Artillerie Spéciale - La Légion d'Honneur du Brigadier Pierre Cellier de l'AS 35
Publié : mar. sept. 13, 2011 11:58 pm
Bonsoir,
Le 18 Juillet 1918, le Brigadier Pierre Cellier du Groupe AS 35 capture, avec l'aide de quelques soldats américains, 700 Bavarois.
Pour cette action le Brigadier fut décoré de la Légion d'Honneur.
Affaire de la Westfalen Cave :
Intervenants côté français :
Lieutenant Henri L'hospital - Chef du St Chamond n° 62541 du Groupe AS 35 (2° Batterie - 1° Section de chars de la Batterie)
Sous/Lieutenant Louis Lambert - Chef du St Chamond n° 62588 du Groupe AS 35 (2° Batterie - 2° Section de chars de la batterie)
Cne Balland : Commandant du Groupe AS 35.
Cne Marchand : Adjoint du Cdt Herlaut au Groupement XI et Commandant, sur le terrain, du Groupement XI les 18 et 19 Juillet 18.
Cdt Herlaut : Commandant du Groupement XI et Chef des Groupements XI et XII auprès de la 1° DI US pour les combats de Missy.
Lt Durand - Commandant de la 2° Batterie
Le Lieutenant Durand a été tué le 28 Septembre 1918 devant Montfaucon. Son rapport du 21 Juillet 1918, sur l'action de sa Batterie, mentionne la destruction des deux chars perdus à l'Ouest de Missy (les chars de L'Hospital et Lambert), ne parle pas de la Creute, et ne mentionne même pas avoir donné l'ordre de laisser le Brigadier Cellier garder les deux chars.
Documents de référence :
Compte-Rendu de combat du Lieutenant L'hospital.
Compte-Rendu de combat du Sous/Lieutenant Lambert
Notes du Cne Balland (datant de 1930).
Les notes du Cne Balland, détenues par le Shat, sont une copie conforme, du 15 septembre 1930, de celles détenues par lui. Il n'y a apparemment pas d'originaux de ces Compte-Rendus au Shat.
Lettre du Lieutenant L'hospital à l'AOACCAdu 26 Août 1930.
Lettre du Lieutenant L'hospital à l'AOACCA du 21 Août 1930.
Ces deux lettres ont été écrites au Général Estienne, suite à sa demande, faite par l'intermédiaire du Bulletin de l'AOACCA.
Rapport du 26 Juillet 1918 du Commandant Herlaut, Chef du Groupement XI.
Ce rapport ne fait que mentionner la ligne atteinte par l'AS 35 ("Creute Ouest de Missy-au-Bois et Ferme Cravençon").
JMO de l'AS 35
Ce Journal de Marche et Opérations de l'AS 35 ne comprend que 14 pages pour les événements entre Avril 17 et Mars 19. Pour Missy, seul les noms du canonnier tué et des blessés sont cités.
Extraits du Bulletin mensuel de l'AOACCA (Association des Officiers Anciens Combattants des Chars d'Assaut).
Les informations, de Sources françaises, sur la capture de 700 Allemands à Missy au Bois le 18 Juillet 1918, viennent d'une simple question posée en Août 1930 par le Général Estienne qui semblait découvrir qu'un Brigadier de l'AS 35 avait été décoré de la Légion d'Honneur à la suite de la capture de 700 allemands à Missy au Bois.
Si, 12 ans après les faits, le Général Estienne découvrait cette action, il est évident que :
- Les Compte-Rendus qu'ils recevaient à Champlieu, aussi bien dans le feu de l'action que à l'issue des combats, n'ont pas
mentionné ces faits.
- La décision d'attribuer une Légion d'Honneur n'est pas le fait du Commandement de l'Artillerie d'Assaut.
Chronologie des faits.
Le Groupe d'AS 35 attaquait le 18 Juillet, avec 8 chars, en direction des Trois Peupliers, de la Ferme de la Glaux et de la Ferme Cravençon.
Après la ferme de la Glaux, les chars du Lt L'Hospital et du S/Lt Lambert se sont perdus et, après avoir coupé les axes de progression de l'AS 34, l'AS 32, l'AS 37 et l'AS 39,
ils se sont fait mettre hors de combat devant la Westfalen Cave (Ouest de Missy au Bois).
