La majorité des belles cartes postales concernant l'artillerie de côte de la série "l'artillerie française" de l'éditeur Labouche de Toulouse ont été prises à l'Ile d'Aix, certaines ont été prises en 1896 au moins car j'ai vu au SHD des tirages photographiques de certaines d'entre elles dans des rapports officiels de cette année là.L'éditeur devait travailler en liaison avec l'armée.Je vous donne l'identification des matériels dans l'ordre:
-les 95mm de côte appartiennent à la batterie du Bois Joli à l'île d'Aix.
-les mortiers de 270mm de côte Mle 1889 :Batterie de la Tente, île d'Aix.
-les "19cm" présentent une erreur de légende car ce sont des 24cm Mle 1876, deux batteries existent à l'île d'Aix, Bie de Tridoux et Bie de Jamblet, emplacements à identifier sur place car l'île est heureusement "intacte"!
-27 cm Mle 1870 M sur affût à chassis circulaire, trois batteries à l'Ile d'Aix: de Fougères, de la Rade, de la Force.On distingue à l'arrière plan en mer le "fameux" Fort Boyard!Batterie exacte à identifier sur place!
-27 cm Mle 1870 M comme ci-dessus, on distingue un des deux phares jumeaux de l'île.
-95mm sur affût de campagne, Batterie du Moulin, Bastion XIV, Ile d'Aix.
Avant 1910, les batteries de l'Ile d'Aix étaient armées par le 14° Bataillon d'Artillerie à Pied.
Après la réorganisation de l'artillerie de côte, les batteries de l'Ile d'AIX appartenaient à la 5° Batterie du 3° Régiment d'Artillerie à Pied (R.A.P.).
Au printemps 1914, une nouvelle réorganisation entrainait la dissolution de la batterie active de l'Ile d'Aix pour créer des disponibilités pour l'artillerie lourde de campagne, les batteries seraient armées à la mobilisation par des batteries de réserve et territoriales.
Il était aussi prévu de ne garder que les matériels des batteries de la Tente (270mm) et de Jamblet (24cm) pour assurer la défense de l'île d'Aix.
A la déclaration de guerre, cinq batteries territoriales furent mises sur pied pour assurer la défense des îles d'Aix, de Ré et d'Oléron, mais je n'ai pas la numérotation exacte de la ou des deux batterie(s) affectée(s) à l'île d'Aix.Les matériels étaient toujours en place en 1914, certains ont été démontés pendant la guerre et transformés en matériels d'artillerie lourde sur voie ferrée (A.L.V.F.).
Cordialement, Guy.
Rebonsoir,
Petit additif: on ne voit pas l'un des phares jumeaux comme je l'ai écrit, j'ai confondu la carte postale avec une autre prise sous un autre angle et où l'on voit "vraiment" le phare car je travaille avec ma documentation sous les yeux!
Cordialement, Guy.
S'ensevelir sous les ruines du fort, plutôt que de se rendre.
La munition n'a ni amis, ni ennemis, elle ne connait que des victimes.
Si j’avance, suivez-moi ; si je meurs, vengez-moi ; si je recule, tuez-moi.
Un petit commentaire sur la présence d'un officier d'artillerie Japonais dans une batterie de côte de l'île d'Aix vers 1896-1900:
-l'influence française a été considérable dans la marine japonaise au début de l'ère Meiji, l'ingénieur du Génie Maritime Emile Bertin est considéré au Japon comme le créateur de la marine de guerre japonaise moderne, il est le constructeur de l'arsenal de Yokosuka et fit construire en France les premiers navires cuirassés modernes de la flotte japonaise.Le Japon prévoyait les luttes futures contre la Chine d'abord puis la Russie, principaux obstacles à son expansion en Extrême Orient.La mission d'Emile Bertin eut lieu de 1886 à 1890.
-en même temps,le Japon commença un vaste programme de défense des côtes et commanda des canons de côte modernes en Angleterre mais surtout en France où Schneider livra de très nombreux canons de 1890 à 1912.
-si l'influence française déclina à partir de 1900 environ dans la Marine japonaise, l'artillerie japonaise resta fidèle à Schneider pour la construction des canons et aux techniques de tir de l'artillerie française.Cette influence continua jusque dans les années 1930, même si le Japon s'était doté entretemps d'une puissante industrie de l'armement, les prototypes étaient encore souvent conçus et construits par Schneider.
-j'ai une carte japonaise montrant un canon de côte japonais de 240mm assez semblable aux canons français de même calibre du Mle 1884, cette carte est écrite par un officier japonais à un officier d'artillerie français et fait référence à un séjour en France vers 1900.Cet officier japonais se nommait Watanabe, nom assez commun au Japon, cette correspondance témoigne des liens existants entre la France et le Japon, malgré l'alliance Franco-Russe!
De même, dans les années 1920, le futur Empereur Hiro-Hito fut reçu en grande pompe à l'école d'artillerie de Fontainebleau et s'intéressait de très près aux canons français et allemands de tous calibres exposés en grand nombre dans cette école!
Cordialement, Guy.
