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Artillerie Spéciale - Le Caporal Françis Eugène René Laroze, un Tanker chez les aviateurs.

Publié : jeu. juil. 11, 2019 10:08 am
par Tanker
Bonjour,

Lorsque l'on se penche pour la première fois sur la fiche Mémoire des Hommes du Caporal Laroze,
l'affaire parait un peu compliquée . . . . Un Caporal des chars, tombé d'un avion, vers Arnéke,
dans un secteur du département du Nord, où les chars français n'ont pas été déployés !

De fait, il en rien et, s'il a bien été affecté dans l'Artillerie Spéciale, c'est dans l'aviation
qu'il poursuit la guerre et qu'il meurt en 1918.
Il existe d'autres exemples d'engagés pour l'aviation qui effectueront aussi un passage dans les chars
avant de voir retenu, ce qui avait probablement été leur choix initial, au moment de leur engagement.
C'est par exemple le cas du Brigadier Claude Henri Trémeau qui passe aussi dans l'aviation en Août 17.

La fiche MdH du Caporal Laroze, comme sa Fiche Matricule, son acte de décès et sa fiche d'incorporation dans l'aviation sont autant de documents qu'il faut décrypter, pour disposer de toutes les informations utiles.

Tous ces documents, rédigés après-guerre (sa Fiche Matricule a été créée le 24 Août 1920), par des services pas toujours au fait des structures complexes d'Armes comme les chars ou l'aviation, contiennent des erreurs qui restent, malgré tout explicables.

Les chars et l'aviation avaient une caractéristique commune, recevoir des personnels provenant de toutes Armes et Services, personnels qui conservaient l'appartenance à leur Arme d'origine.
Dans les chars, les officiers, qui n'étaient pas artilleur d'origine, n'étaient que détachés, il en était de même pour les personnels affectés dans l'aviation.


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Fiche Mémoire des Hommes :

Elle montre que le Caporal Laroze, noté comme étant de l'aviation a, pour Arme d'origine et corps d'affection initial : les chars
Cette fiche comprend plusieurs erreurs :
Les chars étaient bien l'Artillerie Spéciale et non l'Artillerie d'Assaut
Le Corps d'affectation, dans l'AS n'était pas le 501° RCC, mais le 81° RALT

En effet, comme le montre sa Fiche Matricule, il est affecté dans l'aviation en Août 1917.
Ce n'est qu'en Mai 1918 que le 81° RALT cesse d'être le corps support des chars.
Le 501° RCC ne prend cette appellation qu'en Mai 1920, quand les chars passent dans l'Infanterie.
En aucun cas il n'aurait pu être affecté au 501° RAS, créé en Mai 1918, 10 mois après son passage dans les chars.

Une mention intéressante : AS 81, qui donne son affectation exacte dans les chars, au moment de
son départ dans l'aviation en août 1918 et confirme son affectation à Cercottes, à la 81° Batterie.

La bonne mention de son Corps aurait bien du être : 81° RALT / AS 81 ou 500° RAS (après le 1° MAI

Son numéro matricule au Corps n'est pas connu (et pas non plus mentionné sur sa Fiche Matricule)
Le numéro matricule au recrutement est faux. Il s'agit bien du 2964 et de la classe 1918 du Rhône.
Bien que né en 1899 et engagé en 1917, il est bien comptabilisé dans la classe 1918 et pas la 1919.

Deux ambulances sont notées dans la Fiche : la 202 et la 232.
A cette date à Arnéke, il s'agissait bien et uniquement de la 202.
(Précision apportée en MP par Michel Pineau)

Fiche Matricule :

Elle manque tout de même de précisions. Sa date de nomination au grade au grade de Caporal,
n'y est pas mentionnée et, c'est sa fiche d'incorporation dans l'aviation qui permet de la connaître.
Cette fiche apporte tout de même quelques indications intéressantes comme la fracture des deux jambes et le traumatisme crânien qui ont entraîné sa mort.

Autre point surprenant, la mention de la communication de l'avis de décès par le Centre Mobilisateur des chars n° 501.
Cette mention montre que le rédacteur de l'époque aurait eu l'information (en Août 1920) d'une unité qui
n'existait pas quand le Caporal Laroze a quitté les chars (en Août 1917), et dans laquelle il n'a jamais été affecté.
Le 501° RAS, créé en Mai 1918, devient 501° RCB en Décembre 1918 et 501° RCC en Mai 1920.
Le Dépôt du 501 devait alors être, comme le 501° RCC, basé à Tours.