Les erreurs grossières de navigation de ces deux chars (et d'un troisième qui est allé jusqu'à la Croix Ste Créaude avant de revenir à la Ferme de Cravençon),
ces erreurs sont peut-être l'explication de la "discrétion" des chefs de chars sur leur action dans ces combats.
En effet, nulle part dans son CR le Lieutenant L'Hospital ne mentionne l'affaire des 700 allemands capturés.
De la même manière, le S/Lieutenant Lambert, qui a pourtant évacué les blessés des deux chars, ne parle de cette affaire.
Devant cette absence de détails, les rapports des niveaux hiérarchiques supérieurs, habituellement et naturellement plus succins, sont totalement muet sur le sujet.
Les détails sur l'affaire viennent des deux lettres de 1930 au Général Estienne, lettres qui sont des plus contradictoires.
Au moment des faits, le Lt Durand, commandant de la 2° Batterie de l'AS 35 était devant la Ferme Cravençon avec le seul char présent de sa Batterie.
Ses deux autres chars étaient "égarés" vers la creute de Missy.
Il est surprenant qu'il ne se soit pas aperçu, après le passage de la ferme de La Glaux, que deux chars ne le suivaient pas.
Le commandement d'une Batterie de char se faisait à pied, à vue et avec des chars à moins de 100 m l'un de l'autre.
Le terrain était dégagé sur le secteur (Tout comme aujourd'hui). Il est probable que le Lieutenant Durand, installé dans le char du MdL Bergeron, n'ait pas vu ses deux autres chars s'égarer. . . . . .
Chaque char était accompagné de trois fantassins du 262° RI dont le travail était aussi de jouer les estafettes entre les chars.
Le rapport du S/Lt Lambert dit avoir vu le Capitaine Marchand et le Lt Durand à la ferme de La Glaux.
Effectivement, le Lt Durand, après la destruction du char du MdL Bergeron devant la ferme Cravençon, est retourné au PC avancé de la ferme de La Glaux.
Le Cne Marchand lui a alors dit de retourner à Coeuvres au point de Départ de sa Batterie.
Les blessés des chars l'Hospital (un ou deux canonniers) et Lambert (quatre canonniers) ont été ramenés à l'arrière.
Le S/Lt Lambert dit à Coeuvres ! Coeuvres, c'est à au moins 6 kilomètres de là. Et Lambert dit être en suite revenu aux chars.
Les chefs de chars ont récupérés les mitrailleuses (en applications des ordres) - 2 mitrailleuses en état pour le char L'Hospital. Information non précisée pour le char Lambert.
Les deux chars réunis, c'était 22 hommes (dont six blessés) et quelques mitrailleuses et autres équipements de sécurité des chars (les 2 magnétos qu'il fallait démonter quand le char était abandonné).
Six blessés, c'est au moins 12 porteurs . . . .
Ce qui s'est probablement passé.
Les deux équipages ont abandonné les chars et se sont repliés vers la ferme de La Glaux (itinéraire qu'ils connaissaient).
Arrivé à la ferme de La Glaux, le Brigadier Cellier a été renvoyé par le Lt Durand pour gardienner les deux chars.
(Peut-être avec deux hommes - plus probablement seul si l'on en croit le S/Lt Lambert).
Les deux officiers, après avoir mis à l'abri les blessés sont revenus aux chars.
C'est là qu'ils ont trouvé le Brigadier Cellier en train de faire sortir ses prisonniers de la Grotte.
Sur la base de cette hypothèse, on peut estimer que, une fois la Creute dépassée par l'infanterie US, des américains ont pris le chemin
passant devant la Westfalen Cave et que c'est seulement à ce moment que les allemands ont réagi.
Soldats isolés, ils se sont adressés au Brigadier français, seul avec les chars, pensant probablement que ceux-ci pourraient régler le problème.
Le Brigadier a alors pris le commandement de ces hommes, placé leurs FM Chauchat et fusils et organisé un tir sur l'entrée de la Grotte.
La citation du Brigadier précise que les allemands ont mis une heure avant de se rendre.
Si le Brigadier Cellier avait été accompagné d'autres français, ils auraient aussi été cités.
