Forum PAGES 14-18

Bonjour Guy François,
En regardant le site " Passion et Compassion " de Bernard Plumier, on voit que le 58 T N°1 bis ne se trouve que deux fois au pied d'un MaM, alors que les 58 T N°2 sont très nombreux.

Cordialement BB

Bonjour a tous !

Excusez-moi bien, je ne comprends pas : l' artillerie de tranchee francaise a son organisation ? Les sections, les compagnies ?

Bien cordialement
Igor

Bonjour,

J'ai trouvé sur un plan du JMO du 91e RI le schéma d'implantation d'une batterie de mortiers de 58.






JMO 91e RI , 31 mai/25 novembre 1915, page 15.


Cordialement
Hugues

Bonjour à tous!

Je suis nouvelle sur le forum. Je viens à vous pour une question un peu technique. J'espère bénéficier de vos connaissances visiblement pointues!
Je suis enseignante et je travaille avec mes élèves sur le parcours d'un soldat que nous avons un peu de mal à suivre.
Notre soldat, Augustin, était artilleur à pied dans le 8e régiment d'artillerie à pied puis à partir d'avril 1916, dans le 6e régiment d'artillerie à pied.
Selon les témoignages de la famille, notre soldat aurait séjourné dans les tranchées de Verdun.
J'ai feuilleté les historiques, les jmo... je ne comprends pas comment cet artilleur, maître pointeur, a pu se retrouver dans une tranchée, alors que d'après ce que j'ai compris, l'artillerie à pied se trouvait plutôt en retrait. En 1916, notre soldat se trouvait bien près de Verdun, entre les cantonnements de Lemmes et Heippes. Auriez-vous une piste pour m'aider à expliquer ce qu'il faisait dans une tranchée? Détachement dans l'artillerie de tranchée? Mission de ravitaillement?
D'autre part je n'ai pas trouvé trace de l'historique du 6e Régiment d'artillerie à pied, et le jmo ne commence qu'en mars 1916. Je n'arrive pas à remonter plus tôt.

Merci d'avance pour tout indice que vous pourrez nous apporter dans nos recherches!

Bonsoir,

Il sera difficile de retracer la carrière de cet artilleur.
En effet, les Régiments d'Artillerie à Pied, notamment les 6e et 8e R.A.P comptent plus de 40 batteries.
A la différence des régiments d'artillerie de campagne, les batteries des R.A.P sont utilisées en ordre dispersé parfois ces batteries sont même isolées. Ces batteries arment les ouvrages et batteries détachées des forts et forteresses en 1914 puis forment essentiellement l'artillerie d'ossature d'un secteur pendant la guerre de position.
L'Artillerie à Pied sert des matériels lourds et souvent anciens, notamment des 95 mm modèle 1888, 120 mm et 155 mm de Bange, mortiers de 220 modèle 1880, etc...
Il faut publier la Fiche Matricule de cet artilleur qui peut contenir des renseignements utiles.
D'autre part, dans des secteurs comme Verdun, les batteries d'artillerie à pied se protègent en construisant des épaulements pour les pièces et des tranchées et des abris pour protéger les servants en cas de bombardement de l'artillerie ennemie.
Enfin, les observateurs d'artillerie peuvent servir dans les tranchées de première ligne afin de régler le tir des pièces mais votre artilleur étant maître-pointeur, il doit plutôt servir directement une pièce d'artillerie.
Un dernier point, les Régiments d'Artillerie à Pied n'ont pas formé de batteries de tranchée, il ne faut donc pas chercher dans cette direction.
Cordialement,
Guy François.

Merci ! Je publie la fiche matricule de notre soldat. J ai réussi à reconstituer une partie de son parcours en suivant sa batterie. Est il possible qu il ait été de mission de ravitaillement dans les tranchées? Il est nommé maître pointeur lorsqu il quitte son service militaire. Mais cela signifie t'il qu il est toujours maître pointeur pendant la guerre? Est il possible que son régiment ait été appelé en renfort de l infanterie? Merci à vous pour vos éclaircissements, toute aide est précieuse !

https://photos.app.goo.gl/zYx6VrToSTMRUoJz8

Bonjour,

Il est blessé en 1917, dans le secteur de Reims.
Son dossier médical du SAMHA de Limoges pourrait contenir des précisions sur son unité d'emploi.
Sa citation de 1918 le situe simplement comme "Servant".

