Bonjour Guy,
Les renseignements sur les pièces de 420 semblent avoir été difficiles à glaner, comme le suggère cet article de 1921 de la Revue d'Artillerie (janvier-juin, page 550)
"RENSEIGNEMENTS DIVERS
Allemagne: Pièces de 420.
On possède des renseignements plus ou moins sûrs ou précis, sur trois modèles de pièces allemandes de ce calibre (1).
(1) Il est bien entendu que, dans tout ce qui suit, il s'agit uniquement du, matériel Krupp, et non des obusiers Skoda de même calibre décrits dans la Revue d'Artillerie, t. 87, avril 1921, p. 327. Des batteries d'obusiers de 305 ont pris part à l'attaque des places belges en 1914, mais nous ne pouvons affirmer qu'il y ait eu aussi des 420 Skoda.
Le premier modèle est une pièce de marine Krupp, d'une cinquantaine de calibres, dont la
Revue d'Artillerie a donné les caractéristiques présumées sous le titre, manifestement erroné, de canon court de marine (2).
(2) T.86 septembre 1920, p. 262. Le développement de l'étude sur les matériels allemands comportait bien, à cette place, la description du canon court de marine modèle y (voir la liste des matériels étudiés, t. 85, mars 1920, p. 207); mais une erreur de composition a fait insérer les caractéristiques de la pièce longue.
Le second modèle dérive très vraisemblablement du précédent par raccourcissement du tube; il porte le nom de canon court de marine, modèle y (
42cm Kurze Marinekanone- y), mais est plus communément appelé, à l'heure actuelle, «mortier de 42 (
42cm y-Morser) ». Construit dans le plus grand secret plusieurs années avant la guerre, c'est un matériel transportable uniquement par voie terrée (en 7 charges de 25 tonnes environ), mais ne tirant par sur voie: il faut lui aménager une plateforme à l'extrémité de l'épi (fig. a). La mise en batterie a lieu au moyen d'un pont roulant, et demande environ vingt-quatre heures de travail.
Le troisième modèle, décrit en détail dans la Revue d'Artillerie (1), n'est autre que le précédent, allégé et adapté au transport sur route. Il est dénommé: canon court de marine 1914, modèle M (
42 cm Kz. Marinekanone 14 M), ou plus simplement
42 cm M-Mörser.
(l) T. 85, mai-juin 1920, p. 397.
mortier de 420 sur voie ferrée.jpg
Munitions. — Les pièces courtes de 420 tirent quatre sortes d'obus explosifs, chargés en tolite (Füllpulver 02) :
munitions 420.jpg
La portée maximum atteint 14 km pour le modèle y; elle est de 10 km environ pour le mortier M.
Organisation de la batterie. — La batterie de 420 comprend deux pièces. Chaque pièce serait servie par 25 hommes. L'effectif d'une batterie est de 250 hommes pour le modèle y, de 280 environ pour le modèle M. (y compris les chauffeurs).
Emploi du 420 pendant la campagne. — On a signalé l'emploi du mortier de 420 sur voie ferrée dans l'attaque des forteresses belges, en particulier à Anvers (deux pièces contre le fort Lierre, deux pièces contre le fort Wavre-Sainte-Catherine),à Liège (fort Loncin), à Namur (forts Mardiovelette, Émines, etc.), à Manonvillers (158 coups tirés), à Semendria, Ossovietz, Arras, Verdun (forts dé Douaumont et de Vaux), etc. (1).
(1) Il est piquant de constater qu'une batterie de ce matériel était cantonnée à Karlsruhe lors de la première attaque de cette ville par avions, et eut à subir quelques pertes. Nos aviateurs ne pensaient certes point débusquer un aussi gros gibier ! (Voir l'ouvrage intitulé Zwei Kriegsjahre einer 42cm Batterie. par Solf. Stuttgart, 1920; c'est à cet ouvrage qu'a été empruntée la figure a).
Le mortier de 420, modèle M. a été employé entre autres à Loos, en 1915, et à Verdun."
Pour en revenir au culot (dans les 70 kgs selon vos schémas et le poids relevé par Frédéric Radet), j'ai lu avec attention vos remarques. Un tir sur le Sattel ne serait pas passé inaperçu, mais les JMO parcourus pour l'instant n'en font pas mention.
La distance exacte entre le tunnel visé et le camp du Sattel-Haut est de 3 700 mètres... Par contre il y a en contre-bas du tunnel, dans la vallée, plusieurs autres camps, distants de 800 m du point visé. Pourtant le JMO de la 4e brigade de Chasseurs indique celui du Sattel-Haut (camp Moriez).
Cordialement,
Régis