Si comme le raconte L'hospital, c'est lui qui aurait placé au bord de la Creute le Brigadier, celui-ci lui aurait rendu-compte de la présence des allemands,
l'action aurait alors été commandé par le Lieutenant, et c'est lui qui aurait été cité.
Le Lieutenant L'hospital dit avoir fait, au Lieutenant Durand, un rapport sur l'action du Brigadier Cellier.
Si l'action du Brigadier s'était faite sur son ordre, son rôle dans ce fait d'Armes aurait été reconnu et même si, modestement, le lieutenant L'hospital avait
honnètement laissé le beau rôle au Brigadier, son action aurait tout de même été reconnue et récompensée.
Il reste à savoir par quel canal il a été décidé d'accorder une Légion d'Honneur a un Brigadier.
La zone était sous Commandement américain, les chars étaient sous commandement américains.
Si le Commandant du Groupe AS 35 (Cne Balland), le Commandant adjoint du Groupement XI (Cne Marchand) ou le Commandant du Groupement XI (Cdt Herlaut)
avaient été à l'origine de la proposition, il y en aurait trace dans les CR de ces Chefs. Ce n'est pas le cas.
Il est probable que ce fait d'Armes soit arrivé aux oreilles de chefs militaires français par le canal des Américains.
Si des Officiers de Liaison français de la Big Red One en ont fait état dans leur chaîne hiérarchique et auprès du Commandement du 20° CA et/ou du Commandement
de la X° Armée, il est possible que la décision de décorer ce Brigadier ait alors été prise à un de ces niveaux.
Voir un Brigadier décoré de la Légion d'Honneur, même dans les chars, ce n'étaient pas si courant que ça.
La "mémoire collective" des officiers de l'AS semble avoir oublié très rapidement cet événement.
Il suffit de voir comment, dans son récit de 1930, le Lieutenant L'hospital se dit avoir été déçu de n'avoir pas été cité et de ne se voir attribué
que la simple citation collective du Groupe AS 35 pour cette journée de combat.
Il reste à mettre le nez dans les archives de la X° Armée et du 20° CA pour la période d'engagement de la 1° DI US. du 13 au 23 Juillet 1918. . . . .
et voir le dossier LH du Brigadier Cellier à Fontainebleau.
Il n'est pas évident que le mémoire de proposition ait été conservé.
A suivre donc - Michel
Le 18 Juillet 1918, le Brigadier Pierre Cellier du Groupe AS 35 capture, avec l'aide de quelques soldats américains, 700 Bavarois.
Pour cette action le Brigadier fut décoré de la Légion d'Honneur.
Affaire de la Westfalen Cave :
Intervenants côté français :
Lieutenant Henri L'hospital - Chef du St Chamond n° 62541 du Groupe AS 35 (2° Batterie - 1° Section de chars de la Batterie)
Sous/Lieutenant Louis Lambert - Chef du St Chamond n° 62588 du Groupe AS 35 (2° Batterie - 2° Section de chars de la batterie)
Cne Balland : Commandant du Groupe AS 35.
Cne Marchand : Adjoint du Cdt Herlaut au Groupement XI et Commandant, sur le terrain, du Groupement XI les 18 et 19 Juillet 18.
Cdt Herlaut : Commandant du Groupement XI et Chef des Groupements XI et XII auprès de la 1° DI US pour les combats de Missy.
Lt Durand - Commandant de la 2° Batterie
Le Lieutenant Durand a été tué le 28 Septembre 1918 devant Montfaucon. Son rapport du 21 Juillet 1918, sur l'action de sa Batterie, mentionne la destruction des deux chars perdus à l'Ouest de Missy (les chars de L'Hospital et Lambert), ne parle pas de la Creute, et ne mentionne même pas avoir donné l'ordre de laisser le Brigadier Cellier garder les deux chars.
Documents de référence :
Compte-Rendu de combat du Lieutenant L'hospital.
Compte-Rendu de combat du Sous/Lieutenant Lambert
Notes du Cne Balland (datant de 1930).
Les notes du Cne Balland, détenues par le Shat, sont une copie conforme, du 15 septembre 1930, de celles détenues par lui. Il n'y a apparemment pas d'originaux de ces Compte-Rendus au Shat.
Lettre du Lieutenant L'hospital à l'AOACCAdu 26 Août 1930.
Lettre du Lieutenant L'hospital à l'AOACCA du 21 Août 1930.