Bonne suite de recherche - Michel

Bonsoir,

Il est finalement assez facile de suivre le parcours de cet artilleur car la Fiche Matricule nous donne d'utiles renseignements.
Tout d'abord, cet artilleur a en fait servi dans la même unité de 1915 à 1919. Les changements d'affectation sont la conséquence des deux grandes réorganisations générales de l'Artillerie à Pied qui ont peu touché les unités qui gardent leur cohérence, ainsi, l'artilleur est successivement affecté:

-le 1er décembre 1915 à la 8e batterie territoriale du 8e Régiment d'Artillerie à Pied (R.A.P). Il s'agit d'une batterie composée d'artilleurs déjà âgés et à fort effectif. Cette batterie sert des matériels de position en altitude dans les Vosges (secteur du col de la Schlucht), ses personnels servent 6 matériels lourds anciens à la batterie M 3 (4 canons de 120 L de Bange modèle 1878) et à la batterie M 4 (2 canons de 155 L de Bange modèle 1877).

-le 1er avril 1916, dans le cadre général de la réorganisation de l'Artillerie à Pied, la 8e batterie territoriale du 8e R.A.P est scindé en deux et donne naissance à deux batteries, les 17e et 18e batteries du 6e R.A.P. Notre artilleur est affecté à la 18e batterie du 6e R.A.P. Cette batterie est d' abord employée à des travaux à Verdun puis est affectée au secteur de Reims où elle sert divers matériels de position en batterie au cœur même de la cité martyre.

-enfin, le 16 novembre 1918, dans le cadre de la totale réorganisation de l'Artillerie à Pied (qui s'étend d'août à novembre 1918), la 18e batterie du 6e R.A.P devient la 12e batterie du nouveau 156e R.A.P.

Les JMO de ces diverses unités existent, mais ne sont pas très détaillés :
26 N 1197/29.
26 N 1191/3, 26 N 1191/4, 26 N 1191/5.
26 N 1211/19.

Cet artilleur a donc servi dans des emplois variés: combat en montagne où les manipulations d'obus lourds ne sont pas simples, travaux en secteur bombardé à Verdun et emploi en batterie à Reims dans une ville constamment bombardée par l'ennemi et où les pièces sont protégées et desservies par des cheminements souvent enterrés.
Cordialement,
Guy François.

Merci pour cette restitution de parcours ,à laquelle je suis également parvenue. J ai épluché les historiques et jmo mais il en manque et en effet ce n est guère détaillé.
Mon problème est de savoir comment ce soldat a pu se retrouver dans les tranchées. Il a en effet raconté à sa famille que dans les tranchées de Verdun, il a vu ses camarades perdre leurs pieds a cause des gelures. Il s était pris de sympathie pour un chien errant, qui dormait sur ses pieds, le sauvant ainsi du sort de ses camarades.
J aimerais comprendre ce qu il y faisait car en effet dans son parcours, rien ne corrobore le contexte de ce récit.
Si ce n'est sa présence près de Verdun. D après ce que j ai compris, il n était pas maître pointeur pendant la guerre ? Est il possible qu il ait été de mission de ravitaillement dans les tranchées ? J ai lu que dans la dernière étape de ravitaillement les obus étaient acheminés a dos d hommes au plus près des champs de bataille. Une mission d observation? Mais les observateurs n avaient ils pas une fonction à part qui serait notifiée dans la fiche matricule? ... Avec mes élèves je dois faire un travail de restitution documenté et le témoignage du soldat a touché les enfants. Nous aimerions pouvoir expliquer davantage cet épisode de son parcours.
Merci encore pour votre aide!

Quant au dossier médical, j en ai fait la demande il y a quelques mois... Je l attends !