En toute logique, le Caporal Laroze, détaché des chars, durant la gestion de l'AS par le 81° RALT, aurait du se trouver, à partir du 1° Mai 1918, sous gestion du 500° RAS, quand ce Régiment à été créé à Cercottes pour remplacer la subordination au 81° RALT de l'Artillerie Spéciale.

Actes de Décès du 7° Arrondissement de la ville de Lyon :

Cet acte est la re-transcription de celui rédigé dans le registre de décès de l'Ambulance 202.
Les blessures ayant occasionnées la mort n'y sont pas mentionnées.
Son affectation réelle dans l'aviation est mentionnée : l'Escadrille SOP 276.

Par contre, son Corps et son Arme d'origine sont faux : 801° Artillerie d'Assaut
Il s'agit toujours du 81° RALT et, là encore il aurait du être écrit 500° RAS.
Notre Caporal étant détaché dans l'aviation, son Corps d'origine n'était plus, depuis le 1°Mai 18, le 81°RALT.

Il est alors assez probable que, peu au courant de l'évolution de l'Artillerie Spéciale entre 1917 et 1918,
l'administration de la SOP 276 ait alors informé le 81° RALT de Satory et, peut-être pas le 500° RAS de Cercottes.

Fiche d'incorportion dans l'aviation :

Cette fiche apporte l'information de sa nomination au grade de Caporal en Novembre 1917 ainsi que de sa qualification comme pilote du 31 Octobre 1917.
La encore, l'appellation de " 81° Artillerie d'Assaut" est erronée.

Il ne semble pas exister de JMO de la SOP 276 et ces différents documents n'expliquent pas du tout les circonstancesde la mort du Caporal Laroze.
La mention "chute d'avion" se retrouve aussi, sans détails, dans le Carnet de Comptabilité en Campagne de l'Escadrille SOP 276 et, le 9 Avril 1918, la mort d'un autre pilote, le Caporal Dauvergne est mentionnée dans ces mêmes termes.

Françis Eugène René Laroze étant mort, à l'Ambulance 202 quelques jours après sa "chute d'avion", les archives de cette formation sanitaire contiennent, peut-être, d'autres précisions.

Ceci dit, le but de ce sujet était avant tout de montrer combien le décryptage de ces documents, pouvaient se révéler un peu compliqués à exploiter.

Bonne journée - Michel

Re: Artillerie Spéciale - Le Caporal Françis Eugène René Laroze, un Tanker chez les aviateurs.

Publié : mer. août 28, 2019 10:12 am
par Tanker
Bonjour,

Le Service des Archives Médicales Hospitalières des Armées de Limoges a bien retrouvé, dans les archives
de l'Ambulance 202, la trace du passage du Caporal Laroze. Malheureusement, pas de détail sur le lieu, les circonstances du crash et le type d'avion.


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A la rubrique Circonstance de l'accident, il est simplement mentionné ; "du fait des opérations militaires".
Il est vrai qu'un de ces documents mentionne " le blessé n'a pu donné des renseignements", ce que, simplement le traumatisme crânien explique probablement.

Les documents de l'Ambulance 202 mentionnent qu'il est arrivé le 26 Mai 1918 et mort le jour même.
La rubrique "Cause" donne aussi la chute d'avion le 26 Mai 1918.

Il reste une mention surprenante. Le mode d'entrée précise "vient du HOE 16-2".
(Est-il bien écrit "HOE 16-2" ?)

Dans la même journée,le caporal Laroze serait donc passer par une première structure sanitaire,
avant d'arriver à l'Ambulance 202 ?
Les personnels d'accueil de l'Ambulance 202 aurait-il pu se tromper sur la date de la chute d'avion
et notre caporal aurait-il été hospitalisé plus longtemps au HOE 16-2 ?
Quelle était la distance entre ses deux structure sanitaires et le lieu du crash ?
Beaucoup d'événements et de déplacement pour une même journée.

Peut-être d'autres éléments sur les circonstances de l'accident dans les archives du HOE 16-2.
A suivre - Michel