Ces deux lettres ont été écrites au Général Estienne, suite à sa demande, faite par l'intermédiaire du Bulletin de l'AOACCA.
Rapport du 26 Juillet 1918 du Commandant Herlaut, Chef du Groupement XI.
Ce rapport ne fait que mentionner la ligne atteinte par l'AS 35 ("Creute Ouest de Missy-au-Bois et Ferme Cravençon").
JMO de l'AS 35
Ce Journal de Marche et Opérations de l'AS 35 ne comprend que 14 pages pour les événements entre Avril 17 et Mars 19. Pour Missy, seul les noms du canonnier tué et des blessés sont cités.
Extraits du Bulletin mensuel de l'AOACCA (Association des Officiers Anciens Combattants des Chars d'Assaut).
Les informations, de Sources françaises, sur la capture de 700 Allemands à Missy au Bois le 18 Juillet 1918, viennent d'une simple question posée en Août 1930 par le Général Estienne qui semblait découvrir qu'un Brigadier de l'AS 35 avait été décoré de la Légion d'Honneur à la suite de la capture de 700 allemands à Missy au Bois.
Si, 12 ans après les faits, le Général Estienne découvrait cette action, il est évident que :
- Les Compte-Rendus qu'ils recevaient à Champlieu, aussi bien dans le feu de l'action que à l'issue des combats, n'ont pas
mentionné ces faits.
- La décision d'attribuer une Légion d'Honneur n'est pas le fait du Commandement de l'Artillerie d'Assaut.
Chronologie des faits.
Le Groupe d'AS 35 attaquait le 18 Juillet, avec 8 chars, en direction des Trois Peupliers, de la Ferme de la Glaux et de la Ferme Cravençon.
Après la ferme de la Glaux, les chars du Lt L'Hospital et du S/Lt Lambert se sont perdus et, après avoir coupé les axes de progression de l'AS 34, l'AS 32, l'AS 37 et l'AS 39,
ils se sont fait mettre hors de combat devant la Westfalen Cave (Ouest de Missy au Bois).
Les erreurs grossières de navigation de ces deux chars (et d'un troisième qui est allé jusqu'à la Croix Ste Créaude avant de revenir à la Ferme de Cravençon),
ces erreurs sont peut-être l'explication de la "discrétion" des chefs de chars sur leur action dans ces combats.
En effet, nulle part dans son CR le Lieutenant L'Hospital ne mentionne l'affaire des 700 allemands capturés.
De la même manière, le S/Lieutenant Lambert, qui a pourtant évacué les blessés des deux chars, ne parle de cette affaire.
Devant cette absence de détails, les rapports des niveaux hiérarchiques supérieurs, habituellement et naturellement plus succins, sont totalement muet sur le sujet.
Les détails sur l'affaire viennent des deux lettres de 1930 au Général Estienne, lettres qui sont des plus contradictoires.
Au moment des faits, le Lt Durand, commandant de la 2° Batterie de l'AS 35 était devant la Ferme Cravençon avec le seul char présent de sa Batterie.
Ses deux autres chars étaient "égarés" vers la creute de Missy.
Il est surprenant qu'il ne se soit pas aperçu, après le passage de la ferme de La Glaux, que deux chars ne le suivaient pas.
Le commandement d'une Batterie de char se faisait à pied, à vue et avec des chars à moins de 100 m l'un de l'autre.
Le terrain était dégagé sur le secteur (Tout comme aujourd'hui). Il est probable que le Lieutenant Durand, installé dans le char du MdL Bergeron, n'ait pas vu ses deux autres chars s'égarer. . . . . .
Chaque char était accompagné de trois fantassins du 262° RI dont le travail était aussi de jouer les estafettes entre les chars.
Le rapport du S/Lt Lambert dit avoir vu le Capitaine Marchand et le Lt Durand à la ferme de La Glaux.
Effectivement, le Lt Durand, après la destruction du char du MdL Bergeron devant la ferme Cravençon, est retourné au PC avancé de la ferme de La Glaux.
Le Cne Marchand lui a alors dit de retourner à Coeuvres au point de Départ de sa Batterie.
Les blessés des chars l'Hospital (un ou deux canonniers) et Lambert (quatre canonniers) ont été ramenés à l'arrière.
