Villers-Bretonneux - La Carrière cote 87, fin de carrière d'Elfriede

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Tanker
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Re: Villers-Bretonneux - La Carrière cote 87, fin de carrière d'Elfriede

Message par Tanker »

Bonjour,

Voici un complément terrain au sujet sur la récupération du char A7V Elfriede (lien sur ce sujet pour ceux qui le découvriraient)

pages1418/Pages-d-Histoire-Artillerie/A ... _463_1.htm

Le JMO de la 37° Division d'Infanterie (qui releva la Division Marocaine au Sud de Villers-Bretonneux) indique, pour la journée du 15 au 16 Mai, qu'Elfriede a quitté sa position à 24 heures.
Il s'agit du 15 à 24 heures, dans la mesure ou il est ensuite précisé que le char se trouvait sur la route entre Cachy et Villers-Bretonneux, au PC d'un Bataillon de première ligne, dans la journée du 16 Mai 1918.

Plusieurs questions se posent encore sur les circonstances de ce dépannage :
- Après avoir été relevé de nuit par les chars Britanniques, les mécanos de l'AS ont-ils pu démarrer de suite le char ?
- Le char a-t-il été relevé seulement la dernière nuit ?
- Le char n'a-t-il pas été tracté par les britanniques vers cet emplacement de Bataillon ?
- L'inspection mécanique, la remise en marche et la prise en main du char n'auraient-elles pas plutôt été faites sur cette position plus en arrière de la première ligne ?

En dépit des capacités des mécanos français, ils leurs fallaient apprendre à utiliser ce matériel.
Dans la mesure ou le char était présent le 18 Mai à Saleux, cette chronologie semble plus cohérente :
- Départ du char de la carrière le 15 Mai à 24 heures,
- Journée du 16 Mai au Nord de Cachy.
- Déplacement vers Saleux le 17 Mai 1918.

En supposant que le char ait été relevé plus tôt, les Allemands n'auraient-ils pas alors tenter de détruire le char par un violent tir d'Artillerie ?
Etait-il, dans ces conditions, prudent de travailler sur le char relevé en toute première ligne ?
Estimaient-ils que la mission de destruction, envoyée pour neutraliser Elfriede, avait effectivement fait le travail . . . . ?

Autant de questions qui pourraient, peut-être, trouver leurs réponses dans les archives britanniques . . . . .

Voici une photo prise au sud de Villers-Bretonneux au moment de la récupération du char A7V Elfriede.
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Cette photo a probablement été prise de la bordure nord de la carrière, dans laquelle s'était renversé le char.

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Cet extrait de carte au 1/20 000° donne la position des premières lignes des alliés et des allemands au moment de la récupération d'Elfriede

Cette carrière, qui mesure aujourd'hui de l'ordre de 100 x 50m, devait probablement l'être encore plus petite à l'époque.
Ce n'était pas une carrière de taille pierre, mais une carrière de cran permettant de récupérer de la chaux.
Si cette carrière, qui a servi par la suite de décharge, est aujourd'hui en partie comblée, un front de taille permet de voir que du cran y est encore un peu récupéré.

La représentation de cette carrière sur carte britannique (un simple "fer à cheval") montre bien qu'elle n'était pas très importante.
Les cartes françaises et britanniques indiquaient généralement de façon plus conséquente les carrières.
Ces dimensions réduites expliquent sans doute pourquoi les Allemands n'y pas assez prêté attention.
Par ailleurs la visibilité réduite des pilotes de chars a aussi du jouer un rôle important dans cet "accident de la route" . . . . .

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La photo Sat. montre ici une carrière qui semble bien moins comblée que ne le montre les photos sol qui suivent.
Si les opérations de remblaiment continuent ainsi, elle risque de disparaître définitivement assez rapidement.

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A plus - Michel
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Liens sur les sujets Artillerie Spéciale de "Pages 14-18" :
viewtopic.php?f=34&t=52768
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Tanker
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Re: Villers-Bretonneux - La Carrière cote 87, fin de carrière d'Elfriede

Message par Tanker »

Bonjour,

Intéressante oui, étrange non, et illustrant de plus parfaitement les combats qui venaient de se dérouler

Avec l'attaque allemande du 24 Avril 1918, le secteur de Villers-Bretonneux "découvrait" la guerre.
Le terrain n'était donc pas marqué des infrastructure du Front stabilisé de 1917, qui se situait alors bien à l'Est de la ville.

Les combats sur Villers-Bretonneux, comme ceux sur Grivesnes et Cantigny marquent la fin du recul face aux Allemands et
le début d'organisation d'une ligne de défense ferme, qui sera la base de départ des contre-attaques d'Août 1918 dans ce secteur.

Cette photo, prise début Mai 1918, illustre donc parfaitement cette situation de positions de défense discontinues sur la première ligne.
Par contre, la carte au 1-20 000° montre la ligne de défense stabilisée de Juin/Juillet 1918.
Il est probable qu'une photo faite avant les contre-attaques de l'été, qui permirent de reprendre Monument Wood, aurait montré un dispositif défensif plus étoffé.

L'A7V Méphisto, en panne comme Elfriede le 24 Avril 1918, n'a pu être récupéré par les Australiens qu'au mois d'Août, après le dégagement de Monument Wood.

Les photos faites par les photographes de la SPA dans ce secteur sont de très belle qualité et illustrent effectivement bien ces nouvelles donnes du combat sans front stabilisé.

A plus - Michel

Dans le même sujet - La récupération d'Elfriede à Villers-Bretonneux :

pages1418/Pages-d-Histoire-Artillerie/A ... _463_1.htm

Et aussi l'A7V Elfriede à Paris :

pages1418/Pages-d-Histoire-Artillerie/A ... 2041_1.htm
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