Re: L'Artillerie de tranchée.
Publié : sam. sept. 13, 2008 2:56 pm
Bonjour à tous,
voici en quelques mots un petit descriptif de la munition qui est plus connue sous le nom de "bombe à cornes"
Ce modèle a été rencontré en versions de hauteurs ou de couvercles différents, mais du même ordre. Ce couvercle était tenu en place par trois boulons de 14. La base tronconique adoptait le profil interne de la chambre à poudre du mortier, mais le vent devait rester important.
L'avant du projectile dépassait de la tranche antérieure du tube du mortier, ce qui permettait cette fixation particulière du couvercle par trois oreilles dépassantes et trois boulons. Une variante de ce projectile recevait un couvercle qui présentait un évidement en assiette dans lequel venaient se fixer deux allumeurs à traction du même principe que ceux du projectile Gatard.
Un autre projectile cylindrique en fonte, à base tronconique intérieurement renforcée par des nervures, plus court que le précédent, mais moulé d'un seul tenant, avec un fond renforcé de quatre nervures internes. Un raccord à six pans vissé dans l'oeil permettait la mise en place de la fusée concutante, après chargement en explosif. Il a également existé sans raccord, pour recevoir une fusée du type Gatard.
Le corps était réalisé au diamètre de 147 mm, mais en laissant deux surépaisseurs. Usinées au tour, celles-ci donnaient deux ceintures de guidage et d'étanchéité au calibre de 149 mm. Le projectile était pratiquement totalement introduit dans l'âme du mortier, seule la tranche avant affleurant, ce qui permettait d'ôter la goupille.
Sur une autre version, la ceinture antérieure était remplacée par des lignes saillantes longitudinales, qui évitaient le battement du projectile dans l’âme tout en en limitant l’usure.
Ces divers projectiles en fonte furent réalisés de manière semi-artisanale sur les arrières du
front lorrain. A notre connaissance, on n'en découvre nulle part ailleurs.
Ils étaient chargés en explosif de qualité médiocre (de la Perdit allemande récupérée a même
été observée dans l'un d'eux) et amorcés par une fusée très simple, en laiton, fusante à temps
fixe s'allumant par dispositif concutant au départ du coup. En 1987, un retard de 16 secondes a
été constaté.
La goupille traversante de la fusée ne s'enlevait qu'au moment du tir.De nos jours, un tel projectile présente un risque certain si la goupille immobilisant le concuteur ne remplit pas son office.
En effet, le ressort de sécurité, déjà très faible en 1915, est actuellement toujours très endommagé, voire totalement détruit par la corrosion due au bimétallisme. La fusée peut fonctionner par simple retournement ou chute de l'engin.
L'amorce était constituée d'une douille de laiton et carton, du type d'une cartouche de chasse
de calibre 16. Elle initiait une mèche elle-même munie d'un détonateur introduit dans un relais
de mélinite sous carton.
Source: manuel de l'artillerie de tranchée - 1921.
Amicalement
Florian
voici en quelques mots un petit descriptif de la munition qui est plus connue sous le nom de "bombe à cornes"
Ce modèle a été rencontré en versions de hauteurs ou de couvercles différents, mais du même ordre. Ce couvercle était tenu en place par trois boulons de 14. La base tronconique adoptait le profil interne de la chambre à poudre du mortier, mais le vent devait rester important.
L'avant du projectile dépassait de la tranche antérieure du tube du mortier, ce qui permettait cette fixation particulière du couvercle par trois oreilles dépassantes et trois boulons. Une variante de ce projectile recevait un couvercle qui présentait un évidement en assiette dans lequel venaient se fixer deux allumeurs à traction du même principe que ceux du projectile Gatard.
Un autre projectile cylindrique en fonte, à base tronconique intérieurement renforcée par des nervures, plus court que le précédent, mais moulé d'un seul tenant, avec un fond renforcé de quatre nervures internes. Un raccord à six pans vissé dans l'oeil permettait la mise en place de la fusée concutante, après chargement en explosif. Il a également existé sans raccord, pour recevoir une fusée du type Gatard.
Le corps était réalisé au diamètre de 147 mm, mais en laissant deux surépaisseurs. Usinées au tour, celles-ci donnaient deux ceintures de guidage et d'étanchéité au calibre de 149 mm. Le projectile était pratiquement totalement introduit dans l'âme du mortier, seule la tranche avant affleurant, ce qui permettait d'ôter la goupille.
Sur une autre version, la ceinture antérieure était remplacée par des lignes saillantes longitudinales, qui évitaient le battement du projectile dans l’âme tout en en limitant l’usure.
Ces divers projectiles en fonte furent réalisés de manière semi-artisanale sur les arrières du
front lorrain. A notre connaissance, on n'en découvre nulle part ailleurs.
Ils étaient chargés en explosif de qualité médiocre (de la Perdit allemande récupérée a même
été observée dans l'un d'eux) et amorcés par une fusée très simple, en laiton, fusante à temps
fixe s'allumant par dispositif concutant au départ du coup. En 1987, un retard de 16 secondes a
été constaté.
La goupille traversante de la fusée ne s'enlevait qu'au moment du tir.De nos jours, un tel projectile présente un risque certain si la goupille immobilisant le concuteur ne remplit pas son office.
En effet, le ressort de sécurité, déjà très faible en 1915, est actuellement toujours très endommagé, voire totalement détruit par la corrosion due au bimétallisme. La fusée peut fonctionner par simple retournement ou chute de l'engin.
L'amorce était constituée d'une douille de laiton et carton, du type d'une cartouche de chasse
de calibre 16. Elle initiait une mèche elle-même munie d'un détonateur introduit dans un relais
de mélinite sous carton.
Source: manuel de l'artillerie de tranchée - 1921.
Amicalement
Florian