Une série de photos allemandes, en vente sur internet, donne un très bon aperçu de la perception allemande du combat contre les chars.
Dès l'apparition, en 1916, du char sur le champ de bataille, les allemands ont mis au point une approche complète du combat contre les chars.
C'est seulement à l'automne 1918, avec l'attaque de la ligne Hindenburg que les alliés ont pu mesurer l'ampleur de la réponse allemande au char.
En 1917, les Allemands avaient d'abord décidé :
- d'élargir la tranchée de première ligne,
- de placer des canon de 77 mm très en avant, pour lutter contre le char,
- de développer une cartouche de fusil et mitrailleuse en acier (la 7,92 K).
- d'étudier un fusil antichar de 13 mm.


(Détail photo collection Hardy Huber)
Les premiers engagements français avec chars de 1918 (Bois Sénécat, Grivesnes, Cantigny) permettront de découvrir la mise en service du fusil de 13 mm.
Les résulats de cette arme seront finalement peu probant dans la mesure ou elle demandait des personnels très aguéris, une très bonne connaissance des chars
et finalement une distance d'engagement assez courte.
Avec la mise en place de la ligne Hindenburg, tous les aspects de la défense antichar seront finalement développés.

Ces barrages, parfois sur plusieurs kilomètres permettaient de tenter de neutraliser des zonez trop favorables aux chars


Toutes ces techniques seront améliorées et largement utilisées pendant la seconde guerre mondiale.

(Un sujet du orum sur Senonnes a déjà abordonné le problème des obstacles antichar)
Tous ces obstacles sont, si nécessaire, aussi couverts par les barrages d'artillerie, et ils sont systèmatiques complétés par des mines antichar.
Le point important développé en 1918 et celui de la mine antichar. Ces mines sont, bien sur, associées aux obstacles fixes déjà évoqués.
Les Allemands ont développé deux type de mines :
- Les mines à enfouir pour constituer des bouchons de mines sur des points de passage obligés ou pour constituer des lignes complètes de défense.
- Les mines "portables" utilisés par les fantassin chargés d'attaquer les chars à courte distance.
Le premier type de mine, est déclanché par le passage du char et le deuxième type est déclanché par le combattant qui la place :
- sur l'itinéraire du char,
- sur le char ou le train de roulement.
Ce sont les prémisses du Combat Rapproché AntiChar (CRAC) qui sera, avec des moyens plus adaptés,très largement développé dans les futurs conflits.
Le char possède beaucoup d'angles morts, il est aveugle à très courte distance. Isolé de son infanterie, il devient très vulnérable pour des fantassins
connaissant bien ses faiblesses et capables de venir "à toucher les chenilles" . . .
Les Allemands avaient une excellente connaissance des chars qui leurs étaient opposés.
Des modèles de tous les types de chars ont été capturés et ont servi à l'instruction de l'infanterie dans les camps.
Des maquettes en bois de char Mark et Renault FT ont été utlisées pour faire connaître le char.
Il est d'ailleurs intéressant que si quelques Schneider (un ou deux) et St Chamond (deux exemplaires) ont été capturés
et utilisés pour cette instruction, aucune maquette bois de ces chars semble avoir été construite.