Le S/Lt Lambert dit à Coeuvres ! Coeuvres, c'est à au moins 6 kilomètres de là. Et Lambert dit être en suite revenu aux chars.
Les chefs de chars ont récupérés les mitrailleuses (en applications des ordres) - 2 mitrailleuses en état pour le char L'Hospital. Information non précisée pour le char Lambert.
Les deux chars réunis, c'était 22 hommes (dont six blessés) et quelques mitrailleuses et autres équipements de sécurité des chars (les 2 magnétos qu'il fallait démonter quand le char était abandonné).
Six blessés, c'est au moins 12 porteurs . . . .
Ce qui s'est probablement passé.
Les deux équipages ont abandonné les chars et se sont repliés vers la ferme de La Glaux (itinéraire qu'ils connaissaient).
Arrivé à la ferme de La Glaux, le Brigadier Cellier a été renvoyé par le Lt Durand pour gardienner les deux chars.
(Peut-être avec deux hommes - plus probablement seul si l'on en croit le S/Lt Lambert).
Les deux officiers, après avoir mis à l'abri les blessés sont revenus aux chars.
C'est là qu'ils ont trouvé le Brigadier Cellier en train de faire sortir ses prisonniers de la Grotte.
Sur la base de cette hypothèse, on peut estimer que, une fois la Creute dépassée par l'infanterie US, des américains ont pris le chemin
passant devant la Westfalen Cave et que c'est seulement à ce moment que les allemands ont réagi.
Soldats isolés, ils se sont adressés au Brigadier français, seul avec les chars, pensant probablement que ceux-ci pourraient régler le problème.
Le Brigadier a alors pris le commandement de ces hommes, placé leurs FM Chauchat et fusils et organisé un tir sur l'entrée de la Grotte.
La citation du Brigadier précise que les allemands ont mis une heure avant de se rendre.
Si le Brigadier Cellier avait été accompagné d'autres français, ils auraient aussi été cités.
Si comme le raconte L'hospital, c'est lui qui aurait placé au bord de la Creute le Brigadier, celui-ci lui aurait rendu-compte de la présence des allemands,
l'action aurait alors été commandé par le Lieutenant, et c'est lui qui aurait été cité.
Le Lieutenant L'hospital dit avoir fait, au Lieutenant Durand, un rapport sur l'action du Brigadier Cellier.
Si l'action du Brigadier s'était faite sur son ordre, son rôle dans ce fait d'Armes aurait été reconnu et même si, modestement, le lieutenant L'hospital avait
honnètement laissé le beau rôle au Brigadier, son action aurait tout de même été reconnue et récompensée.
Il reste à savoir par quel canal il a été décidé d'accorder une Légion d'Honneur a un Brigadier.
La zone était sous Commandement américain, les chars étaient sous commandement américains.
Si le Commandant du Groupe AS 35 (Cne Balland), le Commandant adjoint du Groupement XI (Cne Marchand) ou le Commandant du Groupement XI (Cdt Herlaut)
avaient été à l'origine de la proposition, il y en aurait trace dans les CR de ces Chefs. Ce n'est pas le cas.
Il est probable que ce fait d'Armes soit arrivé aux oreilles de chefs militaires français par le canal des Américains.
Si des Officiers de Liaison français de la Big Red One en ont fait état dans leur chaîne hiérarchique et auprès du Commandement du 20° CA et/ou du Commandement
de la X° Armée, il est possible que la décision de décorer ce Brigadier ait alors été prise à un de ces niveaux.
Voir un Brigadier décoré de la Légion d'Honneur, même dans les chars, ce n'étaient pas si courant que ça.
La "mémoire collective" des officiers de l'AS semble avoir oublié très rapidement cet événement.
Il suffit de voir comment, dans son récit de 1930, le Lieutenant L'hospital se dit avoir été déçu de n'avoir pas été cité et de ne se voir attribué
que la simple citation collective du Groupe AS 35 pour cette journée de combat.
Il reste à mettre le nez dans les archives de la X° Armée et du 20° CA pour la période d'engagement de la 1° DI US. du 13 au 23 Juillet 1918. . . . .
et voir le dossier LH du Brigadier Cellier à Fontainebleau.
Il n'est pas évident que le mémoire de proposition ait été conservé.
A suivre donc - Michel