstruant une sape souterraine que nous étions parvenue à creuser depuis nos tranchées jusque dessous la tranchée allemande.
A ce moment, deux sapeurs-mineurs bretons, Mauduit et Cadoret, travaillaient au fond de la galerie, à trente mètres de l'entrée. Après une forte commotion, accompagnée d'une lueur aveuglante, ils purent constater, leur bougie brulante encore, que l'extrémité de la galerie dans laquelle ils se trouvaient emmurés leur laissait 2m50 de longueur pour se mouvoir.
ils entreprirent immédiatement de revenir à la surface en déblayant la partie comblée de la sape. Faisant repasser la terre derrière eux et la tassant pour conserver le même espace, ils avancèrent quelque peu. Mais la terre, resserrée par lla pression de 'explosion, devenait de plus en plus dure à creuser, et, sentant qu'ils avaient de plus en plus de peine à respirer, ils pensèrent qu'ils pourraient se dégager plus facilementen s'élevant obliquement dans le sol, du côté des lignes françaises.
La percée était ainsi plus longue, moins aisée que ne l'eût été une percée verticale vers le fond de la tranchée ennemie, mais il ne leur vint pas à l'esprit, de sauver leurs vies s'ils devaient rester aux mains des allemands.
L'air respirable fut bientôt tellement rare que leur bougie s'éteignit. dans l'oscurité, ils entreprennent donc de percer une cheminée vers la surface en s'élevant peu à peu et en se faisant dans la cheminée la courte échelle, le travailleur montant à pieds joints sur le dos de son camarade à genoux.
Aprés un moment, quelques fissures du sol semble leur apporter un peut d'air et calmer leurs poumons qui étouffent. Un coup de pelle perce en effet bientôt une ouverture par laquelle l'air arrive et où ils aperçoivent quelques étoiles dans le ciel.
On était en pleine nuit du 30 au 31.
Sans perdre leur sang-froid, ils s'arrêtent et écoutent. Enfin, Ils perçoivent des voix. Ils sont tous près d'une tranchée, mais dans celle-ci on parle en allemand.
Ils rentrent aussitôt dans le sol, une décision est prise, ils commencent une nouvelle sape horizontale dans la direction opposée à la tranchée allemande où ils supposent que se trouve la ligne française. Ils font au fur et à mesure, passer la terre dans l'espace qu'ils ont derrière eux et qui va se rétrécissant peu à peu.
Tantôt se reposant pour prendre des forces, tantôt travaillant avec ardeur et c'est à la deuxième nuit seulement, celle du 31 octobre au 1er novembre, que leur cheminement souterrain débouche dans le large entonnoir ( 15 mètres de diamètre ) que la mine allemande a creusé entre nos lignes.
Mais la nuit est claire, la lune s'set levée. S'ils se hasardent dans cette clarté à travers l'entonnoir, ils ont des chances d' être tués par amis ou ennemie. Ils décident donc d'attendre l'obscurité de la nuit suivante. Voici plus de deux jours qu'ils n'ont rien à manger ou à boire.
Pendant le cours de la journée, des grenades viennent exploser près de l'orifice de leur sape, tandis que des obus tombent à quelques mètres derrière eux dans la tranchée allemande provoquant cris et hurlements. A bout de forces, ils sucent quelques racines, cherchant par une rigole à recueillir un peu d'eau de pluie.
A la troisième nuit enfin, le 1er novembre à 23 heures, en rampant sur les lèvres de l'entonnoir, Mauduit arrive près d'un guetteur français. Rudement happé par la gorge, il peut cependant se faire reconnaître, tandis que Cadoret, qui le suit, perdant l'équilibre, a roulé au fond de l'entonnoir et reçoit les coups de feu des allemands mis en éveil par le bruit.
Mais rapidement aidé par le bras de son camarade, il parvient heureuseument sain et sauf à escalader le bourrelet et à tomber dans la ligne française, où tous deux sont embrassés par nos grenadiers et restaurés avec le meilleur de leurs provisions.

nos sapeurs ont reçu la médaille militaire avec le motif suivant:
Les sapeurs Mauduit et Cadoret, de la compagnie de génie 12/3 ont fait preuve d'une très rare énergie et donné le plus belle exemple de courage physique et moral en parvenant aux prix d'efforts inouis de 61 heures à se dégager d'une galerie souterraine où l'explosion d'un founeau ennemiles avait emmurés.
Pouvant déboucher dans les lignes allemandes et sauver ainsi leur vie, ils n'hésitent pas à en faire une fois de plus le sacrifice plutôt que de devoir leur salut à l'ennemi: ils reprennent la lutte souterraine et commencent une galerie qui leur permet enfin, dans la nuit du 1er au 2 novembre, de rentrer dans nos lignes.

salutation, Mic
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le begue
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Re: l'aventure des sapeurs Mauduit et Cadoret

Message par le begue »

Bonjour à tous,
Bonjour Mic,
merci de cette contribution.
Certains aiment à dire que le Sapeur est :
- stérile comme un mulet
- sale comme cochon...

Si en plus, il est têtu comme un Breton (pas la tête !!!)
Sûr que cela fait du bon Sapeur !

Cordialement,
Louis.
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